Ne m'oublie pas : L'histoire d'une promesse , livre ebook
205
pages
Français
Ebooks
2024
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Tiendriez-vous une promesse faite il y a trois ans à une inconnue ?
Titre original : Ne m’oublie pas
L’histoire d’une promesse
© 2014-2024 Céline Musmeaux
Tous droits réservés
© 2015-2024 NYMPHALIS
Collection : Sweet Romance ®
102 chemin des campanules — 13012 Marseille
ISBN : 9791033802891
« Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse »
Dépôt Légal : avril 2024
Illustrations : milatas
Conception graphique : Céline Musmeaux editions-nymphalis.com
Cette œuvre est une fiction. Elle est l’unique fruit de l’imagination de son auteur. Les noms propres, les personnages, les intrigues et les lieux sont donc inventés ou utilisés dans le cadre de cette création. Toute ressemblance même minime avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des entreprises, des événements ou des lieux particuliers, serait de ce fait fortuite et relèverait d’une pure coïncidence.
Yukino 1
Aujourd’hui, j’entre au lycée Atari. Je vais enfin pouvoir tenir la promesse que j’ai faite à Daiki.
Une foule d’émotions et de questions m’envahissent.
Est-ce que je serai capable de le reconnaître ? Et lui, se souviendra-t-il de moi ? Dans l’hypothèse où tout se passe comme je l’espère, serons-nous aussi proches que dans mes souvenirs ?
J’émets un long soupir de béatitude.
J’aimerais tellement que ce soit le cas. Cela contrebalancerait tout ce que j’ai enduré ces derniers temps.
Tout à coup, Rei, mon « demi-frère » âgé d’un an de plus, m’informe :
— C’est l’heure, Yukino.
Son cadet, Keito, qui lui a mon âge, ajoute :
— Ramène-toi afin qu’on voie à quel point tu es moche dans ton uniforme !
Quand ils sont ensemble, mes « demi-frères » sont particulièrement désagréables. Alors, je leur réponds :
— Je ne suis pas encore prête. Partez devant !
J’ai espoir qu’ils me foutent la paix afin que je puisse finir de me préparer, mais Rei m’ordonne :
— Dépêche-toi de sortir ou je viens te chercher ! On va être en retard.
Je souffle parce que je n’ai pas envie de lui obéir.
Il paraît que Rei plaît aux filles, mais je ne vois pas ce qu’elles peuvent lui trouver. Il se comporte comme un tyran ! Et son frère, ce n’est pas mieux. Depuis que ma mère s’est remariée et que je suis forcée de cohabiter avec eux, ils me font vivre un enfer !
Tout à coup, Rei entre.
— Qu’est-ce que je t’ai dit ? On doit y aller.
Qu’est-ce qu’il lui prend ? Pourquoi il insiste afin qu’on parte ensemble alors qu’il fait tout pour que je ne me sente pas comme un membre de la famille ?
Je n’ai pas le temps de répondre, il m’attrape par le bras.
— Prends ton sac, on y va !
Pétrifiée, je bredouille :
— Mais je n’ai pas terminé de me préparer, je…
Il me reproche :
— Te préparer à quoi ? Tu n’es pas une princesse, et on va juste au lycée !
Parce qu’il me crie dessus, j’ai envie de pleurer, mais les larmes ne viennent pas. Rei me secoue.
— Tu m’écoutes ? Réagis !
Son frère l’encourage à me martyriser.
— Montre-lui qui est le chef, Rei !
Pour que ça cesse rapidement, je me laisse faire. De toute façon, Maman n’interviendra pas.
Oui, elle n’a pas son mot à dire sur le comportement des fils de son nouveau mari, et il est déjà parti au travail. Je suis seule face à eux.
Pour me faire réagir, Rei me souffle :
— Tu attends quoi ? Dépêche-toi de prendre tes affaires.
Je marque un recul. D’autant plus que Keito m’accule en me bousculant.
— Allez ! Bouge-toi !
Pourquoi ils s’acharnent sur moi ? J’ai passé une heure à m’habiller et me coiffer afin d’être impeccable pour ce premier jour de classe.
Rabaissée, je craque. Des larmes débordent de mes yeux quand je les supplie :
— Je vous ai dit de partir devant ! Alors, laissez-moi tranquille !
Rei soupire, mais Keito m’enfonce :
— Ça y est, elle pleurniche !
Je sanglote en fixant mes pieds.
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Je n’y suis pour rien si les choses ont mal tourné. Je n’ai pas demandé à devoir vivre avec eux. Non, je n’ai pas voulu de cette situation. C’est la faute de mes parents.
Keito m’offre une dernière humiliation en me poussant et en me faisant un croche-pied en même temps. Je me retrouve les fesses par terre. Il secoue mes cheveux tout en appuyant sur ma tête.
— Assis, le toutou.
Son frère lui fait signe d’arrêter. Alors, ils quittent ma chambre après m’avoir mise dans un sale état.
Là, tout de suite, c’est de mon grand frère dont j’aurais besoin. Il ne les aurait jamais laissés me traiter de cette façon. Cependant, il n’est plus de ce monde, et la seule personne à laquelle je peux espérer me raccrocher, c’est Daiki. Seulement, avant ça, il faut que je parvienne à le retrouver parmi les élèves du lycée Atari.
Durant de longues minutes, je pleure pour exprimer ma frustration après ce qu’il vient de se passer.
Je les déteste ! Ils n’arrêtent pas de me blesser, un peu comme s’ils souhaitaient me faire payer le prix pour être rentrée dans leur existence sans leur autorisation.
Les fesses endolories, j’essuie mes larmes. Je jette un œil désespéré au grand miroir dans lequel mon image se reflète. Tous mes efforts ont été réduits à néant.
C’est l’heure de partir, et tout est à refaire. Je ne peux pas aller au lycée comme ça. Mon uniforme est froissé, mes cheveux sont en bataille et mon visage est…
Dans un sursaut d’orgueil, je m’écrie :
— Allez, Yukino. Ressaisis-toi !
Je me mets de petites claques afin de me forcer à reprendre mes esprits au plus vite.
Relève-toi ! Tiens bon ! Tu vas sûrement revoir Daiki aujourd’hui. Ne les laisse pas tout gâcher.
D’un bond, je me lève et j’accroche un sourire faux à mon visage.
Oui, ça fait trois ans que j’attends ça. Alors, je n’ai pas une minute à perdre.
Je défroisse un peu ma jupe en tirant sur les plis. Je prends un mouchoir afin de vider mes narines. Je tamponne ensuite mes yeux pour les éponger. Cela ne les rendra pas moins rouges, mais je n’ai pas le choix. Pour finir, je discipline mes cheveux en les brossant énergiquement. En quelques minutes, j’ai rattrapé comme je pouvais ce qu’ils avaient gâché avec autant de plaisir.
Je dois rester forte pour mon Onii-chan 1 et pour Daiki !
Face au miroir, l’image que je renvoie ne reflète pas la conception de la perfection que j’imaginais, mais je suis « moi » .
Ça ira. Je dirai que j’ai fait une allergie aux pollens.
Je me force à sourire.
J’y vais ! Rien ne ruinera cette journée. Je me suis battue afin de pouvoir tenir cette promesse. Je ne peux pas abandonner maintenant.
2
Soulagée d’avoir trouvé la force de me lever et de me préparer, je recommence à sourire à l’idée de retrouver Daiki.
J’ai hâte de voir ce qu’il est devenu !
En route, je jette des coups d’œil aux visages des lycéens que je croise dans l’espoir de reconnaître celui que je cherche. Cependant, pour le moment, je ne l’aperçois pas. Tout à coup, j’accélère le rythme en voyant que les autres se mettent à courir à l’approche du lycée. J’en déduis que je ne suis pas en avance.
Vite ! Vite !
À bout de souffle, je m’arrête devant le portail. On peut y lire avec des belles lettrines : « Lycée Atari ».
C’est ici ! J’y suis enfin.
Une foule d’élèves s’engouffre telle une marée humaine dont j’ai envie de suivre le mouvement. Je remplis mes poumons d’un bon bol d’air et je prends mon courage à deux mains pour avancer. Un pas après l’autre, doucement, mais sûrement je fais mon entrée.
On y va ! C’est l’heure de vérité. Daiki aura-t-il tenu sa promesse ?
J’abaisse un peu les yeux pour masquer leurs rougeurs afin de ne pas paraître tout de suite atypique à mes nouveaux camarades. Cependant, un appel me parvient parmi le brouhaha :
— Yukino !
Comme ce n’est pas coutumier de crier le prénom d’une personne, j’ai un infime espoir qu’il s’agisse de Daiki. Néanmoins, je suis vite déçue quand Keito me reproche :
— C’est maintenant que tu arrives ?
Il me vient une poussée de colère.
— C’est de votre faute si j’ai failli être en retard !
Le fait que j’ose lui répondre lui déplaît fortement.
— Toi, tu vas morfler. Méfie-toi dans les couloirs.
Je me cramponne à mon sac.
— On est au lycée. Alors, fous-moi la paix !
Pour le fuir, je cours dans la direction de l’affichage. Je le scrute vivement afin de chercher mon nom. Dès que je le vois, je souris.
« Classe A-2. » Par chance, Keito n’y est pas !
Je continue de regarder cette liste d’élèves à la recherche d’un « Daiki », car je ne connais pas le nom de famille de celui à qui j’ai fait cette promesse.
Tiens, il y en a un ! Est-ce que c’est mon Daiki ?
Comme c’est le premier jour, il faut que je me rende à la cérémonie. Je pars à la recherche de la salle où celle-ci est organisée. J’avance à travers les couloirs. Mes yeux parcourent chaque visage pour trouver les traits de mon ami.
Pour le moment, je ne parviens pas à dénicher quelqu’un qui lui ressemble. Alors, j’espère qu’il a réussi à intégrer l’établissement. Ce serait trop bête qu’il ait échoué le concours.
En chemin, je heurte quelqu’un qui se montre immédiatement agressif envers moi. Il m’empoigne.
— Tu ne peux pas regarder où tu vas ?
Terrifiée, je bredouille :
— Je suis désolée… Je…
Il ne semble pas vouloir accepter mes excuses. Je suis tombée sur un élève plus âgé qui doit avoir l’habitude de martyriser les plus faibles. Tout le monde me regarde parce qu’il hurle. Je plisse des yeux. C’est à ce moment-là qu’une voix familière s’élève :
— Lâche-la.
Rei ? Comment ? Pourquoi ?
Comme il s’oppose à lui, l’autre me libère.
— Tu la connais ?
Il lui répond :
— Ouais, c’est ma sœur.
Sidérée, je fais le poisson rouge tandis qu’il me fait signe de partir d’ici. Je n’attends pas, je file à toute vitesse en direction de la salle où se déroule la cérémonie. Tout essoufflée, j’essaie de ne pas me faire remarquer. Parmi les nouveaux élèves, je continue à chercher Daiki. Cependant, ce n’est pas l’idéal, car je suis censée être attentive aux dis