Pas(r) fait pour moi
209 pages
Français

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Pas(r) fait pour moi , livre ebook

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Description

En temps normal, trouver l’amour est déjà un petit exploit, mais pour Jules, cela relèverait plutôt du miracle. Quand on est presque plus souvent chez son médecin que chez soi, qu’on astique le moindre centimètre carré à portée de désinfectant, et qu’on est passé maître dans l’art d’esquiver les bises et autres serrages de main, c’est sûr que rien n’est simple. D’autant plus quand peu nous comprennent.


Enfin, heureusement, Jules a Gianni, son colocataire. Lui est compréhensif, forcément, puisqu’il a aussi quelques petites difficultés avec la société. D’ailleurs, c’est un type comme Gianni qu’il faudrait à Jules. Gentil, à l’écoute, (beau comme un dieu), capable de le rassurer quand il est persuadé qu’il va mourir dans les prochaines heures... Ensemble, ils forment un duo à toute épreuve.


Oui, Gianni serait parfait... s’il n’était pas hétéro.




#Romance MM #Romance contemporaine #Colocataires #FriendstoLovers

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2022
Nombre de lectures 21
EAN13 9782493747082
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mayday MC
Pas(r) fait pour moi
 
Milo
Éditions Haro
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-493747-09-9
N°ISBN Numérique : 978-2-493747-08-2
© Éditions Haro 2022, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Avril 2022
Date de parution : Avril 2022
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
Chapitre 1
Jules
— T’as pas intérêt à me mordre.
— Ça me fait mal, grogné-je en me tortillant.
— Écoute, je ne vais pas y aller avec la main entière, alors, s’il te plaît, fais un effort.
Aveuglé par la lumière de l’ampoule nue au-dessus de ma tête, je m’exécute. Pas la main entière, certes, mais quand même trois doigts d’un coup. C’est loin d’être agréable. Je note au passage qu’il faudrait songer à acheter un lustre.
— Je ne vois rien du tout.
Gianni fronce les sourcils et recule, libérant ma bouche martyrisée. Comme d’habitude quand il réfléchit, ça lui donne l’air pas très sympa.
— Je pense qu’il faut changer d’angle, proposé-je d’une petite voix.
— Appelle ton dentiste, répond-il en ôtant les gants en latex que je lui ai imposés avant de me toucher, il sera toujours plus utile que moi.
— Il va falloir attendre dix ans pour décrocher un rendez-vous.
Gianni hésite. Il doit comprendre à quel point cette situation me pèse. En effet, je suis persuadé depuis trois semaines d’être l’hôte imprévu d’une dent de sagesse douloureuse. Bien qu’il ne soit pas médecin, c’est mon colocataire qui s’est chargé de la vérification. Visiblement, il n’est pas opticien non plus, parce qu’avec une bonne paire de lunettes, il n’aurait pas raté une dent qui pointe, j’en suis convaincu. Il n’en reste pas moins qu’il a vérifié de bon cœur, alors j’essaie de ne pas trop lui montrer ma déception quand il abandonne.
Gianni et moi nous sommes rencontrés dans une association destinée à sociabiliser les gens comme nous. Je ne saurais pas trop nous définir en un mot. Disons, les cas pathologiques de la région. C’est un peu l’équivalent des alcooliques anonymes, mais version névrosée. Chacun arrive avec ses problèmes, ses phobies, ses psychoses. Parfois, on en parle, parfois pas. Ça dépend. Le plus souvent, on se farcit des sorties en groupe, on va au restaurant, on boit toute la soirée dans le pub du coin. J’ai tout de suite craqué sur Gianni, même s’il l’ignore. Il a ramené avec lui tout un panel de peurs incontrôlables, option anxiété sociale. J’ai une aversion pour les maladies, les microbes, les virus ; lui, ce sont les gens. À peu près tous, sauf sa sœur et sa nièce. D’une certaine façon, j’envie la relation qu’il entretient avec sa famille. Pour lui, c’est un peu le centre de sa vie. Je crois que c’est ce qui l’aide à sortir la tête de l’eau les mauvais jours : il sait qu’il doit prendre sur lui pour eux, pour préserver ce lien précieux. Ils ne viennent pas souvent à la maison, en revanche. Dommage, ça m’aurait fait une sorte de petite famille complémentaire.
Plutôt timide de nature, j’ai pris sur moi pour entamer la conversation et ça a collé illico. C’était dans un resto. Italien. Ça ne s’invente pas. Je lui ai tenu de longs discours en franco-italien-yaourt pour le détendre. Sa famille est originaire de Gênes. Je ne connais pas trop, je sais seulement qu’il y a la mer et du linge qui sèche aux balcons. Et des gâteaux. Le pain de Gênes, c’est un truc local, non ?
Gianni n’a plus mis les pieds en Italie depuis six ans. Quand je lui demande si ça lui manque, il hausse les épaules. À mon avis, c’est surtout qu’il a tellement peur de sortir qu’il n’envisage plus de voyager.
Autant dire qu’on s’est bien trouvés, lui et moi. Tellement bien qu’on a emménagé ensemble. Pendant les premières semaines, il a fallu réfréner mes ardeurs, et puis j’ai conclu deux mois plus tard une phase de deuil sentimental. Oui, car en fait, son plus gros problème, ce n’est pas qu’il est beau à en tomber par terre, c’est surtout qu’il est hétéro. Depuis, nous sommes meilleurs amis pour la vie. Comment pourrait-il en être autrement quand l’homme qui partage mon appartement a accepté sans rechigner de se plier à toute une batterie d’examens médicaux pour être certain de ne pas me refiler quoi que ce soit ? Et puis le point positif, c’est qu’il ne ramène pas de conquêtes à la maison. Sa dernière copine remonte à longtemps en arrière. Quand ses « petits problèmes de sociabilité » n’avaient pas encore atteint le stade du dégoût envers l’espèce humaine.
— T’as pas un médoc contre la douleur, dans tout ton attirail ?
— J’aimerais éviter d’en arriver là. Tant pis, soupiré-je en m’affalant sur le canapé. Tu seras bon pour m’entendre geindre durant les trois mois à venir.
— Ça devrait aller, j’ai l’habitude.
J’aimerais faire la moue, mais j’en suis incapable. Gianni, c’est le regard séducteur qui brise les remparts les plus solides. Même ceux des gens qui boudent, oui, oui. À défaut de le voir se transformer tout à coup en homosexuel intéressé par ma personne, j’ai décidé de prendre en main ma vie sentimentale, laissée à l’abandon trop longtemps. Depuis que j’ai pris conscience de ma maladie, la vraie, je tente par tous les moyens de mener une existence classique. On m’a répété que l’hypocondrie se soigne, que je ne devrais pas m’empêcher de fréquenter des hommes, au contraire : ça risquerait de m’enfermer encore plus dans mes problèmes. Pour une fois, je me suis senti écouté, compris même. On a cessé de me prendre pour un fou. Celui qui a mis le plus de temps à accepter ce mot-là, c’est moi, en réalité. Je ne me rendais pas compte de mes agissements avant que la thérapeute qui nous propose son aide, au centre où se situent les bureaux de l’association, m’explique pendant des heures qui je suis, pourquoi je suis ainsi, et de quelle manière me sortir de ce qui me semblait jusqu’alors une véritable impasse.
Contrairement à Gianni, qui s’est enfermé avec complaisance dans un travail à domicile en envahissant son bureau de machines bizarres, je fréquente un peu de monde au boulot. Je ne me verrais pas me couper des autres, de ma vie sociale ; si je ne mets pas le nez dehors au moins un week-end de temps en temps, c’est un coup à devenir timbré. Mes collègues sortent régulièrement dans des bars branchés et il se trouve que, de plus en plus, j’y participe. Objectif de ma vie : dégoter l’homme idéal. Le plan « recherche du prince charmant » est déployé ! Ce serait un énorme pas en avant d’accepter de partager ma vie avec un homme, de l’accepter lui tout court, aussi, sans me freiner à cause de mes peurs.
C’est Roseline, ma chef et la seule à être devenue une véritable amie, qui s’investit le plus dans cette tâche. Quand je parle d’amie, ça signifie qu’elle constitue ma seule embrassade de la journée. Je ne m’amuse pas à claquer une bise à tout le monde, sinon j’aurais déjà été hospitalisé dix fois cet hiver. Elle n’a pas l’âge de ma mère, mais pas le mien non plus. Je n’ai jamais osé lui poser la question. Quand c’est son anniversaire, elle invente un chiffre au hasard. Nous travaillons dans la même boutique, la plus petite, tandis que les filles gèrent l’autre antenne de l’enseigne deux rues plus loin. Et il se trouve que, par un concours de circonstances plutôt agréable, elle a un ami à me présenter. Avec une rage de dents, ça va être sympa. Miam.
— Je sors, samedi, informé-je mon colocataire bougon.
— Jules va chercher une Juliette ?
— Plutôt un prince charmant. Le genre de type qui te donne des papillons dans le ventre, tu vois ?
— Fort bien.
J’ai remarqué que Gianni n’appréciait pas trop les conversations autour du sexe et de l’amour. Le premier, d’ailleurs, j’ai abandonné. C’est trop risqué de l’imaginer dans un tel contexte alors qu’il obnubile déjà mon esprit, et c’est aussi pour cette raison que j’ai besoin de trouver quelqu’un, de partager ma vie avec un autre homme que lui. Il y a des jours où mes pensées ont tendance à déraper, alors qu’elles ne devraient pas ; je redoute sa réaction s’il venait à s’en apercevoir. Notre amitié est importante pour lui comme pour moi. Si je la brisais avec une blague malvenue ou une réflexion de travers, je m’en voudrais. Alors voilà, il faut que je me case. Si j’avais un copain, je ne penserais sûrement qu’à lui et tout resterait normal avec Gianni.
— En boîte ?
— Non, certainement pas, tu crois que je vais me trémousser dans un nid à microbes ?

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