228
pages
Français
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2022
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Ebook
2022
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Publié par
Date de parution
28 mars 2022
Nombre de lectures
75
EAN13
9782376521105
Langue
Français
Trouver l’amour sur Internet ?
Attention, monâmesœur.com propose un service très, TRÈS particulier...
Pour le meilleur comme pour le pire...
Graham, acteur anglo-saxon adulé du public, et Mirabelle, journaliste pour un magazine féminin parisien, ont un point commun : ils sont célibataires.
Souffrant tous deux de cette situation, ils s’inscrivent, impulsivement, sur le dernier site de rencontre à la mode, ne se doutant pas un seul instant de ce qui les attend au tournant. Une expérience intense, pas comme les autres, qui les bouleversera dès le premier regard.
Et si le bonheur était caché dans l’inconnu ? Et si une simple promesse pouvait tout bouleverser ? Tout remettre en question ?
Quitte à se brûler les ailes, ça vaut le coup d’essayer, non ?
Publié par
Date de parution
28 mars 2022
Nombre de lectures
75
EAN13
9782376521105
Langue
Français
Red romance
Emma P.
LOVE experience
ISBN : 978-2-37652-110-5
Titre de l'édition originale : LOVE experience
Auteur : Emma P.
Copyright © Butterfly Editions 2018
Couverture © Fotolia + Mademoiselle-e + Butterfly Editions 2018
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-110-5
Dépôt Légal : avril 2018
2704181900
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
Attention, cette histoire n’est pas une romance ordinaire.
Il s’agit d’une relation atypique entre deux êtres hors du commun.
Gardez l’esprit ouvert et mettez de côté tous vos principes.
Roman inspiré de faits réels…
À mon mari, mon Valentin.
« Aimer, c’est risquer le rejet.
Vivre, c’est risquer de mourir.
Espérer, c’est risquer le désespoir.
Essayer, c’est risquer l’échec.
Risquer est une nécessité.
Seul celui qui ose risquer est vraiment libre. »
– Paolo Coelho
- Prologue -
Mirabelle
Mon cœur bat la chamade. Mes talons résonnent contre l’asphalte. Un petit effort, j’y suis presque. Le bâtiment se dresse devant moi, encore plus imposant que sur Google Street View. Je jette un œil à ma montre, traverse le passage clouté sans me soucier du feu tricolore – vivons dangereusement –, puis atterris face aux portes vitrées.
Pas le temps de ralentir, on m’attend déjà. Je me faufile dans l’ascenseur bondé, prenant tout de même une seconde pour me recoiffer. J’en ai besoin. Je vérifie le contenu de mon sac, et lorsque le « ding » sonore du quatrième étage retentit, je me glisse à l’extérieur de la cage métallique.
– Bonjour, Mirabelle Bellefleur. J’ai rendez-vous avec Monsieur Joly.
Voilà, je viens d’enfiler la casquette qui me sied le mieux, celle de journaliste.
La secrétaire, une vieille ronchonne quadragénaire mal sapée, m’indique la salle d’attente à l’aide de son index. Je m’assieds sur un siège douteux et consulte mes e-mails. Idée de sujet. Spam. Interview décalée. Tout semble normal. Je patiente un quart d’heure avant d’apercevoir, enfin, l’objet de ma réunion.
Ce n’est pas une légende, les patrons aiment se donner de l’importance en faisant attendre les autres. Allez savoir pourquoi, ils éprouvent ce besoin abyssal d’écraser le petit peuple.
– Madame Bellefleur, je suis enchanté de vous rencontrer. Entrez donc, m’invite-t-il à sa suite. Prenez place sur l’un des fauteuils, vous serez davantage à votre aise.
Ça aussi, c’est un défaut inné chez eux : commander. Et si j’ai envie de m’installer par terre, moi ? Je décide cependant de ne pas faire de vagues, puis sors mon calepin. Le temps file et je dois rendre mon article à ma supérieure, à la première heure demain matin. J’enclenche le dictaphone sur mon portable, en posant ma première question :
– Pouvez-vous m’expliquer en quoi consiste votre nouveau projet, s’il vous plaît ?
Il humecte ses lèvres, croise ses grandes mains velues et se penche vers moi afin de répondre le plus sérieusement du monde :
– Nous lançons un service innovant. Quelque chose d’inédit dans ce pays. Une équipe prend en charge votre mariage de A à Z. Les clients n’ont plus aucun préparatif à gérer, ils sont donc beaucoup moins stressés lorsqu’arrive le jour J.
– En fait, vous êtes en train de me donner la définition exacte d’un wedding planner , j’affirme, un brin moqueuse. Alors, en quoi est-ce un concept original ?
Monsieur Joly tapote sur la table basse, visiblement mécontent de ma remarque déplacée. Il feint un gloussement et continue son argumentaire, complètement à côté de la plaque. Je prends des notes, mais malgré tout, j’angoisse.
Quel genre de papier vais-je pouvoir rédiger avec des informations aussi primitives ?
Voyant qu’il tourne autour du pot, tentant lamentablement de me vendre sa trouvaille, je m’exaspère. Il me faut du concret, pas une invention réchauffée, agrémentée d’une sauce aux champignons. Je hausse le ton et l’interroge sur ses ambitions. Je pique, titille là où ça fait mal, pour tenter de soutirer de vrais renseignements. Un scoop. Ou mieux, un scandale.
Malheureusement pour moi, rien ne vient. Ce mec est d’un ennui mortel. Sa société, tout autant. Ils vendent des articles de mariage par centaines, importent des produits des pays de l’Est, les retapent, et maintenant que le marché ne s’avère plus florissant, la diversification reste leur seule solution.
Tout mon corps devient mou. Aussi flasque qu’un Flamby. Je m’endors. J’ai l’habitude des entrevues chiantes ainsi que des sujets carrément déjantés. Pour autant, je ne me suis jamais assoupie avant aujourd’hui. Monsieur Joly intègre donc le top trois de mon classement des gens les plus insupportables sur Terre. Félicitations à lui, il mérite les applaudissements du jury.
Je m’apprête à mettre fin à mon supplice quand la porte claque dans mon dos. Une voix masculine retentit entre les murs de ce bureau cossu :
– Surprise, Scotty-joli, prononce l’inconnu, badin.
Je me retourne vers lui, ébahie et amusée. À côté, le visage de mon interlocuteur se transforme illico. Le teint livide, on dirait qu’il va rendre son déjeuner sur son tapis persan.
– Oh, excuse-moi, je ne savais pas que tu étais avec quelqu’un. J’aurais dû frapper avant d’entrer, vraiment désolé.
– Bonjour, je m’appelle Mirabelle Bellefleur, je déclare en me levant. Je suis reporter au magazine La vie en rose . Et vous êtes... ?
Je laisse la question en suspens en lui serrant la main. Ce trentenaire maigrichon aux faux airs d’Orlando Bloom semble ravi de l’intérêt que je lui porte. Nous nous détaillons l’un l’autre, puis tout à coup, je la remarque : l’alliance. Je sonde Monsieur Joly et aperçois exactement la même bague imposante, sur sa main droite. Ces deux-là sont mariés, il n’y a aucun doute. Un collègue aurait fait preuve de beaucoup plus de sérieux en pénétrant dans ce sanctuaire. Un copain serait arrivé en se moquant de l’accoutrement de son précieux acolyte. Un compagnon, en revanche...
– Je suis Nate, un ami de Scott, admet-il, désormais mal à l’aise.
Ni une, ni deux, j’arrête mon dictaphone. Je prends une photo de ce nouvel arrivant. Je tiens une exclusivité du tonnerre. Monsieur Scott Joly, le directeur des ventes en accessoires de mariage bohème-chic est gay et surtout... marié ! Avec sa stature, son assurance, il cache bien son jeu. Je cours jusqu’aux ascenseurs pour être sûre de ne pas être achetée. Les pots-de-vin sont fréquents dans mon milieu, seulement je les ai en horreur.
Arrivée dehors, saine et sauve, je saute dans le premier taxi venu et appelle Rebekah, ma rédactrice en chef, pour lui annoncer la bonne nouvelle. Elle se réjouit tellement qu’elle m’accorde le droit de ne pas rentrer au bureau de l’après-midi.
Vous pouvez dire de moi que je ressemble à une garce, que je risque de briser un couple, deux vies, mais c’est mon métier, et je le défends depuis mes quatorze ans. Avant même de passer mon brevet des collèges, ma voie était toute tracée. Je me montrais douée dans l’exercice de l’interview. Je le suis davantage maintenant. Je sais détecter les points faibles et déstabiliser les gens. Ça m’aide. Puis, sans nous, les journalistes, vous ne seriez pas au courant de tout ce qui se trame autour de vous. L’affaire DSK, les infidélités de Donald Trump, ou encore tous ces attentats déjoués qui sont tus pour ne pas terroriser.
Alors, qu’en pensez-vous à présent ?
***
J’écris mon article, assise en tailleur sur mon canapé, en dévorant un pain au chocolat tout juste sorti du four. Mon chat, cette grosse boule de poils grise nommée Bueno, ronronne près de mon écran, à la recherche de caresses, d’attention. Je l’embrasse entre les deux oreilles et grattouille son ventre, comme il aime. Il se tortille sous ma main tandis que je lutte pour rédiger deux phrases cohérentes.
La photo recadrée puis le texte achevé, j’envoie mon e-mail à Rebekah. Elle valide le contenu, l’adresse aux secrétaires de rédaction qui scrutent la moindre faute d’orthographe, ensuite il passe en mise en page. Une chaîne nécessaire pour s’assurer de la qualité des contenus. Car La vie en rose est une revue féminine mensuelle lue à 700 000 reprises. Impensable de se rater.
Je passe le reste de ma soirée à divaguer sur la toile, en cherchant un moyen de m’occuper. Je fouine sur des blogs beauté, teste deux émissions de télé-réalité à vomir, dont l’une prétend pouvoir trouver des âmes sœurs dans le noir. La bonne blague ! Le jour, cela paraît déjà mission impossible, alors dans l’obscurité, j’ai du mal à le concevoir.
Puis, je me confronte à mes pensées. Je me souviens du rencard raté de samedi dernier. Un nouvel échec. Une autre déception. Ce n’est pas faute d’essayer de rencontrer quelqu’un, ça n’aboutit juste jamais. J’ai déjà tout tenté dans le domaine : le cinéma, le théâtre, les sorties entre amis, le frère d’un copain d’une amie éloignée et les speed dating . Même ces foutues rencontres rapides... À croire qu’ils fuient dès que j’ouvre la bouche.
Dans la salle de bain, je m’observe plus longtemps que nécessaire.
– Qu’est-ce qui cloche chez moi, Bueno ?
Il miaule sans comprendre ce qui m’arrive. Je me dévisage dans la glace, examinant le moindre de mes traits. Mes cheveux foncés, mes yeux bruns, ma bouche pulpeuse et mon nez fin. Je soupèse mes seins – ils ne sont pas si mal – puis tripote mes fesses qui, elles aussi, se trouvent bombées à la perfection. Mon physique n’est pas déplaisant, donc je me demande bien pourquoi je suis rejetée par tous les hommes que je croise.
Cette constatation m’énerve.
J’entreprends d