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Lucie n'est pas qui elle prétend être.


Il y a trois ans, elle a laissé le passé derrière elle pour se reconstruire et fuir ceux qui la menaçaient.
Nouvelle fac, nouvelle identité. Elle a enfin réussi à stabiliser sa vie.


Enfin, c'est ce qu'elle croyait. Un fantôme de son passé débarque sur le campus de la fac : Cameron. Bad boy arrogant et impulsif, mais aussi terriblement sexy, il n'est pas là par hasard.


Comment l'a-t-il retrouvée ? Et s'il en a été capable, d'autres le seront aussi... Eux. Elle n'est plus en sécurité, elle devrait fuir.
Mais Cameron est bien décidé à ne pas la laisser s'échapper une deuxième fois.


Peut-elle lui faire confiance ?



Double jeu, trahisons, dangers et passions. Laissez-vous emporter par ce new adult à suspense addictif.

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Publié par

Date de parution

03 juin 2022

EAN13

9782378125714

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

« Le mensonge peut cacher temporairement la vérité, mais il oublie qu’aucun nuage ne peut cacher éternellement le soleil. »
Mazouz Hacène.



Chapitre 1
Cameron
— Do I Wanna Know...
Je fredonne l’air qui passe à la radio. Mes doigts tapotent le volant en rythme. L’appréhension commence à refluer. Pour une fois qu’ils ne diffusent pas leurs chansons de merde, autant en profiter. À croire que la musique ne se résume plus qu’au cul ou aux textes déprimants. J’avoue que les paroles de celle-là me sont plutôt familières. Combien de secrets caches-tu   ? Une excellente question à laquelle j’aimerais qu’elle réponde.
Bientôt deux heures que je roule pour la rejoindre et le temps commence à se faire long. L’autoroute est monotone. Je m’interroge sur sa présence ici. Vu le peu de vies humaines que j’ai croisées en chemin, je peux affirmer que cet endroit est un trou paumé. Le ciel est gris, les lieux déserts. C’est d’une tristesse...
—  Dans cinq-cents mètres, prenez la sortie à droite.
J’actionne mon clignotant et me rabats pour quitter ce maudit bitume. Un coup d’œil au GPS m’informe qu’il ne me reste que dix petites minutes de route avant d’arriver enfin à destination. J’en ai ras le cul de rouler ! J’espère pour mon frère qu’il ne s’est pas trompé d’adresse ou je jure que je le tue à mon retour. Il ne manquerait plus que tu aies fait tout ça pour rien. Si elle n’est pas là…
Les premières maisons font leur apparition et bientôt, le panneau indiquant l’entrée de la ville se détache du paysage.
— Houmetière…
Quel nom à deux balles ! Le seul truc que ça m’évoque est un cimetière. Très peu reluisant. Et le pire, c’est que je m’y rends justement. Elle ne pouvait pas se terrer ailleurs que dans ce bled pourri ? Dans toute la France entière, il a fallu qu’elle vienne ici... Je souffle.
—  Dans deux-cents mètres, tournez à droite.
Je m’exécute, de plus en plus impatient à l’idée de me garer et de sortir pour me dégourdir les jambes. Ma nuque est raide, mes épaules crispées. Ma caisse a beau être plutôt confortable, rouler plusieurs heures est toujours synonyme de courbatures. C’est pour la bonne cause. Enfin, j’espère...
Je détaille la ville qui défile sous mes yeux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne paye pas de mine. Tout est vieux, terne, défraîchi. Certains bâtiments tombent presque en ruines et des travaux fleurissent un peu partout, tentant en vain de redonner vie à cette bourgade. Je me stoppe au feu rouge de ce qui me semble être le centre-ville. Trois boutiques de fringues, un boucher, deux boulangeries, un opticien. Ouais, ça donne pas envie de rester... Ce bled n’est pas si petit, seulement, on se sent à l’étroit. Les maisons sont collées les unes aux autres, les rues sont quasi désertes. Même le ciel paraît plus bas qu’à l’accoutumée. Pour rien au monde, je ne viendrais vivre ici. C’est ce que tu dis pour le moment...
Je redémarre la voiture et m’engage plus loin dans un rond-point quand mon regard est attiré par une femme vêtue de... Je ne sais pas comment décrire son accoutrement ridicule et bariolé. Elle danse en plein milieu du trottoir tout en avançant, un casque vissé sur ses oreilles. Si j’éteins la radio, je suis persuadé de l’entendre chanter. Ah ouais, quand même… Je manque de louper la sortie en détaillant cette folle et me rattrape in extremis . Merde ! Où est-ce que tu t’es encore fourrée, Émilie... ?
—  Votre destination se trouvera sur la droite.
Enfin ! Je m’arrête et coupe le contact avec bonheur. Quelle plaie ! Je fais bouger mon cou de droite à gauche. Le craquement me fait soupirer d’aise. J’étire mes épaules vers l’arrière. Bon Dieu, ce que ça soulage ! La portière ouverte, je m’extrais de l’habitacle et manque de me manger une poubelle.
— Putain, vous savez pas les ranger ?
J’observe la rue et comprends que les habitants n’en ont rien à foutre. Surtout qu’au vu des détritus et des mégots qui jonchent le sol, je me questionne sur leur utilité. J’esquisse quelques pas dans l’espoir que les fourmis dans mes jambes cessent. Mes yeux se posent sur l’immeuble où elle loge. La façade grise ne donne pas envie. L’entrée me paraît défoncée et, malgré la saleté qui règne en maître, le quartier ne se révèle pas trop mal famé. Ah bon   ? Une voiture de flic tourne à l’angle et j’entends un « ara » résonner. Je retire ce que j’ai dit, les dealers semblent y avoir élu domicile.
Lorsque je suis plus ou moins détendu, je me rassois sur mon siège pour me planquer. Ce serait con qu’elle me grille à peine arrivé. Maintenant que j’y suis, il faut que je trouve où pieuter et comment l’aborder. Difficile de réfléchir quand des gamins braillent à tout bout de champ. Je crois entendre un train passer non loin, mais je ne m’y attarde pas. Elle est là.
— Lily…
La voir après tout ce temps me fait l’effet d’un électrochoc. Un frisson me parcourt à l’idée qu’elle soit si près de moi. Elle est belle, putain ! Je la reluque. Je n’en manque pas une miette, essayant de graver chaque détail de sa nouvelle apparence. Elle adorait ses cheveux qui lui arrivaient aux reins, et je suis choqué de les découvrir coupés plus court pour frôler ses épaules. Une frange lui mange une grosse partie du visage, comme si elle voulait se cacher. Cette coiffure lui va à ravir, elle paraît plus mature, plus femme ainsi. Elle est magnifique...
Toutefois, elle semble amaigrie. Effacées les rondeurs qu’elle gardait de son enfance. Affublée d’un pull que j’imagine deux fois trop grand et un jean large, elle est si loin de la coquetterie dont elle faisait preuve. Non, ce n’est plus la fille que j’ai connue. Tu aurais dû t’en douter   ! On ne détale pas de chez soi sans prévenir personne. On ne change pas d’identité sur un coup de tête. On ne se planque pas dans un bled à plus de cinq-cents bornes de tout ce qu’on a. Pas sans une bonne raison. Et je suis déterminé à découvrir laquelle.
— Rentre bien, lance-t-elle au gars qui l’accompagne.
Obnubilé par sa présence, je ne l’avais pas remarqué. C’est qui ? Elle a tourné la page   ! Nan, pas avec lui. Un bref coup d’œil me suffit à comprendre que nous ne jouons pas dans la même catégorie. Il ne semble pas richard pourtant, on voit bien qu’il est propre sur lui, qu’il a de bonnes manières. Le genre de gars cool et chic. Mon total opposé. Tout juste   ! C’est peut-être pour ça qu’elle se le tape. La ferme.
Il se penche pour lui faire la bise et s’éloigne. Au moins, c’est pas son mec. Aussi vite qu’elle est arrivée, elle disparaît. Je m’affale sur mon siège et la pression sur mes épaules se détend. J’ai tant de questions qui tournent en boucle dans ma tête. Par où commencer ? Aller sonner chez elle avec l’espoir qu’elle le prenne bien me semble trop optimiste. Elle va baliser en me voyant, j’en suis certain. Pourtant, comment aurais-je pu faire autrement ? J’ai flippé quand une des bénévoles du foyer est venue me demander si je savais où elle se trouvait. Elle était partie, du jour au lendemain, sans rien dire à personne. Sans embarquer son téléphone. Je me suis renseigné auprès de ses amis, j’ai fouillé la ville et celles alentour de fond en comble. Aucune trace d’elle. C’était comme si elle avait disparu. J’ai cru devenir fou. La seule chose qui nous détournait de la piste d’un enlèvement était un simple mot laissé sur la table de la cuisine. «   Je vais bien   ». Je lâche un rire. Ce n’est pas l’impression que ça donne.
Mon téléphone sonne, me ramenant à l’instant présent. Bastien. J’ai à peine décroché qu’il me questionne :
— Alors, frangin, t’es enfin à destination ?
— Ouais.
— Ça n’a pas l’air de t’enchanter.
— Je l’ai vue.
Seul le silence me répond. Bastien était là pour assister à ma descente aux enfers. J’étais déjà au plus mal lorsqu’elle m’a quitté et que mon bonheur m’a explosé à la gueule. J’étais anéanti en découvrant sa fuite. Il n’a pas cessé de la chercher avec moi. Il l’appréciait, c’est l’unique nana pour laquelle nous étions d’accord. Il n’y a qu’elle qui valait le coup.
— Comment tu te sens ?
— J’en sais rien… C’est elle sans être elle. Comment l’expliquer ? Elle a changé et en même temps, c’est comme si elle était toujours la fille qui…
Qui a fait naître le cœur que j’ignorais posséder ? C’est tellement cliché et pourtant si vrai. Si j’avais anticipé le mal que ça me ferait de la retrouver, je crois que j’aurais hésité un peu plus. Ne dis pas de bêtises. Tu avais besoin de la rejoindre. Je ferme les yeux. Un soupir m’échappe.
— C’est normal, reprend Bastien. Tu n’as toujours connu qu’Émilie. Cette nouvelle identité, cette Lucie, tu ignores qui elle est. À toi de découvrir à quel point elles sont différentes.
— Ouais…
— Tu veux que je vienne ? s’enquiert-il. Un peu de soutien ne te fera pas de mal.
Je lui suis reconnaissant de souhaiter m’épauler. S’il y a bien une personne au monde à qui je peux faire confiance, c’est lui. Surtout que c’est son génie en informatique qui m’a permis de la retrouver. En quelque sorte…
— T’en fais pas, ça ira. Je préfère voir où j’ai mis les pieds et dans quel merdier elle s’est fourrée avant de t’impliquer.
— Comme tu veux. N’hésite pas si tu changes d’avis.
Nous discutons encore quelques minutes au téléphone, échangeant des banalités, plus pour m’empêcher de cogiter qu’autre chose. Quand nous raccrochons, je n’ai pas les idées plus claires. Comprendre son geste est le seul moyen pour que je sois en paix.
J’allume le plafonnier pour choper le reste de la boisson achetée sur la route, j’ai l’estomac trop en vrac pour finir mon burger. Les fast-food ne me dérangent pas, mais après cinq heures de bagnole et une « rencontre » avec Émilie, non merci !
La nuit est tombée sans que je m’en rende compte et les lumières des appartements commencent à éclairer la nuit. Mon regard se porte au troisième étage. Mon cœur s’emballe quand je la reconnais, assise près de la vit

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