143
pages
Français
Ebooks
2022
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
143
pages
Français
Ebook
2022
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
21 décembre 2022
Nombre de lectures
1
EAN13
9791034821761
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Que fait-on lorsque l’on a un billet d’avion en trop, une place supplémentaire à l’hôtel et des réservations pour des activités sur place ? Le tout, quand on vient de perdre son père et que son fiancé est parti lâchement ?
On annule bien évidemment !
C’était le plan. Mais c’était sans compter sur le génie ou la folie (ça dépend des points de vue) de ma cousine Érica.
Voilà donc comment je me retrouve, moi, Charlotte, à organiser un concours mettant en jeu la place vacante de ce qui devait être ma lune de miel en Laponie.
Avec la chance que j’ai, je vais à coup sûr tomber sur le dernier serial killer du moment !
Enfin, je crois. Je ne suis pas sûre qu’un psychopathe puisse s’appeler comme un ange. Gabriel n’a pas l’air fou, mais il ne semble pas être le plus fun non plus !
J’ai comme l’impression que ce voyage va être quelque chose...
Publié par
Date de parution
21 décembre 2022
Nombre de lectures
1
EAN13
9791034821761
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Rêve avec moi pour Noël
Cassandre de Clercq
Rêve avec moi pour Noël
Couverture : Néro
Publié dans la Collection Aime
© Evidence Editions 2022
Mot de l’éditeur
Evidence Editions a été créée dans le but de rendre accessible la lecture à tous, à tout âge et partout. Nous accordons une grande importance à ce que chacun puisse accéder à la littérature actuelle sans barrières de handicap. C’est pourquoi nos ouvrages sont disponibles en format papier, numérique, et pour certains en format dyslexique, braille et/ou audio.
Tout notre professionnalisme est mis en œuvre pour que votre lecture soit des plus confortables.
Ouvrir un livre Evidence, c’est aller à la rencontre d’émotions exceptionnelles.
Vous désirez être informés de nos publications ? Pour cela, il vous suffit de nous adresser un courrier électronique à l’adresse suivante :
Email : editions.evidence@gmail.com
Prologue
Le temps est à mon image. La pluie et les orages sont de sortie pour ne pas changer de ces derniers jours ou, devrais-je dire, ces derniers mois. Assise devant sa tombe, je contemple pour la énième fois l’épitaphe gravée sur la pierre : « Rêve pour moi ». C’est ce que mon père avait souhaité inscrire avant que la maladie ne l’emporte. Trois petits mots déclinés de notre phrase à nous. Je lui ai promis quelques jours avant son décès de respecter ses dernières volontés. Je rêverai pour lui, chaque jour que j’aurais la chance de voir se lever.
Au début, ce qui n’était qu’une simple distraction est devenu une partie intégrante de notre dynamique. Je me souviendrais toujours du jour où la vie a pris un virage à cent quatre-vingts degrés pour lui comme pour moi. J’avais six ans et c’était toujours ma mère qui venait me récupérer à la sortie de l’école. Pourtant, ce jour-là, c’est papa qui se tenait à côté du portail. Si d’abord, j’ai été surprise, mon étonnement est vite passé au second plan devant la glace que mon père tenait dans sa main. Puis, en arrivant chez nous, j’ai tout de suite senti le changement d’atmosphère. Il n’y avait pas d’odeur dans la cuisine, comme lorsque ma mère nous faisait à manger. Pas de télévision non plus, tournant en boucle sur les actualités. Du silence et du froid. Je me suis alors tournée vers mon père et c’est là que j’ai perçu son sourire. Un rictus de façade qui n’était affiché que pour minimiser l’ampleur de l’égoïsme de maman. Ce sourire que j’aimais tellement n’a plus été tout à fait le même depuis que ma mère nous a laissés.
— Où est maman ? lui avais-je demandé.
— Maman est… elle est…
— Pourquoi elle n’est pas venue me chercher aujourd’hui ?
— Viens, mon cœur, assieds-toi près de moi. Maman a eu une grosse opportunité pour son travail et hum… elle a dû partir pendant un moment.
— Elle revient quand ? Pourquoi elle est partie sans me faire un bisou pour me dire au revoir ?
— Je ne sais pas, mon bébé, a-t-il murmuré au bord des larmes.
— Est-ce que je pourrai l’appeler quand je voudrai ?
— Hum, hum…
— Papa ? Est-ce que c’est ma faute ?
— Quoi ? Non, non, bien sûr que non, mon trésor. Ne pense jamais ça.
— Maman est fâchée. J’ai fait des bêtises ?
— Chacha, tu n’as rien fait de mal. Ce qui se passe avec ta maman n’est en rien à cause de toi.
— Alors… elle m’aime toujours ?
— Tu sais quoi ? m’avait-il demandé avec un regain d’enthousiasme. Moi, je suis là et je t’aime de tout mon cœur. Maintenant, on pourra passer encore plus de temps ensemble, c’est chouette, non ?
— De tout ton cœur et bien plus encore ?
— Plus que ma propre vie, conclut-il en citant la dernière partie de nos répliques. Viens me faire un câlin, ma Charlotte aux fraises. Tu veux qu’on joue à un jeu ?
— Lequel ?
— Hum… C’est un jeu qui s’appelle… Rêve avec moi. Je vais commencer une phrase, comme : je rêve d’un gâteau et toi, tu vas poursuivre par : je rêve d’un gâteau au chocolat, puis je compléterai. Tu as compris ?
C’est ainsi que rêve avec moi est né. Nous avons au fil du temps étoffé nos rêves et envies, mais ces moments que nous partagions ont continué à renforcer notre lien. Dès que l’un de nous avait un coup de mou, l’autre prononçait la phrase magique qui remontait le moral à coup sûr. Aujourd’hui, tout ceci prend fin. Plus jamais je ne pourrai l’entendre me le dire. Je pourrai bien sûr compter sur Raphaël pour reprendre le jeu avec moi, mais cela ne sera jamais pareil.
— Nous devons y aller maintenant, me dit d’ailleurs mon fiancé.
— Oui, j’arrive, une minute.
Je promets à mon père de venir le voir demain, tout en reniflant pour endiguer la nouvelle vague de tristesse qui s’apprête à s’abattre sur moi. Demain sera le premier jour où je ne le verrai pas.
— Comment te sens-tu, chérie ?
— Comme si on avait sorti mon cœur de ma poitrine et qu’on l’avait passé à la presse avant de le remettre en place.
— C’est une sacrée image…
— Tu veux bien rêver avec moi ? demandé-je d’une petite voix.
— Cha, je ne suis pas sûr que ça soit le bon moment pour ça. Plus tard, si tu veux.
— Oh… okay.
Au temps pour moi et mes espoirs de compter sur lui pour perpétuer la tradition, on dirait. Je suis déçue, pourtant, je ne dis rien. Notre relation actuelle n’est déjà pas au beau fixe, alors inutile de débattre sur son manque d’empathie.
— Oh fait, j’ai réfléchi et je pense quitter mon travail, annoncé-je.
Freinage brusque et ceinture qui se bloque. On peut dire que la nouvelle le surprend, même si cette discussion est déjà revenue à plusieurs reprises sur le tapis.
— Et que comptes-tu faire de ton temps libre ?
— Je vais reprendre le magasin de papa. Il y tenait énormément et moi aussi. J’ai passé ma vie à courir dans les rayons, je l’ai aidé dès que j’ai été en âge de le faire… Je refuse de voir cet endroit disparaître.
— Je n’arrive pas à y croire. Tu vas tout lâcher ? Tu vas laisser tomber la chance incroyable que tu as de travailler dans une aussi grosse maison de couture, pour un magasin de décoration tout poussiéreux et sans avenir ?
— Raphaël, je n’aime pas le ton que tu emploies. Ce magasin tout poussiéreux comme tu dis, c’est ma seconde maison.
— Et nous dans tout ça ?
— Comment ça nous ? Changer ma carrière ne remet pas en question les sentiments que je te porte ou mon engagement envers toi.
— Je ne te comprends plus, Charlotte. Tu as changé. Où est passée la fille qui rêvait d’habiller les plus grosses stars du monde entier ? Où est passée la femme ambitieuse que j’ai demandée en mariage ?
— Mais, je suis toujours la même. J’ai juste changé d’ambition. Reprendre la boutique de papa ne sera pas de tout repos, j’aurai plein de nouvelles choses à apprendre… L’ambition n’a rien à voir avec ça.
— Admettons ! Mais tu as bien vu comment ton père a trimé toute sa vie pour vous faire vivre, tout le temps et l’énergie qu’il a mis dedans. Tu veux vraiment ça pour nous ?
— Je ne pensais pas que tu sauterais de joie, mais je ne m’attendais pas non plus à ce que tu le prennes ainsi, répliqué-je avant de me murer dans le silence.
Silence qui a duré un peu trop longtemps que prévu. Deux semaines sont passées à présent, depuis l’enterrement de papa et notre dispute. Deux semaines que j’ai dit au revoir à mon père et une depuis que mon fiancé a rompu. Ex-fiancé maintenant. Raphaël a décidé que je n’étais plus celle dont il était tombé sous le charme. Il a « réalisé » cela en me voyant signer les papiers chez le notaire, pour reprendre officiellement le magasin de papa. Je me retrouve donc seule, sans mère, sans père, sans amoureux, sans amis, même sans animal de compagnie. Raphaël a quitté les lieux rapidement, emportant toutes ses affaires avec lui comme si nous n’avions jamais vécu ensemble, prenant même avec lui Choco, notre chat persan. Comme ma mère, il est parti sans un au revoir, sans un dernier baiser, ces trois dernières années n’ayant jamais existé à ses yeux, semble-t-il. Il a profité de mon absence pour vider ses tiroirs en ne laissant derrière lui que ses clés, sa bague et nos billets de lune de miel sur la table avant de claquer la porte. Que vais-je faire à présent, si ce n’est rêver encore un peu ?
Chapitre 1
Charlotte
4 mois plus tard
— Signez ici, s’il vous plaît, me dit le livreur en maintenant les bons de livraison devant moi. Merci et bon courage, hein !
— Oui, merci, soupiré-je en voyant la montagne de cartons qui bouchent à présent le passage devant moi.
Même si nous ne sommes que le trente-et-un octobre, je suis déjà très en retard sur mes produits de Noël. Je suis au moins satisfaite d’avoir pu réaliser ma vitre d’Halloween à temps, mais je ne suis pas certaine que cela comble mon retard sur les fêtes à venir. La vitrine de Noël a toujours été ma préférée. Peut-être était-ce dû à l’euphorie du moment, à la magie de Noël comme on dit. Mon père et moi mettions encore plus de cœur à l’ouvrage pour rendre notre seconde maison aussi accueillante que l’antre du fameux bonhomme en rouge et blanc. Le marché se tient chaque année sur la place en face de nous et attire une foule de curieux et gourmands. J’ai toujours craint que cela ne baisse notre nombre de visiteurs, car, à bien y regarder, les produits que nous proposions étaient assez similaires à ceux exposés. Pourtant, chacun semblait y trouver son compte et son bonheur. J’espère que cette année se passera aussi bien. J’avais au départ d’autres projets pour cette période, mais la vie en a décidé autrement visiblement.
Lorsque je me suis décidée à reprendre le magasin de papa, je ne pensais pas que les choses iraient si vite. J’ai posé ma démission auprès de mon atelier, ils n’en étaient pas ravis évidemment, et quelques jours plus tard, j’avais déjà le nez dans les cartons. Bien que j’aie à maintes reprises travaillé ici, je n’avais jamais tout à gérer. C’est facile de mettre en rayon les produits, de réfléchir à une mi