Les Noces de l innocence
120 pages
Français

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Les Noces de l'innocence , livre ebook

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Description

Alors que l’armée anglaise menace plus que jamais la Normandie, Béranger n’a qu’un rêve : devenir ménestrel. Et tant pis si pour cela il doit braver l’autorité d’Arnault et faire ses adieux à sa douce Isabelle, car un tel vœu ne peut se réaliser sans prendre le risque d’être renié par les siens. C’était compter sans l’infâme perfidie de l’âme humaine.


Loin de Riprole, dans les Vosges, Douce voit sa vie de sauvageonne des montagnes bouleversée lorsqu’elle porte secours à une fugitive.


Elle, aussi téméraire que le feu, et lui, aussi calme que l'onde, sont réunis contre leur gré dans l’univers cruel du comte de Cœurval. Confrontés au pire, Douce et Béranger n’auront d’autre choix que de former une alliance des plus improbables.


Après tout, que risquent-ils de plus que leur vie ?




Découvrez une fresque familiale passionnante dans le Moyen Âge français, durant l’époque troublée de la guerre de Cent Ans, à l’heure où les cœurs s’ouvrent et où l’amour se dévoile parfois d’une étonnante façon.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493747280
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eve Terrellon
Les Noces de l’innocence
Les Dames de Riprole
Tome 2
Milo
Éditions Haro
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-493747-27-3
N° ISBN Numérique : 978-2-493747-28-0
© Éditions Haro 2022, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Novembre 2022
Date de parution : Novembre 2022
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation, l’importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel définis à l’article L. 122-6.
 
 
Je dédie ce récit à tous les amoureux de l’Histoire, qu’elle soit grande ou petite.
Avec toute ma sympathie, en espérant que ce retour dans le passé vous fera vibrer et vous divertira.
Notes d’auteur
Trois points :
1 – La présente édition est une réédition. Il me semble important de vous signaler qu’elle ne comporte aucun changement par rapport à la précédente.
2 – Les Dames de Riprole sont une série en 5 tomes, qu’il vous est possible de lire selon vos préférences. Chaque livre a en effet été écrit pour pouvoir se lire indépendamment des autres. Cela dit, si vous appréciez l’aventure au long cours, le destin de cette famille normande, de ses alliés et de ses ennemis s’inscrit dans une lecture complète, allant du tome 1 au tome 5.
3 – La modernité entraîne des modifications de la langue. Dans l’écriture actuelle, l’emploi du subjonctif présent remplace souvent celui du subjonctif imparfait, même lorsque le récit se déroule au passé. Je m’y plie généralement, sauf lorsque j’écris un roman historique. Dans ce cas, et donc en ce qui concerne cette série, j’ai fait le choix de conserver le subjonctif imparfait, qui donne un petit côté suranné parfait pour coller à l’époque. Ne vous étonnez donc pas de trouver certains verbes orthographiés différemment de ce que l’écriture moderne prescrit.
Merci d’avoir lu ces quelques notes.
Chapitre 1
L’adoubement de Thierry
Pour la seconde fois depuis le mariage de Tristan et d’Isabelle, la petite chapelle débordait de monde. Installé au premier rang, Béranger ne perdait pas un mot de la cérémonie. Riprole n’avait plus connu un tel jour de liesse depuis des années. Le damoiseau ne se souvenait pas d’avoir vu tant de richesses étalées et de personnes de qualité réunies auparavant. Un affichage déployé en l’honneur de Thierry, car Tristan adoubait son écuyer avec éclat.
Bien que le postulant satisfît à toutes les conditions requises depuis la dernière incursion des Anglais après la Noël, le chevalier avait reculé la date du rituel jusqu’à ce que les plus grosses réparations entreprises au château fussent terminées. Les toits ne fuyaient plus, toutes les fenêtres possédaient des carreaux et les portes fermaient correctement. À l’extérieur, le côté fragilisé du mur d’enceinte venait d’être renforcé. Quant à la tour nord, écroulée voilà quinze ans lors du terrible affrontement qui avait coûté la vie à leur père, Armand de Riprole, les ouvriers commençaient de la relever.
Le soleil brillait depuis l’aurore, et les personnes massées dehors ne souffraient ni du froid ni de la bruine, comme cela avait été le cas lors du mariage de Tristan et d’Isabelle, près de onze mois plus tôt. L’étonnant d’une telle douceur si tard dans l’année s’accordait au caractère exceptionnel de cette journée. Une bénédiction du ciel, qui saluait l’entrée en chevalerie de son ami sous des auspices favorables. Ému et heureux, Béranger ne doutait pas que l’on parlerait longtemps de la belle célébration du 12 octobre 1417 à travers la campagne normande.
L’heure portait au recueillement et chacun écoutait le sermon du père Mathieu dans le plus grand silence. Donnant de la voix, celui-ci tentait de se faire entendre des plus éloignés. Le chœur de l’édifice était si exigu que seuls la famille et quelques privilégiés parvenaient à s’y entasser. Jonché de brassées de foin et décoré par de larges tentures achetées pour l’occasion, ce lieu étriqué retrouvait son lustre d’antan.
Un mouvement de foule venu de l’extérieur bouscula soudain ceux qui se pressaient au fond de la chapelle, distrayant quelques instants l’attention de Béranger. Tournant la tête, il aperçut avec contentement la cohue de chevelures couvertes de chaperons ou de hennins. Toute la petite noblesse des environs avait été invitée. Deux comtes de plus haut lignage, arrivés spécialement du Lubéron pour partager ce moment avec leur ami Tristan, se trouvaient également parmi leurs hôtes.
Comme tant d’autres, Tancrède de Boissandre et sa mère assistaient à la cérémonie en se satisfaisant de la cour. Le jouvenceau imaginait fort bien l’air pincé de dame Agnès. Normalement, elle aurait dû se tenir sur les marches avec son fils, mais Béranger s’était débrouillé pour qu’on les remisât tous les deux dans le fond, juste avant les serviteurs et le menu peuple. Après la façon grossière dont le baron avait rompu ses fiançailles avec Isabelle, il trouvait que ce n’était que justice pour sa sœur. Et tant pis si Tristan ne tarissait pas d’éloges sur la manière dont Tancrède se démenait depuis contre la menace anglaise.
Isabelle le gronderait si elle l’apprenait, cependant il ne regrettait rien. Il faudrait d’ailleurs qu’il écrivît un gai rondeau sur Dame Agnès, cette femme acariâtre. Il le réciterait les jours de tristesse en s’aidant des accents légers de sa harpe, pour ne jamais oublier combien il était important de sourire et d’ouvrir son cœur à chacun.
Un coup de coude dans les côtes le rappela au bon déroulement de la cérémonie. Le père Mathieu achevait son sermon. Bientôt, ce serait à son tour d’intervenir, et son frère Arnault veillait à ce que tout se passât comme le prêtre l’entendait. Debout à ses côtés, sanglé dans un costume noir rebrodé d’argent offert par Tristan, le maître de Riprole avait fière allure. Sans l’expression sévère dont il le toisait pour le mettre en garde, son cadet l’aurait même trouvé particulièrement avenant.
Durant quelques instants, les deux frères rivèrent leurs regards l’un à l’autre et, pour une fois, Béranger ne détourna pas les yeux. Malgré la crainte que lui inspirait son aîné, il devinait ce jour-là une joie sincère derrière l’autorité des iris sombres posés sur lui, et elle lui réchauffait le cœur. Elle illustrait également les histoires que lui racontait Isabelle, quand cette dernière l’assurait que, par le passé, le ténébreux Arnault possédait un caractère enjoué, protecteur, et qu’il le prenait souvent sous son aile. Trop jeune pour s’en souvenir, le damoiseau aimait écouter sa sœur relater comment son terrible frère veillait à ce qu’il ne tombât pas lors de ses premiers pas, ou bien le distrayait quand il pleurait de voir s’éloigner sa nourrice.
Devenu irritable et froid, celui-ci montrait exceptionnellement ce jour-là un air affable. Une transformation qui surprenait agréablement Béranger. Que n’aurait-il donné pour qu’il fût toujours d’humeur aussi accorte   ! Heureux de le sentir si détendu, il osa lui adresser un sourire avant de se concentrer à nouveau sur la célébration.
Habillé d’une grande tunique blanche, Thierry s’approchait maintenant de l’autel, devant lequel se tenait Tristan. L’époux d’Isabelle avait revêtu pour l’occasion son armure, sur laquelle flottait une longue cotte en soie rouge frappée par la croix chrétienne. Il ne portait pas son heaume et tous pouvaient admirer la beauté de son visage, à la fois viril et doux.
Cérémonieusement, le prêtre bénit l’épée tendue par Thierry, avant d’inviter celui-ci à prêter serment en plaçant une main sur l’Évangile. Sans l’ombre d’une hésitation, le jeune homme récita le texte conventionnel. Pas un instant sa voix ne vacilla. Chaude et posée, elle avait acquis une gravité qu’elle ne possédait pas quelques mois en arrière.
Béranger l’écoutait avec émotion. Pour le damoiseau, qui rêvait de devenir ménestrel, ce spectacle prenait une dimension épique. Il savait pertinemment qu’il n’en serait jamais la vedette. Il détestait se battre. Durant des années, il avait rusé en laissant croire à Arnault qu’Eudes – leur frère disparu lors de la sanglante défaite d’Azincourt 1  – lui avait sommairement enseigné le maniement des armes. Il n’avait cependant réellement appris à tenir une épée que depuis l’arrivée de Thierry, qui l’avait également initié à la lutte et au tir à l’arc. Trois domaines où il s’illustrait par sa maladresse et son manque de motivation, mais qui lui avaient toutefois permis de nouer une merveilleuse amitié.
Depuis, Arnault semblait avoi

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