Mensonges et papillons
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Mensonges et papillons , livre ebook

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Description

Enfin le lycée, l’indépendance, les boums, les copines et surtout... les garçons !


Camille est amoureuse de Julien et découvre l’existence de drôles de papillons. Pour se donner de l’importance aux yeux du jeune homme, cool, sportif et courtisé par la reine du lycée, elle commence à mentir et ne sait bientôt plus comment se sortir de ses propres mensonges ! Il lui faudra l’aide de toute sa bande de copines et de Ludo, son ami d’enfance, pour réparer les dégâts et peut-être avoir une chance de séduire Julien. La vie n’était déjà pas simple au collège, mais cette année c’est pire !


Une histoire entre rires, larmes et frissons, qui vous fait vivre (ou revivre) les premiers émois de l’adolescence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2018
Nombre de lectures 34
EAN13 9782374536286
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Enfin le lycée, l’indépendance, les boums, les copines et surtout… les garçons ! Camille est amoureuse de Julien et découvre l’existence de drôles de papillons. Pour se donner de l’importance aux yeux du jeune homme, cool, sportif et courtisé par la reine du lycée, elle commence à mentir et ne sait bientôt plus comment se sortir de ses propres mensonges ! Il lui faudra l’aide de toute sa bande de copines et de Ludo, son ami d’enfance, pour réparer les dégâts et peut-être avoir une chance de séduire Julien. La vie n’était déjà pas simple au collège, mais cette année c’est pire ! Une histoire entre rires, larmes et frissons, qui vous fait vivre (ou revivre) les premiers émois de l’adolescence.
Mensonges et Papillons
Eva MORGAN
LES ÉDITIONS DU 38
Pour Adèle et Irène, avec tous mes remerciements.
Samedi 20 septembre
I - Mensonges
— Alors, tu veux ou pas ? Ça y est, j’ai posé ma question. C’est sorti d’une traite. Entre deux backflips. Pas eu le temps d’hésiter ou de bredouiller, pourtant une de mes grandes spécialités. De toute façon, ça fait des jours et des jours que j’y pense. Alors, franchement, c’est tout réfléchi, pensé, ressassé, pesé et repesé. C’est la seule solution. Mais je ne suis pas fière de moi, loin de là, et, maintenant que je l’ai dit, je ne suis même plus sûre de vouloir qu’il accepte. Il, c’est Ludo, mon meilleur ami, qui se tient devant moi et me regarde avec de grands yeux étonnés, effaré par l’énormité de ma demande. Je viens quand même de lui demander de coucher avec moi. Rien que ça ! Il y a encore une minute, il enchaînait les figures de style sur son skate ‒ il est carrément doué ‒ et tentait de me motiver à l’imiter ‒ sans succès. Pour être honnête, je ne suis pas vraiment un as à roulettes. Sur une planche, je suis même une vraie catastrophe, je n’ai aucun sens de l’équilibre. Et côté prise de risque, ce n’est pas ça non plus. Pourtant s’il y a quelqu’un en qui j’ai toute confiance, c’est vraiment Ludo. Nous nous connaissons depuis la maternelle et notre complicité n’a jamais cessé de grandir avec les années. Je peux tout lui dire, tout lui demander, même des trucs de filles. Je lui confie toutes mes joies, tous mes chagrins et tous mes secrets, les petits et les grands. Il sait vraiment m’écouter. Enfin, d’habitude, car cette fois-ci je suis allée un peu trop loin. Pourtant, j’avais prémédité ma question. Et ce matin, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour convaincre mon père de me déposer à Blagnac avant d’aller travailler. J’aurais pu prendre le bus bien sûr, mais, même dans les situations extrêmes, je suis plutôt paresseuse et puis Ludovic n’habite pas vraiment près d’un arrêt de bus. Alors il m’aurait fallu marcher, toute seule, dans les rues désertes de Blagnac. Je l’aurais fait si ça avait été la seule possibilité, mais les parents sont là pour être exploités, non ? Un brin de culpabilité – vu que mon père est très souvent absent, il ne manque jamais de se sentir coupable ‒ et hop, on les tient. Alors, autant en profiter. Avant, moi aussi, j’habitais là-bas, à Blagnac, mais ça fait déjà plusieurs années que papa et moi avons déménagé au centre de Toulouse. Du coup, ce n’est pas toujours simple de passer du temps avec Ludo. Quoi qu’il en soit, il fallait que je le voie et que je lui parle. Il était impossible d’attendre qu’il se décide à venir à Toulouse et encore plus impensable de lui poser cette question par SMS. Alors voilà, je suis là. Et pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai proposé qu’on aille au parc faire du skate. Ça l’a étonné parce que d’habitude je traîne les pieds pour y aller, je préfère passer des heures dans sa chambre à écouter de la musique. Mais je voulais absolument le mettre en confiance. Parce que le parc, c’est l’endroit où il se sent vraiment chez lui. Là où il rencontre ses copains, où il travaille ses figures, où il va aussi parfois pour réfléchir quand les disputes de ses parents le rendent trop malheureux. Ils ont déjà failli se séparer des centaines de fois, mais
quelque chose les retient toujours et les oblige à se rabibocher. Ludo dit qu’il ne croit pas vraiment à un divorce, mais qu’il a l’impression de vivre sur le fil d’un rasoir. Moi, je n’ai pas ce problème bien sûr. Nous sommes donc au parc, tous les deux. Et la chance me sourit : aujourd’hui, il n’y a personne d’autre sur la rampe. Quelques promeneurs avec leurs chiens, deux ou trois gamins dans le bac à sable avec leurs mères qui papotent sur un banc, mais pas l’ombre d’un autre skateur. Enfin là, plus personne ne skate. Même pas Ludo. Il est trop étonné pour ça. Et je dois dire qu’en ce moment, avec les yeux écarquillés et la bouche ouverte, il n’est pas franchement sexy ! On dirait presque Bulle, le poisson rouge que j’avais reçu pour mon sixième anniversaire. Je l’aimais beaucoup, mais il avait un air particulièrement ahuri, Bulle. Ce n’est pas le cas de Ludo d’habitude. Il est plutôt mignon pour un rouquin à lunettes, avec sa casquette à l‘envers. J’en connais une qui craque sur ses taches de rousseur. Ma copine Oumy. Elle me parle de lui tout le temps et pourtant elle ne l’a rencontré qu’une ou deux fois chez moi. Ceci dit, Oumy parle beaucoup, mais elle ne peut pas faire grand-chose sans déclencher une alerte rouge avec Tidiane, son frère. Il la surveille comme du lait sur le feu. Vivement qu’il ait son bac et qu’il quitte le lycée, qu’elle puisse enfin respirer. Donc même si elle en rêve, elle a peu de chances de séduire Ludo dans l’immédiat et si elle le voyait là maintenant, avec son air de poisson rouge ahuri, elle en rêverait peut-être un peu moins. À la décharge de mon copain, il faut avouer que je l’ai vraiment pris par surprise et que rien dans nos relations ne l’avait préparé à ma proposition. Il était en train de m’expliquer pour la centième fois comment faire un backflip avec mon skate – c’est vrai qu’il a l’air super-cool quand il fait ce genre de démonstration – et voilà que je l’agresse avec ma question. — T’es folle ? — Non, je te pose une question, tu me réponds, c’est tout. J’essaie de rester naturelle. Je m’assois en haut de la rampe, le plus désinvolte possible, et je résiste à la tentation d’enserrer mes jambes dans mes bras, le nez dans mes genoux. Une vieille habitude chez moi. Mes copines prétendent que je me recroqueville, que je me roule en boule, en position de fœtus, quand je veux maîtriser mes émotions ! Impossible d’émettre de tels signaux alors que je veux lui faire croire que notre conversation est parfaitement normale. Pourtant j’en ai vraiment envie ! Il me semble que mes genoux se dirigent d’eux-mêmes vers mon visage, mais je me bats contre ce vieux réflexe. J’oblige mes jambes à pendre dans le vide. Et mes efforts pour paraître détachée semblent réussir, car Ludovic est visiblement effaré par mon calme. En vérité, je bous littéralement, mais je m’en voudrais trop de lui montrer que je ne sais plus comment me sortir de mes mensonges, que ma seule alternative c’est de forcer mon meilleur copain à coucher avec moi ! Je ne peux quand même pas lui avouer que la petite fille modèle a voulu jouer les garces délurées. — Ben, non, je te réponds non. Je ne vais pas coucher avec toi. — Pourquoi ? Je boude, piquée. C’est vrai, après tout je suis plutôt pas trop mal. De taille moyenne et cheveux châtains, mi-longs, bouclés, les yeux noisette. Alors d’accord, je ne suis pas du genre top model ou particulièrement originale, mais jolie quand même. Comme je nage beaucoup, je n’ai pas un gramme de graisse et depuis cet été, j’ai même une jolie poitrine. Une qui se voit sous mon pull. Mon entraîneur n’était pas du
tout ravi du changement quand je suis arrivée au premier entraînement après les vacances. Au lieu de m’accueillir par un classique « Le barbotage des vacances, c’est fini. Aujourd’hui cinquante bassins pour commencer ! », il m’a regardée en fronçant les sourcils – sa spécialité – et il a déclaré : « Pas très aérodynamique ton nouveau profil ! Espérons qu’au moins ça t’aide à mieux flotter. » Les filles de mon groupe ont pouffé un peu, mais pas trop, elles ne voulaient pas risquer une réflexion à leur tour. Et puis ce genre de modification anatomique leur pend au nez aussi ! Moi je n’ai pas répliqué, après tout, misogyne ou pas, mon coach a raison, il faut avouer que je glisse moins bien dans l’eau. Mais ça m’est égal, je me sens bien mieux maintenant. Honnêtement, j’en avais marre de mon profil de limande. Et puis le changement a du bon. Il y a plein de garçons qui me regardent dans notre lycée et qui diraient oui tout de suite. J’en suis sûre. Alors pourquoi pas Ludovic ? — T’es idiote ou quoi ? On se connaît depuis la maternelle, j’aurais l’impression de coucher avec ma sœur. — T’as pas de sœur. Ludo lève les yeux au ciel. Je suis sûre qu’il pense que j’ai perdu la raison. — T’es folle, ma pauvre. T’as même pas seize ans. J’ignore sa remarque. D’abord j’aurai enfin seize ans début janvier, ce n’est plus très loin. Ce n’est pas parce qu’il a six mois de plus que moi et qu’il est déjà en première que Ludovic peut jouer les adultes responsables. Et ensuite, depuis quand faut-il avoir seize ans pour coucher avec un copain ? Dans ma classe, il y a au moins deux filles qui l’ont fait au collège, alors maintenant, en seconde, je ne dois pas être la seule à y penser. — OK, c’est bon, j’ai compris. C’est non, tu ne veux pas m’aider. — T’aider ? Il s’inquiète. Il est bonne pâte quand même. Quand on était gamins, je lui faisais faire tout ce que je voulais en faisant semblant de pleurer. Il ne pouvait pas supporter que je sois triste. Et moi, je ne peux pas supporter qu’il me regarde comme une folle. Je me rends compte que j’ai besoin de son respect. Je rends les armes. Je sais bien qu’il a raison au fond. Je n’ai pas vraiment envie de coucher avec lui. Et je n’ai pas le droit de l’utiliser pour régler mes problèmes. J’ai cependant besoin d’une solution pour me sortir de mes mensonges. Je décide donc de lui exposer mon dilemme : — C’est juste que… que je me suis vanté d’avoir un copain et de l’avoir déjà fait, alors faut bien que je dégotte un candidat maintenant. — Et t’as pensé à moi parce que… ? — Parce que les mecs de mon lycée ne te connaissent pas. Et puis, je peux pas demander un truc pareil à n’importe qui ! — Mais pourquoi tu racontes ce genre de bêtises ? — Y a un type, Julien, qui traîne souvent avec Simon, Medhi et Alexandre. Il est déjà en première, mais il joue au basket dans leur club. Je voulais seulement qu’il s’aperçoive de mon existence et qu’il ne me prenne plus pour une gamine. — Tu lui as dit comme ça, direct ? T’es folle ? — Mais non, je ne suis pas complètement débile. J’ai raconté ça à Pauline puisqu’elle est avec Simon. Je lui ai dit que j’avais rencontré un garçon cet été. Je me doutais bien qu’elle allait lui dire et j’espérais qu’il en parlerait aux autres. Pauline, c’est ma meilleure amie avec Manon et Oumy. On est le gang des quatre,
inséparables depuis la sixième. Nous partageons tous nos secrets, mais parfois Pauline est vraiment très bavarde, surtout depuis qu’elle est avec Simon. Elle lui dit tout. — T’as menti à Pauline ? Mais je croyais que vous vous la jouiez les quatre mousquetaires, BFF for ever, toi et les autres. — Oui. Je lui avoue, penaude, que mon plan diabolique a marché, même mieux que je ne l’avais prévu. Et maintenant tout le monde est au courant. Pas seulement les trois garçons, mais toute la classe ! Il faut croire que Simon est aussi bavard que Pauline. Alors, maintenant, j’ai besoin de preuves. Je supplie : — Si tu ne m’aides pas, je vais passer pour une idiote et une menteuse. — Ben… tu l’es un peu, non ? — Quoi ? — Idiote et menteuse. Un grand sourire fend son visage d’une oreille à l’autre. Je pense « crétin » et j’ai envie de le taper à grands coups de skate. Mais je me contente de lui lancer une de mes protections à la figure. Tant pis pour ses lunettes, elles en ont vu d’autres. Il n’attendait que ça pour riposter, le monstre. On se bat comme des gamins. Comme quand on était petits, ça fait du bien de tout laisser sortir. J’ai l’impression qu’un nœud se défait dans mon ventre. Il n’y a qu’avec Ludovic que je peux faire un truc pareil. On retombe tous les deux en même temps sur la rampe de métal, épuisés. Je me colle contre lui et prends ma petite voix de victime. — Alors tu m’aides ? — Je ne couche pas avec toi, idiote, mais je t’aide, oui. Attention, seulement si tu dis la vérité avant à tes trois copines. Ensuite, si tu veux, je viens te chercher à quatre heures devant ton lycée et je t’embrasse devant tous tes copains. Mais pas plus ! — Tu viens avec ton skate ? Ça fait plus cool. — Je suis toujours cool ! Mais bon, oui, je traînerai ma planche avec moi. Et il va falloir que je m’invente une maladie foudroyante pour louper les cours de l’après-midi et venir depuis Blagnac. Même en scooter, il faut le temps. T’as intérêt à m’en être éternellement reconnaissante ! — Jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je jure en faisant une croix sur mon cœur et je l’embrasse sur la joue. Il n’y a plus qu’à. Je prends mon portable et je chatte dans notre groupe : «Les filles, il faut que je vous voie. Demain, 15 heures, place de la Daurade ? » Quelques secondes plus tard, Pauline et Manon confirment. Oumy ne sait pas encore si elle pourra se libérer. Sa famille ne voit pas d’un bon œil qu’elle traîne en ville le week-end. Ludovic approuve en souriant. Il viendra me chercher lundi à la sortie. Enfin, si je suis encore en vie après la conférence au sommet de demain. Pauline va m’étrangler, c’est sûr.
Dimanche 21 septembre
À Toulouse il y a de nombreux coins sympas, la place du Capitole évidemment, la rue Saint-Rome, la place Wilson, les milliers de terrasses qui semblent dire haut et fort : « Ici au sud, on vit dehors, au soleil ». Et pour les fans de shopping, la rue Alsace Lorraine est bien sûr incontournable. Mais les filles et moi nous préférons le calme de la Daurade. Au centre, mais loin de l’agitation. On s’y retrouve surtout quand il fait beau. Malgré son nom, la Daurade n’est ni un poisson, ni un restaurant de poissons, mais une jolie place avec des espaces verts et des vieilles pierres, au bout du quai Lombard, sur les berges de la Garonne, le plus beau fleuve de France. Non, je ne suis pas chauvine, juste réaliste ! Il paraît qu’avant la basilique était connue pour ses dorures, d’où le nom du quartier. Aujourd’hui, elles ont disparu, mais ça n’a pas d’importance. Pas besoin d’or pour souligner la beauté du lieu. Quand on a des sous, on va parfois boire un diabolo au café des artistes, mais la plupart du temps on s’installe sur un banc ou un bout de pelouse. Parfois on grimpe sur le mur du quai, à proximité des varappeurs qui s’entraînent. Nous les regardons chercher leurs marques et se déplacer, légers et souples comme des araignées, à quelques mètres du sol. Leurs doigts laissent de légères traces blanches de magnésie sur les pierres rosées. Quand le soleil se couche sur l’eau et incendie la Garonne, tout le quartier semble prendre feu. La beauté du lieu nous prend à la gorge. C’est à la fois familier et magique. Tout à coup, on sait vraiment qu’on habite dans la ville rose. C’est comme une évidence heureuse, un sentiment profond d’appartenance. Et puis, comme nous fréquentons un des nombreux lycées du quartier Saint-Sernin et que nous habitons toutes dans le centre, ce n’est pas loin pour se retrouver sans perdre trop de temps dans les transports en commun. Parce que j’adore mon père, mais je dois avouer qu’il n’est pas comme les parents de Ludo. Le scooter dans la famille Dehaussy ? Il n’en est pas question ! Même si nous habitions encore en banlieue, comme Ludovic à Blagnac, mon père serait contre. Son horreur des deux roues remonte à l’accident de maman. C’est une moto qui l’a renversée. Moi, j’étais trop petite pour m’en souvenir, mais pour lui, évidemment, c’est autre chose. Il a quand même perdu la femme de sa vie à cause d’un motard trop rapide. Du coup, depuis, les deux-roues chez nous c’est tabou. Même Ludovic a dû promettre de ne pas me transporter sur son scooter. Impossible de passer outre. Bref, tout ça pour dire que la Daurade, j’y vais à pied. Et mes copines aussi. Voilà d’ailleurs Pauline et Manon. Pas de trace d’Oumy, c’était à prévoir. Je regarde mon portable, pas de message. C’est peut-être mieux comme ça, après tout ça ne va pas lui faire plaisir de savoir que Ludo va m’embrasser et faire comme si. Avec ce qu’elle ressent pour lui, ce n’est pas trop cool de ma part de choisir Ludovic pour mon cinéma, mais je n’ai pas vraiment le choix. Je ne collectionne pas les amis d’enfance. J’ai Ludo, un point c’est tout. Je n’ai pas le temps de me perdre en conjectures. Pauline se tient déjà devant moi, plantée dans ses converses, les mains dans les poches de son jean délavé, aussi féminine qu’un cow-boy. Les cheveux blonds, très courts et pourtant en bataille. On dirait qu’elle se coiffe à la dynamite. Je la connais depuis la sixième et d’habitude je l’adore, mais aujourd’hui, elle me fait un peu peur. Je ne sais pas comment Simon tient
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