Mandragore

Marcia Gary, Homoromance Éditions

Description

Ceci est une légende, la légende de la sorcière des bois. Vous savez, cette magnifique sorcière tombée amoureuse de son apprentie, une jeune sauvageonne arrivée là comme un cheveu sur la soupe ? Mais le relais doit être passé, le savoir transmis. La place faite. L’amour ne saurait déroger aux tragiques lois de l’univers, alors...
Vous n’avez jamais entendu cette histoire ? Vous en êtes bien sûr ?

Sujets

• Littérature
• Sexe
• Fantasy
• Fiction
• Lesbienne
• Romance
• Homosexualité
• Lesbian
• Homosexuality
• Fantasy (canción de Mariah Carey)
• LGBTQ+

Informations

• Publié par: Homoromance Éditions
• Date de parution: 23 mars 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9780244254933
• Langue: Français

Extrait

Mandragore
 
 
Marcia gary

Copyright © 2020
Tous droits réservés.
ISBN :
 
 
DÉDICACE
 
 
À mes amies de l’Île de La Réunion : Mathou, pour le titre qui te colle à la peau et Ysa, parce que je te vois bien sorcière aux longs cheveux bruns, libre, sauvage et magnifique au milieu des bois sombres de la forêt primaire.
TABLE DES MATIÈRES
 
 
DÉDICACE
TABLE DES MATIÈRES
1 - LA FORET
2 - L’APPRENTIE
3 – LA RENCONTRE
4 – LE SAVOIR
5 – LA PASSION
6 – LA MANDRAGORE
7 – LES ADIEUX
8 – LA SORCIÈRE
BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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  1 - LA FORET
 
 
Elle remontait l’escalier en pierres moussues serpentant vers la clarté. Les marches, glissantes, formaient des creux, et des cassures les rendaient terriblement dangereuses. Mais elle ne craignait rien, connaissant les lieux depuis toujours, elle aurait pu avancer dans ces bois denses les yeux fermés. L’ouverture en haut semblait comme un puits de lumière, un cercle incandescent venu percer cet antre de verdure. L’odeur de champignons, le bruit des petites pattes se cachant dans les fourrés, l’humidité déposée sur les fougères qui poussaient à même les parois de la grotte, tout cela Azelma le vivait au plus profond d’elle-même. Chaque motte de terre faisait écho sous ses pas, chaque goutte de rosée glissait le long de sa peau, l’air aux senteurs de chlorophylle emplissait ses poumons depuis sa plus tendre enfance. Elle était née là, dans la forêt, un endroit mystérieux dans un monde inconnu. Il n’y avait plus d’époque, plus de géographie ; nous étions à la fois dans le néant et dans le tout, dans un univers où la nature avait repris ses droits, sa place, sa grandeur et son absolu. Les hommes étaient loin, existaient-ils encore ? Les lois, les guerres, les conquêtes et la civilisation, tout cela n’avait plus lieu ici. Ici, dans la forêt d’Azelma, il ne se trouvait plus que la vie : les animaux, petits et gros, les plantes et les arbres, l’énergie et la magie.
Azelma sortit de la caverne humide et un rayon de soleil, un des rares arrivant à percer l’épaisse frondaison des chênes centenaires, effleura les cheveux de la femme. Extrêmement longs, ils venaient presque caresser les racines jonchant le sol. La couleur noir ébène de sa toison se mêlait au textile de sa robe fine, faite dans un coton mystérieux, tissé avec un fil d’araignée gigantesque et plus soyeux que le plus doux des lapereaux. Le pan de sa tenue traînait à terre, emportant avec elle les feuilles mortes tombées là, déplaçant les branchages et chatouillant les insectes qu’elle croisait sur son passage. Azelma avançait toujours pieds nus, gardant ainsi le contact avec cette terre dont le cœur battait à l’unisson avec elle, à chaque pas. Les manches longues et noires recouvraient presque totalement ses bras fins, ne laissant à la vue que quelques extrémités de doigts blancs et décharnés. Elle avait dans sa main une petite boule d’humus verdâtre, élément indispensable à la potion qu’elle préparait ce jour.
La forêt chantait, bruissait de vie tout autour. Les troncs immenses qui s’élevaient de part et d’autre d’elle veillaient, tels des gardiens gigantesques, sur un monde sombre, à l’abri sous les feuillages touffus, là où l’humidité et les différents tons de vert et de marron se mélangeaient dans la plus grande quiétude. De minuscules mammifères se poursuivaient dans les buissons en poussant de petits cris joueurs. Les chouettes hululaient en hauteur, perchées sur des branches sans fin qui semblaient sur le point de se briser à chaque instant sous leur poids. Les herbes ployaient sous un air pourtant imperceptible, soufflant tel un baiser dans la forêt enchantée.
Elle marchait doucement, laissant sa main libre caresser les rameaux bas, paume tournée vers l’avant comme pour appréhender avec amour toute cette nature, exubérante, majestueuse. Au détour du chemin tracé par ces pas réguliers, Azelma parvint à sa cahute. Une cabane, faite de grands bois tombés au sol, de feuilles sèches tressées avec soin la recouvrant et une pâte étrange, une colle gluante, mais épaisse liant le tout en une petite bâtisse solide et robuste. Elle n’avait connu que cette maison, depuis les plus anciens de ses souvenirs, elle n’avait toujours vécu qu’ici. Apparue un jour dans les murs couleur de terre, sur ce sol en pierres chaudes, elle appartenait à ces lieux, depuis les temps immémoriaux, avec la conscience de toutes choses et le savoir des énergies mystiques de la forêt. Elle n’avait jamais rencontré d’étrangers, ni d’hommes ni de femmes, elle ne goûtait rien des relations humaines et ne ressentait aucun manque puisqu’elle ne dépendait que de ses bois, de cet environnement dense et impénétrable. Parfois l’univers lui parlait, lui demandant de préparer une potion pour soigner un arbre malade, de faire une fumigation pour restaurer l’équilibre dans l’air du monde. Son quotidien, rythmé de récoltes sauvages, de communion avec la nature et de méditation magique se déroulait doucement, depuis l’éternité, sans qu’aucune question ne se soit jamais imposée à son esprit, sans que jamais aucune perturbation ne soit venue l’ébranler.
Mais voilà, demain, tout cela changerait. Azelma le savait, puisqu’elle savait toujours beaucoup de choses, demain arriverait une nouvelle apprentie. Une élève qu’elle se devrait de former, d’initier aux secrets de la forêt et des pouvoirs qu’elle abrite. Demain, elle ne serait plus seule. Elle aurait à charge de transmettre sa connaissance. Pour lui succéder ? Pour la remplacer ? À elle se posaient les premières questions qu’elle se soit jamais posées. Alors ce soir, après être rentrée dans son antre si paisible, ce fut dans un silence bienvenu qu’elle plongea son esprit, bercé par la quiétude des bois et le murmure de sa magie.
 
  BIOGRAPHIE
 
Ayant grandi au milieu des livres, c’est seulement en 2017 que Marcia Gary commence à écrire des histoires...