Recherche millionnaire désespérément , livre ebook
123
pages
Français
Ebooks
2023
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !
Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !
123
pages
Français
Ebooks
2023
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Recherche millionnaire désespérément
Du même auteur :
Série Romances de Noël
Une parenthèse en hiver (novella)
1. Opération guirlandes, sapin et chocolat chaud
2. Noël, quand la famille s’en mêle…
3. It’s time for Love
4. Échappée belle sous les flocons
Romance d’anticipation
Quant.Humanity.Corp
Comédie romantique
Sabrina sous toutes les formes
Recherche millionnaire désespérément
RECHERCHE
MILLIONNAIRE
désespérément
SOLENNE MORGAN
Solenne Morgan
Marque éditoriale : Independently published
44330 Vallet
Couverture : Graphism Lor
Correction : Émilie Boussault
Dépôt légal : 07/2023
À ma famille.
Chapitre 1
Mais qu’est-ce que je viens de faire ?
Au moment où la tasse percute le mur et explose en petits morceaux retombant sur le sol, je sais que je suis allée trop loin. Mon geste était une façon d’exprimer mon désespoir. Je réalise que j’ai gâché mes dernières chances de convaincre Zack de ne pas me quitter. Le silence dans notre appartement renforce la distance qu’il y a désormais entre nous. Jamais je n’aurais imaginé que mon petit ami, avec qui je vis depuis cinq ans, puisse un jour me repousser. Pourtant, il y a eu des signes avant-coureurs. Ces derniers mois, je le trouvais lointain, rentrant tard et me négligeant le weekend. Mais j’avais mis cela sur le compte de son travail d’avocat, particulièrement prenant. Je connais les exigences de ce métier puisque tous les membres de ma famille ont fait des études de droit. Tous, excepté moi. Mais ce n’est pas le sujet. J’ai plusieurs fois demandé à Zack si je pouvais l’aider à le soulager du poids qu’il semblait porter sur ses épaules depuis des semaines. Il m’a toujours assuré que son humeur morose allait se dissiper et que je ne devais pas m’inquiéter. Tu parles ! Il envisageait de me quitter ! En parfait gentleman, il a attendu que la Saint-Valentin et mon anniversaire soient passés avant de me larguer. Comment aurais-je pu imaginer qu’il n’avait plus de sentiments pour moi ? Pourtant c’est ce qu’il vient de m’annoncer, en ce dimanche printanier.
Mes yeux se portent sur les vestiges de sa tasse préférée, celle qui ne l’a pas quitté durant ses longues années d’études ou lorsqu’il travaillait des nuits entières à préparer son CAPA*. Je sais à quel point il y tenait et son visage décomposé me confirme que j’ai commis l’ultime erreur.
— On va en rester là, Thémis, me dit-il avec lassitude. Je ne voulais pas te blesser mais il est temps que nos chemins se séparent. J’aurai toujours beaucoup d’affection pour toi mais je ne peux plus continuer comme ça.
Non ! Je ne veux pas qu’il me quitte. Je ne peux pas vivre sans lui. Mes parents l’adorent et c’est le meilleur ami de mon frère. Je me force à retrouver mon calme pour parler posément. Les bris de porcelaine ne jouent pas en ma faveur.
— Qu’ai-je fait qui t’ait déplu ? Dis-le-moi et je m’améliorerais. Tu veux que je sois plus ponctuelle ? Que j’arrête d’étaler mon matériel de peinture dans le salon ? Que j’apprenne à repasser tes chemises ? Explique-moi ce que tu attends. Tu ne peux pas décider que c’est fini entre nous sans tenter de résoudre nos problèmes.
— Il ne s’agit pas de ménage, Thémis ! Tu n’écoutes pas ce que je te dis. Il n’y a plus rien à faire. J’ai essayé pendant des mois de retrouver mes sentiments pour toi mais je sais que je ne t’aime plus. Ne m’oblige pas à te le répéter. C’est aussi dur pour toi que pour moi. Ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont.
— Accorde-moi le droit de vouloir comprendre ce qui s’est passé. Je suis toujours de bonne humeur, je t’accueille chaque jour avec bonheur, je te montre mon amour et t’entoure d’attentions. Que puis-je faire de plus ?
— Faire ta vie, par exemple.
Zack a lâché sa phrase avec une certaine amertume. Je suis blessée, sans trop savoir comment le prendre.
— Sois plus explicite. Qu’entends-tu par là ?
Zack détourne les yeux et commence à ramasser les morceaux de sa tasse. Sa technique d’évitement ne fonctionne pas, je ne m’avoue pas vaincue. S’il me dit ce qui le chagrine, je pourrais sans doute le faire changer d’avis. Mais pour cela, il doit être franc avec moi. Je me poste devant lui pour l’empêcher d’accéder à la poubelle. Les mains sur les hanches, j’essaie d’adopter l’attitude de la femme sûre d’elle, qui veut des réponses et peut tout entendre.
— Alors, insisté-je, dis-moi ce que tu penses vraiment.
Face à son mutisme, j’insiste :
— Je peux commencer, si tu préfères.
Je prends une inspiration avant d’exposer mes griefs :
— Je trouve que tu as changé ces derniers mois. Tu es moins attentionné, moins à l’écoute. Je ne te l’ai jamais reproché car je voulais faire preuve de compréhension. Mais si nous souhaitons aller de l’avant, il est temps de communiquer franchement. À ton tour, je suis tout ouïe.
Zack me contourne en silence et va jeter les restes de sa tasse avant de se tourner vers moi. Je le connais depuis des années et il a toujours été doux et compréhensif avec moi. Cependant, ce matin, je décèle un éclat meurtrier au fond de ses yeux gris, me rappelant qu’il peut se montrer un avocat coriace quand la situation l’exige. Je n’ai jamais eu l’occasion de découvrir cette facette de sa personnalité, et soudain j’ai peur de recevoir plus que ce que je suis capable d’encaisser.
— Le cœur du problème est là, Thémis. Oui, j’ai changé. Mais toi, non. La première fois que je t’ai vue, tu étais au lycée et moi à la fac, avec ton frère. Tu as poursuivi tes études d’art avec brio, et au moment d’entrer dans la vie active, tu avais des étoiles dans les yeux et des rêves plein la tête. J’ai été séduit par ton enthousiasme naïf. C’est pour cela que j’ai voulu sortir avec toi, malgré la désapprobation de Set. Et c’était génial. On a passé de super moments, tous les deux. Mais j’ai plus de 30 ans. Comment veux-tu que je me projette dans l’avenir avec une éternelle rêveuse, incapable de se prendre en charge ? Regarde-toi. Tu as 28 ans et tu te coiffes avec des tresses comme une écolière. Avec tes fossettes et tes taches de rousseur sur le nez, tu as déjà un air juvénile. Mais on dirait que tu fais exprès de marquer le trait, avec tes vêtements bariolés et tes cheveux bruns en couettes. Je sais que si on reste ensemble, dans cinq ans, dans dix ans, tu en seras toujours au même point. À peindre des œuvres dans notre salon, espérant que ton art soit reconnu tandis que moi, je me crèverais au boulot pour nous faire vivre tous les deux. J’ai envie d’avancer, de me marier, de fonder une famille. Mais je ne peux pas le faire avec une personne qui est elle-même encore une enfant.
Le coup est rude, je sens les larmes perler à mes paupières. Je suis une artiste, pas une gamine immature. Ne voit-il pas la différence ? Il me regarde avec une condescendance qui me donne envie de me réfugier dans ses bras pour être consolée. Mais je lutte contre ce réflexe, pour lui prouver que je suis plus forte qu’il ne le pense. Et je plaide ma cause.
— Parce que mes toiles ne se vendent pas, ça fait de moi un boulet à ta charge ? Tu me disais admirer ma persévérance et croire en moi. Comme tes parents. Eux ont foi en mon talent. Ils m’encouragent et aiment mon travail. La preuve, ils m’ont acheté une toile.
Face au regard fuyant de Zack, j’ai un mauvais pressentiment.
— N’est-ce pas ? Ils croient en moi ?
Avec ma voix implorante, j’ai bien conscience d’avoir l’air pathétique. Une part de moi espère que cela va l’attendrir et l’obliger à reconsidérer sa décision soudaine de me quitter. Au lieu de cela, Zack préfère mettre cartes sur table :
— Quand ils ont acheté ton tableau, c’était à l’époque où j’ai changé de cabinet et fait l’acquisition de l’appartement. Je leur avais confié que c’était un peu compliqué financièrement mais lorsqu’ils ont proposé de me prêter de l’argent, j’ai refusé. Puis tu as décroché cette exposition et ils ont pensé que ce serait une façon de mettre du beurre dans nos épinards.
Je titube sous le choc et me dirige comme une automate jusqu’au canapé où je m’affale. Les larmes coulent à présent sans retenue sur mes joues et je me sens anéantie. Habituellement, lorsque je suis désespérée, je me tourne vers Zack pour me soutenir et me remonter le moral. Mais s’il n’est plus là, que vais-je devenir ? Je pleure sans discontinuer, reniflant sans grâce, laissant mon chagrin se déverser sur mon T-shirt fleuri. J’attends que Zack se place à mes côtés et me serre dans ses bras mais il ne fait rien de cela. Il reste planté debout, devant moi, mal à l’aise, ne faisant aucune tentative pour me réconforter. Prenant sur moi, je me calme et essaie de parler, malgré ma gorge nouée.
— Tu as toujours dit que tu aimais que je sois à la maison à peindre et à te libérer des contraintes du quotidien. Mais si tu le souhaites, je vais chercher un emploi, pour pouvoir t’aider financièrement.
J’attends qu’il acquiesce et reconnaisse que ma proposition montre à quel point je suis prête à tout pour le garder auprès de moi. Au lieu de quoi, il m’annonce sur un ton impersonnel :
— Je pense que trouver un vrai travail serait bon pour toi, Thémis. Mais cela ne change rien au fait que je veuille rompre. Je ne vois pas l’intérêt de continuer cette conversation plus longtemps. Ma décision est prise.
Il se dirige vers le couloir de l’entrée et attrape son blouson.
— Je vais aller chez mes parents, aujourd’hui. Ça te laissera le temps de faire tes valises. Il n’est pas nécessaire de faire durer les choses plus que de raison. Tu comprends ?
Anéantie par cette rupture, je perds pied. Comment peut-il me mettre à la porte ? Que vais-je devenir ?
— C’est toi qui me quittes et c’est à moi de partir ?! Puisque tu as tout prévu, pourquoi est-ce que ce n’est pas toi qui fais tes valises ?
Après un silence durant lequel il m’observe avec pitié, il assène :
— Parce que c’est mon appartement, Thém