Magie mortelle
215 pages
Français

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Description


Zoé a du mal à joindre les deux bouts : sa carrière de journaliste est au point mort, et si le canard local continue de la cantonner à la rubrique des chiens écrasés, ça ne risque pas de changer !


Lorsque sa sœur jumelle, infirmière, lui parle d’une patiente étrange qui vient d’arriver dans son service, elle saute sur l’occasion. La mystérieuse inconnue semble venir tout droit d’une autre époque et a des réactions qui déstabilisent les médecins.


Et si c’était là le scoop qu’elle attendait ?


Ni une ni deux, bravant les interdits, elle se faufile dans les couloirs de l’hôpital. Après tout, une petite conversation n’a jamais fait de mal à personne, si ?
Mais elle tombe sur le sombre Liam. Aussi beau et arrogant que le Diable, il semble avoir un lien avec la jeune inconnue. Et que dire des tatouages qui constellent son corps ? Des motifs tribaux ? Ou des runes ?


C’est sûr, elle tient un scoop...


La curiosité est un vilain défaut, Zoé devrait pourtant le savoir, surtout quand on se rapproche des ténèbres et qu’elles sont magiques...
Elle va l’apprendre à ses dépens, cet homme ténébreux et attirant cache de bien troubles secrets.



La vérité a un prix : et ça pourrait être celui de sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 janvier 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378124854
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À tous ceux qui ont aimé Éternité Maudite…
Et à ceux à qui cette histoire donnera envie de le découvrir.

« Aie confiance en toi-même, et tu sauras vivre. »
Goethe



Chapitre 1
 ~ Liam ~
J ’observe les enfants quitter le tatami bicolore un à un, après leur check rituel. Ils ont tous essayé de réajuster leur kimono comme ils ont pu, mais c’est toujours débraillés qu’ils finissent la séance. Et échevelés. Le visage rouge de leurs efforts. Derrière eux, les parents s’agitent. Il est dix-neuf heures. Certains sont pressés de partir et se dandinent sur leurs pieds, d’autres guettent mon regard sur leurs mioches. Toujours les mêmes, les fiers, les ambitieux, les attendris. Campé sur mes pieds, j’y suis indifférent ce soir. Pourtant c’était une belle séance. Les mômes ont bien bossé. Je suis fier d’eux.
— À mardi soir, Liam, claironne Thibaud.
Je lui décoche un sourire rapide. À huit ans, ça suffit à rendre heureux un gosse. Et lui, en quatre séances, il a fait plus de progrès que les autres, il en veut. Il me rappelle moi quand j’ai débuté. Il a la même détermination dans les yeux. La même rage de vaincre. Celle qui fait que je n’ai jamais renoncé à mon rêve. Gagner un jour les championnats, régionaux puis nationaux. J’y parviendrai. Bientôt.
— Bonsoir, monsieur Letourneur, ajoute un père qui a osé s’approcher malgré mon air fuyant.
Il tient par la main son fils qui frotte sa joue meurtrie. Un vilain coup de pied de son partenaire.
— Pensez à lui mettre un peu de glace, dis-je à l’homme. Il risque d’avoir un beau bleu.
Il hoche la tête. Ouf, c’est le dernier. Je ramasse mes affaires pour gagner à mon tour le vestiaire et me rhabiller. Certains parents quittent la salle, déçus que je ne les aborde pas, comme j’en ai parfois l’habitude. Je suis bien trop perturbé par ce que je viens de ressentir à la fin de la séance. Ça ne me plaît pas du tout.
Cinq ans que ça ne m’était pas arrivé. Pas besoin de le vérifier de mes yeux, je sais qu’il est là. Sans doute dans le hall du dojo, à attendre que je sois seul. Contrarié, je me rends dans mon vestiaire et me débarrasse de mon kimono.
La colère monte en moi. Que vient faire mon cousin ici ? Et comment m’a-t-il retrouvé ? La magie, sans aucun doute. Foutus pouvoirs ! Mais pourquoi maintenant ? Autant de questions qui tourbillonnent dans ma tête. 
Sa présence devient obsédante, elle réveille mes cellules une à une, les faisant bouillonner. Une sensation grisante, exaltante qui peut m’amener à perdre le contrôle. Une idée me traverse l’esprit. Terriblement tentante. L’invisibilité est un jeu d’enfant pour moi. 
Alors que j’enfile mon jean, la promesse que je me suis faite il y a cinq ans de ça m’en empêche. Ne plus y recourir. Dire que j’avais bloqué son numéro de portable pour qu’il me foute la paix. De toute façon, s’il m’a retrouvé, il reviendra à la charge. La pensée qu’il soit arrivé un truc à mes parents me titille et me pousse à renoncer, lâchant malgré tout un soupir exaspéré. Je mets mes baskets puis mon cuir. Je fourre dans mon sac ma tenue et mes claquettes, le referme avec agacement avant d’attraper mon casque de moto. La paix relative que j’avais réussi à établir ces dernières années va voler en éclats, c’est sûr. Meallan m’a laissé tranquille jusque-là. Alors pourquoi il est là ce soir ? Les nerfs à vif, j’éteins avec rage le vestiaire.
Mes affaires sur l’épaule, j’en fais autant avec les lumières de la salle. Encore un tour dans les vestiaires des gosses. Plus personne. La boule dans mon estomac enfle. Une ultime hésitation me fait m’arrêter. Il suffirait d’une once de magie pour disparaître à ses yeux. Non, je dois régler ce problème et virer à nouveau mon cousin de ma vie.
Je coupe les rampes de spots, sachant que mon geste sera perceptible depuis le hall. Je franchis les derniers mètres. Oui, Meallan est là, adossé à la porte de sortie. Cinq années sont passées depuis que j’ai claqué la porte de la maison familiale. Que je l’ai sorti de ma vie comme tous les autres au prix d’une douleur dont je me passerais bien. Malgré ses vingt-six piges, il n’a pas changé. Cheveux bruns et souples, coiffés avec soin, épaules larges de ceux qui ont longtemps pratiqué la natation, jean noir et derbies marron foncé, blouson en daim dissimulant une chemise à carreaux. C’est que monsieur doit bosser et bien gagner sa vie, il faisait des études de véto la dernière fois que je l’ai vu. Tout dans sa posture indique la confiance en soi que je n’ai jamais eue, même à vingt-trois ans. L’image du gendre idéal et du mec bien dans ses baskets.
 Nos regards se croisent. Le sien est grave, même s’il tente un sourire engageant. Il n’en est rien, son corps est tendu comme un arc. Sa magie lumineuse répond à la mienne plus noire, cherchant à s’y opposer, à prendre le dessus. Je déteste cette sensation de vertige, cette oppression qui gagne ma poitrine, cette envie irrépressible de laisser jaillir mes putains de pouvoirs héréditaires. Ceux dont je ne veux pas, ceux qui me collent à la peau et que je m’efforce d’oublier chaque jour que Dieu fait. J’ai la haine chaque fois qu’ils cherchent à affleurer et me rappellent de qui je les tiens. Bordel, il pourrait l’empêcher de venir me provoquer de la sorte. Il sait le faire. Qu’est-ce qu’il cherche ? À me faire sortir de mes gonds ? Gagné, je suis en pétard.
— Salut, Liam.
Un murmure qui trouve pourtant un écho dans le hall désert. J’avance vers lui, mes yeux rivés aux siens, dont les pupilles se sont illuminées. Sa puissance vient heurter la mienne plus fort encore. Pourquoi il me teste ? Putain, non, c’est tout ce que je déteste et ne voulais plus revivre. Et il le sait. Pas le choix pourtant. J’empêche ma magie de s’enflammer et d’y riposter. Ça me bloque le souffle, exige de moi d’y coller toute mon attention et toute ma volonté. Je la verrouille derrière un mur et bande mes muscles en renfort. Fait chier, c’est lui le mage, pas moi. Ça ne risque pas d’arriver, je ne veux pas de ce cadeau empoisonné. Je ne veux rien qui me rappelle qui je suis en réalité. Ici, je suis Liam Letourneur, un mec qui aspire à vivre normalement.
La mâchoire serrée, j’avise le parking extérieur du menton. Meallan obtempère et m’y suit alors que je verrouille la porte du bâtiment. Il est dix-neuf heures. La nuit est tombée, l’endroit s’est vidé en un rien de temps. Je rejoins ma moto garée contre le bâtiment, partiellement abritée par le toit. L’odeur de la récente chute de pluie vient me distraire un moment : la chaussée sera glissante, je vais devoir faire gaffe. Je fous mon casque sous le bras et, campé face à mon cousin, je soutiens son regard. Nous faisons une taille similaire, un bon mètre quatre-vingts. 
J’ai besoin de savoir :
— Comment tu m’as retrouvé ?
— Le sort de localisation.
Merde, j’avais presque oublié qu’il existait celui-là. Et pour cause, je fais tout pour oublier les sorts qu’on a voulu m’apprendre. Je les ai refoulés très loin dans les limbes de ma mémoire. Je me rembrunis. Meallan ne se démonte pas. Sa patience à mon égard m’horripile. Elle ressemble à de l’indulgence, celle qu’on a pour ceux qui n’ont pas eu de chance dans la vie, ou qui font des erreurs de parcours. C’est ce que croit sans doute toute ma famille. Et ils espèrent aussi que je revienne dans le droit chemin. Jamais. Mon chemin n’est pas celui qu’ils pensent tous. Je ne pourrais plus me regarder en face si je les rencontrais à nouveau, après m’être fait la malle comme un malpropre.
Je marmonne, en donnant un coup de pied rageur dans un caillou :
— Évidemment.
— Peu importe. Je sais que tu veux qu’on te fiche la paix, mais on a un gros souci.
— J’en ai rien à battre.
Meallan lâche un soupir. Sa seule marque d’agacement jusqu’à maintenant. Ses traits perdent de leur douceur, et il serre les poings le long de ses cuisses.
— Tu ne peux pas dire ça ! proteste-t-il.
— Oh, si ! Je peux. Ma vie est ici maintenant et j’entends bien continuer comme ça. Ce n’est pas la peine de m’envoyer toute la cavalerie. Je ne changerai pas d’avis.
Bordel, il m’a mis en rogne et pas qu’un peu. S’il a des emmerdes, c’est son problème. Il est armé pour les régler. Meallan est le fils d’un mage, Niall, qui a longtemps œuvré pour le bien des siens. Un exemple d’honneur, de dévouement, de loyauté. Mon père, Sawyl, le cousin de Niall, était son opposé. Un monstre qui ne souhaitait qu’une seule chose : dominer, voire asservir les autres. Ce qu’il a fait toute sa chienne de vie. Et son sang coule dans mes veines, le sang d’un maudit, d’une pourriture. Je hais chaque jour qui me le rappelle.
 Je prends mon casque de moto et m’apprête à l’enfiler. Il pose alors sa main sur mon avant-bras. Une lueur chagrine ternit son regard et m’interpelle. Je déteste ce moment. S’il me sort les violons, je me casse.
— Elaine a disparu.
La vache, il a tapé fort. Et il le sait. Je n’ai pas frémi, pas vacillé, mais c’était moins une. Elaine, mon premier amour. C’est du moins ce que j’ai longtemps cru. Avec le recul, je crois que c’était juste un flirt un peu poussé, j’avais besoin d’être rassuré. Elle m’aimait, même si j’étais le fils du diable.
Un instant, mon cœur se serre. Une tempête de souvenirs tente de se frayer un passage dans mon esprit. Elaine vient d’un autre monde, accessible de la porte au fond du jardin de la maison familiale, celle où j’ai grandi. Il est séparé du nôtre par un mur invisible que personne ne perçoit. Sauf les mages. Je n’en ai découvert l’existence qu’à quinze ans. Celui dans lequel mon monstre de père a sévi durant cinq siècles et des poussières. Un choc terrible. Une communauté piégée par une malédiction dans un Moyen Âge que j’avais d’abord trouvé palpitant. Un truc de dingue : une sorcière a figé dans le temps les gens qu’elle a jugés responsables de sa mise à mort au bûcher. Les deux clans qui se sont formés se sont retrouvés condam

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