Pulsion
124 pages
Français

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Description

Paris, un lieu où Julien se voyait bien perpétuer ses jours. Pourtant il émettait souvent le souhait de voyager, et même de travailler, à l'étranger. Un projet qui prit forme lorsqu'il partit aux États-Unis. Débute alors un voyage qui changea sa vie et la conception qu'il en avait. Sur place il fera la rencontre d'une tendre, mais du moins envoûtante latine à la peau basanée. Entre manipulation et trahison, l'affaire de cœur deviendra une perdition que même la police mexicaine peinera à élucider.

Informations

Publié par
Date de parution 04 septembre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782363156853
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pulsion


Adrien Falémé

2017
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Chapitre 1
 

 
Aux senteurs de crêpes et de marrons chauds, entre deux avenues bondées d’étudiants et de librairies de seconde main, le quartier de Saint-Michel est devenu pour Julien une deuxième maison. Entre ses cours et ses sorties, ce jeune étudiant en économie internationale sacralise ce lieu de Paris où les rêves et projets fusionnent. Il parle souvent de ce quartier comme étant une fenêtre sur le monde qui permet d’apercevoir son avenir, du moins professionnel. C’est dans ce Paris dynamique poussé par des fièvres anticléricales, à la frontière du 5e et du 6e arrondissement, que le quartier de Saint-Michel prend ses racines. Les pilastres historiques de mai 68 laissent alors place aux prémices d’une jeunesse parisienne bien active. Depuis sa naissance au début de la décennie 90, Julien y vit paisiblement. Il adore flâner le long de ces rues, nourri par la soif d’apprentissage ou tout simplement par celle de bière après une journée d’amphis bien remplie. Marcher y est agréable et ça se voit : sourires aux lèvres, livres en mains, séduction entre futurs amants. Les débats naissent dans la rue et se finissent dans les universités. Julien semble alors tirer son énergie quotidienne par le fait même de traverser Saint-Michel. Et lorsqu’il évoque le fait d’étudier et de vivre proche de ce quartier, cela ne semble guère lui porter préjudice, bien au contraire. Chaque Parisien paraît s’être pris de passion pour ces quelques rues bondées d’étudiants et de touristes. En dégustant un café noir, ou une limonade en fonction des jours de chaleur, dans les bars bon marché, Julien prend plaisir à dialoguer en profitant de ces instants inédits dans toute vie. Jule, comme le surnomme ses amis, affectionne tout particulièrement cette impression que le monde lui appartient. Un moment privilégié que chacun connaît, à une période donnée de sa vie entre l’adolescence et l’âge adulte. À ce moment précis où chaque étudiant veut faire de l’adultisme tout en gardant un pied à l’extérieur de ce monde aussi attractif qu’effrayant.
Il paraît en effet simple de concevoir la vie d’un point de vue théorique, de se fixer des objectifs et d’étudier dans ce sens. Le phénomène examiné est toujours plus simple quand nous ne sommes pas acteurs de celui-ci, loin de toutes considérations personnelles. Cela explique sûrement pourquoi tant d’étudiants idéalisent l’âge adulte comme une simple émancipation où l’indépendance en est le seul témoignage. Pourtant les responsabilités s’accroissent et la problématique prend tout son sens au cours du temps rythmant alors la vie de chacun à différents niveaux. Julien n’échappe pas à la règle et parle de ses ambitions avec une conviction aussi forte que tranchée. Il se voit travailler aux États-Unis dans quelques années, voyager autour du monde pour son travail et s’installer avec sa femme vers 28 ans dans l’objectif de construire une famille. Il parle avec tant d’aisance que cela en devient aussi vrai que nature bien qu’on ne puisse jamais parler avec autant de certitude du futur qui nous joue souvent des tours. Chacun influence, oriente et dirige plus ou moins son avenir, mais seul le temps en possède la clé. Pour Julien ce n’est pas le cas, il a en lui un sentiment de grandeur et collationne son avenir à une théorie économiste où la somme des stratégies donne un résultat précis. Pour lui, il est très simple d’arriver à ses fins si on s’en donne les moyens.
Après l’étude des comportements économiques dans les sociétés contemporaines, Julien sait comment générer les profits au sein d’entreprises de différents niveaux de développement et situations géographiques. Ce jeune homme tend alors à appliquer cette méthode à son avenir. La vie serait-elle aussi mathématique ? Un théorème pourrait-il à lui seul fixer notre avenir ? Des questions qui restent très discutables à l’exception de Julien pour qui toutes ses actions ont un objectif commun dans lequel il va se réaliser. Cette utopie ou volonté personnelle reste controversable, néanmoins cet étudiant déterminé en est un fervent serviteur engagé dans la quête de cette réussite. Face à ce dialogue, de nombreuses personnes se braquent et parlent d’innocente jeunesse immature tandis que d’autres admirent la volonté de réussite de ces étudiants, comme Julien, qui possèdent une soif de parvenir à un succès tant professionnel que personnel. La nature humaine fonctionne ainsi ; face à nos actions et nos dires, un mouvement de confrontations et d’admirations se soulève toujours paradoxalement face à nous. Malgré les réactions de ses amis et de sa famille, Julien n’est pas encore conscient de cette réaction polémique. Sa vision du monde reste relativement théorique de par la vie qu’il a vécue jusqu’ici. Son capital social, au sens marxiste du terme, appartient davantage à un héritage bourgeois parisien qu’aux réalités modernes. Jule possède un patrimoine familial qui s’apparente à une chance incommensurable selon certains ou à un fardeau pour d’autres. Il se montre alors très vite à contre-courant des idées de sa famille, jugées selon lui, archaïques. Descendant direct de la vieille bourgeoisie parisienne, le père de Julien est un conservateur et croit davantage en la puissance de l’industrie française que dans un quelconque développement mondial basé sur un libre-échange. Selon lui, les postes de direction se situent encore au dernier étage d’un immense building et le respect de la hiérarchie verticale en est primordial. Pour Julien, tout cela est bien différent. Il penche davantage pour des politiques d’entreprises à l’américaine basée sur l’émancipation de l’esprit d’équipe et de la culture d’entreprise. Pour lui, l’entreprise peut avoir la meilleure des qualités pour ses produits, néanmoins son rayonnement se réalisera à travers l’excellence de ses collaborateurs. Une excellence de productivité que l’on obtient par des hommes et femmes heureux dans leurs vies respectives et qui le transmettent dans ce qu’ils font au quotidien. Cette différence d’opinions, entre Julien et son père, marque toujours les prémices de longues discussions autour des repas de famille. De longs débats durant lequel le grand-père de Julien prend systématiquement sa défense.    « Je ne sais pas si ce sont mes idées que grand-père défend ou s’il le fait juste pour contredire papa », confiait Julien à sa mère à la fin de chaque discussion. Des dialogues qui durent quelques fois pendant des heures entières.
Quoi qu’il en soit le jeune parisien possède un appui de taille pendant ces conversations. Un fervent admirateur qui s’est autoproclamé avocat légitime de son petit-fils. Les repas hebdomadaires de la famille se métamorphosent alors fréquemment en un jeu de tirs au but entre les différentes idées des deux camps. Malgré les arguments pertinents de chacun, on arrive malheureusement souvent à un match nul qui se concrétise par un clafoutis fait maison par sa grand-mère. Une touche finale au repas qui met tout le monde d’accord.
Que cela soit dans les rues de Saint-Michel avec ses amis, sur les bancs de la faculté ou lors de ces repas de famille, les débats fusionnent continuellement lorsqu’on connaît Julien. Pas besoin de musiques ou de jeux de société pour animer les soirées, avec Julien et ses idées novatrices, on ne s’ennuie jamais. Grâce à cet environnement qui tournoie perpétuellement autour du jeune homme, Julien acquiert l’art rhétorique dès son plus jeune âge. Du haut de sa vingtaine d’années, Julien attire l’attention certes par ses idées, mais majoritairement par ses qualités d’orateur par lesquelles il sait conquérir un public de plus en plus vaste et attentif. Tel un spectacle de rue, Julien commence toujours ses discussions avec un ou deux interlocuteurs, mais finit très vite face à une assemblée qui semble passionnée et avide de réponses.
Juste avant les partiels du semestre dernier, en rentrant dans le hall de l’université, Julien vit son amie Angélique avec les larmes aux yeux. La pauvre fille lui expliqua que son prétendant avait repoussé son baiser lorsqu’elle essaya de le lui donner. Julien rétorqua qu’il était normal d’être triste et se releva immédiatement pou

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