Ludovic Taillefer s en va-t-en-guerre
54 pages
Français

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Ludovic Taillefer s'en va-t-en-guerre , livre ebook

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Description

Ludovic Taillefer ne prend pas de vacances
Jean-Paul Tapie
Roman de 207 000 caractères, 36 000 mots, le livre papier fait 144 pages.
Ludovic Taillefer sort de l'hôpital. Aurait-il été blessé lors d'une de ses enquêtes déroutantes ?
Non, la vérité est plus dramatique.
Car cette fois, c'est contre son gré que le surprenant détective privé amoureux des hommes mûrs et des jeunes hommes complaisants s'est trouvé impliqué dans une histoire qui le dépasse bougrement.
Il n'est plus question ici de la filature d'un homme d'affaires indélicat ou de la surveillance discrète d'un mari infidèle.
Les protagonistes sont de vilains barbus ou de courageux commandos, de discrets agents de renseignements ou un jeune journaliste curieux et séduisant.
On y parle d'enlèvements, d'assassinats, de chantages, de prises d'otages, de tortures et de cruauté.
Ludovic Taillefer s'est trouvé malgré lui confronté à l'actualité la plus brûlante et il va y laisser des plumes.



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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403828
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les enquêtes déroutantes de Ludovic Taillefer
 
 
 
Ludovic Taillefer s’en va-t-en guerre !
 
 
 
Jean-Paul Tapie
 
 
 
Prologue
Premier jour
Deuxième jour
Troisième jour
Quatrième jour
Cinquième jour
Sixième jour
Septième jour
Huitième jour
Jours suivants
 
 
 
 
Prologue
 
 
Je sors de l’hôpital tout à l’heure, en fin de matinée. Cyprien doit venir me chercher. Hier soir, j’ai reçu la visite du Professeur Lebeau en personne. Il m’a annoncé que, sauf incident de dernière minute que rien pour l’instant ne laisse prévoir, je peux partir tranquillement en convalescence. De ma terrible mésaventure, il ne me restera qu’une légère cicatrice à la cuisse droite, là où une balle perdue, probablement tirée par l’un des acolytes d’Abou Nawaf – je refuse de croire qu’elle ait pu l’être par un des hommes de Patrick – m’a touché. Les autres blessures étaient superficielles et ont cicatrisé depuis longtemps. Les médecins du Camp Magloire ont fait du bon boulot, le professeur Lebeau a tenu à m’en assurer. Mes carences, causées par ma longue détention, ont été presque entièrement compensées. Aucun organe vital n’a été durablement affecté. Quant au problème inquiétant de baisse des globules rouges qui m’a valu d’être hospitalisé à mon retour en France, il a été résolu. C’est une chance.
« Il n’y a rien de plus sexy qu’une belle cicatrice, mon petit Ludovic ! » m’a assuré le professeur tout en caressant ma cuisse gauche, intacte, sous le regard quelque peu embarrassé de l’équipe médicale qui l’entourait. « Vous allez continuer à en faire des victimes, croyez-moi ! Et elles, je ne pourrai rien faire pour les cicatriser ! » Il m’a fait promettre de l’appeler bientôt pour dîner ensemble. Je ne sais pas si je le ferai. Il est charmant, mais vraiment très laid. C’est presque un gag quand on s’appelle Lebeau. Derrière son dos, internes et infirmières l’appellent Lemoche, ce qui n’est pas très malin, à mon avis. A part ça, ils semblent tous l’aimer bien. Mais se moquer du physique d’autrui est quasiment un réflexe, surtout quand il s’agit du grand chef.
Tout le personnel s’est montré adorable. Deux ou trois internes et une demi-douzaine d’infirmiers sont vraiment mignons, mais j’ai mon préféré depuis le premier jour. Il s’appelle Ludovic, comme moi. Ce n’est pas le plus joli membre du personnel masculin, mais il a une gueule virile et une carrure de rugbyman. Il n’est pas gay, dommage, mais il me laisse le draguer avec le sourire. L’autre jour, il ne portait rien sous sa blouse, en haut, du moins, comme une infirmière dans un fantasme d’hétéro. Il a fait exprès de se pencher pour me laisser admirer ses pectoraux bombés couverts de poils noirs élégamment tondus. J’avais envie de glisser ma main dans l’échancrure de son décolleté, mais il ne m’aurait pas laissé faire.
Je me suis consolé avec l’un des internes, Renaud. Je lui plais très fort, il me l’a dit, et comme il sait qu’il ne m’excite pas vraiment, il m’a proposé de me branler. J’ai accepté parce que j’ai vu qu’il en avait très envie, mais je ne lui ai pas dit que c’était un service que Mirabelle, l’une des infirmières de nuit, me rend volontiers. Elle me branle chaque soir, discrètement, à travers le drap, après avoir remonté mes oreillers. Elle s’y prend bien et s’exécute avec un plaisir évident. Je crois que je ne suis pas le seul à profiter de son savoir-faire. J’espère qu’avec les autres, elle se fait payer. Elle le mérite.
Tout ce petit personnel qui s’agite autour de moi va me manquer. Ils sont parfois un peu lourds, avec leurs demandes de selfies – je refuse les autographes. Ils m’admirent, tous. L’autre jour, un photographe de Paris-Match en a pris quelques-uns en photo. Ils étaient ravis. Pour eux, je suis un authentique héros – alors que pour moi, je suis juste un malheureux couillon que les circonstances font passer pour un héros. Il n’y en a qu’un qui me fait la gueule, il est d’origine arabe et, selon ce qu’on m’a dit, c’est un musulman pratiquant. Il me reproche sans doute d’avoir causé la mort de nombre de ses coreligionnaires. Je n’en ai cure, d’autant que tous les autres membres du personnel d’origine arabe ne partagent pas son animosité. Au début, quand il venait changer mes pansements, il se montrait volontairement brutal. Il les arrachait sans ménagement. La première fois, je n’ai pu retenir certains gémissements de douleur. J’ai vu que ça lui faisait plaisir. Alors, la fois suivante, j’ai pris sur moi. Je n’ai lâché que des plaintes de plaisir. Je lui ai murmuré : « Oh oui, Bilal ! Vas-y, fais-moi mal ! Tu m’excites quand tu me touches ! Vas-y, fais-moi encore plus mal, tire plus fort, ça me fait bander ! » Il a sursauté en arrière, horrifié. Le lendemain, il n’est pas venu, il s’est fait remplacer par une infirmière. Elle m’a demandé : « Qu’est-ce que vous avez fait à Bilal, il ne veut plus s’occuper de vous ? » J’ai haussé les épaules et j’ai lâché : « Je crois que je lui plais, il me caresse en douce, j’ai horreur de ça, je lui ai dit de cesser, ça ne lui a pas plu. » Le jour suivant, il est passé furtivement après avoir vérifié que j’étais seul, il est venu vers moi. J’ai cru qu’il allait me frapper, mais il s’est contenté de me lâcher un chapelet d’injures en arabe. Enfin, j’ai supposé qu’il s’agissait d’injures. Je lui ai souri et je lui ai dit : « Moi aussi, Bilal, j’ai envie de toi, mais attends que je sois guéri... » J’ai cru que cette fois, il allait me frapper, mais un interne est entré. Il est sorti et n’a plus réapparu.
Ce matin, Ludovic est entré dans ma chambre brusquement. Je ne l’attendais pas, c’était au tour de Jean-Michel de me laver. Il m’a dit : « Aujourd’hui, dernier jour, c’est moi qui le remplace. » Il a rigolé, sans raison. Je l’ai soupçonné de vouloir me jouer un tour à sa façon. Il a la réputation d’être assez blagueur, les infirmières l’adorent, il en prend à son aise avec elles, on prétend qu’il en a baisé plus que Cédric, le plus sexy des internes, qui travaille dans un autre service. Je ne l’ai vu qu’une fois. C’est vrai qu’il est beau gosse, classe et tout, il pourrait jouer un docteur dans une série télévisée. Elles sont toutes folles de lui, mais il ne couche pas si facilement. Ludovic, lui, les baiserait toutes si elles le laissaient faire.
Il m’a aidé à me lever, j’y arrive presque tout seul à présent, mais je me suis abandonné à ses bras puissants comme si j’en étais incapable. Nous sommes passés dans la salle de bain. Je m’appuyais sur lui plus qu’il n’était nécessaire. Il est vraiment costaud, je pouvais sentir ses muscles durs contre mon flanc. Puis il m’a aidé à me déshabiller. J’ai brièvement rêvé de faire l’amour avec lui sous la douche, mais mes blessures m’ont ramené à une plus saine vision de la réalité. Je suis resté en boxer, qui était aussi blanc que mes pansements. Ludovic a pris la grosse éponge et l’a trempée dans la cuvette d’eau dans laquelle il avait mis du liquide antiseptique. Il a eu un geste maladroit et a abondamment arrosé sa blouse. J’ai eu l’impression qu’il l’avait fait exprès. J’avais raison, car il a dit : « Je vais m’en foutre partout, je ferais mieux de l’enlever ! » Il a joint le geste à la parole et dessous il était torse nu. J’ai compris que c’était mon cadeau d’adieu.
Le spectacle a atténué mon regret de devoir partir. Ludovic était encore mieux foutu que je ne l’avais imaginé dans mes fantasmes. Je l’avais pris pour un sportif du week-end, mais il devait travailler en salle, régulièrement, et sérieusement. Il avait de beaux biceps ronds et charnus, durs et doux comme des serpents – enfin, j’imagine, il ne m’a pas laissé toucher. Les pecs et les abdos aussi étaient superbes. J’ai lâché quelques onomatopées admiratives. Il a fait comme s’il n’entendait rien. Mais quand je me suis mis à bander, il n’a pu feindre l’indifférence plus longtemps. Il a jeté un coup d’oeil à mon boxer et a dit : « Putain ! Si la grosse Lolotte voit ça, t’es bon pour un viol ! » J’ai rigolé : « Elle l’a vu et il y a eu viol ! Elle suce comme un aspirateur-traîneau ! » Il a rigolé à son tour et a reconnu que c’était bien vu.
Plus tard, je lui ai demandé, comme il me ramenait vers mon lit, s’il m’autorisait à me branler en le matant. Il a rigolé, moins spontanément, et m’a dit : « Mon salaud, il te faut la crémière et le crémier ! » Puis il a secoué la tête et a renfilé sa blouse encore humide qui s’est mise à lui coller au torse, comme dans un concours de tee-shirt mouillé. Il est parti et je me suis branlé aussitôt, avant que le souvenir de ce que je venais de voir ne s’estompe.
 
Cyprien a été impressionné par la chaleur du personnel hospitalier venu saluer mon départ. Il m’a dit : « Vous êtes quelqu’un de populaire, Ludovic ! Ces gens vous aiment ! »
Il ne m’appelait plus « chef », ou « boss », ou « patron », désormais. Je m’étais attendu à ce qu’il me baptise « champion », ou « héros », mais il se contente de m’appeler par mon prénom, comme si c’était le plus beau qualificatif qui soit.
Il m’a demandé si je souhaitais faire un tour par l’agence ou me rendre directement chez moi. Comme je n’avais pas très envie de me retrouver seul dans mon appartement, j’ai choisi de passer d’abord au bureau. Quand elle m’a vu, Sidonie a éclaté en sanglots, ce qu’elle avait fait chaque fois qu’elle était venue me voir à l’hosto, à tel point que j’avais dû lui dire de mettre fin à ses visites. Là, je l’ai consolée et je suis passé dans mon bureau. Clovis était assis à ma place. Il avait accepté de reprendre du service lorsque la nouvelle de mon enlèvement avait été connue. Il avait continué après mon retour et devait rester jusqu’à la fin de ma convalescence, qui allait durer encore un mois. Madame Ménard-Lambric l’avait menacé d’un divorce, mais il avait tenu bon, quitte à courir le risque d’une troisième séparation officielle, qui le mettrait définitivement sur la paille. Mais elle avait fini par s’écraser devant sa détermination et, depuis lors, elle filait doux. Clovis avait compris

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