Les maîtres du crépuscule - 2 - Frères de sang

Lina Déranor

Description

Urban Fantasy (Bit-Lit) - 506 pages

Après son réveil, Allie fait face aux aléas du destin, consciente des dernières révélations.

Aidée par le prince Lucius et Abel, elle va prendre en main son clan et ses nouvelles fonctions. La recherche d’alliés demeure fondamentale en ces temps menacés par l’ombre de Caïn, mais comment assumer ses responsabilités de chef de clan, comment continuer son histoire commune avec Lucius lorsqu’on a perdu quatre cents ans de sa vie ?

En s’affirmant comme nouvelle maîtresse vampire, elle va finalement prendre la place qui lui revient sur la scène vampirique internationale et déjouer les malversations du maître bélier.

Qui est Caïn ? Que désire-t-il ? Quel est le lien entre lui et le phénix noir ?

Seule la prophétie d’Ève pourra amener quelques éléments de réponse... Allie n’est pas au bout de ses peines.

Sujets

• Fantasy (canción de Mariah Carey)
• Romance
• Fiction
• Paranormal
• Fantasy
• Littérature

Informations

• Publié par: Editions Elixyria
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782379613043
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

Les maîtres du Crépuscule - 2 – Frères de sang


Lina Déranor
Lina Déranor

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Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-304-3
Illustration de couverture : Nicolas Jamonneau















Pour mon CLAN… sicilien.
« Nul ami tel qu’un frère… Nul ennemi comme un frère. »
Proverbe indien

« Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères »
Voltaire
MOYEN-ORIENT
Clan d’Abel
Aaron ; Sara ; Colin
Clan de Caïn
Enoch ; Yassaïm ; Rachel

ROUMANIE
Clan de Lucius (135)
Razvan ; Virgil ; Irina

FRANCE
Clan d’Aliénor (1588)
Adèle ; Colin (rattaché au clan français)

ANGLETERRE
Clan de William (1131)
Colleen ; Eliott ; Duncan

ITALIE
Clan d’Ornella (914)
Vincenzo ; Leo ; Michele

MEXIQUE
Clan de Rosa Safia (1520)
Diego ; Louisa ; Rita

IRLANDE
Clan de Liam (1851)
Aylinn ; Aïdan

JAPON
Clan de Yumi (1783)
Akeno ; Hiroshi ; Jin

RUSSIE
Clan d e Klara (2014)
Nombre et noms non répertoriés

AFRIQUE
Clan de Sekou (146 av. J.-C.)
Fahim ; Kacia

CHINE
Clan de Li Meï (55)
Ling ; Wang ; Lian

INDE
Clan d’Avinashi (714)
Umbar ; Shanti ; Isha

ESPAGNE
Clan de Nina (1276)
Félix ; Catalina ; Manuel

BRÉSIL
Clan de Tiago (1912)
Pablo ; Rafael

CANADA
Clan de Logan (1870)
Meg ; Joshua ; Gary

ALLEMAGNE
Clan d’Angie (1870)
Frederik ; Randy

AUSTRALIE
Clan de Cooper (1990)
Missy ; Jessie

ÉTATS-UNIS
Clan de Parker (1926)
Kessie ; Nathan
La prophétie d’Ève


« Quand le fils du premier homme aura versé le sang de son frère.
Lorsque le premier maître de la nuit aura offert son âme au maître du {1} Géhenne ;
Alors les enfants de la nuit apparaîtront parmi les enfants de DIEU.

Lucifer, le malin, le maître des anges déchus, allouera sa promesse aux enfants de la nuit, les premiers de lignée.
Alors le premier maître de la nuit les cherchera tous et les unira au jour du jugement dernier. Ainsi sonnera la fin des enfants de DIEU. »

Interprétation première :
Alors s’éveilleront les maîtres élémentaires : le maître du feu, le maître de l’air, le maître de la terre, le maître de la foudre, le maître de l’eau et enfin le maître de glace. Tous unis contre les ténèbres.
Et parmi eux viendra le phénix flamboyant qui s’alliant avec le puissant dragon et l’astucieux serpent, mettra fin au règne du bélier belliqueux dans le combat ultime pour que vivent l’amour et la paix entre la lumière et la nuit.

Interprétation seconde :
Alors s’éveilleront les maîtres élémentaires : le maître du feu, le maître de l’air, le maître de la terre, le maître de la foudre, le maître de l’eau et enfin le maître de glace. Tous unis dans les ténèbres.
Et parmi eux viendra le phénix flamboyant qui s’alliant avec le bélier belliqueux dans la toute-puissance suprême, mettra fin à la race des enfants de la lumière et plongera le monde dans les ténèbres éternelles.
Prologue



Tapis dans les fourrés, cachés par les hautes herbes que nous offrait la lisière de la forêt, nous nous mouvions furtivement afin de ne pas être vus par les gardes roumains qui veillaient encore sur la sécurité des maîtres présents dans le manoir des Monteano. Le soleil s’était finalement levé sur cette journée sanglante où clans contre clans, frères vampires contre frères vampires, nous nous étions affrontés implacablement dans un massacre et un bain de sang comme les bêtes que nous étions réellement. J’observai ce cimetière, ce champ de cadavres qui s’étendait un peu plus loin de notre position. Quel gâchis ! Je ne supportais pas ceux de ma race, pas plus que la violence, le sang, la mort et les ténèbres qui s’étalaient partout où nous passions. Nous n’étions que des prédateurs, craints par nos frères humains, semeurs d’épouvante, de douleur et de cadavres putréfiés. Je n’arrivais pas à percevoir comme les autres le côté positif de notre état. Je me rappelais la vie, la joie, le soleil de mon existence d’humaine. Je m’étais battue pendant des siècles afin de m’accepter un peu et d’envisager de me créer des compagnons d’infortune. Je ne me sentais plus moi-même dans ce corps mort, même si j’étais plus forte qu’avant et douée de multiples talents. Abel avait été d’un grand réconfort pour moi, il était l’un des maîtres vampires que j’affectionnais le plus, car loin d’être orgueilleux ou cruel, il respirait la bonté et la sagesse. Lorsqu’il avait deviné l’animal totem de mon clan et le don qui m’avait été alloué, il avait déclaré que Dieu ne nous avait donc pas complètement abandonnés… Comment pourrait-il encore prêter attention à nous, dispensateurs de mort et de ténèbres sur son monde et parmi ses enfants ? Alors que mon regard était verrouillé sur cette scène d’horreur révélée peu à peu par la brume qui se retirait, je fus sortie de mes sombres réflexions par Félix.
— Maîtresse ? C’est bon, j’ai fait le tour. Il n’y a plus personne, ne restent que les cadavres.
— As-tu aperçu les autres ? As-tu vu la maîtresse roumaine ? Comment va-t-elle ?
— Je ne sais pas vraiment. J’ai juste aperçu le maître roumain qui l’emportait dans ses bras vers le manoir tandis que les autres les suivaient en emmenant les blessés.
— Est-elle… ?
— Morte ? Non, je ne pense pas.
— As-tu vu quelqu’un bouger ? Y’a-t-il des survivants ?
Il m’observa un petit moment de ses grands yeux noisette puis il secoua la tête lentement. Alors, même moi je ne pouvais plus rien faire… au bout du compte ce don offert par la toute-puissance divine ne m’était en réalité d’aucune utilité.
— L’as-tu repéré ?
— Oui, il est un peu plus loin sur la droite.
— Très bien, allons-y.
Je suivais rapidement Félix à travers la végétation, nous contournions le manoir et ce mur vert nous était d’un grand secours. Les nuages se faisaient légion dans le ciel comme si Dieu lui-même voulait se détourner et se désintéresser de ce qui pouvait nous arriver. La neige recommençait à tomber à gros flocons et bientôt tout disparaîtrait sous sa pureté éternelle. Nous arrivâmes près de ce que l’on recherchait. Nous nous avancions à couvert vers le corps immobile, recouvert par une fine pellicule blanche et baignant dans une mare de sang. Face contre terre, il était inerte.
— Félix, retourne-le.
Mon ami me dévisagea un moment et devant mon air résolu, retourna le corps posé à nos pieds. Je plissai les yeux et retins un petit gémissement. Sous les bleus et les ecchymoses, je distinguai encore les traits de son visage. Il m’avait paru si gentil, si aimable, si courageux de côtoyer et de parler avec des êtres comme nous. Et maintenant, une énorme plaie béante s’ouvrait de part en part de sa gorge et du sang s’écoulait encore doucement. Je m’agenouillai à ses côtés et posai mes mains à plat sur le haut de son crâne. Je fermai les yeux et priai en silence, car il m’arrivait encore et toujours de le faire. Une chaleur se répandit au fur et à mesure en moi, c’était comme cela que je sentais mon don s’activer. Elle chatoya à travers mes paumes et mes doigts. Pourtant, rien ne se passait, je ne ressentais rien en retour, le calme plat. Pas l’ombre d’un frémissement sous ma peau. Je plissai les yeux et redoublai d’intensité, cherchant au plus profond de mon être la compassion, l’amour, l’empathie…
— Arrête, ça ne sert à rien… tu ne peux plus l’aider. C’est trop tard pour lui.
Je gardai les paupières closes encore quelques instants, toujours concentrée sur mon don, j’essayai encore et encore. Je sentis une larme couler le long de ma joue. J’étais frustrée. Qu’attendais-je en réalité ? Un miracle ? Eh bien, ce n’était pas possible, il n’était pas en notre pouvoir d’en réaliser, nous en étions privés. Je rouvris lentement les yeux et j’observai silencieusement ce visage figé à jamais dans la mort. Félix me prit dans ses bras, comme à son habitude il était très protecteur. Entre lui et moi, il n’y avait jamais eu de relation maître-secondaire. Il était mon ami et il n’aimait pas me voir dans cet état-là. Le transformer était la meilleure décision que j’avais prise après ma mort. Après un petit moment, il me lâcha et m’observa.
— Que faisons-nous maintenant ? Est-ce que l’on retourne auprès des autres ou est-ce que nous rentrons ?
— J’aurais bien envie de rejoindre Manuel et Catalina chez nous et faire comme si de rien n’était. Mais malheureusement, Abel et ce que nous avons sous les yeux montrent bien que plus rien ne sera comme avant. Cependant, je ne me sens pas l’âme d’une combattante, Félix !
— Laisse-moi être ton chevalier, laisse-moi porter tes couleurs et me battre pour toi… comme je l’ai toujours fait.
Je lui souris tendrement, et je tendis une main vers sa joue.
— Comme toujours. Merci d’être là mon ami. Nous allons retourner au manoir, tenir compagnie aux autres, écouter les nouvelles instructions et tenter d’apporter notre soutien aux blessés. Peut-être pourrais-je venir en aide à Aliénor.
Ses yeux perdirent en intensité. Donner du pain à qui meurt de soif est vraiment cruel.
— Très bien, comme tu voudras.
Je me relevai calmement, les flocons tombaient de plus en plus et se mélangeaient dans nos cheveux bruns.
— Félix, fais-moi plaisir s’il te plaît. Ferme-lui les yeux et trouve-lui une tombe respectueuse. Je pense que certaines personnes aimeront venir s’y recueillir un peu plus tard.
— D’accord. Rentre à présent, je te rejoindrai à l’intérieur.
— Es-tu sûr que tu ne risques plus rien ici, seul ? m’enquis-je en inspectant la lisière nord de la forêt.
— Non, je les ai vus partir il y a un moment déjà.
Je lui adressai un signe de tête et me retournai pour prendre la direction du manoir. Félix se pencha sur le cadavre froid et acheva de clore à tout jamais les prunelles azuréennes qui semblaient encore admirer le ciel. Il passa ses bras en dessous du corps pour pouvoir le transporter. Je me dirigeai dans la direction opposée lorsque j’entendis Félix s’écrier.
— Madre de