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Description

Romance contemporaine - 350 pages



Un amour de jeunesse.


Dix ans d’absence, dix ans à espérer...


Jusqu’à ce que Chance revienne dans la vie d’Autumn !



Entre secrets et mensonges,


vaut-il mieux tout savoir ou continuer à se bercer d’illusions ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 63
EAN13 9782379613128
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Lily Tortay
Lily Tortay M entions légales Éditions Élixyria http://www.editionselixyria.com https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/ ISBN : 978-2-37961-312-8 Photo de couverture : George Rudy
La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. Oscar Wilde
1 Fire meet gasoline Sia De nos jours Autumn ─ Allez, dis oui ! Ma meilleure amie, Ally, ne me lâche plus depuis hier. Elle veut que je l’accompagne à un dîner à quatre, demain soir. Après des semaines de travail acharné, elle a enfin dégoté un rendez-vous avec un mec avec qui elle bosse. Elle a une vie amoureuse trèsactive– ce qui, généralement, m’amuse – mais, cette fois-ci, je sens le coup foireux à des kilomètres ! Son collègue a accepté de sortir avec elle si elle m’emmène, car il a un pote en pleine crise existentielle qu’il veut absolument recaser… Soit je laisse tomber mon éternelle amoureuse, soit je me prépare à passer la soirée la plus glauque de ma vie... ─ S’il te plaît ! dit-elle en se jetant à mes pieds. Elle s’agenouille en joignant les mains et me supplie. Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire devant ce désastreux tableau. ─ Bon, je n’ai plus qu’à prier qu’il soit beau... ─ Winter, tu me sauves la vie ! Une chose à savoir sur Ally : elle n’a jamais su m’appeler par mon prénom (automne en français) alors elle varie entre Summer (été), Winter (hiver) et Spring (printemps), selon l’humeur du jour. ─ Évidemment, c’est toi qui m’invites ! Je l’aide à se relever, car ça ferait mauvais genre qu’une de mes clientes la retrouve dans une telle position. Je suis chapelière à Boston, à Newbury Street. Il y a quelques années, j’ai perdu ma mère et, depuis, je mets tout en œuvre pour concrétiser mes envies afin qu’elle soit fière de moi, où qu’elle soit. Créer des chapeaux est une passion depuis toujours et avoir ma propre boutique était mon rêve ultime. Il y a six ans, j’ai eu une magnifique opportunité : un mec m’a appelée, me disant qu’il cherchait quelqu’un de sérieux à qui louer son pas-de-porte. C’était une affaire en or avec un loyer que je pourrais qualifier de dérisoire vu le quartier. Je me suis jetée dans ce nouveau projet à corps perdu, ce qui m’a aidée à passer le cap du décès de ma mère. Ally, comme d’habitude, a été d’un soutien indéfectible. ─ On se rejoint au restaurant directement, me lance ma meilleure amie en se frottant les genoux. Je t’envoie l’adresse demain matin. Dis donc, tu n’aurais pas pris du cul ?! ─ Qu’est-ce que tu ne ferais pas pour t’assurer que je ne vais pas te coûter une blinde au resto ! Sois tranquille, je prendrai un plat et un café. Elle se marre en me regardant, juste pour me montrer que je viens de me faire avoir. Mais que m’a-t-elle concocté ? ─ Je vais retourner à mes chapeaux, alors je te dis à plus tard ! Elle m’embrasse bruyamment avant que je retourne chercher de la feutrine bleue dans l’arrière-boutique. J’aime travailler ici, devant mes clientes. Je trouve que c’est plutôt sympa qu’elles me voient à l’œuvre. Ça crée une proximité qui m’est nécessaire. Je m’installe face à la fenêtre et, parfois, lorsque je suis en panne d’inspiration, je regarde les passants. L’art est dans la rue, il n’y a qu’à se servir.
─ Au fait, fais une bise pour moi à Paolo, lance Ally en partant. ─ Je n’y manquerai pas. Ally s’est prise de passion pour mon chat. Le propriétaire de ma boutique m’a aussi proposé un appartement sur Commonwealth Avenue. Deux jours après mon emménagement, j’ai découvert Paolo sur mon palier, affamé et frigorifié. Depuis, nous vivons une passionnante colocation. C’est le mâle idéal : doux, disponible et taciturne. C’est le seul qui ait le droit de partager mes nuits ! Je n’entends la porte de la boutique se refermer qu’une minute plus tard. Connaissant Ally, je suis sûre qu’elle a essayé des chapeaux en douce... Elle est mon cobaye depuis toujours – même si sa longue tignasse brune ne m’a pas facilité la vie –, mais cela ne semble pas assez pour elle, il faut qu’elle se pare de mes créations dès que j’ai le dos tourné. Mon téléphone vibre, comme tous les jours à cette heure-ci, mais je ne réponds pas. Quand les appels ont commencé, il y a trois semaines, je décrochais, mais aucun signe de vie à l’autre bout du fil. Du coup, maintenant, je laisse sonner en espérant que la personne réalise son erreur rapidement et arrête de me harceler. La technologie peut sauver des vies, mais a tout de même ses limites... J’entends la clochette accrochée à la porte tinter de nouveau, signe qu’un client vient d’investir les lieux. Je reviens à mon bureau, les bras chargés de tissus, lorsque je croise un regard que je pensais ne plus jamais revoir. Je lâche la feutrine qui tombe à mes pieds. Heureusement que je n’avais pas pris d’aiguilles… Je suis pétrifiée. Face à ce revenant, mon cœur va succomber. Chance Garrett, en chair et en os, dans ma boutique ! Une boule de flipper vient d’envahir ma poitrine, et là, clairement, j’ai fait un tilt ! J’ai envie de lui sauter dessus pour le toucher et m’assurer qu’il est bien réel, mais si je le fais, je ne suis pas sûre de ne pas en profiter pour l’étrangler... Aucun mot ne semble vouloir sortir de ma bouche, hormis son prénom. ─ Chance… Mes jambes ne vont pas tarder à lâcher, alors je m’approche d’une commode pour y prendre appui. Je croyais l’avoir perdu pour toujours, mais il n’en est rien. Tout me revient en tête et un tourbillon d’émotions me submerge. Je suis émue, surprise, en colère, triste, soulagée... Mon corps ne m’appartient plus. Je me sens incapable de réagir, pourtant, les larmes me viennent. Étrange, avec tout ce que j’ai pleuré ces dernières années, je croyais la source tarie. Dix ans que je ne l’ai pas vu et il se tient là, face à moi. Je le scanne entièrement en moins d’une seconde. Aucune expression ne le trahit. Il n’a pas changé, mais ne semble plus le même. Il a dit adieu à ses cheveux longs, toutefois, ses yeux bleus me transpercent, comme auparavant. Quelques rides ont fait leur apparition, pourtant son visage paraît toujours aussi angélique et juvénile. Cependant, je peux y lire une certaine gravité qui ne semble pas liée aux affres du temps. Il porte, comme avant, un poids sur les épaules. Peut-être celui de la vie, cette fois-ci. Son look, lui, a radicalement changé. Je l’ai connu portant des tee-shirts à l’effigie du groupe qu’il écoutait à l’époque, Metallica. À dix-huit ans, il arborait un style rock, presque gothique. Même si ce n’était pas ma tasse de thé, j’avoue que c’est comme ça qu’il m’a séduite. Chance porte maintenant un costume recouvert d’un manteau. Ses vêtements sont restés sombres, le contraire m’aurait quand même étonnée ! Je me ressaisis et reprends la situation en main. ─ Qu’est-ce que tu fous là ?! Mon ton est agressif, par choix. Surtout, ne pas lui montrer quel effet il a sur moi... Il fait un pas dans ma direction et je ne trouve rien de mieux à faire que de lui asséner
une gifle magistrale qui résonne dans toute la pièce. Chance ne sourcille pas. Je peine à trouver ma respiration. Nous nous toisons, mais aucun ne bouge. Il reste silencieux, encore. Seul le mouvement de sa mâchoire dénote un profond agacement ou, tout du moins, une certaine impatience. Sa présence à mes côtés me déstabilise plus que de raison, alors je fais un pas en arrière. Son regard est de plus en plus difficile à soutenir. Je n’ai plus le choix, je décide de mettre fin à notre tête-à-tête. ─ Sors d’ici ! Il reste stoïque. ─ Tu es devenu dur de la feuille avec le temps ? Repars d’où tu viens. Tu t’es fait discret pendant dix ans et ça m’allait bien, alors je te remercie de continuer dans cette voie. Je le contourne pour aller ouvrir la porte. C’est ce moment que choisit Ally pour rentrer en trombe. ─ Je suis une vraie tête de linotte, j’ai oublié mes gants ! Voyant son butin sur mon bureau, elle se dirige vers lui en prenant le soin de contourner Chance. En se retournant, les gants aux mains, ses yeux se posent sur le blondinet. ─ Chance ! Chance Garrett ! Mais, c’est toi que j’ai croisé tout à l’heure ? Je ne t’avais pas reconnu, ça fait un bail ! Qu’est-ce que tu deviens ? Tu es ici pour rester ? Dis-moi que tu es juste de passage et que tu n’es pas revenu pourrir la vie de ma copine ! Elle me regarde avant de bloquer sur lui. L’ambiance est glaciale, elle vient de le réaliser. Nous sommes maintenant trois à être mal à l’aise. ─ Je ne voulais pas vous interrompre dans votre conversation. J’y retourne, me lance-t-elle en me déposant une bise sur la joue. Je t’appelle plus tard. Si tu as besoin d’enterrer un corps, j’ai une pelle dans le coffre de la voiture, murmure-t-elle assez fort pour être entendue de tous. Elle repart aussi rapidement qu’elle est arrivée. Chance n’a toujours pas prononcé un mot. Il est devenu muet, en plus d’être sourd ? Devant son mutisme, je ne vois que cette solution. ─ À quoi ça te sert d’être venu si c’est pour ne pas me parler ? Il referme la porte. À Boston, à cette époque de l’année, il est vrai que la température ne dépasse pas plus de 3 °C et la boutique commence à ressembler à une chambre froide. Chance fait quelques pas en arrière puis se frotte les mains l’une contre l’autre, sûrement pour les réchauffer. Il me fixe et semble enfin décidé à prendre la parole. ─ Je suis ici depuis seulement quelques heures. ─ Et tu repars quand ? ─ Ça va dépendre de toi… ─ Comment ça ? ─ Je suis revenu pour toi, uniquement pour toi. Quoi ?! Mais il s’attend à quoi exactement ? Que je lui dise qu’on oublie ces dix dernières années et que nous pouvons reprendre notre histoire où nous l’avions laissée ? Si c’est ce qu’il espère, il risque d’être déçu... ─ Je me doute que ma visite te trouble, reprend-il. Je voulais juste que tu saches que j’étais revenu. Je te recontacterai parce que j’ai des choses à te dire. Il s’approche de moi, me dépose un baiser sur la joue et ressort de la boutique. Je me retrouve seule, au milieu de la pièce, sans vraiment comprendre ce qui vient de se passer.
Chance est de retour à Boston ! Il débarque sur mon lieu de travail pour me le signaler, puis repart sans aucune explication. De mon côté, le choc est tel que je peine à réaliser le tsunami qui vient de s’abattre sur ma vie. Je viens de rêver ou quoi ? Mes jambes tremblent, je me dirige droit sur ma chaise pour m’y écrouler. Les coudes sur mon bureau, je me passe les mains dans les cheveux en me remémorant ces cinq dernières minutes. Pourquoi est-il revenu ? Qu’attend-il ? Est-il vraiment de retour pour moi, comme il me l’a dit ? Trop de questions tournent dans mon crâne de piaf et je me sens de moins en moins bien. Je lève les yeux vers l’horloge et réalise que c’est la fin de la journée, à ma plus grande satisfaction. Je ferme la porte à clé puis me rassieds un instant, le temps de digérer cette rencontre impromptue. Mon téléphone vibre dans ma poche. Lorsque mes yeux se posent sur l’écran, je m’aperçois que je ne suis pas seule à m’interroger. ─ Allô ? ─ Summer, c’est moi. Chance Garrett ! Mais qu’est-ce qu’il foutait là ? Ally est assez directe dans son style, c’est ce que j’aime chez elle. ─ Je n’en ai aucune idée. Il est juste venu m’informer qu’il était de retour et il est parti. ─ C’est tout ? Elle est tellement excitée par la nouvelle qu’elle monte dangereusement dans les aigus. ─ Si on enlève le passage où je l’ai giflé, c’est tout. ─ Il ne l’a pas volé ! Se pointer après tout ce temps sans explication, il ne manque pas d’air. Qu’est-ce que tu vas faire ? Tu comptes le revoir ? Je n’arrive pas à réfléchir aussi vite que mon amie, mais mon instinct de protection prend le dessus. ─ Certainement pas ! Écoute, je n’en sais pas plus, mais il est tard alors je vais rentrer retrouver Paolo. J’y verrai peut-être plus clair après une bonne nuit de sommeil. ─ On se voit demain soir, de toute façon ? Tu ne me lâches pas ? C’est vrai qu’une soirée à me faire draguer par un gros lourd, c’est pile ce qu’il me fallait... ─ Je n’ai qu’une parole, alors compte sur moi. Bonne soirée. ─ Bonne soirée, Spring. Et, si je peux me permettre, ne le laisse pas te pourrir la vie, encore une fois. Je raccroche, prends mon courage à deux mains pour me lever et rejoindre mon domicile. Perdue dans mes pensées, je n’ai même pas vu le trajet jusqu’à chez moi. À peine le seuil de mon appartement franchi, je suis accueillie par le plus cool des matous. Je me débarrasse de mon manteau, mon bonnet, mes gants, mon écharpe, mes bottes et file m’écrouler sur mon divan. Paolo me rejoint pour s’installer sur mes genoux, comme à son habitude. Chance Garrett, l’homme que j’ai tant aimé... Celui-là même qui m’a brisé le cœur ! J’étais folle de lui à l’âge où l’on est convaincu qu’amour rime avec toujours. Pendant toutes ces années, je pensais avoir réussi à le détester, mais il n’en est rien, finalement. Le revoir m’a fait l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. C’est vrai que personne ne m’a jamais poignardée, encore moins le cœur, mais j’imagine que l’effet doit être similaire. Tout ça est tellement étrange ! Comment en est-on arrivés là ? Et comment sait-il où je travaille ? Vais-je le revoir ? J’en ai envie, ne serait-ce que pour l’entendre répondre à mes innombrables questions restées sans réponses. Ce mec m’a brisée. Il a été mon amour de jeunesse, mon premier et le seul d’ailleurs, pour être honnête. Il s’est barré du jour au lendemain, sans aucune explication. J’ai cru devenir folle. Il m’a fallu des mois pour
réapprendre à vivre sans lui. J’ai toujours eu le goût du drame, aussi j’ai d’abord cru qu’il avait été kidnappé ou qu’il était mort et que personne n’avait retrouvé son corps, puis j’ai accepté le fait qu’il m’avait abandonnée. Mon histoire est d’une banalité affligeante... Après environ six mois, j’ai commencé à me faire une raison, tout simplement. Je suis naïve et longue à la détente, mais il m’était impossible d’imaginer qu’il pouvait me quitter de cette façon. D’ailleurs, il était inenvisageable que nous puissions nous séparer à l’époque. Nous étions ensemble depuis des mois et son abandon m’a enlevé toute foi en l’amour. À cause de lui, je me couche chaque soir depuis une décennie avec un vide qui brûle au fond de mon cœur. Malgré le temps qui passe, la douleur reste présente. Je ferme les yeux, mon passé me revient. Je me remémore la première fois où je l’ai croisé et ne peux m’empêcher de sourire.
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