La chute de l’espion
236 pages
Français

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La chute de l’espion , livre ebook

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Description

Un roman d’espionnage de l’époque de la Régence
Quand une flamboyante parachutiste française atterrit sur un lord Cosmo Dunsmore ivre, il présume que c’est un ange tombé du ciel. N’est-elle pas plutôt une espionne en quête d’une chose bien plus sinistre que son âme de débauché? Une parachutiste intrépide totalement dépassée…
Mari Lamarre acquiert de la célébrité grâce à ses audacieuses aventures aéronautiques, mais son aventure la plus dangereuse commence quand elle entre en collision avec le fils sombrement charismatique du marquis d’Aldridge. Si sa mission est un succès, le père de Cosmo sera perdu.
Un libertin tombe sous le charme d’une femme dangereuse…
En s’abandonnant à une violente passion, les deux nouent une liaison torride, alors même que Cosmo jure de protéger sa famille à tout prix. Mais, ce faisant, courra-t-il le risque de perdre la beauté captivante qui est entrée inopinément dans sa vie et lui a volé son coeur?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 avril 2020
Nombre de lectures 41
EAN13 9782897861575
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2013 Dora Mekouar
Titre original : Rebellious brides - Spy fall
Copyright © 2017 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Cette publication est publiée avec l'accord de Penguin Random House LLC, New York, NY.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Lynda Leith
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe et Féminin pluriel
Conception de la couverture : Catherine Bélisle
Illustration de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Kina Baril-Bergeron
ISBN papier 978-2-89786-155-1
ISBN PDF numérique 978-2-89786-156-8
ISBN ePub 978-2-89786-157-5
Première impression : 2017
Dépôt légal : 2017
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750, Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

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Pour Zach, car tu fais toujours la fierté de ta mère et tu veux encore m’accompagner au cinéma.
Chapitre 1
Dorset, Angleterre — 1802
La mort n’était pas ce qu’avait prévu lord Cosmo Dunsmore.
Il ne s’était pas attendu à ce que l’ange des ténèbres s’empare de lui dans un champ de maïs du Dorset à l’aube. Toutefois, c’était approprié, quand il y songeait, étant donné l’ampleur de sa débauche la veille. À plat sur le dos, la rosée fraîche de l’herbe s’infiltrant à travers le lin mince de sa chemise, il regarda l’apparition dans le ciel. Il avait présumé que Hadès porterait du noir ou encore du rouge, la couleur du vice. La vision descendait plutôt dans un nuage blanc gonflant sous le vent et formant une silhouette embrouillée sur le fond gris de l’aube.
— Seigneur Dieu, marmonna-t-il. Le diable est une femme.
Avec les plus longues jambes qu’il avait vues de sa vie. Il les voyait très bien, car les membres étaient enveloppés dans une culotte en peau de daim très ajustée. Sûrement, un tel séraphin ne pouvait pas émerger du gouffre de l’enfer.
Pour couronner le tout, elle s’approchait par la mauvaise direction. La sagesse conventionnelle suggérait que le diable résidait bien plus au sud. Elle flottait plus près, un tissu blanc claquant derrière elle. Il s’agissait peut-être de Perséphone venue l’entraîner de force vers son destin fumant. Un homme pouvait faire pire. En clignant des paupières pour dissiper le flou, il se demanda quelle quantité d’alcool il avait imbibée le soir précédent. Crotte. Il devait être encore complètement poivré pour apercevoir des esprits en plein jour.
Il frotta ses yeux avec ses jointures et cligna de nouveau plusieurs fois ; l’intérieur de ses paupières brûlait. Mais elle était toujours là, arrivant du ciel. Bizarre, il avait présumé que les anges flottaient sur un nuage de sérénité. Celle-ci avait dû perdre l’usage de ses ailes, étant donné sa manière de tomber en chute libre vers la terre. Elle se trouvait à présent suffisamment près du sol pour qu’il entende le vent siffler à travers ses plumes. Ces appendices avaient l’air bien étranges. Des poufs blancs qui ressemblaient à des nuages déformés, et non au dispositif en forme de papillon auquel on s’attendrait.
Se relevant, il marcha vers l’endroit où il apparaissait qu’elle allait atterrir pour mieux la voir, mais son ange sembla changer brusquement de direction, filant droit sur lui. Avant que son cerveau embrouillé par l’alcool puisse réagir, des bandes de soie enveloppèrent sa tête, et l’aveuglèrent et le déséquilibrèrent. Quelque chose frappa son corps, lui coupant le souffle, et ses jambes déjà chancelantes se dérobèrent sous lui.
Pendant un bref instant, il vit des tourbillons noirs, ce qui se conformait davantage à la couleur qu’il avait cru voir apparaître quand la fin viendrait. En reprenant ses esprits, il se retrouva à plat sur le dos. Encore. Sauf que cette fois, il était empêtré avec de la belle chair féminine et enveloppé du parfum des citrons et des clous de girofle. Paradis ou enfer, cette histoire de vie après la mort n’allait pas être aussi désagréable qu’il l’avait anticipé.
— Parbleu* 1 ! Êtes-vous stupide * au point d’ essayer d’entrer en collision avec moi ?
La messagère de Dieu parlait un anglais à l’accent français. Elle lâcha une série d’obscénités qu’aucun ange ne dirait.
— Idiot *. Vous auriez pu nous tuer tous les deux.
Son accent était vraiment charmant. Il ne pouvait pas la voir de face, il ne voyait rien, en fait, au-delà du tissu blanc les recouvrant tous les deux, mais inutile de voir ce petit lutin pour saisir l’ampleur de son exaspération. Le Tout-Puissant l’avait peut-être envoyée pour un des saints du village, par exemple le pasteur Payne ou sa bienveillante femme, et l’ange comprenait la nature colossale de l’erreur qu’elle avait commise en le trouvant à la place.
Crachant encore des épithètes en français, elle donna des coups de pied en essayant de libérer ses jambes prises au piège. Le talon de l’une de ses bottes frappa un endroit particulièrement sensible de sa personne, le poussant à lâcher quelques mots de choix de son cru en bon anglais du roi. Il s’obligea à respirer malgré la douleur lancinante dans son aine. Elle l’avait cogné avec tellement de précision qu’il allait probablement arborer un pénis flasque pour le reste de ses jours. Ou, Dieu l’en garde, selon la tournure qu’allait prendre cet évènement, pour l’éternité. Plusieurs considéreraient cette condition comme une punition méritée pour un scélérat impénitent dans son genre. Néanmoins, la détresse sévère émanant de ses parties masculines le rassurait étrangement. Elle suggérait qu’il circulait encore parmi les vivants, à moins que l’on expérimente la douleur physique atroce dans la vie après la mort.
Il se trouvait peut-être en enfer, après tout.
— Levez-vous, idiot *.
Elle lutta pour s’asseoir dans l’enchevêtrement de tissu et de câbles les liant. Il ne savait pas où ils étaient l’un et l’autre ou de quel côté pointait le ciel.
Quelque chose de moelleux et arrondi se cogna sur sa joue et se mit à califourchon sur sa tête. Son ange était assis sur son visage. En souriant, il referma les mains sur les charmants renflements de son derrière.
Le paradis était peut-être ce qu’on souhaitait.
***
En se relevant à toute vitesse, Mari Lamarre pivota et enfonça sa botte gauche avec force dans la surface molle sous le ventre du crétin *.
— Aïe ! Par le diable.
Il s’efforça de s’asseoir parmi les restes enchevêtrés du parachute.
— Puis-je vous demander, Madame, de faire attention où vous mettez votre botte ?
— Non, vous ne pouvez pas, cochon *.
Elle cracha les mots, le cœur battant fort à cause de l’atterrissage raté.
— J’aurais dû vous donner un coup de botte sur votre tête de dépravé.
L’air légèrement inquiet qu’elle puisse mettre sa menace à exécution, il se releva, montrant une étonnante agilité pour un homme aussi imposant. Se dépliant pour retrouver toute sa hauteur, il s’éleva à presque une tête de plus qu’elle, qui n’était pas une femme menue.
— Je suppose que j’aurais dû vous permettre de demeurer assise sur mon visage jusqu’au moment où je serais mort étouffé.
Son anglais parfaitement articulé résonna avec un accent précis, élégant. Tout le reste chez lui était débraillé, depuis sa chevelure acajou emmêlée jusqu’aux rides autour de ses yeux qui trahissaient sa débauche. Il ne portait ni cravate ni manteau, et sa chemise en lin blanc froissée s’ouvrait en « V », dénudant des touffes de poils foncés sur son torse qui remontait légèrement sur sa gorge.
— Ou bien puis-je espérer, Mademoiselle, que vous ayez quelque chose de plus imaginatif en tête ?
— Oh, taisez-vous.
En examinant le carnage, elle lança les mains en l’air.
— Ah non*! Mon parachute est détruit.
— Assurément, vous ne songez pas à m’en blâmer ? Puis-je vous rappeler que c’est vous qui êtes entrée en collision avec moi ?
Il estima les dommages avec les yeux les plus foncés qu’elle avait jamais vus, d’un noir pur, même sous la lumière du matin.
— Êtes-vous certaine qu’il s’agit d’un parachute ?
— Tout à fait certaine.
En assimilant les rangées de grains couverts de rosée les entourant, elle secoua la tête, frustrée par sa malchance d’avoir atterri sur un vaurien au milieu d’un champ de maïs.
— Je vous le demande, reprit-il d’une manière insouciante qui mit à l’épreuve son humeur qui s’assombrissait, car il semble manquer sa nacelle à votre appareil.
En serrant les dents, elle se pencha pour ramasser le reste de son équipement. Même si elle tira avec force, la soie ne broncha pas. Les bottes sales de l’homme la clouaient sur place, comme tout son corps. Elle remonta le regard sur ses bottes rayées, puis sur les énormes cuisses paraissant faites de béton gainées dans une culotte chocolat. Malgré son langage élégant et des vêtements apparemment coûteux, il possédait le physique musclé d’un ouvrier.
— Veuillez, je vous prie, retirer votre personne de mon équipement.
Il fit un pas de côté, laissant des marques sombres sur le tissu blanc. L’amusement brillait sur son front haut et impudent.
— Je ne suis pas un expert ; cependant, je suis raisonnablement sûr que l’on a besoin d’une nacelle pour tomber du ciel avec succès.
En fermant les yeux, elle expira.
— Il y a eu une faille, imbécile *. La voiture s’est désengagée.
Il fit claquer sa langue.
— Imbécile , cochon *.

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