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Les Flammes du passé , livre ebook

184

pages

Français

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2012

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Alana vit à Courbevoie lorsqu’elle hérite d’une case d’esclaves à la Guadeloupe. Une histoire d’amour sur fond de bruits de chaînes et de surnaturel. L’histoire, la société guadeloupéenne, le passé, le présent et l’amour sont un véritable cocktail exotique que deux personnages amoureux envers et contre tout boivent jusqu’à la lie. Comment croire en 2011, que les esprits des morts se manifestent encore ? Comment imaginer que deux êtres que le passé colonial sépare puissent trouver l’amour et vaincre les atavismes ? Le feu purificateur emplit les âmes et brûle les pages du roman. « J’ai choisi un style léger pour traiter de sujets pesants comme l’esclavage, le malaise social, le surnaturel et la religion. Lire Les Flammes du Passé est un agréable moment d’instruction et d’évasion ».
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Publié par

Date de parution

14 octobre 2012

EAN13

9782748392845

Langue

Français

Les Flammes du passé
Christine E. Lara
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Flammes du passé
 
 
 
À ma sœur Laurence qui a toujours été ma première lectrice et a su m’encourager dans les moments difficiles.
 
 
 
À mon frère Jean-Pierre dont l’absence laisse un vide incommensurable dans mon âme et ma vie.
 
 
 
Chapitre 1 – Une surprise ensoleillée
 
 
 
Alana repoussa en maugréant les draps qui la recouvraient. Elle se retourna une dernière fois avant de se décider à quitter son lit douillet. Elle jeta un rapide coup d’œil par la fenêtre de sa chambre. Il devait être tard car sur l’Esplanade de la Défense, qu’elle apercevait de sa chambre, les passants avaient ralenti le pas, signe qu’ils se promenaient ou allaient faire des courses mais ne couraient pas pour attraper le bus, le métro ou le RER. L’Arche était fidèle au rendez-vous et les touristes se pressaient devant l’ascenseur qui les conduirait à surplomber la ville et voir, de loin en loin, quelques principaux monuments parisiens bien alignés. Le ciel était d’un bleu clair et seuls quelques téméraires petits nuages se laissaient emporter par un vent si léger qu’il était difficile de le sentir. Un sec couinement la fit sourire lorsqu’elle enfila ses pantoufles en forme de panda. Sa mère se moquait souvent d’elle lui disant qu’elle n’était qu’une enfant. Mais la jeune fille n’était pas de cet avis. Elle avait fêté ses vingt-quatre ans deux mois plus tôt et décroché son diplôme de Professeur du premier degré. À la rentrée, elle aurait sa classe. Elle releva une boucle châtain clair qui avait roulé sur son front lisse. Le miroir lui renvoya l’image non pas d’une enfant mais celle d’une très jolie jeune fille. Ses grands yeux gris étaient bordés de cils épais et très longs qui caressaient des joues dorées autant par le métissage que par le soleil. Ses lèvres étaient délicatement charnues et lui donnaient un air délicieusement boudeur. Une chevelure abondante et ondulée encadrait ce visage rieur et heureux. Alana rassembla ses cheveux en un chignon bas qui dégageait son long cou gracile. Elle passa rapidement un pinceau sur ses lèvres et sourit, satisfaite de son reflet. Elle fit son lit en s’interrogeant sur les raisons qui avaient poussé sa mère à lui demander de passer la voir de toute urgence. La jeune fille enfila ensuite un jean bleu clair et une chemisette blanche aux manches courtes et quitta son appartement de Courbevoie. L’agitation perpétuelle qui régnait le samedi matin, jour de marché, avait toujours énervé la jeune fille. Il faisait déjà très chaud en cette matinée de juillet. Alana détestait conduire mais sa mère habitait un petit pavillon à la Garenne Colombes, pas très loin de chez elle. Alana gara sa Volkswagen New Beetle bleue devant une résidence toute en fleurs. La villa était bien trop grande pour ses parents depuis son départ. Un pommier de petite taille ombrageait un jardin où les fleurs se disputaient l’espace vert. Alana poussa la grille noire et entra dans ses souvenirs. Elle avait tant joué dans ce jardin, seule ou avec ses camarades de classe. Sa mère avait toujours un gâteau au four ou des friandises qui attendaient les enfants après l’école. Elle avait adoré son enfance entre ce père si doux et patient et sa mère si attentionnée. Certes, elle aurait aimé avoir des frères et sœurs mais elle avait déjà été un miracle pour sa mère. Rubis qui avait entendu la grille, ouvrit la porte et vint au-devant de sa fille. C’était une femme noire à la peau resplendissante. Elle avait su conserver sa jeunesse. Aujourd’hui âgée de quarante-cinq ans, elle partageait son temps entre son cabinet d’avocats, ses œuvres caritatives et son petit duplex fleuri. Elle embrassa plusieurs fois les joues de sa fille.
— Cela fait du temps que je t’attends. Tu sembles avoir maigri, s’inquiéta sa mère en observant la taille fine et élancée d’Alana.
La jeune fille sourit. Sa mère disait toujours qu’elle avait maigri depuis qu’elle n’habitait plus avec eux. Elle serra contre elle cette petite femme pleine d’amour et lui rendit ses baisers.
— Ton père est déjà parti travailler. Il t’a attendue autant qu’il pouvait.
Les deux femmes pénétrèrent dans l’obscurité accueillante de la maison. Les meubles qui avaient accompagné l’enfance et l’adolescence d’Alana remplissaient les pièces de souvenirs. Là, le haut buffet d’où elle était tombée lorsqu’elle avait quatre ans et voulait attraper la boîte de chocolats, ici la table où tous les dimanches la famille, au grand complet se réunissait : la grand-mère Aurore, son époux Édouard et l’oncle Armand. Un certain temps on y avait vu l’arrière-grand-mère Lisbeth qui évoquait la seconde guerre mondiale sur un ton si badin qu’on aurait cru à une histoire irréelle. Les parents de son père aussi, partageaient ces repas mais uniquement lors des grands événements, aussi était-elle plus proche de sa famille maternelle. Alana déposa son sac sur le rocking-chair qu’appréciait tant la bisaïeule. Elle disait que quand elle s’asseyait dans cette berceuse, elle imaginait la vie de ses ancêtres esclaves sur les plantations. Une larme glissa sur les joues d’Alana. Son arrière-grand-mère était morte deux ans auparavant lui laissant un immense chagrin. Elle se détourna de ce fauteuil à bascule et s’installa dans un des larges canapés de cuir blanc que sa mère appréciait tant. Rubis contemplait sa fille avec fierté. Elle était si jolie et son port si altier. Sans doute les années de danse classique y étaient-elles pour quelque chose. Elle tenait ses yeux gris de son père qui était d’origine caucasienne et cette jolie peau dorée du mélange d’ethnies. Mais elle était si mince que sa mère s’alarmait pour sa santé. Mangeait-elle suffisamment ? Alana s’impatientait. Elle devait déjeuner avec son petit ami et sa mère ne semblait pas prête à lui donner les raisons de son réveil matinal, un samedi !
— Maman… fit-elle d’un ton pressant.
Rubis s’assit en face d’elle, croisa les jambes. Quadragénaire mince et encore très belle, elle était une femme douce mais néanmoins un adversaire des plus redoutables lors des audiences au tribunal. Sa réputation n’était plus à faire.
— Bon, bon, j’y arrive. Il faut apprendre la patience ma fille ! Tu vas travailler avec des enfants ! D’ailleurs je pensais que tu serais plutôt Professeur d’histoire à l’université et que tu ferais de la recherche !
— Maman, c’est pour cela que tu m’as demandé de venir ?
— Tu aimes pourtant l’histoire, non ? insista sa mère.
— Mais bien sûr maman, répondit-elle légèrement agacée. Elle avait fait un master d’histoire et s’était orientée vers l’enseignement primaire mais cela ne signifiait pas qu’elle avait abandonné sa passion pour l’histoire. Mais elle ne comprenait pas trop bien pourquoi sa mère évoquait ses choix professionnels ce matin-là.
— Voilà, cela n’a rien à voir avec tes études. Tu sais que ton arrière-grand-mère Lisbeth est morte ? Paix à son âme.
— Oui, bien entendu maman, répliqua-t-elle intriguée.
Rubis se leva et prit un dossier vert qui était posé sur le guéridon brun près de la porte vitrée ouverte sur l’arrière-jardin. Un parfum de rose se faufilait discrètement par la baie et se répandait dans le salon, flirtait avec les tableaux fixés aux murs, caressait les meubles cirés, se posait sur la peau d’Alana avant de se dissiper en milliers de souvenirs heureux.
— Tu sais que ta famille maternelle est originaire de la Guadeloupe ? Une de tes ancêtres avait hérité d’une case et d’un petit terrain. Oh, cela remonte à plus de cent ans.
— Ah ! J’ignorais que nous avions des intérêts à la Guadeloupe. Nous n’y sommes jamais allés.
— Oui, c’est vrai. Mais la branche principale de ma famille est issue de l’esclavage.
— Oui, cela, je le sais car Grand-mère Lisbeth en parlait souvent. Elle disait que c’était bien malheureux. Elle m’a d’ailleurs demandé de faire des recherches sur la famille. J’avais commencé mais je n’ai pas eu le temps de terminer car il fallait que je me rende au Centre des Archives d’Aix en Provence et avec mes études…
— Ne t’excuse pas voyons ! Grand-mère Lisbeth avait bien des documents sur tout cela. Bon, mais ce que je veux te dire est qu’elle te laisse cette case et le terrain dont elle avait hérités.
— C’est génial mais cela doit être une ruine d’un siècle au moins !
— Le notaire m’a contactée il y a peu de temps car il paraît que les voisins, enfin ceux dont l’ancêtre a donné cette terre à ton arrière-arrière-arrière-grand-mère, je ne sais combien de fois le dire, veulent acheter cette parcelle de terre pour l’ajouter à leur héritage.
— Ces personnes sont les descendants des maîtres qui possédaient cette parente ? s’enquit la jeune fille très intéressée par cette part de l’histoire.
— Oui, je suppose. Mais c’est toi l’historienne ! Donc, ton ancêtre te lègue ce morceau du passé.
— C’est une surprise ! Je ne savais pas que la famille possédait quelque chose à la Guadeloupe. Mais je crois qu’il faut charger le notaire de s’occuper de cette affaire, de cette ruine !
— Oui, j’y ai pensé mais je croyais que cela t’intéresserait de marcher sur les traces du passé ! Me serais-je trompée ? ajouta-t-elle mutine.
— Certes, mais j’ai tant à faire ces vacances ! J’avais prévu d’aller à New York avec Ryan. Tu le sais maman !
Rubis sourit. Elle observait sa fille qui était tiraillée entre le plaisir de voyager avec son copain et sa passion pour l’histoire, sa curiosité du passé.
— Vous n’avez qu’à aller tous les deux

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