Le jeudi est un beau jour pour mourir
126 pages
Français

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Le jeudi est un beau jour pour mourir , livre ebook

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Description

Le père de Yann n’a jamais été loquace sur sa vie, son passé, son histoire. Sur son lit de mort, Giuseppe fait promettre à son fils, de s’acquitter d’une dette. Yann ne sait pas que son engagement, va le contraindre à parcourir le monde et à découvrir, non sans danger, l’histoire secrète de son père immigré. Accompagné d’Aliou, un migrant tchadien, mis sur son chemin par le destin, il va vivre une aventure humaine qui forge les amitiés solides et durables. Marie, la femme de Yann, associée malgré elle à cette aventure, devra aussi faire preuve de courage et d’abnégation, pour affronter les événements. Ce roman, conçu comme une partie d’échecs, met le lecteur au cœur de l’histoire. Qui sortira vainqueur de cet affrontement : les Blancs ou les Noirs ?

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2016
Nombre de lectures 5
EAN13 9782312034300
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Jeudi est un beau jour pour mourir
Eric Nasso
Le jeudi est un beau jour pour mourir









LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2015 ISBN : 978-2-312-03430-0
Avertissements
Les lieux ou les situations géopolitiques décrits dans ce livre sont pour la plupart réels, par contre tous les personnages sont fictifs.
Même si j’ai essayé de rendre authentique la toile de fond de cette histoire, celle-ci est une œuvre d’imagination. Il n’empêche que la question des migrants est un sujet d’importance qui devrait être au cœur des débats contemporains.
Elle mérite d’être appréhendée en toute humanité en mettant ses préjugés de côté afin de mesurer objectivement les avantages et les inconvénients du mélange des cultures…
Avant de commencer la lecture, munissez-vous d’un échiquier et laissez-vous porter par la magie du jeu…
Chapitre 1


Yann ne pensait pas qu’il aurait autant de mal à entrer dans cette maison. Rien n’avait bougé depuis sa dernière visite. Immédiatement, il sentit l’odeur qui avait bercé son adolescence. Il crût un instant que les souvenirs du passé allaient surgir des cloisons pour le prendre dans ses bras.
Il vit d’abord sa mère. Elle le regardait. Il s’approcha d’elle et avec délicatesse toucha son portrait accroché au mur de l’entrée. Bien qu’elle ne soit plus, il ressentait encore sa présence. Il avait besoin de sa force pour poursuivre son chemin.
Doucement il parcourut les différentes pièces du rez-de-chaussée, il laissait exprès traîner sa main pour caresser ces meubles d’autrefois. Arrêté devant une fenêtre, il hésita longuement avant de toucher aux volets. Finalement, il n’en fit rien, il préféra rester dans la pénombre. Inconsciemment, il pensait peut-être que cette ambiance de mausolée était de circonstance.
L’émotion l’envahissait. Il mit un temps fou à trouver l’énergie pour monter à l’étage. Dans sa chambre, le papier peint avait jauni, il n’avait pas été changé depuis son départ comme si son père et sa mère avaient toujours voulu garder Yann auprès d’eux. Sans s’attarder, il passa devant la chambre de ses parents qui lui avait toujours été plus ou moins interdite et il se retrouva enfin dans le bureau de son père.
Pour la deuxième fois de sa vie, Yann était dans un désarroi total. Son papa n’avait finalement pas survécu longtemps au décès d’Anna son épouse. Yann était dans un état de tristesse abyssale. Perdre sa mère s’était déjà avéré une épreuve douloureuse pour lui.
Il les aimait tous les deux, l’un comme l’autre. Ses parents l’avaient rendu heureux. Yann était fier d’eux et reconnaissant. Ils l’avaient accompagné et aidé à être l’homme qu’il était devenu. En six mois, la sournoise maladie de son père lui avait fait brutalement prendre conscience de l’éphémère éternité de la vie et de la valeur du bonheur.
Cette fois, il était seul face à son destin car il avait perdu une partie de lui-même.
A nouveau, les odeurs de la maison l’envahirent, les voix semblèrent résonner contre les murs et les souvenirs commencèrent à déferler dans sa mémoire. Il se sentit oppressé, son cerveau s’embrumait et son cœur allait exploser de douleur. Pour se libérer de son désespoir, il mit la tête dans ses mains, s’agenouilla adossé à un pan de mur et laissa le flot de ses larmes chasser une partie de son immense tristesse.
Il resta très longtemps recroquevillé au pied de ce mur. Le malheur pouvait rendre fou. Yann avait besoin de se raccrocher à quelque chose de réel pour arrêter de se torturer. Son père le savait. A l’hôpital, sur son lit de mort, il lui avait donné des indications bien précises.
Yann finit par se relever. Comme il le lui avait indiqué, il trouva la clé au-dessus de l’armoire. Respectueusement, il s’assit sur le siège du bureau du défunt. Sur cet ancien meuble peu de chose était posé : quelques papiers, un cadre avec sa mère et lui en photo. Au centre, trônait le jeu d’échec préféré de son père. Un échiquier en bois d’olivier, que Yann lui avait spécialement commandé et fait fabriquer en Italie pour son cinquantième anniversaire. Giuseppe était passionné d’échecs. Il avait transmis sa passion à son fils qui était également très doué. Etrangement, les pièces n’étaient pas toutes à leur point de départ. Un pion blanc avait bougé en E4, un pion noir paradait en C6, comme si une nouvelle partie avait débuté.
Avec la clé, Yann avait maintenant ouvert le tiroir du bureau pour en sortir une vulgaire boîte de chaussures en carton quelque peu poussiéreuse.
Le contenu était très léger. Il y avait deux enveloppes kraft des plus banales et un cahier d’écolier tout à fait ordinaire. Rien de clinquant, finalement à l’image de la sobriété de son père qui allait toujours à l’essentiel. La première impression de Yann, fut qu’il y avait manifestement un décalage entre les propos de son père et le contenu de la boîte. Il était de plus en plus intrigué.
Une des enveloppes semblait plus épaisse que l’autre, il commença par ouvrir celle-ci et glissa la main dedans. Il en tira d’abord une feuille manuscrite de l’écriture du défunt et le reste du contenu suivit.
Cette première enveloppe était remplie d’un nombre incroyable de billets de cinq cents euros. Intrigué, il se dépêcha d’ouvrir la deuxième pochette kraft. Cette fois, ce sont des dollars américains qui lui inondèrent les mains.
Abasourdi, Yann ne comprenait rien à ce qui se passait. Son père vivait chichement dans son pavillon de banlieue parisienne et il avait une modeste retraite de mineur et d’agent de la R.AT.P. D’où venait tout cet argent ? Il ne possédait rien, il n’avait pas un sou de côté. Aurait-il vendu la maison pour se procurer des liquidités ? Yann était perplexe. Rapidement, il fit les comptes, il avait devant lui environ huit mille euros et quatre mille dollars.
Il avait un mauvais pressentiment, il se sentit mal à l’aise avec tout cet argent. Il songea à nouveau aux propos étranges de son père à l’hôpital. Yann pensait que, même sur la fin, il n’avait plus toute sa tête. Au moins vingt fois, Giuseppe lui avait demandé pardon. Il l’avait supplié de lui faire confiance et de suivre ses instructions à la lettre.
Son père lui avait parlé sur un ton qu’il ne lui connaissait pas. A croire que ce qu’il allait découvrir était une question de vie ou de mort. Si l’enjeu était à ce point vital, Yann finit par se dire qu’il n’avait peut-être pas de temps à perdre et il se mit à chercher avec frénésie le papier griffonné sous les piles de billets.
L’écriture manuscrite emplit à nouveau Yann d’émotion :
Yann, cet argent te servira pour la mission que je suis obligé de te confier. Pardonne-moi encore de t’impliquer dans mes affaires, j’aurais préféré les régler moi-même, mais la maladie m’a rattrapé plus vite que prévu. Et finalement, mes affaires sont un peu aussi les tiennes, tu vas malheureusement le découvrir à ma mort. J’espère que ton jugement ne sera pas trop sévère vis à vis de moi. Tout ce que tu dois savoir se trouve dans le cahier que j’ai glissé dans cette boîte. Je t’aime, mon fils.
Peut-être nous retrouverons nous un jour, dans un autre monde. Ton père qui t’aime et qui t’aimera toujours. Bonne chance mon fils ! Je veillerai sur toi.
Ps : Cet argent servira à couvrir les frais de cette mission. C’est mon seul héritage.
Une nouvelle fois, Yann ne put retenir ses larmes. Son père n’était pas un bavard, il n’imaginait pas qu’il puisse lui cacher des actes malhonnêtes. Tout cet argent, tous ces mystères, il n’était pas préparé à cela. La douleur de la perte de ses parents était déjà assez grande, pourquoi en rajouter ?
Il espérait maintenant trouver plus d’explications dans le cahier. Sur la première page, il y avait des noms avec des adresses et des numéros de téléphone. Yann ne connaissait aucune de ces personnes. Même dans ses souvenirs les plus lointains, aucun nom ou prénom ne lui disait quelque chose. Il passa à la page suivante. Il y avait un texte rédigé par son pè

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