Réveille-toi mon amour

Madjid Arezki, Didier Boeno

Description

Le conte nous dit que la jeune femme assoupie sera réveillée par un prince charmant. Mais la vie, ce n’est pas un conte, et dans l’histoire de Madjid et Pascale, il n’y a pas de sorcière à vaincre, de baiser à donner, pour espérer sortir cette dernière du coma. Rien de féerique dans ces ténèbres sur lesquelles Pascale garde les yeux grand ouverts. Rien à espérer du côté de la magie. Alors, pour conjurer le sort, Madjid parle, parle, parle à Pascale; tente de percer l’opacité dans laquelle sa compagne est enfermée; essaie, par les mots, de briser son absence, de comprendre comment leur relation a pu échouer dans un hôpital, à espérer de toutes ses forces un retour à la vie. Texte terriblement réaliste que ce Réveille-toi mon amour, dans lequel s’expriment les questionnements, les doutes, mais surtout les fous espoirs d’un homme, d’un père, qui veut ramener à lui celle qui n’est plus qu’un fantôme. Orphée moderne à la recherche d’une Euridyce prise dans les filets du coma, Madjid fait retentir, tout au long de ces pages, une voix désarçonnée par une situation intolérable, mais encore incroyablement résolue à conjurer l’aphasie.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 56
• EAN13: 9782748368215
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Réveille-toi mon amour

Didier Boeno – Madjid Arezki Réveille-toi mon amour

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0116363.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

1 «Coucou, marraine, c’est Eva. Je te fais de gros bisous, marraine. » « C’est moi, c’est Mireille. Je serais contente de te voir, tu me manques. Je t’embrasse fort, à plus. » « Pascale, bisous. J’attends de tes nouvelles. » « Pascale, ton fils n’arrête pas de te réclamer, je n’arrive plus à le calmer. Ce serait bien que tu te réveilles. Fais un effort, lève-toi pour faire un câlin à Stanislas. Je t’aime. » « Pascale, c’est moi, c’est Fatima. Rappelle-moi. » « Madjid, viens voir. Viens m’aider, je ne m’en sors pas, avec ce répondeur. Oui, je l’ai acheté cet après-midi. Oui, j’ai demandé au vendeur de m’expliquer comment le mettre en marche, mais là, tout de suite, je ne me souviens plus de ses explications. Depuis que je suis rentrée, je me dispute avec ce truc. Ça fait vingt fois que je relis le mode d’emploi et il ne fonctionne toujours pas, ce bordel qui commence sérieusement à m’énerver ! Si tu ne viens pas m’aider, je sens que je vais le foutre par la fenêtre. « Viens voir, viens m’aider : “Appuyez simultanément sur les boutons A et B, puis relâchez et enregistrez votre message.” Et puis merde, je n’y arrive pas. Madjid, mets- moi ça en route, je vais faire un tour. »

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« Bonjour, mon bébé, c’est Mireille, ta vieille sœur. Tu sais comme tu nous manques… Je t’adore, j’attends ton appel. » « Stanislas ne fait que des conneries, il est temps que tu… » « Pascale, c’est madame Ar. Je m’inquiète de ne pas avoir de tes nouvelles. Tu sais comme je t’aime, tu me manques. Ne t’inquiète pas pour ton fils, je m’en occupe, mais tu sais, c’est de toi dont Stanislas a besoin. À bien- tôt. » Ça fait une semaine que tu dors, il faut que tu te réveil- les, mon amour. Tout le monde me téléphone : ta sœur, ma mère, mes frères… Je t’en prie, tu as assez dormi, réveille- toi, mon amour. Je t’aime, je t’aime, je t’aime. Je t’ai amenée chez le dentiste pour soigner ta dent, celle qui te faisait mal depuis si longtemps. Ils ont été obligés de l’enlever : elle était trop abîmée. Tu as eu une anesthésie générale. Tu dors, maintenant, mais ça fait deux mois que tu dors. Les médecins ont dit que tu étais très fatiguée, qu’il fallait attendre que tu veuilles bien te réveil- ler. Alors j’attends. Il n’y a que toi qui puisses décider, il faut que tu te secoues. Quand on s’engueulait, tu me par- lais de séparation. Depuis deux mois, je vis séparé de toi. Je t’aime tellement fort que ma vie dépend de toi. Je vis à ton rythme, je ne peux pas te laisser seule. Je veux que tu te réveilles et toi tu ne fais que dormir. Stanislas n’arrête pas de te réclamer. J’ai besoin de toi, mon amour, ma vie, mon trésor. Je voudrais que tu montres ta force, que tu te reprennes. Toi seule es capable de faire cet effort. Je t’en prie, ma puce, je t’en supplie : réveille-toi. Stanislas et moi, on t’attend. On t’aime.

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