Phoenix
238 pages
Français

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Description

Stella n'a que douze ans lorsqu'elle assiste, impuissante, au meurtre de sa mère, sous les coups d'un beau-père incestueux. Placée sous protection à la suite du procès, elle a l'occasion de repartir de zéro . Mais encore faut-il trouver la force de se reconstruire sur les vestiges de ce passé dévastateur, qui lui a ôté son innocence trop tôt.


Stella saura-t-elle bâtir son avenir d'adulte avec sérénité, alors que son beau-père n'aspire qu'à la vengeance à sa sortie de prison ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 9
EAN13 9782492243172
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Phoenix
 
 
Jemie Kryne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Phoenix
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Crédits
 
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie  
Édité par : Les Éditions Legacy
 
 
 
 
 
 
ISBN : 9782492243172
Dépôt légal : Mars 2021
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Les Éditions Legacy
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Merci à mon mari qui a suivi minutieusement l’écriture de ce roman.
Merci à Marylise et Natacha qui m’accompagnent quoi qu’il arrive, et qui ont su comprendre l’importance de cette histoire, en lisant entre les lignes.
 
 
Enfin, je souhaiterais dire à toutes ces femmes violentées, à ces enfants abusés, que la vie vaut la peine de se battre.
Même si les blessures sont profondes, vous pouvez vous relever plus forts, et renaître de vos cendres…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
Au cœur d’Harlem, Donna n’avait pu se permettre de louer que ce sordide appartement décrépi, envahi de cafards, et dont le voisinage était à éviter autant que possible. Ses moyens avaient été réduits à néant à la mort de son mari, emporté par le cancer quelques années plus tôt. Les dettes qu’il avait laissées derrière lui avaient entamé les maigres économies de cette mère au foyer désormais esseulée, qui n’avait jamais eu besoin de travailler jusque-là. L’assurance du prêt et les mensualités du crédit pour leur confortable maison du Queens avaient des retards de règlements et la Banque n’avait fait aucun sentiment pour l’expulser, elle et son enfant. Pourtant, Donna n’avait jamais failli à ses obligations parentales, cumulant près de trois emplois différents pour nourrir et habiller de façon décente Stella, tout juste âgée de onze ans. Elle avait bien tenté de refaire sa vie, pour que sa fille ait une figure paternelle qui lui apporte l’équilibre dont tout enfant a besoin pour se construire. Malheureusement, elle n’avait réussi qu’à ramener de sinistres individus qui profitaient d’elle pour une nuit, une semaine tout au plus.
 
Puis, il y avait eu Mickaël, rencontré à la bibliothèque du quartier. Il semblait si bien instruit, attentionné avec Donna et affectueux avec Stella, stable dans son travail sur les chantiers en tant que maçon. Alors, c’est tout simplement qu’il était venu habiter avec elles, quelques mois plus tard. Si les premiers temps avaient paru idylliques, les laissant ressembler à une petite famille parfaite, ce nouvel homme avait rapidement fait tomber son masque. Les injures avaient remplacé les mots doux et les coups, les gestes tendres. Puis, les regards malsains qu’il posait sur Stella devenaient insistants et n’étaient pas ceux d’un beau-père correct. Il faut dire que le corps de la fillette commençait à se transformer et suscitait des sous-entendus particulièrement déplacés de sa part.
Le premier soir où il se glissa dans sa chambre, alors que Donna s’épuisait encore au travail à des heures tardives, il assouvit ses bas instincts primaires, laissant Stella pleurer en silence de longues heures. Il lui avait fait promettre de garder le secret sous peine de tuer sa mère. Quel enfant aurait pu enfreindre ce pacte démoniaque sans peur des représailles ?
Stella ne comptait plus le nombre de fois où il avait abusé de son innocence et de sa fragilité ni les multiples nausées qui l’envahissaient au point de l’inciter, au moment d’aller se laver, à se frotter la peau à sang. À aucun moment, Donna n’avait deviné pourtant, si elle avait su…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Le bruit de la vaisselle qui se fracassa sur le sol de cette sordide cuisine répandit ses échos contre les murs défraîchis de l’appartement exigu. Les hurlements prirent le relais, puis les coups. Une soirée ordinaire pour Stella, dès lors que son beau-père rentrait du travail, de plus en plus souvent enivré par l’alcool. Sous la fine couche de vernis d’une famille unie, se cachait finalement le drame plus profond d’une fillette qui ramassait sa mère meurtrie après chaque dîner, sur le carrelage de cette pièce, pansant ses blessures tant bien que mal tandis que ce frustre individu, avachi sur le canapé du salon, finissait de cuver. Tous les soirs la même rengaine, depuis des mois déjà. Cet homme qui avait été capable de tant de gentillesse, d’amour et de bienveillance les premiers temps, se mettait désormais en colère pour le moindre objet déplacé ou parce que son repas ne lui convenait pas et exigeait en plus de se faire appeler « papa ». Inlassablement, Stella finissait planquée sous la table où elle voyait sa mère ruée de coups de pied. Elle ne pouvait que lire le désarroi et le désespoir dans les yeux de sa tendre maman, et entendre le chuchotement de sa voix tremblante qui lui demandait de rester cachée.
 
Pourtant ce mois de mars, dans la fraîcheur de l’air saturé de la pollution des pots d’échappement et des odeurs de sueurs et de nourriture, la colère de cet homme fut démesurément incontrôlable. Stella n’eut pas le temps de se dissimuler comme à son habitude. Mickaël balaya tout le contenu de la table sur le sol d’un revers de la main et se leva d’un bond pour empoigner la fillette avant même qu’elle n’ait eu le réflexe d’esquisser le moindre mouvement :
— Et toi petite garce, tu n’es qu’une bonne à rien comme ta traînée de mère. Tu ne sers à rien, tu es un détritus bon à jeter dans le fleuve. Enfin, disons que toi au moins tu es capable de donner du plaisir à un homme !
Il l’empoigna par ses longs cheveux bruns, malgré toute la rage qu’elle mettait à se débattre, elle ne parvint pas à lui échapper. Il commença sa répugnante ascension sous sa petite robe, lorsqu’une bouteille se brisa violemment sur son crâne.
— Tu ne toucheras pas à ma fille, tu comprends ? Pourriture ! Tu peux me faire ce que tu veux, mais elle, jamais, tu entends, jamais…
— Si tu crois que j’ai attendu ton approbation !
Donna écarquilla les yeux, comprenant alors ce sous-entendu malsain. Elle entra à son tour dans une colère extrême qu’elle avait trop longtemps contenue et tenta de molester l’homme qui avait osé abuser de son enfant. Stella profita des quelques secondes que sa mère lui avait offertes pour se cacher dans le cellier dont la porte était ajourée. Ici, elle était en sécurité, mais hélas, aux premières loges pour voir que Mickaël ne comptait pas en rester là. Il se releva et frappa la femme d’un violent coup de poing au visage qui la fit tomber chaos au sol. Puis, il la rua de coups de pied, tandis qu’elle gisait inconsciente.
De longues minutes s’égrenèrent avant qu’elle retrouve la force d’émerger. Le sang ruisselait de sa bouche et de son front, mais elle s’accrocha aux yeux larmoyants de Stella qu’elle distinguait derrière la petite porte du cellier. La fillette n’eut que le temps de lire sur les lèvres de sa maman ce dernier mot : « Pars » quand les coups, d’une brutalité ultime, n’aient raison de ce corps déjà trop affaibli et qu’elle ne rende son soupir final comme un vulgaire animal au sol, baignant dans une flaque rouge, sous le regard jouissif d’un macho dénué de toute humanité.
Dans l’ignorance la plus totale, il attrapa une autre bière dans le frigo et alla s’affaler sur le canapé. Stella, en proie à une détresse immense, ne quittait pas sa mère des yeux tandis que des sanglots silencieux la secouaient violemment.
Elle resta là prostrée, de longues heures, jusqu’à entendre le bourreau ronfler, cuvant son alcool dans une puanteur infâme. Elle se risqua alors à sortir de sa cachette, s’agenouilla près du corps inerte et sans vie de sa douce maman, lui déposa un baiser sur le front et jura de la venger.
Elle partit discrètement de l’appartement et pieds nus, dans le froid de la nuit, elle parcourut les blocs de la 123 e  rue Ouest qui la séparaient du poste de police le plus proche, ne prêtant même pas attention aux délinquants qui la sifflaient ou lui jetaient des cannettes de bière ni au trafic.
 
Lorsqu’elle entra dans le commissariat du 28 e  District, l’agent qui se trouvait à l’accueil découvrit une fillette totalement désorientée, aux vêtements souillés, les mains et la figure ensanglantées. Il se leva immédiatement et s’avança à la hauteur de Stella. Il avait beau poser des questions, celles-ci restaient sans réponse. Immédiatement, il appela l’inspecteur Mac Dowann qui allait terminer son service. L’homme à la quarantaine d’années passées, au visage marqué par un travail prenant et les horreurs auxquelles il était malheureusement confronté au quotidien, avait une silhouette très alerte. Sa chemise froissée et auréolée de sueur prouvait qu’il avait dû enchaîner les heures sans même avoir le temps de rentrer chez lui. Pour autant, lorsqu’il vit cette fillette démunie, gelée, pieds nus et couverte de sang, son instinct de flic ne fit qu’un tour. Il balança sa veste sur son bureau et s’avança vers la frêle victime silencieuse. Il s’accroupit, face à elle, faisant ainsi sauter les barrières d’une quelconque autorité, cherchant juste à établir un contact avec cette enfant choquée. Que pouvait-il bien lui être arrivé ?
Stella leva doucement ses petits yeux noisette, rougis par les larmes, vers l’inspecteur qui ressentit immédiatement un pincement au cœur. Sans un mot, il lui tendit la main et elle le suivit sans contestation. Il l’emmena à l’écart dans une minuscule pièce d’interrogatoire, demandant au passage à l’officier de l’accueil de lui ramener un soda f

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