Le Secret
230 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Elle, 17 ans, bonne élève, sociable, sans problème. Lui, nouveau, ténébreux, beau comme un dieu, seul, et... détestable. Tout les oppose. Et pourtant, il l’attire. Elle s’approche, il la repousse. Elle s’accroche, il s’éloigne. Et s’il cachait quelque chose ?... L’amour frappe toujours là où il ne devrait pas...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 77
EAN13 9791034807802
Langue Français

Extrait

Angels Tome 1
Maureen Simonet Angels Tome 1 Le Secret Couverture :Maïka Publié dans laCollection Imaginaire Dirigée parPauline Monsarrat
©Evidence Editions2018
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1 Rencontre — Lanaaaaaaaaaaaaaaa !! Allongée sur mon lit, la musique dans les oreilles, je vide mon esprit, m’éloignant tant bien que mal des cours, et du lycée. Pas de devoirs, pas d’évaluations, pas d’adolescents boutonneux, ni de pom-pom girls piaillant. Ça fait un bien fou ! Jusqu’à ce que ma mère hurle mon nom du salon. — Lanaaaaaaa, tu peux répondre, s’il te plaît ? Entendant un bruit lointain, je retire à contrecœur mes écouteurs, en sou+ant bruyamment d’exaspération. Je me redresse avec flemme, et m’appuie sur mes coudes, regrettant déjà de lui répondre. — Oui, Maman ? — J’ai besoin que tu ailles me faire des courses pour ce soir, s’il te plaît ! J’avais raison de regretter. Retombant lâchement sur mon lit, je regarde ma montre : 18 h. — Quoi ? Maintenant ?! hurlé-je, outrée. — Avec ton père, on doit aller acheter le dessert, et j’ai l’entrée à préparer, je ne peux pas être partout en même temps ! Je lève les yeux au ciel d’agacement. Ma mère déteste quand je fais ça, mais elle n’est pas là pour me le rappeler. Être lle unique, c’est bien. Quand il faut aller faire des courses pour les parents à 18 h un samedi soir, ça l’est moins. Quand en plus, il faut y aller (et donc revenir) en bus, ça l’est plus du tout. — Tu sais qu’il est 18 h, là ? crié-je. — Alors je te conseille de te dépêcher ! Pas exactement la réponse que j’attendais. J’adore mes parents, et je suis d’accord pour les aider quand ils en ont besoin, pour mettre la table et la débarrasser, ou passer un coup d’aspirateur dans ma chambre. Mais seulement quand j’en ai envie (donc rarement), et surtout pas quand je suis occupée (eh oui, écouter de la musique a;alée sur mon lit, c’est une activité à part entière). Je descends nonchalamment de mon lit, et saisis mon téléphone. Je fais déler les noms de mon répertoire, et m’arrête sur Chloé. Chloé, amie dèle, toujours là pour me soutenir dans la galère. Vraiment pas envie de me taper les courses toute seule. Je prie de toutes mes forces pour qu’elle soit disponible et puisse m’apporter son soutien moral. Surtout pour m’aider à porter les courses. Je clique et le téléphone compose son numéro. En espérant qu’elle soit de bonne humeur, et qu’elle ne vienne pas de se disputer avec son grand frère, Ian, pour la énième fois. — Allô ? « Allô » joyeux et enjoué. C’est bon, c’est dans la poche.
— Centre-ville, maintenant ? lui demandé-je, de ma voix la plus douce et la plus charmeuse possible. — Pour quelle raison ? — Courses impromptues pour les parents. J’entends soupirer dans le téléphone. Je ne peux la blâmer. À première vue, pas le programme le plus alléchant pour un samedi après-midi. À deuxième vue non plus d’ailleurs. Mais je suis persuadée qu’elle va accepter. Elle ne résiste jamais à mon pouvoir de persuasion inné. — Quand tu commences à utiliser des mots dont tu connais à peine la signication, c’est que tu es déjà dans une détresse immense. — Et tu ne laisserais pas une amie seule dans la détresse, pas vrai ? Faire culpabiliser, c’est moche, oui, c’est lâche aussi. Mais il faut savoir défendre ses intérêts. — Bon, OK, soupire-t-elle. Mais t’abuses ! Cette fille est formidable, réellement. — Merci, t’es la meilleure ! — Je gagne quoi en échange ? — Hum, un gros bisou ! Rendez-vous chez moi dans dix minutes ! Je raccroche, ne lui laissant pas le temps de répondre, ni surtout de changer d’avis. Je me recoi;e rapidement (on ne sait jamais sur qui on peut tomber), attrape une veste, dévale les escaliers, et tombe sur ma mère qui s’affaire dans la cuisine. — Merci, ma chérie, tu me sauves la vie. — Ça vaut bien un p’tit billet, ça, non ? tenté-je, lui adressant mon plus beau sourire. Elle me répond par un rictus plus qu’explicite : « Ne rêve pas, ma grande. » — C’est normal de rendre service à ses vieux parents, me rappelle-t-elle, moralisatrice. — Mouais, vous êtes vieux quand ça vous arrange. Je m’assieds sur un des hauts tabourets de la cuisine, m’accoude sur le bar qui sépare le salon de la cuisine, et soutiens ma tête avec mes mains. Ça pèse vraiment trop lourd d’être intelligente. — Qui vient ce soir déjà ? — Un collègue de ton père avec sa femme. Je les ai rencontrés à la fête de Noël, ils sont charmants. — Mouais, je me commanderai une pizza. — Oh, tu pourrais rester avec nous, ils sont vraiment très sympas, insiste ma mère. — Et entendre parler de politique, et répéter à quel point les enfants sont durs de nos jours ? Non merci ! Ma mère sourit, sachant pertinemment que, même si la situation est caricaturée, il y a un fond de vérité. La sonnette retentit. — C’est Chloé, j’y vais ! J’attrape la liste posée sur le bar, saute du tabouret et le vers la porte. J’ouvre, et tombe nez à nez avec une jolie blonde aux yeux bleus affichant un air résigné. — Fais pas cette tête, je sais que tu t’ennuyais chez toi et que t’es super heureuse de me voir. — N’en rajoute pas quand même, hein, me répond-elle, se dirigeant vers l’arrêt de bus. Après 45 minutes de piétinements dans les allées, nous sortons du magasin, chargées chacune d’un sac d’emplettes. — Bon, allez, Lana, bouge tes fesses, on va rater le bus ! — Oui, bah, si tu les avais mes fesses, tu comprendrais qu’elles sont pas si faciles que ça à déplacer ! Bon, que ce soit clair, je n’ai pas réellement des fesses énormes. Je ne suis pas ce qu’on appellerait « grosse ». J’ai juste des petites rondeurs placées là où ça fait mal.
— Eh bah, justement, cours, ça leur fera du bien ! Rien de tel que le soutien moral d’une amie aimante. Cela dit, c’est pour ça que je l’adore, ma copine. Chloé n’est pas une personne blessante, loin de là. Elle possède juste cette franchise sans barrière, cette honnêteté transparente dont sont dotés les enfants. Ça peut être dur, mais finalement, ça rend service. Pas de mensonge, toujours la vérité en face, même si ça fait mal. Je m’active, tout en essayant tant bien que mal de faire avancer mes pieds rapidement de manière coordonnée. La silhouette ne et élancée de Chloé galope devant moi, ses boucles blondes rebondissant dans son dos. Je remarque alors qu’elle aussi a pris la peine de se recoiffer avant de sortir. Je parviens à l’arrêt de bus sans perdre mon sac, mais très essou+ée. Et très certainement rouge comme un homard. Contrairement à tout à l’heure, j’espère de tout cœur ne croiser personne. Le bus arrive quelques secondes plus tard. Nous nous empressons de monter, et nous a;alons chacune sur un siège, Chloé devant moi, laissant un siège vide à ma gauche. — Je hais tes parents, râle mon amie. — N’exagère pas, c’était pas si terrible. — Tu as vu le monde dans les magasins ? On a failli rater le bus, s’indigne-t-elle. — On est samedi, rien de plus normal, lui rappelé-je, tentant de retrouver mon souffle. — C’est pas pour ça que c’est plus agréable ! Et t’as vu la grand-mère qui me poussait pour me passer devant aux caisses ? Elle peut venir tous les jours de la semaine, pourquoi le samedi ? Elle se tourne vers moi, encore indignée. — Pourquoi t’es rouge comme ça ? Respire ! — J’essaie, j’essaie ! Je ne suis juste pas faite pour les efforts physiques, quels qu’ils soient. — C’est qui, ces invités, au fait ? s’enquit-elle, curieuse. — Je ne les connais pas, un collègue de mon père et sa femme. Je vais m’éclater, soupiré-je à l’idée de cette fantastique soirée qui se profile. — Viens à la maison, me lance-t-elle, un sourire aux lèvres. — Non, j’ai la disserte d’anglais à finir. — Mieux vaut tard que jamais ! Chloé fait partie de ces élèves qui font toujours leurs devoirs en temps et en heure, et obtiennent à chaque fois une des trois meilleures notes de la classe. C’est particulièrement agaçant. Sur ces mots, le bus ralentit à l’arrêt suivant auquel une dizaine de personnes attendent de monter. An de me détendre un peu, je cale ma tête contre la vitre, et ferme les yeux quelques secondes. Un moment de répit plus que bref, puisque, peu de temps après, je sens un mouvement à ma gauche. Super, sûrement un vieux qui vient s’asseoir à côté de moi. Je hais le bus. An de m’assurer qu’il n’y aura aucun contact physique entre moi et cet inconnu, je me redresse, en me rapprochant de la vitre. J’ouvre les yeux, bien décidée à lancer un regard assassin à mon voisin octogénaire. À défaut d’avoir un papi à la peau ridée et l’odeur douteuse, je me retrouve alors face à face avec un Dieu. Un Apollon. Le summum de la beauté humaine (enfin j’imagine). Un visage parfait. Un teint hâlé, une peau lisse et sans une marque, en accord parfait avec une chevelure brune, type « ébouri;ée », ni trop longue ni trop courte, des traits ns et harmonieux. Mais ce n’est rien comparé à son regard… Deux yeux bleus, perçants, profonds, mais insondables. Je le xe, mes yeux collés aux siens, et je suis incapable de m’en décoller pendant plusieurs secondes. Ça ne paraît pas le gêner cependant, puisqu’il me regarde aussi. Aucun doute, j’ai affaire à la perfection.
Ou alors, je n’ai pas ouvert les yeux, et je suis en train de rêver. Je me suis juste endormie contre la fenêtre du bus, épuisée par cette session supermarché express. Et mon subconscient s’est imaginé l’homme idéal. Je suis à peu près certaine que cette hypothèse est la bonne pour deux raisons : 1. Une beauté pareille ne peut décemment pas être humaine. 2. Quand bien même elle le serait, jamais il ne se serait assis à côté de moi, pauvre humaine quelconque au visage fade, et jamais je n’aurais eu la chance d’en profiter. J’en suis là de mes réŚexions spirituelles quand, en proie à un état second d’admiration, je sens ma mâchoire s’ouvrir béatement. Réalisant que je suis en train de fixer avec insistance un inconnu, je secoue alors la tête en fermant les yeux, espérant sortir de mon hébétude. Je m’attends à voir cette image divine disparaître à mon réveil, mais non. Au lieu de ça, il m’adresse un sourire. À moi. J’hésite à me retourner, pour voir si ce sourire n’est pas en fait destiné à quelqu’un derrière moi. Impossible que ce soit pour moi. Je me retiens, de peur de passer pour une idiote. Et pour une sale curieuse en prime. Un sourire tout aussi divin que le reste. Des dents blanches et parfaitement alignées (évidemment). Des lèvres fines, mais charnues. Un sourire qui illumine d’autant plus ses yeux. Mon regard toujours happé par son visage, il me faut quelques instants pour lui répondre, et lui adresser à mon tour un sourire timide, sans ouvrir la bouche. Je déteste sourire la bouche ouverte, ça accentue mes fossettes, qui, selon moi, me font perdre 5 ans. Gênée, je nis par détourner mon regard, et vois Chloé, qui me xe de ses grands yeux bleus, et tente d’étou;er un rire. Elle n’a, bien sûr, rien raté de la scène. Levant les yeux au ciel, j’appuie mon front contre la fenêtre du bus, et regarde la rue à travers celle-ci. J’adopte cette position jusqu’à notre descente du bus, ignorant mon amie qui me dévisage, un sourire provocateur aux lèvres. Je sais qu’elle m’aime, mais elle ne rate jamais une occasion de se moquer de moi. Ce qui, soyons honnêtes, ne manque pas. Voyant notre arrêt s’approcher, je me retourne, prête à me lever. Je réalise alors que je vais devoir demander à mon voisin de se lever lui aussi pour me permettre de sortir. Voisin qui est plongé dans la lecture d’un texto apparemment passionnant. J’exprime un timide « pardon » à peine audible. Ses yeux se tournent vers moi, et un nouveau sourire étire ses lèvres pendant qu’il se lève de son siège pour me laisser passer. Je me sens défaillir à nouveau, et je suis persuadée que mon cœur s’arrête. Je crains que mes jambes ne s’a;aissent. Quelle idiote je fais ! Je m’empresse d’évacuer la place, et lâche un rapide « merci », auquel il répond par un « aucun souci » d’une voix douce et suave. Je descends du bus sans me retourner, les jambes Śageolantes, trop embarrassée par l’e;et que cet inconnu a eu sur moi, et mon pauvre cœur d’artichaut d’adolescente de 17 ans. Je prends instantanément la résolution de ne plus jamais évoquer cette scène. C’est sans compter sur ma chère amie, qui a tout vu, et est bien résolue à me le rappeler. — Sympa, ce petit trajet en bus, lâche-t-elle, avec une innocence feinte. — Vas-y, rigole, tu n’attends que ça. — Il te reste encore de la bave au coin de la bouche, s’esclaffe-t-elle. Elle part dans un fou rire bruyant, et accentue ainsi la honte que je ressentais déjà. — Je ne vois pas ce qu’il y a de si drôle, dis-je, essayant de me convaincre moi-même que je n’ai pas atteint le summum du ridicule. Tu aurais vu ta tête ! J’ai cru que ta langue allait sortir ! Tu sais, comme le loup de Tex Avery ? Elle a à peine le temps de finir sa phrase qu’elle repart de plus belle d’un rire franc et sonore. Je tente tant bien que mal de m’attirer un peu de compassion de sa part :
— Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué à quel point il était beau. — Oui, je reconnais, il est plutôt du genre beau gosse, réussit-elle à articuler entre deux rires. Mais bon, pas de là à en perdre la parole. — Le sujet est clos. C’est vrai, j’ai eu un petit moment de « Śottement », disons. Mais ça ne se reproduira pas. De toute façon, aucune chance que je le revois un jour. Je réalise la véracité de cette phrase en même temps que je la formule. Et je prends conscience que ça m’attriste. Je n’aurais pas été contre revoir ce bel inconnu au détour d’une rue. Nos regards se seraient à nouveau croisés, il m’aurait souri, puis se serait avancé vers moi pour me prendre dans ses bras… — … petite, tu sais. Perdue dans les bras de l’inconnu, je n’ai pas écouté un mot de ce que Chloé me disait. — Hein, de quoi ? — Hey, arrête de rêver, hein ! Je disais, la ville est petite, tu sais, rien ne dit que tu ne le reverras pas. Je ne relève pas. Inutile de me faire de faux espoirs. Il est évident que je ne le reverrai pas. Et puis, quand bien même je le croiserais, que se passerait-il ? Rien. — Tu crois qu’il a remarqué que je… heu…, je lui demande, hésitante, n’étant pas bien sûre de vouloir connaître la réponse. — Que tu bavais ? Ah bah, s’il n’a pas vu, c’est qu’il est aussi aveugle qu’il est beau ! — Je me suis vraiment ridiculisée, en fait. Je laisse Chloé me charrier encore un peu. En la voyant rire, je suis obligée de rire moi aussi. Après tout, le ridicule ne tue pas, n’est-ce pas ? Les garçons de mon lycée m’ont toujours laissée indi;érente, ça a quelque chose de rassurant de me dire que je suis quand même attirée par un membre du sexe opposé. Peut-être ne suis-je pas totalement anormale ? — Mais il a joué, lui aussi, m’informe-t-elle. Tu as vu son sourire ? Je pense qu’il t’a remarquée. — Sois pas ridicule, dis-je, essayant de réprimer le sourire qui tente de s’inscrire sur mon visage. Chloé se tourne vers moi et me pince la joue : — Mais enfin, qui résisterait à cette jolie petite bouille ? Je la regarde, interloquée, puis nous partons toutes les deux dans un grand fou rire. Le temps de cette petite conversation, nous sommes devant la porte de chez moi. — Bon, tu veux bien arrêter de te moquer de moi maintenant ? — J’y peux rien, c’était vraiment trop drôle ! Encore cette honnêteté maladive. J’ai dit que ça rendait service, n’est-ce pas ? C’était faux, c’est juste très irritant. — Contente de voir que ma misère t’amuse, râlé-je. Oui, je me suis légèrement ridiculisée, mais aucune nécessité de s’éterniser là-dessus. — OK, excuse-moi, excuse-moi. Mais sois honnête, t’as vraiment flashé dessus, non ? — Flashé ? Non, pas du tout ! Je l’ai juste trouvé… mignon, honteuse d’avouer qu’il m’a fait un e;et dingue. Je hausse les épaules en glissant ma clef dans la serrure, fuyant son regard, et simulant un désintérêt total. Mais Chloé me connaît mieux que ça. — Si tu le revois, tu essaieras de lui parler ? reprend-elle en posant les courses sur la table de la cuisine. Petit tour d’horizon : personne. Mes parents ont dû sortir acheter le dessert. — Parce que tu crois vraiment que je vais le revoir ? Hey, ho, on parle de moi, là, l’éternelle célibataire,
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