Sombres obsessions
129 pages
Français

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Sombres obsessions , livre ebook

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Description


Un petit ami parfait, un appartement génial, un travail qu’elle adore. Madison a réussi sa vie, du moins, c’est ce qu’elle croyait. Son petit ami parfait n’est pas si parfait, et pour couronner le tout, on l’agresse.


Silent est le président d’un club de bikers respecté. Froid, impassible, il mène son club d’une main de fer, et doit gérer une sombre histoire de trafic de drogue. Alors il n’a pas le temps de faire du baby-sitting avec la femme un peu trop grande gueule que sa grand-mère a prise sous son aile.



En apparence, rien ne relie le trafic de drogue et l’agression de Madison... En apparence.


Et si les deux affaires étaient liées ?
Et si protéger Madison était la clé pour protéger le club ?
Et si la vie de Silent n’était pas aussi complète qu’il le croyait ? Et s’il lui manquait quelque chose... ou quelqu’un ?


Une chose est sûre, leur vie ne sera plus jamais la même...



Plongez dans le tourbillon de Bikers' Law, et accrochez-vous !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378125417
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera. »
Victor Hugo



Prologue
Silent
— Tu vois cette fille, fils ? dit-il d’un air sérieux.
Je tourne la tête et suis du regard le doigt de mon père. Après avoir roulé plus d’une heure depuis Hayfork, assis derrière lui sur sa Harley, je regarde la fille qu’il me montre du doigt. Elle doit avoir treize ou quatorze ans comme moi, peut-être un peu moins. Brune aux yeux marron, un peu enveloppée. Elle porte un simple T-shirt marqué California et un short en jean.
— Ouais…
Elle n’a vraiment rien d’exceptionnel. Je ne comprends pas où veut en venir mon père. Au club, je vois plein de bonasses, mais il ne veut pas que je m’en approche. Il me rabâche tout le temps que je ne suis qu’un petit con superficiel et que je devrais faire plus attention à ce que je dis et ce que je fais, car un jour le club sera à moi et il faudra que je montre l’exemple. Sauf que je m’en branle. Pour l’instant, j’ai juste envie de tirer mon coup et de me vanter auprès des autres.
— À première vue, elle a l’air banale, commence-t-il à dire.
— Ouais…
Je m’en fous comme de l’an quarante de ce qu’il veut, mais je l’écoute quand même d’une oreille, ne sachant pas à quoi m’attendre.
Il se tourne et me regarde par-dessus son épaule.
— Elle ne l’est pas. Elle est extraordinaire, sauf que tu ne fais pas attention à elle. Tu regardes juste ce qu’il y a à l’extérieur, mais pas ce qu’il y a à l’intérieur.
Je ne comprends rien à ce qu’il me raconte. Il doit s’en apercevoir, car ses lèvres se pincent, comme quand il a envie de m’en foutre une derrière la tête, mais qu’il se retient.
— Un jour, fils… un jour, tu comprendras ce que j’ai voulu t’expliquer.
Il allume le moteur et démarre. C’est l’heure de rentrer à Redding.



Chapitre 1
Madison
J e repousse mes cheveux derrière mes oreilles et sors les pommes de terre du four.
— Bon alors ça arrive ? s’écrie Derek depuis le salon.
Je pousse un soupir d’exaspération. Je sors d’une garde de quarante-huit heures à l’hôpital, je suis crevée et il faut encore que je fasse à manger… Derek est mon conjoint. Enfin, sur le papier, mais dans les faits, il y a plusieurs années que je ne me retrouve plus dans cette relation.
— Deux minutes, m’exclamé-je à mon tour, éreintée par la journée que je viens de passer.
— Ça devient long, Madison, s’énerve-t-il. J’avais dit vingt heures et il est déjà vingt heures cinq.
Il tape du poing sur la table dans le salon. Comme si ça allait me faire avancer plus vite…
J’ai rencontré Derek alors que je n’avais que dix-huit ans et lui tout juste vingt. Je venais d’obtenir mon diplôme et je me préparais à entrer à l’université pour être infirmière. On s’est rencontrés dans un bar où, avec mes amies de l’époque, nous fêtions notre nouvelle vie d’adulte.
Si seulement j’avais su que ça se passerait comme ça…
Gina l’avait tout de suite remarqué.
— Regarde à six heures, m’avait-elle lancé en me donnant un coup de coude dans les côtes.
Quand j’ai levé le nez de mon verre, nos iris se sont croisés et ne se sont plus quittés, jusqu’à cet instant où il est venu à notre table. Je ne sais pas pourquoi c’est moi qu’il regardait. Il était très beau, brun aux yeux verts, mesurant le mètre quatre-vingts. Je pensais qu’il m’était inaccessible. À côté de lui, je faisais pâle figure avec mon petit mètre cinquante-huit et mes quatre-vingts kilos. Les prunelles bleues, brune à la peau claire, je n’étais pas vraiment le fantasme des garçons de mon âge. Mais il s’est approché et m’a proposé un verre, que j’ai bien évidemment accepté. À partir de ce moment-là, et de fil en aiguille, j’ai délaissé mes amies et j’ai passé tout le reste de la soirée avec lui.
Le rêve de Cendrillon a mis du temps avant de tomber à l’eau. Il a été mon premier amour. Mon premier en tout même. Je n’ai connu que lui de toute ma vie et aujourd’hui je me demande bien ce que je fais là avec lui. Je me sens si mal maintenant. Je sais que je ne devrais pas, mais je n’y arrive pas. Nous avions tout pour être heureux au début, mais au fil des années notre relation s’est étiolée. Puis Derek a changé. Une sorte de routine s’est installée dans notre relation. Nous sommes devenus ce que nous sommes dorénavant. Des étrangers l’un pour l’autre.
— Ça vient, là ? On crève toujours la dalle ici. Même pas fichue d’être à l’heure pour bouffer… Bonne à rien.
Je me recroqueville sur moi-même. Ce n’est pas la première fois qu’il me sort ce genre de chose. Il n’était pas comme ça au début de notre relation. À l’époque, il était mécano dans un garage de Redding, près de la station-service. Il avait tout pour me plaire. Il était très attentionné avec moi, enfin maintenant je me demande si c’était vraiment de cela qu’il s’agissait… Il venait me chercher après mes cours, me ramenait mon déjeuner quand j’étais de garde à l’hôpital. Je n’aurais jamais pu imaginer une seule seconde que notre histoire se finirait comme ça. Je me souviens encore des promesses qu’il m’a faites.
« Tu vas voir Madison, toi et moi, c’est pour la vie. Je te promets que tu auras une plus belle existence à mes côtés… »
« Quand le garage décollera, on pourra s’installer ensemble et tu seras ma reine… »
« Je te promets de t’aimer jusqu’à la fin de mes jours, même après ma mort… »
—   Bordel Madison, mais tu fous quoi   ?
Je sursaute sous le bruit de sa bière qui tape sur le bois de la table. Sa réprimande et le bruit sourd de sa bouteille viennent de me sortir de ma torpeur. C’était le bon vieux temps. Je mets une pomme de terre dans chaque assiette et la recouvre de sel et de poivre. J’embarque les plats avec moi et les pose à table. Une pauvre table en bois brut qui a vu des jours meilleurs. Sans attendre, Derek s’attaque à son assiette sans plus me prêter attention. Je ne touche pas à une miette de la mienne. Trop écœurée par toute cette situation.
Derek a perdu son job trois ans plus tôt et depuis, il n’a pas cherché à en retrouver un autre. Il profite de son chômage pour ne rien faire de ses journées, à part fixer son cul au canapé et lorgner cette maudite télévision. Parfois ça dure même toute la nuit, quand il s’endort ou qu’il sort avec ses potes. Parce que oui, même s’il n’a plus de boulot, il se permet toujours de retrouver ses amis, traînant dans les bars et rentrant dans des états pitoyables à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Notre vie de couple a laissé place à l’ennui, puis à l’amertume et maintenant c’est la colère qui règne dans mon esprit. Nous sommes devenus des colocataires. Pour Derek, tout va bien. Il ne se rend même pas compte que je suis malheureuse ou alors il s’en fout royalement. Je passe mes journées au travail à faire des heures supp’ ou à prendre des vacations pour pouvoir payer les factures, car monsieur préfère dépenser son argent dans l’alcool.
Je coupe ma viande en petits cubes et les mets de côté. Derek entame la deuxième bouteille de vin de la journée… Seul.
— Tu manges pas ? me demande-t-il avec agressivité.
Je secoue la tête, n’ayant pas le courage d’approfondir cette discussion. Il attrape mon assiette par-dessus la table et engloutit plusieurs cubes en une fois.
— Ça tombe bien, je trouve que t’as pris du poids ces derniers temps. Faut que tu fasses attention.
Il termine son assiette et se sert dans la mienne. Une fois qu’il a terminé de manger, Derek se lève et prend une nouvelle bière dans le frigo avant de s’installer dans le canapé.
— N’oublie pas de faire la vaisselle, hier tu as laissé traîner une tasse dégueulasse dans l’évier ! me lance-t-il du canapé.
Mais pourquoi je reste avec lui ? 
À vrai dire, je n’en ai aucune idée. Peut-être que j’ai peur… Ça fait si longtemps que nous vivons ensemble que je ne sais pas si je serais capable de me débrouiller toute seule. Je suis tellement enracinée dans ce confort de me dire que si quelque chose ne va pas, il sera là comme filet de sécurité. Sauf que je sais très bien que je me mens. Derek n’a jamais rien fait pour moi. Alors que moi j’ai toujours tout fait pour lui : je travaille pour lui, le nourris, lui lave son linge, le soutiens quand il se plaint…
Ces derniers temps, je me suis rendu compte que quelque chose avait changé en lui. Quelque chose de sombre et de malsain prenait vie entre nous. Et il est trop tard pour changer quoi que ce soit. Je ne peux même plus respirer sans son autorisation et je n’ai pas la force de me rebeller. Je me sens engluée dans cette vie qui ne rime plus à rien. En plus de ça, il a peur que je le trompe. Mais avec qui ? Je n’ai même pas d’amis…
« Pourquoi tu lui demandes toujours son autorisation pour venir avec nous ? On est plus en 1920 ! »
Sans que je ne m’en rende compte, Derek a pris le contrôle de ma vie, m’autorisant à voir telle ou telle personne et uniquement dans certaines conditions. Par exemple, il ne faut pas que nous allions dans des bars où il y a des hommes célibataires. Bonjour le dilemme ! Et il faut que mes amies soient mariées ou en couple, comme ça, il est persuadé que je ne le tromperai pas. Au fur et à mesure que les années passent, mon moral se dégrade, tout comme l’amour que j’ai pour lui.
J’ai l’impression de n’être plus que l’ombre de moi-même, respirant quand Derek me l’ordonne, mangeant quand il me l’autorise, ne parlant à des hommes qu’en sa présence. Sauf quand je suis au travail, car il ne peut rien dire. Mais même là je suis toujours un peu sur mes gardes, comme si, depuis son canapé, il arrivait quand même à me contrôler à distance, comme si j’avais été programmée pour être à sa merci.
Un souvenir ressurgit du fin fond de mes pensées :
— Il y aura qui à cette soirée ?
Je croise le regard de Derek dans le miroir de la salle de bain. J’allais m’appliquer une nouvelle couche de mascara, mais le ton sec de sa voix fait stopper mon

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