Love is in the kitchen , livre ebook

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Lorsque Paul, ermite assumé, rencontre Paolo, le nouveau locataire d’un des appartements qu’il a fraîchement rénovés, rien ne va.


D’abord parce que l’un vient de la campagne française profonde, qu’il aime les gens autant que ces satanées vaches dont il doit s’occuper et qu’il préfère largement vérifier trois fois les boutons de sa gazinière plutôt que de se mettre dans une posture qui l’obligerait à ouvrir la bouche devant une autre personne que son frère.


Ensuite parce que l’autre vient de la grande ville, qu’il est dynamique, optimiste, séducteur – c’est un Italien, après tout ! – et, cerise sur le gâteau, professeur.


Tout ce que Paul déteste, en somme.


Mais de fil en aiguille, de rencontres non voulues en échanges de politesses, le premier s’ouvre et le second réapprend à faire confiance. Il n’en faut parfois pas plus pour qu’une étonnante alchimie s’installe.

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Publié par

Date de parution

05 janvier 2023

Nombre de lectures

5

EAN13

9782493747488

Langue

Français

Mia Carlson
Love Is in the Kitchen
Milo
Éditions Haro
 
N° ISBN Papier : 9782493747471
N°ISBN Numérique : 9782493747488
© Éditions Haro 2022, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Décembre 2022
Date de parution : Décembre 2022
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
 
Prologue
Paul
Les premières notes résonnent sur le vieux lecteur CD de mon enfance. Je ferme les yeux, tente de me rappeler la dernière fois que j’ai écouté ces musiques. Ça fait une éternité. C’était même sûrement ici, dans ce grenier, avec mon frère qui adorait se moquer de mes goûts en matière de chanteuses à la mode. Si la mélodie lui parvenait aux oreilles ce soir, il chanterait depuis le pré, assez fort pour que j’entende chaque fausse note. Peut-être qu’il rirait aux éclats, mais, depuis mon retour, je ne crois pas l’avoir vu rire une seule fois. Mes souvenirs ne sont déjà pas très joyeux, alors si le peu de gaieté qui demeurait par ici a disparu, je ne donne pas cher de ce qu’il reste de notre famille.
Je me sens à la fois chez moi et étranger. Quand j’ai fermé la porte en me disant que je ne remettrais plus les pieds dans ce village, j’y croyais dur comme fer. Personne n’a réussi à m’empêcher de filer. Ils n’ont pas trop essayé non plus.
On dirait que ça a duré cent ans entre le moment où j’ai coulé et celui où j’ai abandonné. Un gouffre me sépare de ces années, pourtant c’est bien le même qui me serre le cœur aujourd’hui, tandis que je garde les paupières closes comme si cela pouvait m’aider à oublier. Oublier combien je regrette. Oublier les traumatismes qui m’ont poussé à quitter la région. Oublier que je suis né sur ces terres et que jamais je ne réussirai à les arracher à ce que je suis devenu. Je pourrais rester ici pendant des jours ou des semaines, enfermé, caché au monde pour ne plus avoir à supporter les regards, les ragots, les faux sourires. Parfois, ce retour me semble l’idée la plus stupide de ma vie. J’ai suivi la lumière que je pensais ne jamais connaître, j’ai tout plaqué pour me donner une chance d’être celui dont je rêvais, et j’ai réussi. J’ai vaincu. Pourquoi, dans ce cas, est-ce qu’un tel pressentiment m’envahit ? Mon existence entière me remonte dans la figure. Elle n’est pas bien longue, heureusement, j’ai encore espoir de sauver ce qu’il en reste comme je m’évertue à le faire depuis ma prise de conscience. Peut-être qu’il faudrait revenir sur ma décision, lâcher cette ferme une bonne fois pour toutes, tant pis si mes résolutions n’auront duré que peu de temps.
Il n’y a personne dans le grenier. J’attrape l’escabeau sagement posé contre le mur, vise la lucarne et me hisse sur le toit. D’ici, on aperçoit les champs, les prés, le village et les bois. Les granges, aussi. L’ancienne et la nouvelle. Celle dans laquelle je trouve refuge les jours de peine et celle qui, je l’espère, accordera un nouveau souffle à cette vie que l’on apprend à dompter malgré l’absence et la douleur. Pour mon frère, surtout. La mienne, de douleur, ce n’était pas le manque. C’était le trop. Je ne crois pas pouvoir dire que je me sens mieux depuis l’enterrement, mais c’est comme si toutes les tensions s’étaient enfouies sous terre ce jour-là. J’ai pensé que ce serait l’occasion de tout poser à plat, de vendre la ferme, le troupeau, de tirer un trait sur cette existence qui n’est pas la mienne et à laquelle je me suis refusé parfois violemment. Mais Olivier, c’est tout pour lui. Depuis toujours, on savait que ce serait lui qui reprendrait l’exploitation. Ce que nous ignorions, c’était le reste. Les dettes nous ont fait couler. Il ne restait plus rien pour sauver ce qu’il nous a refourgué sur les épaules.
Le piaillement d’un oiseau me fait sursauter. En cette fin d’été, c’est encore plus beau. Même en y mettant de la bonne volonté, je n’arrive pas à trouver de la laideur dans le tableau qui se dessine sous mes yeux. Il fait chaud, toutefois on ne suffoque pas. Le soleil joue entre les arbres, créant des ombres le long des routes, qui remuent au gré du vent. En équilibre, je peine à trouver une position confortable. C’est une assise précaire, finalement, ça me ressemble assez. Pas assez stable pour se laisser aller sans réfléchir, trop pour ne pas avoir envie d’essayer et de s’y installer.
Au bout du chemin qui serpente entre le village et les espaces boisés, j’aperçois les vaches de mon frère et le troupeau dont j’ai hérité juste en face. Une calamité. Je me suis mis à leur donner des petits noms en espérant me sentir plus investi qu’en débarquant en pleine campagne du jour au lendemain, pourtant rien n’y fait. Il y a des choses dans la vie que l’on ne peut pas se forcer à aimer. C’était déjà le cas avec mes parents, alors que dire de ce qu’ils m’ont légué ? J’aurais préféré rien du tout.
Un jour, tout va changer.
Les premiers camions sont arrivés dans la cour le week-end dernier. Ça me fait mal au cœur, mais il faut bien cela pour redresser la barre. Ce sera différent pour Olivier ; pour moi, il va falloir s’adapter et s’ouvrir à de nouveaux voisins. Ce n’est pas courant dans un village tel que le nôtre. Il y a rarement de nouvelles arrivées, de nouvelles têtes. Ça devrait me réjouir, mais une boule d’appréhension s’est logée depuis longtemps dans ma gorge et je crains qu’elle ne disparaisse pas ces prochains jours. Alors, une dernière fois, je contemple le soir qui tombe. J’inspire, remplis mes poumons les yeux levés vers le ciel, espérant qu’il m’envoie un signe, qu’il me rassure, que quelqu’un ou quelque chose me dise que tout se passera bien. Que je ne vais pas replonger. Que ma fuite m’a guéri et que rien ne peut à présent me pousser dans les ténèbres, parce que j’en ai trop bavé pour en sortir.
Chapitre 1
Paul
Le fracas de la porte d’entrée qui claque depuis la cuisine me fait sursauter. Avachi dans le canapé, je n’avais pas vu l’heure tourner et me redresse en me frottant le visage, encore somnolent.
— Paul ? T’es là ?
— Ouais, ouais.
Je traîne ma carcasse en maugréant et tombe nez à nez avec Olivier. Pour l’occasion, j’avais imaginé qu’il ferait un effort vestimentaire, mais non. Ce doit être de famille. Faut dire qu’on se ressemble, lui et moi. La même tignasse brune, des yeux bleus sensiblement identiques, des bottes crasseuses et de vieux pulls ringards. Très chics. On pourrait parader sur les podiums parisiens.
Nous n’avons pas besoin de nous apprêter en temps normal. Nous ne sortons plus tellement danser ni picoler ; l’apéro, c’est sur sa terrasse ou à la maison. Puis, de toute façon, pour quelle raison ? Il passe plus de temps avec ses vaches qu’avec sa femme. Au moins, lui est marié depuis huit ans, date à laquelle j’ai fêté mon célibat sans me douter que j’en arriverais à ce point. Ce qui nous différencie, c’est ça. Il a écumé les filles aux bals de villages avant d’épouser l’une d’entre elles et de l’engrosser quatre fois de suite. Moi, je m’envoyais en l’air dans les prés une fois tous les quarante du mois, quand j’avais la chance de rencontrer un jeune homme du même bord. Autant dire que ce n’était pas la fiesta tous les week-ends.
— Il est arrivé. C’est toujours non ?
— Oui. Tiens, les clefs.
Je lui tends le trousseau, le suis jusqu’au seuil, mais ne pose pas un centimètre de pied dehors. La voiture d’un inconnu est garée un peu plus loin, vers le bâtiment tout neuf. Je prends garde à rester planqué derrière l’épais rideau pour qu’il ne me remarque pas et presse Olivier de se tirer d’ici rapidement. Il soupire, sans doute de dépit, peiné ou exaspéré par mon comportement. Peut-être les deux.
— Ça t’a repris il y a longtemps, tes petites manies ?
— J’en sais rien. Vas-y. Tu me diras s’il est sympa.
Il ne doit pas comprendre mon revirement de ces derniers mois. Moi non plus. Au moins nous voilà au même niveau.
— Désolé, murmuré-je.
Il hausse les épaules et claque la porte de nouveau. Comme un robot, je l’ouvre, la referme, verrouille la serrure et réitère l’opération quatre fois. Le regard qu’il me lance à travers la vitre me tord les tripes, mais je n’y peux rien. Ça me rassure de me dire que c’est normal, que je suis né ainsi, même si, dans le fond, j’ai conscience de me mentir à moi-même. Ce n’était pas si obsessionnel. J’étais juste un peu dingue, sans plus. Je ne me reconnais plus. Si j’avais su que ça me revi

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