Since before - 3 - Reborn

Lottie Millers

Description

Romance contemporaine - 610 pages

Matt, membre du groupe White Buddy, a toujours été calme et réfléchi. Peut-être un peu trop. Au sommet de sa gloire, en couple avec Zoé depuis quelques années, sa vie va connaître un tournant lors d’une énième tournée aux USA.

Stoppé par une tempête de neige, il se retrouve coincé à Lake Placid avec ses amis. Là-bas, il va ouvrir les yeux grâce à Luna, une strip-teaseuse qui a quitté Guatemala City pour faire table rase de son passé, sombre et douloureux, au milieu des gangs.

Pour la première fois, grâce à la belle brune, Matt va laisser le hasard décider pour lui, sans se poser de question.

Sujets

• Romance
• Romance contemporaine
• Toute la romance
• Littérature
• Fiction
• Époque contemporaine

Informations

• Publié par: Editions Elixyria
• Nombre de lectures: 12
• EAN13: 9782379613500
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Since before – 3 - Reborn

3 - Reborn

Lottie Millers
3 - Reborn

Lottie Millers



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Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-291-350-0
Photo de couverture : Simbiothy
Logo intérieur : Blue Berry
" Les peines accourent, les joies comptent leurs pas "
Anne Barratin,
De toutes les paroisses , 1913
Prologue

Matt

Raphaël et Amber sont devant l’autel. Les cheveux de la future mariée sont relevés en un parfait chignon. Sa robe blanche est magnifique. On dirait un ange tombé du ciel, et en un sens, je crois que c’est ce qu’elle a été pour Raphaël. Un ange gardien qui lui a montré le chemin à prendre pour sortir des ténèbres desquels il ne parvenait pas à s’échapper. Malgré les difficultés que leur couple a traversées, leur amour a été plus fort que tout. Plus fort que la trahison. Plus fort que la colère. Plus fort que la mort. Ensemble, ils ont défié toutes les probabilités pour que leur couple ne disparaisse pas. J’ai été le premier à croire qu’ils ne survivraient pas à leur passé commun et aujourd’hui, je suis sans doute le premier à m’en vouloir d’avoir pensé une telle connerie. L’amour ne se commande pas. Il se contrôle encore moins.
— Ça va, bébé ?
Je me tourne vers Zoé qui m’observe avec ses grands yeux gris.
Depuis plusieurs jours, ils pétillent de bonheur, et étrangement, ça me fout les jetons. Enfin, en réalité, je flippe depuis que j’ai fait la plus grosse connerie de ma vie : la demander en mariage. Pris dans l’élan des préparatifs de celui de Raphaël, j’ai moi aussi succombé à cette envie d’officialiser mon histoire d’amour avec elle. C’est toujours ce que j’ai souhaité — terminer marié avec deux ou trois gosses — je suppose que mes parents y sont pour beaucoup. Seulement, cette demande ne s’est pas tout à fait déroulée comme je me l’étais imaginée. Disons que je n’ai pas demandé en mariage Zoé pour les bonnes raisons. En principe, on le fait parce qu’on est sûr de notre choix, parce que notre cœur appartient à la personne que nous aimons et que cela est réciproque. Or, je ne peux pas vraiment certifier que ce soit le cas. Et le pire, c’est que j’ignore si ça l’a été un jour. Alors pourquoi diable me suis-je lancé dans cette folie ? Pourquoi il a fallu que j’écoute mon cerveau plutôt que mon cœur ? Je me pose la question, mais au fond, je connais la réponse.
Ces derniers jours, la vie m’a joué un sacré tour dont je me serais bien passé. Je pensais tout connaître de l’existence. Je pensais tout savoir. Je pensais avoir réponse à tout, avoir une solution pour chaque problème, car comme me répétait à longueur de temps mon père : les problèmes n’existent pas sans solution.
Mais me voilà aujourd’hui confronté à une putain de galère, et devinez quoi ? Elle est à ce jour sans solution.
Elle est arrivée dans ma vie sans crier gare. Elle n’aurait même pas dû me percuter de plein fouet, mais comme un tremblement de terre, elle ne prévient pas de son arrivée et les dégâts sont conséquents. Elle avait beau faire semblant, sourire aux gens qui l’entouraient, ses yeux, eux, ne mentaient pas. Ils trahissaient un profond désarroi que j’ai immédiatement décelé, et c’est peut-être ça qui m’a entraîné dans cette chute incontrôlable. Il a fallu que je ressente ce besoin irrémédiable de comprendre ce qui avait bien pu l’amener ici alors que nous ne nous connaissions pas.
Qu’a-t-il pu se passer dans sa vie pour qu’elle termine dans ce trou paumé où je l’ai rencontrée ? Pourquoi devait-elle exercer ce métier alors que j’ai rapidement compris qu’elle avait tout pour réussir ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Tant de questions qui fusaient dans mon esprit et qui m’ont poussé à me lancer sur ce terrain miné qu’elle représentait pour moi.
J’ai très vite compris que tout nous opposait. Un véritable gouffre nous séparait et pourtant, elle est devenue mon obsession, mon souffle libérateur en un temps record. Sans le savoir, je m’étais enfermé dans une vie parfaite, du moins, c’est ce que je pensais. Ouais, je croyais naïvement que c’était ce dont j’avais besoin, cette perfection, cette incessante volonté de tout contrôler, de vivre sans craindre l’avenir, mais il a fallu qu’elle débarque sur mon chemin pour que je remette tout en question. Tous les principes qui m’ont guidé jusque-là sont partis en fumée.

Zoé est la sécurité. Elle est la femme avec laquelle j’avais imaginé vivre, avec qui je me voyais fonder une famille.
Luna est l’inverse. Elle est l’inconnue que je cherche tant à fuir. Elle est le danger qui m’attire redoutablement. Elle a révélé une partie de moi, dont je ne soupçonnais même pas l’existence, aussi vite qu’un ouragan terrasse une ville sur son passage. Elle m’a fait découvrir les dangers, mais aussi les plaisirs de la vie. Elle m’a fait naître une seconde fois, et quelque chose me dit qu’avec elle, j’aurais pu courir à ma perte. Voilà la véritable raison de ma demande en mariage à Zoé. Toutefois, depuis que je l’ai faite, toutes mes pensées se dirigent vers une seule et même personne : Luna.
Flash-back

Matt

Jeudi 6 mars 2008
Depuis que mon frère est parti loin de la maison pour faire ce qu’il aime, j’ai décidé moi aussi de me consacrer à ce que je préfère, c’est-à-dire la musique. J’avais pris l’habitude de jouer de la batterie dans le garage de mes parents. Il m’arrivait parfois de me mettre au piano. Une initiation que je dois à mon frère. C’est lui qui m’a appris les bases lorsqu’il était encore là. J’ai tout de suite aimé le son que cet instrument a fait, mais je préfère le tempo de la batterie. C’est elle qui donne le rythme de la plupart des musiques et j’aime savoir que c’est moi qui les contrôle — je suppose que je dois ça à mon tempérament. J’aimerais un jour pouvoir monter sur scène et faire vibrer toute une foule. C’est un doux rêve que nous nourrissons, Raphaël et moi, depuis que nous nous sommes rencontrés il y a quatre ans de ça. Malheureusement, j’étais loin de m’imaginer que notre projet serait ralenti par les aléas de la vie.
J’étais en cours de mathématiques quand la mienne a pris un tournant inattendu. Un surveillant est entré dans la salle et chuchoté des mots au professeur qui a immédiatement porté son attention sur moi. Je n’étais pas un élève qui excellait, mais je me débrouillais plutôt bien, surtout dans les matières scientifiques. Je n’avais jamais eu de problème particulier et m’entendais bien avec la plupart des autres élèves. Les professeurs étaient plutôt satisfaits de mes résultats et de mon comportement. En d’autres termes, je n’étais pas un élève à problèmes. Alors, quand j’ai vu le surveillant entrer dans le cours qui touchait presque à son terme, cela ne pouvait rien signifier de bon. Le professeur hocha la tête avant de se diriger vers moi.
— Matteo, prends tes affaires et va avec le surveillant.
Personne ne m’appelle par mon véritable prénom. Depuis que je suis assez grand pour m’en rappeler, tout le monde m’a toujours appelé Matt, si ce n’est ma mère. Elle tient particulièrement à ses origines italiennes et elle veut le faire savoir.
Sans poser de questions, j’ai fait ce qu’on m’a demandé et ai attendu d’être dans le couloir pour poser la question qui me brûlait les lèvres :
— Pourquoi je suis convoqué ?
— Ce n’est pas le cas, m’avait répondu Nicolas, le surveillant.
— Alors pourquoi je...
— Ta mère t’attend.
— Ma… quoi ?
— Elle va tout t’expliquer.
J’ai entrouvert la bouche, puis l’ai refermée. Sa venue inopinée ne pouvait pas être de bon augure.
Lorsque je suis arrivé dans le bureau du CPE, mon cœur s’est serré en la voyant avec les yeux baignés de larmes. Qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle se mette dans un tel état ?
— Maman ?
— Mon chéri.
Elle s’était levée et m’avait pris dans ses bras.
— C’est ton père. Il... Il a fait un AVC.
Je me suis écarté d’elle, les yeux grands ouverts, ne parvenant pas à croire les mots qu’elle venait de prononcer. Ou peut-être ne les avais-je pas compris sur le moment. Je ne sais plus. Ce que je sais en revanche, c’est que mon monde venait de s’écrouler.
— Est-ce qu’il est...
Ma mère avait vivement secoué la tête et ce simple geste m’avait apporté le réconfort nécessaire sur le moment. Je n’aurais pas supporté d’apprendre le pire. Je n’étais pas prêt. Et je n’étais pas certain que quiconque sur cette terre le soit un jour.
— Madame, vous pouvez y aller. Nous comprenons la situation.
Ma mère hocha la tête et remercia le CPE tandis que je fronçais les sourcils, pas certain de comprendre ce dont ils parlaient exactement.
Nous sommes entrés dans la voiture et j’ai attendu qu’elle m’en dise plus sans que rien ne vienne. Après qu’elle eut mis le moteur en route, je posai ma main sur la sienne, tremblante.
— Maman, ça va aller.
Elle baissa la tête et laissa couler quelques larmes avant de se redresser, comme si mes mots avaient été assez puissants pour la faire sortir de la peur qui semblait la ronger. Elle fit un geste de la tête avant de poser sa main sur ma joue.
— Allons voir ton père.
J’opinai du chef avant qu’elle se mette en route en direction de l’hôpital.

Je me souviens encore fouler le sol du centre hospitalier. Les couloirs blancs éclairés par des néons qui auraient donné un mal de crâne à un aveugle. Lorsque j’ai vu la pancarte afficher « Unité de soins intensifs neuro-vasculaire » du service neurologie, mon cœur s’est serré. Je ne pouvais pas croire que nous étions là pour mon père. Je veux dire, il allait parfaitement bien. Il était dans une forme olympique, peut-être même meilleure que la mienne. Il faut dire que je n’étais pas vraiment très friand de tout ce qui touche au sport. Ça a bien changé.
Devant la porte qui donnait accès à la chambre, j’ai hésité. J’avais peur de ce que j’allais trouver derrière. Peur de ne pas retrouver mon père. Je n’avais jamais connu qui que ce soit dans mon entourage ayant été victime d’un AVC, mais je savais bien que les con