Roadway
270 pages
Français

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Description

Elle marchait sous la pluie, son sac sur les épaules, le visage ravagé par le maquillage, et le dos tourné à sa vie d’avant.


Lui entamait un voyage solitaire pour se retrouver, quittant son foyer sans regret à bord de sa voiture.


Sur le bord de la route, elle respirait et savourait sa liberté. Il n’a pas eu le cœur à la laisser là, trempée.


Et pourtant, la rencontre entre ces deux êtres opposés n’est que le début d’un voyage semé d’embûches, de secrets et de vérités.


Ce roman est une réédition de la série Roadway, il comprend tous les tomes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 août 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782819109044
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Angéline Richard



ROADWAY
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les "copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective" et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, "toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite." » (Alinéa 1 er de l’article L. 122-4.) « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »


© 2022 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
Table des matières
1 – Take me
Chapitre 1 : Elle
Chapitre 2 : Lui
Chapitre 3 : Elle
Chapitre 4 : Lui
Chapitre 5 : Elle
Chapitre 6 : Lui
Chapitre 7 : Elle
Chapitre 8 : Lui
Chapitre 9 : Elle
Chapitre 10 : Lui
Chapitre 11 : Elle
Chapitre 12 : Lui
Chapitre 13 : Elle
Chapitre 14 : Lui
Chapitre 15 : Elle
Chapitre 16 : Lui
Chapitre 17 : Elle
Chapitre 18 : Lui
Chapitre 19 : Elle
Chapitre 20 : Lui
Chapitre 21 : Elle
Chapitre 22 : Lui
Chapitre 23 : Elle
Chapitre 24 : Lui
Chapitre 25 : Elle
Chapitre 26 : Lui
Chapitre 27 : Elle
Chapitre 28 : Lui
Chapitre 29 : Elle
Chapitre 30 : Lui
Chapitre 31 : Elle
Chapitre 32 : Lui
Chapitre 33 : Elle
Chapitre 34 : Lui
Chapitre 35 : Elle
2 – Save me
Chapitre 1 : Lui
Chapitre 2 : Elle
Chapitre 3 : Lui
Chapitre 4 : Elle
Chapitre 5 : Lui
Chapitre 6 : Elle
Chapitre 7 : Lui
Chapitre 8 : Elle
Chapitre 9 : Lui
Chapitre 10 : Elle
Chapitre 11 : Lui
Chapitre 12 : Elle
Chapitre 13 : Lui
Chapitre 14 : Elle
Chapitre 15 : Lui
Chapitre 16 : Elle
Chapitre 17 : Lui
Chapitre 18 : Elle
Chapitre 19 : Lui
Chapitre 20 : Elle
Chapitre 21 : Lui
Chapitre 22 : Elle
Chapitre 23 : Lui
Chapitre 24 : Elle
Chapitre 25 : Lui
Chapitre 26 : Elle
Chapitre 27 : Lui
Chapitre 28 : Elle
Chapitre 29 : Lui
Chapitre 30 : Elle
Chapitre 31 : Lui
Chapitre 32 : Elle
Chapitre 33 : Lui
Chapitre 34 : Elle
Chapitre 35 : Lui
Chapitre 36 : Elle
Chapitre 37 : Lui
Chapitre 38 : Elle
Chapitre 39 : Lui
Chapitre 40 : Elle
Chapitre 41 : Lui
Chapitre 42 : Elle
Chapitre 43 : Lui
Chapitre 44 : Elle
Chapitre 45 : Lui
Chapitre 46 : Elle
Chapitre 47 : Lui
Chapitre 48 : Elle
Chapitre 49 : Lui
Chapitre 50 : Elle
Chapitre 51 : Lui
Chapitre 52 : Elle
Chapitre 53 : Lui
Épilogue : Elle
Où nous suivre sur les réseaux sociaux ?
1 – Take me
Chapitre 1 : Elle
Ma joue me brûle, les larmes perlent aux coins de mes yeux, mais je les refoule. Mon beau-père et ma mère m’observent avec animosité. Je ne me suis jamais sentie à ma place avec eux, dans cet appartement miteux, en plein centre d’Augusta, et ils me le rendent bien. Ma vie est chaotique depuis ma naissance. J’ai vingt-trois ans, et je n’ai toujours rien fait, à cause d’eux — ou peut-être est-ce de ma faute ? J’ai un travail minable, aucun diplôme, je ne suis même jamais allée à l’école, passant sous le radar des assistantes sociales. Avant, nous étions bien, seulement ma mère et moi, mais, aujourd’hui, elle me hait. L’emprise. Je n’ai pas fait d’études de psychologie. Je n’ai d’ailleurs pas fait d’études tout court, mais la vie m’en a assez enseigné pour que je sache reconnaître une marionnette, et ma mère en est devenue une.
Je toise ce couple avec fierté et arrogance. Ils détestent quand je me comporte comme ça et, étrangement, je trouve que c’est une excellente raison pour les regarder de la sorte. Je ne suis plus faible, je ne le serai plus jamais. Je ne serai plus jamais impuissante. La bouteille frôle mon oreille, soulève mes cheveux flamboyant en me faisant frissonner et s’écrase contre le mur. La bière explose partout, tachant mon tee-shirt bleu trop large. Je sursaute lorsqu’un éclat de verre se plante dans mon bras et je grogne de douleur. Un sourire narquois se dessine sur le visage de mon beau-père. Je serre les poings.
Ordure !
D’un geste, je retire le morceau tranchant et le lâche. J’aimerais qu’il soit assez grand pour que je puisse les blesser, tous les deux, leur faire autant de mal qu’ils m’en ont fait, qu’ils m’en font. Un filet de sang chatouille ma peau, glissant le long de mon épiderme pour tacher la moquette déjà salie. La douleur pulse dans mon bras ; elle me rend vivante.
– Tu comptes le laisser faire ? grogné-je à l’attention de ma mère.
Elle sait que son compagnon est un monstre, mais elle s’en moque. Il possède tous les droits ; il pourrait être le nouveau Hitler qu’elle serait toujours autant en adoration devant lui. Ça me donne envie de vomir. Elle me regarde. Ses cheveux sont aussi roux que les miens, mais ils sont secs et bouclés. Je hais cette couleur, elle me rappelle que je suis bien la fille de ma mère et je déteste ça. Je ne veux rien de cette femme, à qui je dois tout pourtant, mes plus grands bonheurs et mes pires malheurs. Je la déteste autant que je l’aime et mon estomac se noue à chaque fois que j’en prends conscience.
– Il nous a sauvées, rétorque-t-elle simplement.
Mes ongles s’enfoncent dans mes paumes. Ils pourraient déchirer ma peau d’un instant à l’autre, et j’en rêve. La douleur me canalise, elle m’empêche de faire du mal à ces deux êtres abjects qui me font face et que j’ai envie de blesser. Je veux leur arracher le cœur pour oublier que le mien n’est plus qu’une unique miette battant dans une cage thoracique trop grande.
– De quoi, bordel ? On était bien avant, on était mieux avant qu’il ne vienne ! Il n’a rien fait pour nous, putain ! Il nous a seulement tirées de notre misérable caravane pour nous emmener dans son appartement pourri, mais à part ça, c’est une grosse merde !
La douleur enflamme ma pommette qui manque d’éclater. Je vacille. Des points noirs dansent dans mon champ de vision alors que je tends la main pour me rattraper au mur.
– Ta gueule, sale pute ! hurle mon beau-père.
Je peine à ouvrir mes yeux brûlant de larmes, mais je ne veux pas lui faire le plaisir de m’évanouir. J’ai le souffle court, le corps meurtri, le cœur au bord de l’explosion, mais je trouve le moyen de relever mes paupières. De l’autre côté de la fenêtre, un éclair zèbre le ciel, un coup de tonnerre retentit, à l’image de ma rage. J’ai envie de tout démolir, surtout lui, mais il est capable de me tuer sous ses poings. Je ne peux rien. Je suis faible et ce constat me détruit. Je dois partir. Il n’y a plus rien pour moi ici. Je pensais que ma mère me retiendrait encore dans cet appartement moisi, mais ce n’est plus le cas. Elle est de son côté, et il n’est pas du mien. Je ne veux pas rester là où je n’ai pas ma place. Pendant longtemps, j’ai songé à partir sans jamais en trouver le courage. Aujourd’hui, je sais que si je ne fuis pas cette vie, cette ville, je vais en mourir.
Sans un mot, je passe devant le couple et me dirige vers ma chambre. C’est une pièce minuscule, avec une fenêtre tellement sale qu’on ne voit pas au-dehors. Je m’en fous, je ne me suis jamais souciée d’observer les voisins de l’immeuble d’en face et suis rassurée de savoir qu’ils ne peuvent pas me mater. Je m’approche de mon armoire et en tire un vieux sac de randonnée rapiécé. C’est la seule chose qui me reste de mon père. Il n’a pas vraiment de valeur sentimentale, il est seulement pratique. Il est grand et j’y fourre tout ce qui me tombe sous la main dans cette chambre. Vêtements, couvertures, livres, tout ce qui m’appartient ; tout ce que j’ai pu acheter grâce à mon travail y passe et se retrouve dans le vieux sac que je balance sur mon dos après avoir enfilé un pull.
Je me casse. Je me tire définitivement de cet appartement miteux, de cette vie merdique. Je fuis ma mère qui aime son mec parce qu’il lui paye ses cuites. J’échappe enfin à mon beau-père. Je vais réaliser mon rêve, mon cauchemar, je vais partir, sans prévoir où je vais, sans même savoir si je vais m’en sortir. Je quitte ma chambre, prête à abandonner les lieux. Je crois que j’ai toujours attendu ce moment, en fait. C’est le bon. Mon estomac se contracte. L’appréhension monte en moi. On ne peut pas tout plaquer sans rien ressentir. Je ne peux pas en tout cas, et le bonheur se mêle à l’inquiétude tandis que je m’interdis de penser à ce que sera ma vie dès que j’aurai passé la porte.
Une main me saisit. Elle est moite, calleuse. Une vague de nausée m’envahit en même temps que la puanteur de l’alcool se fraye un chemin dans mes narines. Le pouce de mon beau-père plonge dans la blessure causée par l’éclat de verre. Ce n’était qu’une coupure ridicule, ça devient un calvaire. Je gémis de douleur. Mes dents mordent ma lèvre inférieure pour refouler le hurlement qui veut s’échapper. Il s’enfonce dans ma peau, plus loin. Mon cœur remonte dans ma gorge et mon estomac n’est pas loin de le suivre. Cet homme est dégueulasse. Si ça s’infecte, ce sera sa faute. Il rêve de me voir crever et je fantasme sur sa mort à lui.
– Où tu vas ?
Je tente de me dégager sans lui répondre, mais un simple mouvement de mon bras me paralyse de douleur. Mes jambes vacillent. Je tourne la tête vers mon agresseur. Il m’observe et je repère ma mère, derrière lui. Elle est de son côté. Elle l’a toujours été. Quelle mère privilégierait son compagnon à sa propre fille ?
La mienne, songé-je amèrement.
Lui, il a les yeux qui brillent. Il rit de ma douleur et j’ai envie de le saigner à blanc.
– Je me tire ! réponds-je vertement.
– Si tu passes cette porte, tu ne pourras plus jamais revenir !
Il croit me faire peur avec cette menace idiote, mais ne plus jamais le revoir, c’est justement mon but. Le quitter, les laisser, tout plaquer et partir loin du Maine, cet État de merde dans ce pays de merde. J’ai mal au bras, à la pommette, à la joue, mais pas au cœur. Et je

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