Liz
163 pages
Français

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Description

Dark romance - Suspense - 350 pages (réédition du projet phénix)


Max, jeune homme intelligent, populaire, issu d’une famille aisée, se contente d’amours ordinaires et d’amitiés simples. Mais tout n’est qu’apparences. Insensible, hermétique au désir, il reste foncièrement solitaire. Son drame : une rancœur viscérale envers un père qui, en privilégiant son ambition, a brisé sa vie.


Comme un ouragan, Élisabeth Ribes va surgir dans son existence et tout remettre en question.



Sombres révélations, obscure dépendance, on ne lutte pas contre la destinée !


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 14
EAN13 9782379610738
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LIZ – 1.5 – Dangereux désirs

Tome 1.5 – Dangereux désirs

G.H.DAVID
Tome 1.5 – Dangereux désirs

G.H.DAVID


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-073-8
Photos de couverture : Studio10Artur – Tverdokhlib
Phénix : JJordanov
Playlist

Pour tous ceux qui veulent se plonger musicalement dans l’univers du livre, voici sa playlist.

Placebo : I know
Georges Delerue : Le Mépris (Camille thème)
Svrcina : Meet me on the battlefield
Thirty seconds to Mars : Stay (At the Live lounge)
Low: Lullaby
Stray’s don’t sleep : For blue skies
Jason Walker: Every body lies
Aiva : He said (Nowadays remix)
Goapele : Back to you
Noora Noor : Forget what I said
Fleurie : Hurts Like Hell
Deep Purple : Soldier of fortune
Armand Amar : La terre vue du ciel
Sandrine Piau : Le premier cri
Cristina Perri : Arms
Trixie Whitley : Breathe you in my dreams
Kings of Leon : Cold desert
Kodaline : High hopes
Tom Mac Rae: A day like today
« Ceux qui répriment leur désir, sont ceux dont le désir est faible assez pour être réprimé »

William Blake - Le mariage du Ciel et de l’Enfer
Prologue

Si j’avais su un instant que la vie puisse un jour m’être favorable, alors j’aurais gardé plus d’espoir et d’innocence, profité davantage.
D’aussi loin que je me souvienne, hormis le drame que j’ai vécu au Kosovo et qui m’a poussé à abattre un homme, rien n’a jamais été regrettable dans mon existence.
Mais parfois, le hasard agit comme un révélateur et vous offre une vision différente du quotidien, levant le voile sur nos illusions.
Un de mes plus anciens souvenirs est celui d’une chaude journée d’été. Mon père venait d’être nommé à un poste important au Consulat. Je me rappelle avoir joué dans un immense jardin avec ma sœur et ma mère. Je l’avais trouvée impatiente et nerveuse. Ça m’avait marqué, parce que ma mère, tout comme moi, ne laisse jamais transparaître que sa sérénité. Je lui ressemble, même si tout le monde dit que je suis le portrait de mon père. Les gens qui nous sont proches le reconnaissent et le voient tous. Ma peau est comme la sienne, pâle et parsemée de taches de rousseur. Nous avons les mêmes yeux, verts et marron à la fois : ce sont, dit-on, des grains de beauté qui ornent nos iris. La seule différence, en réalité, c’est son abondante chevelure rousse alors que mon père, ma sœur et moi avons les cheveux noirs.
Je me souviens aussi… de la chaleur douce de cette fin de matinée, le vent léger, la pelouse fine et le soleil jouant dans de grands arbres. Profitant d’un instant d’inattention de la part de ma mère, je m’étais écarté pour retrouver mon père. J’étais rentré dans l’immense demeure haussmannienne, toute de pierre claire. Les tentures m’avaient impressionné, comme l’éclat du bronze des lustres et le regard sévère des portraits.
J’ai entendu des pas, alors j’ai monté quatre à quatre les escaliers monumentaux. En arrivant sur le palier, j’ai pris une grande inspiration pour calmer mon essoufflement, je crois que j’ai encore le parfum de l’air dans un coin de ma mémoire.
Au hasard des pièces en enfilade, j’avais entendu la voix de mon père. J’avais collé mon oreille contre une grande porte pour écouter les paroles qui s’en échappaient. La discussion semblait posée, mais tendue.
Je n’avais pas tout compris alors, mais les mêmes mots revenaient souvent : ils parlaient de numéros, de liste, de phénix, de protocole. Je faisais danser les images qu’ils évoquaient dans mon esprit et j’oubliais que je m’étais échappé, provoquant l’inquiétude de ma mère.
Le bruit étouffé de ses talons et les petits pas de ma sœur sur les tapis des salles m’avaient tiré de mes songes. J’avais eu peur et la porte s’était ouverte. Accroupi, j’étais minuscule, mon père et son interlocuteur m’étaient apparus immenses. Alors, pour la première fois, je m’étais relevé, bien droit, j’avais fait un pas en arrière et je les avais défiés du regard. Le silence, qui s’était ensuivi, fut le plus long de ma courte existence.
La voix paternelle, grave, résonne encore à mes oreilles :
— Eh bien ! Maximilien ?
J’avais bombé le torse et articulé clairement une défense dont je ne me souviens plus. Mon auditoire en avait été stupéfait, plus que fâché. Quel âge avais-je alors ? Six ans, peut-être sept. Ma mère m’avait pris par la main et m’avait gentiment réprimandé en italien : une manière pour elle de ne pas me sermonner de façon trop publique et de préserver la fierté qu’elle s’employait à me bâtir.
La suite des événements m’a marqué, l’homme avait pris à parti mon père à mon sujet. Il s’était positionné entre lui et moi, mais, contraint et forcé, avait accepté d’être des leurs. Il avait froidement remercié notre hôte et avait saisi ma nuque d’un geste protecteur pour me guider jusqu’à l’extérieur.
Je me rappelle du débat houleux entre mes parents, de l’inquiétude de ma mère, des paroles rassurantes de mon père. Mais j’avais eu la sensation très nette qu’il avait négocié avec le diable. Quelque part, cet épisode m’avait forgé. J’avais senti peser sur moi une menace invisible et silencieuse dont je ne comprenais ni l’origine ni la finalité.
Cette veille avait atteint un point culminant dix ans plus tard, au Kosovo. Mon père y était en mission diplomatique et nous l’y avions suivi. Les affrontements étaient à leur paroxysme et, ce jour-là, j’ai vu l’enfer de mes yeux. J’entends encore le claquement sec des tirs, le cri déchirant des gens sur lesquels les miliciens se livraient à des exactions. L’odeur de la poudre, l’air trouble saturé de poussière et le parfum âcre de la peur. Depuis, et j’ai conscience que c’est psychologique, j’ai presque perdu le sens de l’odorat.
Le temps n’est jamais passé si lentement, les secondes m’ont paru interminables, comme le jour où l’on m’a surpris en train d’écouter aux portes. Paradoxalement, lorsque j’ai pris la décision de mettre ma vie aux enchères de la guerre, les événements se sont succédé à une vitesse ahurissante. Un tir qui a éclaté a tout déclenché : j’ai oublié ma terreur, mes principes, pour devenir l’exécutant d’un instinct de survie. Le regard du soldat que j’ai abattu me poursuivra jusque dans ma tombe. C’était lui ou moi et, dans sa pupille, j’ai vu tomber l’ombre de la fatalité, le voile de l’effroi.
J’avais tant d’adrénaline dans le sang que je n’ai pas senti qu’on me poignardait par-derrière. La blessure, peu profonde, ne m’avait pas neutralisé. Loin de souffrir, j’étais anesthésié. Sauver, c’était ma fonction, je devais l’accomplir pour moi ou pour d’autres à n’importe quel prix. Je suis resté immobile, l’arme à la main, pendant qu’autour de moi les militaires s’agitaient dans un vacarme étourdissant. Je me suis retrouvé ballotté dans les bras de ma mère qui s’était jetée sur moi, avant de me tirer par la main à la demande d’un officier.
Moi, j’étais stupéfait par celui qui venait d’empêcher qu’on m’expédie dans l’au-delà. Il avait perdu sa cagoule, il était à peine plus âgé que moi et j’observais son visage jeune. De ses yeux bleus, il me fixait sans ciller, imperméable à la panique qui nous entourait alors.
Puis le temps a repris son cours, on m’a emmené promptement, tandis que ma mère m’appelait pour s’assurer qu’on ne nous sépare pas. J’ai perdu le contact visuel avec le jeune soldat, j’ai renoué avec la réalité, mais en simple spectateur. On appelle ça « l’état de choc ».
Enfin est venu le syndrome de stress post-traumatique, dont je ne garde plus aujourd’hui comme symptômes que des crises de panique. Et le bruit sec d’un coup de feu qui me tire régulièrement de mon sommeil. Comme un avertissement, un rappel, pour ne pas oublier que la vie est fragile : n’importe qui peut la prendre, un instant d’hésitation, un grain de sable dans les rouages du temps et tout bascule.
Règle numéro un : toujours être aux aguets, ne faire confiance à personne.
Elle

Max, samedi, 21 h

La discussion au téléphone s’éternise. Je ne sais plus quoi dire à Lorraine. Après tout, c’est mon ex-petite amie et c’est elle qui a rompu, pas moi. Pourquoi je devrais la réconforter ?
Nos chemins se sont séparés il y a quelques semaines, quand le sien a bifurqué vers un homme politique louche et libidineux. J’essaie malgré tout de faire preuve d’empathie, par galanterie et politesse. Peut-être aussi que je culpabilise de ne pas avoir été réellement amoureux, mais je ne suis pas capable de m’investir dans une relation.
De prime abord, je suis épanoui et sûr de moi. J’ai une famille heureuse et équilibrée dominée par le leadership d’une mère aimante et disponible, mariée à un homme ambitieux. Un pouvoir qu’il exerce sans faculté de recul et qui a bien failli nous coûter la vie à ma mère et moi. Un événement traumatisant qui conditionne désormais mon existence. Dès lors, si on gratte un peu le vernis de surface, je deviens méfiant et me protège en tenant les autres à distance. Un paradoxe que je traîne comme un boulet, mais dont je m’accommode.
Tandis que je tente de gérer la crise avec Lorraine, ma frangine me harcèle de textos qu’elle rédige en italien. C’est la langue maternelle de nos parents et mon ex ne la parle pas, évidemment, c’eut été trop simple ! Tenir deux conversations simultanées en deux langues, sur le même téléphone, est une galère qui me saoule. Je la préviens :

[Garance, j’allume mon ordinateur
et je te reprends sur Messenger.]

Lorraine, quant à elle, laisse éclater un sanglot dans l’appareil :
— Je n’arrive pas à tourner la page et je suis piégée par nos souvenirs, Max.
Je soupire ; sa voix brisée me trouble, mais son chagrin m’épuise. Je ne supporte pas qu’elle fasse valoir sa peine, parce que nous avons été deux à occuper sa vie. En ce qui me concerne, c’est la plus haute trahison : elle est entrée dans mon intimité et j’ai baissé la garde, alors qu’elle ne le méritait pas.
— Lorraine, je ne sais pas quoi te dire. Si je ne te comble pas, t’obsti

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