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Nous sommes tous des monstres , livre ebook

195

pages

Français

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2022

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« Je ne serai pas comme mon père, je le refuse, jamais je ne serai un monstre comme lui. » C’est ce que Cameron Tryniski se répète depuis son enfance, lorsqu’elle a appris la vérité sur l’identité de son père : un tueur en série. Depuis ce terrible jour, elle vit dans son ombre. Elle pensait que les choses seraient différentes en grandissant et en se réfugiant à Seattle, hélas, elle est toujours vue comme la fille d’un meurtrier. De plus, des jeunes femmes qui lui ressemblent étrangement disparaissent sans laisser de traces et sont retrouvées mortes dans d’affreuses conditions. Un soir, alors que Cameron se promène tranquillement, elle va se faire violemment agresser par trois garçons de sa faculté, mais le destin voudra qu’elle soit secourue par son professeur de psychologie, Yohan Kim, un homme aussi séduisant que mystérieux. Malheureusement, Cameron réalisera vite qu’il est loin d’être le gentil mentor qu’elle s’imaginait.
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Publié par

Date de parution

23 août 2022

EAN13

9782819109402

Langue

Français

M.S NOVEMBER


Nous sommes tous des monstres
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les " copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective " et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, " toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. " » (Alinéa 1 er de l’article L. 122-4.) « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »


© 2022 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
Table des matières
Prologue
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
28.
29.
30.
31.
32.
33.
34.
35.
36.
37.
38.
39.
40.
41.
42.
43.
44.
45.
46.
47.
48.
49.
50.
51.
52.
53.
54.
55.
Remerciements
En savoir plus sur l’auteur : M.S NOVEMBER
Où nous suivre sur les réseaux sociaux ?
Prologue
Allongée par terre, dans un état de demi-conscience, je ressasse mes souvenirs comme une boucle sans fin, avec une unique question dans mon esprit : comment ai-je pu en arriver là ?
Le passé me semble confus, des anecdotes agréables me reviennent parfois, ravagées par un sentiment de haine. Il y a encore quelques semaines, je commençais tout juste à me découvrir moi-même, j’avais repris goût à la vie, je voyais un bel avenir avec Seth et maintenant me voilà : seule et apeurée, à me laisser bercer par le réconfort des étoiles. La pluie me fouette le visage, néanmoins il faut que je parvienne à m’enfuir.
J’ai comme l’impression que ma tête va exploser, pourtant il faut que je me ressaisisse. Il faut que j’échappe à son emprise.
Il faut que j’arrive à tuer ce monstre avant qu’il ne soit trop tard.
1.
Il me prend dans ses bras.
Mon père me berce contre lui, il me promet que tout ira bien maintenant, que plus personne ne me fera de mal. Sa voix n’est que l’ombre d’un murmure et pourtant, pour la première fois de ma vie, je me sens en sécurité. Sa main caresse mes cheveux, il transpire et tremble. Ses lèvres se posent contre mon front, elles sont douces et chaudes. Ses vêtements sont mouillés, je fixe la fenêtre et remarque qu’il ne pleut pas, alors pourquoi sa chemise est-elle humide ?
Je demeure ainsi lovée contre lui, et puis au bout d’un long moment qui semble durer une éternité, il me conduit dans le couloir. Il descend les escaliers et passe devant la cuisine, c’est là que je l’aperçois, ce liquide rouge répandu sur le sol, et maman.
Elle ne bouge plus, elle est réduite en charpie, c’est comme si un animal sauvage l’avait férocement attaquée.
Mon corps tout entier se raidit, mon père s’arrête et je lève les yeux vers son visage.

Je me réveille en sursaut, couverte de sueur et en larmes.
J’ai encore fait cet horrible rêve, ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps, mais la date de son exécution approche. Ça doit être la raison pour laquelle les cauchemars sont revenus me hanter. Dans vingt-huit jours, mon paternel ne sera plus de ce monde, je tremble comme une feuille rien que d’y penser, ce qui est absurde, vu que je le déteste.
Je fixe à côté de moi ma colocataire pour voir si je ne l’ai pas réveillée, mais elle dort toujours profondément. Comme je l’envie. Je n’ai pas pu faire une nuit complète depuis ce fameux coup de téléphone.
Je me hisse hors du lit et rejoins la salle de bain pour me laver le visage. Mon corps tout entier tremble, ça va faire quinze ans et pourtant, ce souvenir me hante chaque jour.
Je redresse la tête et m’observe dans la glace en ne ressentant rien d’autre que du dégoût pour ma personne. Je ressemble tellement à mon père, à ce monstre envers qui j’éprouve une haine constante depuis ma naissance.
Les mêmes cheveux roux, la même peau pâle, les mêmes taches de rousseur, le même nez aquilin, la même fossette. Chaque fois que je me regarde dans le miroir, c’est lui que je vois. La seule chose qui me vient de ma défunte mère, ce sont ses yeux bleus et ce collier.
J’ignore depuis combien de temps j’observe mon reflet, mais suffisamment pour qu’il soit dominé par celui de mon père.
Non, tu n’es pas comme lui, jamais tu ne seras comme lui.
Vraiment ? Alors pourquoi ai-je ces pulsions qui me font trembler par moment ? Et si dans le fond, j’étais comme lui ? Un monstre ?
C’est bien vu, les monstres engendrent des monstres.
— Cameron !
Je sursaute en entendant la voix de ma colocataire résonner derrière la porte de salle de bain.
— Oui ?
— Tu as fini ? Je voudrais prendre ma douche avant d’aller en cours.
Depuis combien de temps suis-je enfermée là-dedans à critiquer mon reflet dans le miroir ?
Je secoue la tête et mouille mon visage avec l’eau du robinet pour me ressaisir.
— Je sors, dis-je.
J’ouvre le battant et trouve Vicky, face à moi.
Vicky Rodriguez est tout ce que je ne suis pas. Elle a vraiment tout pour elle : un corps de rêve, des cheveux frisés que j’envie à chaque seconde, une bouche pulpeuse et des yeux noisette avec une pointe de vert, ce qui n’est pas courant pour une Afro-Américaine.
Elle porte un simple T-shirt et une culotte révélant son tatouage de dragon sur sa cuisse droite.
— Tu vas bien ? Tu fais peur, se moque-t-elle.
Et toi tu ressembles à une belle salope, mais je ne dis rien.
Je serre les dents et hoche la tête.
Je la déteste tellement, elle est à l’opposé de ce que je suis, elle aime faire la fête, boire, fumer et ramener des mecs dans la chambre sans me demander mon avis. Mais elle est la seule à avoir accepté d’être ma colocataire. J’ai beau être à l’université, mon passé me rattrape toujours, quoi que je fasse. Je pensais qu’en quittant ma ville natale et me réfugier dans une grande ville comme Seattle m’aiderait, hélas, tout le monde a su qui j’étais au bout d’une semaine.
La fille d’un tueur.
Ce n’est pas vraiment le genre de personne avec qui l’on veut partager un dortoir. J’ai eu le droit à cinq colocataires avant que Vicky m’accepte. Voilà pourquoi je ne peux pas me permettre de dire grand-chose et elle en a parfaitement conscience.
Je me dirige vers mon dressing et m’habille pour la journée qui m’attend, heureusement demain c’est le week-end. Généralement, Vicky le passe avec son « copain ». Cela me donnera l’occasion d’être seule et au calme.
— Dis, j’ai un service à te demander.
Je lève les yeux au ciel en restant dos à elle, pour qu’elle ne m’aperçoive pas. Je sais déjà ce qu’elle va me sortir.
— Je t’écoute.
Je me retourne pour lui faire face. Elle s’avance vers moi en affichant un sourire bidon puis elle me prend par les épaules.
— Mehcad va passer ce soir pour... tu vois.
Encore ? Elle me chasse une fois de plus de ma propre chambre pour s’envoyer en l’air avec ce pauvre type.
Arracher ses yeux et les lui faire bouffer, voilà ce que je veux. Non, tu n’es pas comme lui ! me rattrape ma conscience.
— Ça fait trois fois cette semaine, lui rappelé-je en restant polie.
Elle hausse les épaules et glousse comme une lycéenne.
— Il est insatiable.
Il se fout surtout de ta gueule, je l’ai vu rouler des pelles à une fille derrière le parc il y a à peine quelques jours.
— Je dois travailler sur ma thèse, Vicky.
— Tu as le week-end pour ça. Je te laisse la chambre.
— Je voulais me reposer ce week-end. Pourquoi tu n’irais pas chez lui pour une fois ?
Elle retire ses mains de mes épaules et pince les lèvres, l’air mécontent. Elle attrape une mèche de ses cheveux frisés et l’entortille autour de son doigt.
— Cameron, je dois admettre que je suis assez déçue. J’ai déjà pris de gros risques en acceptant de faire chambre commune avec toi, étant donné ton passé.
Et voilà qu’elle me balance ça en pleine figure.
Pétasse !
— Tu sais combien de filles m’ont dit de ne pas partager ma chambre avec toi ?
Je demeure silencieuse en serrant les poings pour ne pas l’étrangler, ici même.
— Des tas, mais j’ai souhaité te donner une chance parce que, pour moi, les actions des parents ne doivent pas déteindre sur leurs enfants.
Elle croise les bras contre sa poitrine et secoue la tête.
— Si tu refuses, ce n’est pas grave. J’irai voir Mehcad une autre fois.
Elle essaie de me faire culpabiliser et, le pire, c’est qu’elle y arrive. Elle m’a acceptée dans cette chambre alors que personne ne voulait de moi. Et si elle changeait d’avis ? Où est-ce que j’irais ? La direction pourrait me renvoyer et je serais obligée de trouver un travail en dehors des cours pour payer un studio pourri qui se situerait loin du campus.
Je m’avoue vaincue : Vicky 123, Cameron 0.
— Vicky, attends.
Elle s’arrête et me fixe.
— Tu peux dire à Mehcad de venir.
— C’est vrai ? Tu es sûre ?
Non, mais tu ne me laisses pas vraiment le choix, sale garce.
— Oui, j’irai à la cafétéria pour étudier.
Elle sourit et me prend dans ses bras pour m’enlacer.
— Tu es adorable, merci, Cameron.
Je n’ai qu’à la serrer un peu plus fort que prévu et lui rompre le cou, mais je ne le ferai pas, parce que je ne suis pas comme lui. Je ne serai jamais comme lui.
Elle me relâche et se dirige vers la douche. Pendant ce temps, je m’avance vers mon lit pour prendre mon sac où est rangé mon ordinateur portable. J’ai cours de psychologie ce matin, ensuite de droit. Et moi qui voulais rentrer tôt ce soir pour travailler tranquillement sur ma thèse, tant pis, j’irai à la cafétéria en espérant qu’il n’y aura pas trop de monde et s’il y en a, je trimerai ce week-end.
Je la hais ! Putain ! Je les hais tous.
2.
Assise dans l’amphithéâtre, j’écoute attentivement le cours du professeur Kim. Il est l’un des seuls enseignants dans cette académie que j’admire et dont j’adore le cursus.
Je suis dan

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