Not DEVIOUS

Ellie Ach

Description

Son trône de Président ne tient qu’à un fil.

Elle est l’une des filles du club adverse.

Et si l’interdit ne demandait qu’à être bravé ?

Jiro, homme aussi énigmatique que sombre, chérit son trône du Japan Motors Club. Mais pour sauver sa peau, une mutinerie interne le contraint à fuir.

Gravement blessé, il parvient à se réfugier chez les Devious Souls, dirigé par son jumeau Hiro.

Soigné par Gloria, jeune femme au tempérament de feu, il se remet doucement sur pieds. Entre eux, c’est électrique, volcanique, interdit... mais surtout très dangereux.

Attention, le Japan Motors Club veille, bien décidé à finir le travail, quitte à éliminer tous ceux et celles qui se mettront sur leur chemin...

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Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 02 décembre 2022
• Nombre de lectures: 42
• EAN13: 9782376527404
• Langue: Français

Extrait

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Ellie Ach
Not Devious



ISBN : 978-2-37652-740-4
Titre de l'édition originale : Not Devious
Copyright © Butterfly Editions 2022

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-740-4
Dépôt Légal : décembre 2022
28112022-1430-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
[e-mail]

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Jiro

Je laisse tomber mon crâne sur l’appui-tête de ma Lexus, tandis que Nao, mon chauffeur, se faufile dans la circulation. Il est environ deux heures du matin, pourtant il y a encore foule dans les rues de Beatty. En guise de garde rapprochée, deux de mes hommes nous accompagnent, l’un sur le flanc droit, l’autre à gauche. Perchés sur leurs Yamaha Vmax, ils slaloment entre les bagnoles, effectuant des pointes de vitesse qui déclenchent en moi des flots d’adrénaline, alliés à une douce mélancolie. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où j’ai posé mon cul sur une moto, un comble pour le président d’un club de motards. Le JpM existe depuis des décennies maintenant, notre réputation est légendaire. Or, j’ai l’impression qu’en cours de chemin, nous avons perdu notre amour de la bécane, de la liberté, les vraies valeurs de ce clan. Nous nous sommes enlisés dans l’opulence, le fric facile… Aujourd’hui, c’est un mec qui me conduit dans cette voiture de luxe alors qu’il y a quelques années, je m’endormais à même le sol dans une cave humide et glaciale, le ventre vide et le corps couvert de bleus. Cela vaut sûrement mieux ainsi, me direz-vous, pourtant je ne reconnais plus l’homme que je suis devenu. L’enfant maltraité que j’étais avait une âme de guerrier, une rage de vaincre, et de vivre. Le chef de club que je vois chaque jour dans le miroir a perdu de sa hargne, de sa combativité. J’en viens à le regretter, parfois.
Une douleur sourde prend naissance entre mes yeux, la lumière des lampadaires qui défilent me fait grimacer. Je suis crevé, cette chienne de Gloria m’a pompé toute mon énergie, entre autres choses évidemment. Jamais connu une aussi bonne suceuse, elle lèche comme personne. Quand sa langue magique s’attarde sur mon gland… ahhhh ! Un pied d’enfer ! Son piercing m’envoie toujours au septième ciel en un temps record, cette fille mériterait une médaille. Il lui faudrait également une bonne femme de ménage, faut croire qu’elle n’a pas autant de talent pour astiquer son appartement que pour s’occuper de ma queue. À chaque fois que je fous les pieds chez elle, j’ai peur de repartir avec un rat planqué dans mon veston. Je pourrais lui proposer de venir chez moi, mais je n’aime pas laisser des nanas empiéter sur mon intimité. Pas par crainte qu’elles ne se fassent des idées, je me suis montré assez clair avec elles à ce sujet. Comme envers les autres, d’ailleurs. Je ne suis pas contre me caser, trouver une régulière. Seulement, je ne vois pas quelle femme aurait assez de couilles pour supporter mes démons intérieurs, en plus de ma gueule ravagée.
Non, ce qui m’inquiète surtout, c’est de permettre à quelqu’un de voir où je vis, combien d’hommes résident dans ma maison, qui monte la garde, et où. Est-ce que je suis un brin parano’ ? Non, je suis surtout très sensé. Il y a peu, ma propre sœur s’est retournée contre moi, contre nous. Mon jumeau, Hiro, et moi-même avons failli perdre la vie. Qui aurait pu croire que notre fragile et innocente sœurette ressemblait en fait comme deux gouttes d’eau à notre géniteur ? Le mal incarné ? Personne. Alors maintenant, je redouble de vigilance, je me montre prudent à l’extrême, car je sais que souvent, ce sont les personnes les plus proches de vous qui vous trahissent. Hors de question que je finisse à nouveau avec un couteau planté dans le dos.
Nous parvenons enfin devant le portail gigantesque de ma demeure. Les petites lumières qui bordent l’allée s’allument une à une alors que nous pénétrons dans la cour intérieure. Après m’avoir déposé devant la porte d’entrée, Nao conduit directement la Lexus dans le garage. Les deux motards, eux, ont laissé leurs bécanes un peu plus loin, pour me servir d’escorte, bien que je sois chez moi. Pas un mot n’est prononcé, les gars restent muets, aussi silencieux que possible. Ici, pas de familiarité, d’échanges de blagues et de franches rigolades. Je ne sais pas si cela provient de la tradition japonaise, ou simplement des règles qu’avait instaurées mon paternel durant son règne. Seulement, il subsiste toujours ce climat entre respect et terreur, comme si j’allais leur couper la langue juste pour avoir osé l’ouvrir. J’aime cette crainte que je leur inspire, elle est nécessaire si l’on veut éviter les débordements, pas à ce point cela dit. Souvent, je regrette de ne pas avoir de véritables acolytes. Pas seulement quelqu’un de digne de confiance, mais aussi un ami avec qui je puisse me marrer, décompresser, sortir de ce rôle de chef qui m’oppresse parfois. En fait, si je veux être honnête avec moi-même, je ne connais qu’une seule personne avec qui je voudrais partager tout cela, une seule qui me manque : Hiro, mon frère. Même si je comprends ce qui l’a poussé à rejoindre les Devious Souls , j’aurais souhaité qu’il reste à mes côtés, qu’il partage le fardeau de Président du club des JpM . Jamais je ne le lui dirai, il porte déjà assez de culpabilité comme ça en lui.
Quand nous pénétrons dans l’habitation, je suis surpris par le calme plat qui réside ici. Il y a toujours des mecs qui se baladent partout, des nanas qui font le service, ou qui se désapent pour amuser la galerie. Pas un fond de musique, pas de verres qui s’entrechoquent, rien qui n’indique un début de soirée habituel au sanctuaire. Mes gardes du corps doivent penser la même chose, puisqu’ils échangent un regard circonspect, avant de poser la main sur leurs armes respectives. Ils n’ont pas le temps de réagir qu’une première balle touche celui de droite en plein front, celui de gauche suivant de près alors qu’un second tir retentit. Les deux tombent comme des mouches à mes pieds. Je devrais me planquer, chercher qui est le tireur, or je n’en fais rien. Je reste stoïque, au milieu de mon salon, j’attends que la peur me saisisse, qu’elle m’oblige à réagir. Nada. Je ne ressens absolument rien. Jusqu’à ce que son visage apparaisse devant moi, souriant largement, son glock pointé directement sur ma tête.
Kazuko Haruto .


***


J’observe ce fils de pute insignifiant, qui avance lentement vers moi, redressant le menton d’un air fier et serein.
Arrogant…
Il n’a aucune idée de ce qui l’attend. Ce petit con est arrivé il y a environ six mois sur le pas de notre porte. Il est le cousin de l’un de nos membres et vient d’Atlanta. Il souhaitait rejoindre le clan, il semblait motivé, venait d’une bonne lignée. Je n’avais aucune raison de refuser, je l’ai même accueilli à bras ouverts. Sans me méfier. Il faut croire qu’à force de me focaliser sur ceux qui me sont proches, j’ai oublié de m’inquiéter des gens qui, pour moi, ne représentaient rien. Après tout, ce mioche d’une vingtaine d’années n’est qu’un prospect. Pour notre club, il se situe tout en bas de la chaîne alimentaire, juste un larbin bon à nettoyer nos chiottes et à remplir nos verres. Sauf que cet enfoiré vient de buter deux de mes hommes, devant mes yeux, et je suis toujours là à le fixer comme un abruti, sans rien faire.
– Tu ne t’attendais pas à ça, je suppose, déclare-t-il alors qu’un léger rire secoue ses larges épaules.
– Pas vraiment, non. Après une bonne pipe, je pensais aller me pieuter tranquillement. Je n’avais pas prévu de devoir donner une bonne leçon à un gamin, rétorqué-je en frottant de la poussière imaginaire sur mon épaule, en guise de dédain.
– Un gamin… Tu me sous-estimes tellement, Jiro. Non, en fait, le problème, c’est que tu te surestimes, toi ! Alors qu’en réalité, tu n’es rien. Juste un pauvre type qui s’est emparé du pouvoir à la mort de son père, sans réellement le mériter.
– Et tu penses que, toi, tu le mérites ? l’interrogé-je en bombant le torse.
– Oh que oui, et eux aussi, répond-il en ouvrant largement les bras.
À ces mots, la pièce se trouve rapidement envahie par l’ensemble du Japan Motors Club . Je fixe un à un les membres de ma soi-disant famille, tous ces bikers qui m’ont, un jour, prêté allégeance. Seuls cinq ou six JpM manquent à l’appel, ayant probablement payé de leur vie leur loyauté à mon égard. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il leur a fait subir. À mon avis, rien de bon. Cependant, cela représente un faible effectif comparé à tous ces visages haineux qui me scrutent d’un air menaçant. Ils se rangent tous du côté de Kazuko, et ce dernier jubile ! Oh oui, je suis sûr qu’il bande comme un âne dans son jean troué, di