Opaline Pidy
240 pages
Français

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Description

Une année après sa sortie de l’asile, Opaline refuse encore de croire qu’elle n’est qu’une simple humaine. Sa vie prend un autre tournant lorsque sa magie lui revient enfin. Toutefois, les choses n’ont finalement pas changé. Siméon n’est toujours pas à elle, et son retour auprès des siens la force à côtoyer des individus qu’elle ne pensait jamais revoir de son vivant.


Aujourd’hui, ce qui diffère de son passé, c’est qu’elle est désormais traquée pour son sang, capable de guérir le vampirisme.


Mais tous ses sacrifices valent-ils véritablement de tels efforts ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782492243356
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Opaline Pidy
L’avenir d’une chasseuse
 
 
MARINE DERACHE
 
 
 
 
 
 
 
Opaline Pidy
L’avenir d’une chasseuse
 
 
 
 
 
 
 
 

Crédits
 
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie  
Édité par : Les Éditions Legacy
 
 
 
 
 
 
ISBN : 978-2-492243-35-6
Dépôt légal : novembre 2021
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Les Éditions Legacy
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
Je dédie ce roman à ceux qui ont cessé de croire en l’amour,
Si vous avez perdu un être cher, accrochez-vous.
La douleur ne disparaîtra jamais vraiment,
Mais avec le temps, les blessures se résorbent.
 
Prologue
 
 
 
 
Les mois sont passés. En réalité, presque une année s’est écoulée depuis que je me suis réveillée à l’intérieur de ma chambre aux murs trop bleus. Je reconnais que je m’en suis rapidement lassée, et que je n’ai pas attendu avant de tous les repeindre. 
Je voulais quelque chose de clair, qui puisse me rappeler constamment que tout est trop calme et épuré dans mon quotidien. Pour que je n’oublie pas que dans mon cœur et mon esprit, tout est sombre et que ma nouvelle vie ne me ressemble pas. 
J’ai eu besoin de temps pour me reconstruire après l’épreuve que j’ai traversée. Parce que peu importait où mes yeux pouvaient se poser, je revoyais tous ces visages de mon passé, ces cadavres sanguinolents, et ces obstacles inhumains, sans même avoir l’affirmation que toutes ces choses existaient bel et bien. 
Aujourd’hui, ce n’est pas rare que je pense à tout cela, mais surtout à eux, ces individus qui ont partagé mon ancienne vie. Je refuse toujours de croire que j’ai pu grandir dans un asile, même si une partie de moi a été obligée de l’assimiler pour que mes parents acceptent de desserrer la bride. Alors, toutes ces personnes, tous ces regards… il m’arrive de les voir encore et de garder la conviction que tout ce que je me souviens avoir vécu n’était pas que des illusions.
Il y a quelque temps, par exemple, j’ai croisé Gabrielle Bloom en rentrant du lycée. J’ai beaucoup cherché dans ma mémoire, je l’avoue, mais j’étais persuadée de la connaître. Sinon, comment aurais-je pu être à ce point certaine de son prénom et de son nom ? Toutefois, elle m’a juste regardée comme si j’étais folle, et elle m’a tourné le dos. C’est à peine si elle m’a rendu mon bonjour. Est-elle lassée de mes sourires systématiques chaque fois que nos routes se croisent ? 
Ça n’a pas été facile, je le sais, et c’est toujours loin d’être simple. J’ai la sensation d’être coincée dans un corps et une vie qui ne m’appartiennent pas, avec des souvenirs qui me sont propres, mais qui ne correspondent pas à ce que l’on veut me faire croire, afin de mieux en implanter d’autres dans lesquels je ne me sens pas moi-même. 
Il y a trois semaines, j’ai rêvé d’Ève, une fois de plus. De cette ancêtre que je n’ai sans doute pas, mais qui pourtant ne cesse de me hanter. Je revois ses yeux rouge sang, à moitié masqués sous ses longs cheveux noirs, tandis qu’elle attendait, tapie dans l’ombre. J’ignore toujours ce qu’elle pouvait espérer de moi, je sais simplement qu’elle patientait, immobile, comme une chimère. Ces images intempestives m’emplissent à la fois de joie et de tristesse. Je revis à chacune des apparitions des êtres de ce passé flou et peut-être irréel, parce que je me dis que si je perçois encore ces individus, alors sans doute tout ne provient pas que de ma tête. Malgré cela, je suis systématiquement désespérée de me remémorer que j’ai été cataloguée comme « folle à lier », et que tous les médecins qui se sont occupés de moi sont absolument sûrs que j’ai divagué toute ma vie.  
Pour être tout à fait honnête – et je rassemble mon courage pour oser y songer, parce que je suis consciente que cette pensée peut conforter un professionnel dans son analyse étroite –  je suis loin de me sentir seule, puisque j’ai tous ces flashs antérieurs pour combler le vide atroce de mes journées qui paraissent ne jamais se terminer. 
Je ne nie pas pour autant que j’ai souvent un comportement décalé par rapport à celui des filles de mon âge. J’ai eu l’occasion de les regarder durant cette longue année de scolarité. Et jamais je n’ai vu l’une d’entre elles se mettre sur sa garde au moindre bruit anormal en attrapant près d’elle n’importe quel objet pouvant concurrencer une arme. Sur ce point-là, j’ai fourni des efforts, et de gros, à mon plus grand bonheur et bien que je continue d’espérer, je ne suis toujours pas au point, parce que je sais que je reste surveillée, et qu’au premier faux pas, je serai directement réexpédiée à l’asile.
Mais j’ai au moins une satisfaction : Siméon est toujours là. Nous sommes devenus de très bons amis. C’est une situation convenable, mais elle ne me suffit pas. J’aimerais que les choses soient plus concrètes entre nous.
Depuis le temps que je le connais, je ne l’ai vu accorder sa confiance à personne d’autre que moi et peu importe le nombre de nos fous rires ou de nos sorties, j’ai constamment cette impression désagréable de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Du moins… pas assez pour qu’il me remarque enfin. C’est comme si nous nous contentions de faire du surplace. Ou alors, juste moi, parce que je reste obsédée par son regard d’un bleu à couper le souffle et par ses lèvres qui m’appellent à l’embrasser, tandis que lui ne semble pas atteint par ces mêmes petits « soucis ».
 
D’ici quelques jours, je fêterai mes dix-neuf ans, et je ne sais pas dire si j’ai hâte ou non. En soi, rien ne changera. Je serai toujours cette pauvre Opaline coincée dans un corps qui ne me correspond pas, avec des souvenirs que je dois m’efforcer de rayer jusqu’au dernier, au profit d’autres qui ne me ressemblent pas. C’est assez frustrant. Je me sens comme prisonnière d’une bulle qui ne veut pas éclater. Pourtant, je sais que je suis capable de grandes choses. Seulement, je suis bridée, comme si on m’empêchait d’être qui je suis au fond de moi. 
Mes parents sont souvent là, c’est différent que dans ma mémoire. Il arrive parfois qu’ils s’éclipsent, pour une durée plus ou moins longue, mais jamais en même temps. Il y en a toujours un qui reste à mes côtés pour m’épauler ou… me surveiller. Je ne saurai pas vraiment donner la raison exacte. Ce qui est certain, c’est que je ne suis jamais seule chez moi. 
De plus, malgré toute ma volonté, je continue à me persuader que leurs absences riment avec « chasse aux vampires », mais mon cœur me supplie de n’en parler à personne, parce que je refuse de finir bloquée sur une chaise entre quatre murs aussi épurés que ceux de ma chambre.  
Je n’ai jamais cru un seul instant que j’ai pu me retrouver dans un tel établissement, même si tout est bon pour prouver que j’y étais véritablement. C’est trop gros pour moi, trop… exagéré. J’ai du mal, souvent, lorsqu’on me demande où j’étais avant de venir dans le lycée CastleHasp, à révéler ce passé de maladie mentale. Il est compliqué de regarder quelqu’un droit dans les yeux et de lui dire avec tout le sérieux du monde : « Eh ! Salut, je suis Opaline et j’étais internée il y a encore un an ! ». 
Il aurait sans doute été plus simple pour moi de refaire ma vie ailleurs, dans une autre ville, peut-être même à l’université, mais mes parents ont cru bon de me laisser à Cergy, sans m’en expliquer la raison. 
Ce qui m’a convaincue à mon tour, c’était que l’établissement proposait des places dans une classe préparatoire de BCPST, comprenant des cours de maths, de physique, de biologie, de chimie et de SVT. Le plus dur de ce côté a sans conteste été les nombreuses heures de rattrapage auprès de professeurs particuliers pour redresser mon niveau, autant dans les matières scientifiques que les plus littéraires, comme le français ou l’anglais. 
J’ignore pourquoi, mais les calculs et l’aspect expérimental de ce qui m’entoure m’attirent irrémédiablement d’aussi loin que je m’en souvienne. Cela explique sans doute que j’ai été en mesure d’approfondir mes connaissances plus rapidement dans ce domaine plutôt qu’avec tout le reste. Après tout, s’il s’avère que j’ai véritablement passé ma vie dans un asile, tous ces mois isolés manifestent à eux seuls mon retard sur plusieurs points.
― Opaline ? 
Je secoue la tête pour recouvrer mes esprits et la tourne vers Siméon. Nous sommes dimanche. C’est un jour assez particulier, parce que depuis ma « résurrection », je fais des activités auxquelles jamais auparavant je ne pensais pouvoir consacrer du temps. Là, en l’occurrence, nous sommes autour d’un étang et nous pêchons. D’après mon ami, c’est un moment pendant lequel je peux laisser mes sens et mon âme s’apaiser. Mais j’y crois moyen. Au contraire, je m’ennuie tellement que mon cerveau s’éparpille plutôt que de se focaliser sur des idées saines. 
La canne dans mes mains, j’opine machinalement. 
― Ça ne va pas ? me questionne-t-il. 
Je lui réponds par l’affirmative. Bien sûr que je vais bien. Je suis juste… perdue dans mes images mentales, comme d’habitude. Ce fichu trouble de l’identité est vraiment pesant, mais même avec lui, je ne peux pas en parler. 
J’ai pu constater du changement chez Siméon avec le temps. J’esquisse un bref sourire tout en l’observant. J’adore regarder ses splendides yeux bleus qui me rappellent constamment la pureté d’un ciel d’été. Maintenant, contrairement à lors de notre rencontre, il ne sort plus dès que ses cheveux deviennent trop longs : monsieur rase tout pour ne garder que quelques millimètres. J’ignore si je le préfère comme cela ou avant. Da

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