Paris-Londres
149 pages
Français

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Paris-Londres , livre ebook

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Description

Quand Arthur, génial inventeur français, doit coopérer avec Charles, talentueux publiciste anglais, tout devrait se passer correctement. Entre hommes civilisés, c’est souvent le cas.


Oui, mais pas dans cette histoire où se jettent pêle-mêle :


1 – un des jeux les plus anciens du monde,


2 – une patronne façon « Prada »,


3 – un boss genre « obéis, tu n’as pas le choix »,


4 – deux vikings et des lutins,


5 – deux capitales et une ile.


Sans oublier les amis compatissants et les drag-queens. Et les mésanges. Ah, et aussi un fauteuil. Très important, le fauteuil...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 novembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375211632
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Paris – Londres
(ou Londres – Paris, c’est comme vous voulez)
 
N° ISBN Papier : 978-2-37521-162-5
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-163-2
© Mix Éditions 2020, tous droits réservés.
© MMCProd Graph pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : 11 2020
Date de parution : 11 2020
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
 
Jeanne Malysa
Paris – Londres
(ou Londres – Paris, c’est comme vous voulez)
 
 
 
 
 
 
 
Mix Éditions
1 : Londres – Charles
— Putain, je n’y crois pas… Malcom ! Malcom !
Son coloc fait une apparition dans la cuisine, la tête dans le sac, les cheveux en vrac et à moitié à poil. Comme d’habitude.
— Qu’est-ce que tu as à gueuler comme ça dès le matin, tu veux ma mort ou quoi ?
Charles désigne le lave-vaisselle archi plein.
— C’est ta semaine ! Tu te rappelles : ménage, courses, rangement… Ça te parle ?
— Ouais, ouais. Je m’en occupe, t’inquiète…
— Tu as intérêt, mec ! Et tu dois aussi la moitié du loyer à Millicent. Elle n’a encore rien réclamé, mais je ne veux pas qu’elle le fasse.
— Je sais ! Tu me l’as déjà dit. Je connais le refrain…
Charles le toise, furieux.
— Je n’ai pas le temps de t’inculquer certaines notions, à commencer par le respect, mais je sens qu’il va falloir que je te fasse une piqûre de rappel. Et puis, pour l’amour du ciel, habille-toi !
Malcom baisse la tête pour voir en quoi son boxer ne semble pas être un vêtement pour Charles, puis hausse les épaules, un sourire provocateur accroché aux lèvres.
— Ben quoi, t’es gay, ça devrait te plaire !
— Tu te prends pour un Adonis ? Et quand bien même tu ne serais pas hétéro, je ne supporte pas les hommes négligés. Je veux que tout soit nickel quand je rentrerai ce soir, sinon, tu peux commencer à chercher ailleurs ! J’en ai un peu marre que tu me prennes pour la bonne de service et surtout je ne veux pas créer de soucis à Millicent.
— Ça va, j’ai compris. Tout sera fait comme Monsieur voudra. Allez, dégage, il faut que je passe l’aspirateur ! se moque Malcom.
Certes, il reconnaît en son for intérieur que cela l’ennuierait de chercher une autre location. Il est trop bien ici et il est vrai que la vieille dame est hyper conciliante. Une proprio de ce genre, ça ne court pas les rues à Londres, voire ailleurs.
Charles soupire une dernière fois, puis attrape son manteau en laine vierge à chevrons croisés, tendance gris foncé, d’une coupe impeccable. Comme toutes ses fringues, d’ailleurs. Charles ne supporte pas de ressembler à un épouvantail et adore porter des vêtements près du corps qui mettent le sien bien en valeur. Au regard des standards du moment, son mètre soixante-quinze et ses soixante-dix kilos lui donnent une allure de mannequin qui n’aurait pas assez grandi pour défiler sur les podiums, mais il s’en moque, il se trouve pas mal tout de même, un poil trop mince peut-être, mais bon, il ne peut rien y changer. Il a beau manger comme un ogre, il brûle tout dans la foulée.
Charles enfonce une casquette irlandaise sur ses cheveux impossibles à coiffer, enroule une écharpe de trois mètres de large et dix mètres de long, comme le dit sa taquine de sœur, attrape son sac en bandoulière, claque la porte derrière lui et manque de se casser la figure en descendant les quelques marches glacées du perron. Heureusement, ses bottines ont des semelles adhérentes, sinon, il aurait déjà le nez dans les chardons que le jardinier de Millicent s’obstine à planter là, juste pour l’agacer. Les deux hommes se vouent une rancœur tenace depuis qu’après un match du Tournoi des Six Nations ⁠ , Charles a osé dire que la rose d’Angleterre était plus forte que le chardon écossais. Ayant des racines du côté des Highlands, le jardinier s’est toujours fait un plaisir de lui expliquer à quel point le chardon pouvait piquer ; un jour, Charles s’est réjoui de lui répondre par un énorme bouquet de roses aux épines douloureuses. Bref, ce n’est pas vraiment l’entente cordiale entre eux, mais ces échanges épicés sont devenus un jeu qui les amuse beaucoup, en fin de compte.
Londres, l’hiver, c’est froid, humide et légèrement pénible, même pour un Anglais qui, au bout de trente-cinq années de vie, ne parvient toujours pas à s’y habituer. Grâce au ciel, lorsqu’il est clément, Charles ne manque jamais l’occasion de profiter du soleil de Brighton, où réside sa famille qu’il chérit.
Pour l’instant, il doit se fader la saleté de temps et plonge son nez dans l’écharpe XXXXXXXL. Il évite les flaques d’eau, puis affronte les transports en commun qui ne le transportent pas du tout. Mais il aime son quartier, situé non loin de Camden Town, et son job étant à quatre stations de métro, il s’en accommode tout de même.
Il regretterait presque le court trajet à en juger par le beau mec qui ne cesse de le regarder depuis qu’il est monté dans la rame. Il paraît que les gays ont un radar, mais, hélas pour lui, ce sont les autres qui l’ont à sa place. Comme il ne sait jamais s’il se prendra une gifle ou une petite tape sur le cul lorsqu’il aborde un homme qui lui plaît, Charles préfère s’abstenir en cas de doute. Adossé derrière un siège, il passe le temps sur son smartphone et constate qu’il a, une fois de plus, reçu un sacré paquet de messages.
Il consulte d’abord ceux de sa famille et, grâce à son esprit de synthèse, résume les longues lignes de chacun d’entre eux au fur et à mesure qu’il les découvre :
1 – Maman : Noël n’est pas loin ; elle envisage de lui préparer sa bûche préférée ; elle a un nouvel apprenti dans sa boulangerie.
2 – Papa : Noël est dans une vingtaine de jours ; son fils peut venir tranquille ; il ne l’ennuiera pas en cas d’une éventuelle panne dans l’hôtel.
3 – David : lui passe une commande pour son cadeau de Noël ; de revues et magazines vintages qu’il trouvera sûrement à Camden Market. C’est en rapport avec sa prochaine collection de couture ; il a rompu avec Cate, mais tout va bien pour lui, que son grand frère ne s’inquiète pas.
4 – Naomi : ne voit plus le jour à cause de ses examens en médecine et de ses flirts en pagaille. Elle a hâte de retrouver tout le monde à Brighton, à Noël, pour souffler et se faire dorloter par son grand frère chéri.
5 – Mike : son cousin lui fait une bise en passant, comme ça, et se réjouit de le revoir à Noël pour lui montrer son agence de voyages refaite à neuf et aussi lui présenter sa nouvelle copine, Wanessa, qui est une bombe.
6 – Tonton Peter : il ne veut rien entendre comme excuse ; il doit venir à Noël, cela fait presque un mois qu’il n’a pas mis les pieds à l’hôtel et c’est juste intolérable.
7 – Tonton Askhan : est d’accord avec son mari chéri. Malgré les réservations pour Noël et le jour de l’An, sa chambre est toujours à lui ; il ne trahira jamais son neveu par alliance, la famille est sacrée et quoi de plus beau que Noël pour se le dire.
Charles a du mal à se contenir de rire : si tu n’as pas compris le message, c’est que tu es vraiment un crétin ! Il répond au groupe «  familia  » qu’il fêtera le sapin, les guirlandes, la bûche et tout le reste avec eux et pas question qu’un autre occupe sa chambre !
Une odeur de parfum coûteux lui chatouille les narines et attise sa curiosité. Il lâche l’écran de son smartphone et relève la tête : le beau mec s’est rapproché au point qu’il n’est pas loin de le frôler. La rame bondée lui donne le prétexte de la promiscuité pour se coller à lui sans vergogne. Leurs regards se croisent. Le Parfumé lui fait un clin d’œil. Charles hausse ses sourcils sans cesser de le fixer, les lèvres entrouvertes sur un petit sourire aguicheur. Il arrange son écharpe couleur bleu soutenu qui met en valeur celui de ses yeux, beaucoup plus clairs, entourés de cils roux et de sourcils presque bruns. On va enfin savoir… Le Parfumé comprend le message et glisse au creux de son oreille :
— J’aimerais beaucoup boire un verre avec toi. C’est dans l’ordre du possible ou bien mon radar s’est planté ?
Charles répond dans la sienne :
— Tu pourrais faire carrière chez les aiguilleurs du ciel ou les sous-mariniers, ça dépend si tu préfères les hauteurs ou les profondeurs.
— Les deux me vont parfaitement. Vingt-deux heures, ce soir. Tu choisis l’endroit ?
— Tu me trouveras au Ku, à…
— Soho, je connais.
— Autant te le dire tout de suite, j’y serai avec mes amis.
— Tant mieux. J’adore quand il y a foule.
Bien. Ce mec semble savoir ce qu’il veut. Aucune complication, pas de chichi ni de tralala, on se plaît, on discute un peu parce que bon, on n’est pas des sauvages, et hop, une belle nuit de sexe au programme. Charles n’aurait pas agi autrement, c’est même son modus operandi  : plus c’est simple, mieux il se porte, et surtout, surtout, pas de plans sur la comète après la baise. Il a été pris une fois dans les filets de cette métaphore, et cela s’est très mal terminé. Plus question de vivre à nouveau cette ineptie.
— J’arrive à ma station. Bye.
— À ce soir. Au fait ? C’est quoi ton nom ?
— On fera les présentations plus tard, pas le temps, là.
Charles lui fait un geste de la main, puis court vers la sortie de métro. Il est à deux doigts d’être en retard et il ne supporte pas cela. Son patron non plus, même s’il est plutôt cool, dans le genre.
L’agence de publicité où il s’amuse à gagner sa vie est idéalement située, puisqu’elle est à quelques pâtés de maisons de la Red Gallery, un des centres culturels les plus sympathiques de Londres dont la façade est volontairement taguée sur trois étages. Charles et certains de ses collègues y vont souvent pour déjeuner ou boire une bière après une dure journée de labeur.
Il dépasse le bâtiment non sans admirer les nouveaux dessins qui jalonnent les murs, tous d’une beauté et d’une qualité artistique qui le laisse pantois à chaque fois. Banksy, Kurar et Novy 1 ⁠ ont de la concurrence, il n’y a aucun doute ! Il pousse les deux portes vitrées de l’imm

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