Station 21 - Saison 1
58 pages
Français

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Station 21 - Saison 1 , livre ebook

-

58 pages
Français

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Description

Le passé de Speedy lui revient en pleine face...

Spencer tente tant bien que mal de cacher que la situation de la Station 21 empire. Speedy et Adel décident, sans l'aval de Spencer, d'aller secourir une femme qui menace de se suicider sur l'autoroute, en pleine circulation. C'est un sauvetage périlleux, et ils ne pourront empêcher un accident... Les conséquences seront désastreuses, et Speedy ne voit qu'une seule solution pour sauver la Station 21 : renouer avec le passé...

Découvrez le deuxième épisode de la série littéraire Station 21 ! Plongez dans le milieu ambulancier grâce à la plume addictive d'Emily Chain, qui vous réserve bien des surprises...

À PROPOS DE L'AUTEURE

Âgée de 22 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles assez diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Elle s'intéresse à des personnages auxquels les lecteurs peuvent s'identifier facilement, comme Julia. Elle est l'auteure aussi des sagas L'interne et Aux délices d'Amsterdam.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782390451822
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHAPITRE 1
Le soleil éclaire la lune grise dessinée sur ma peau. Dernier tatouage en date que je trouve encore à peaufiner. Mais si je vais voir Zack, il risque de me fermer la porte au nez.
— Tu n’as pas fini de te noircir le corps en me disant qu’ils ne sont pas parfaits ?
Je souris. Ce fameux rictus angélique que les filles aimaient quand j’étais jeune et qui me permet, adulte, de terminer chacune de mes soirées avec une créature plutôt agréable. Même si ce qui est à côté de moi est loin d’être un corps de passage. Lizzie, personne de caractère et à la peau de porcelaine ne correspond en rien à l’image d’une femme qui se laisserait choir dans le lit d’un inconnu. À l’inverse, pour partager un moment avec elle, il faut se battre.
Je l’observe sous les rayons du soleil et soupire. Je ne devrais pas être là. Enfin surtout elle, vu que nous sommes dans mon appartement avec vue sur la mer.
J’imagine Adel dans son quartier glauque et je frissonne. Je n’ai pas voulu lui faire remarquer que pour une femme, habiter dans ce coin de L.A n’est pas intelligent. Elle m’aurait sûrement rembarré et avec raison.
Mon binôme est plutôt drôle et imprévisible. Si sa force extérieure ne me trompe pas, j’ai tout de même remarqué qu’elle a un sens de l’honneur inné et c’est important. J’aime ce genre de personnes. Lizzie en fait partie, même si le côté pur d’Adel n’a jamais existé chez cette femme. Sa peau laiteuse disparaît sous ses longs cheveux bruns et lisses. Elle revient de trois mois dans le Nord et je n’arrive pas à retrouver la belle du Sud dans sa silhouette. Elle a dû perdre plusieurs kilos et ne pas voir le soleil pour réapparaître avec ce look-là. Sauf que je n’ai aucune question à poser, ce ne sont que des suppositions.
Hier soir, elle a frappé chez moi, j’ai ouvert.
Fin de la conversation.
Nos échanges ne sont que physiques. Elle ne veut pas s’attacher et je la persuade que c’est identique de mon côté. Mes tatouages m’offrent le rempart idéal pour faire croire aux femmes que je suis insensible sur le plan des relations humaines.
Adel a pourtant bien vu mon intérêt pour les autres et je lui suis reconnaissant de s’être battue pour que je reste dans l’équipe. Même si j’ai rêvé d’étrangler ce petit con de Nick. Je ne sais pas comment elle fait pour le supporter. Son air hautain, sa jalousie maladive et les messes basses avec Spencer.
J’ai vu des hommes louches traîner autour de la Station et ils n’ont rien à voir avec mon passé. Si j’en crois mon instinct, le patron n’est pas si bon que ça.
Avant que je me présente chez eux, j’avais entendu sur certains trottoirs que les 21 ne passeraient pas l’année.
C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle j’ai postulé. Je ne suis pas ici pour me poser. Je déteste rester, stagner et cela fait trop longtemps que je suis en Californie. Je prends des habitudes et ce n’est pas bon.
Sauf que j’aime bien ce binôme qu’on forme. Adel a des casseroles, mais son sourire, son sarcasme et sa force de vivre trouvent un écho en moi. J’ai l’impression de pouvoir lire mon passé dans ses yeux.
Je glisse un doigt sur mon avant-bras.
Un soleil.
Zack n’a jamais compris pourquoi j’avais voulu graver ces deux signes opposés. Il ne sait pas qu’à une époque, la nuit, mon identité changeait. Que ce qui faisait de moi Spend disparaissait pour devenir Speedy.
D’ailleurs, qu’elle utilise ce surnom de jour me plaît bien. J’ai l’impression que dans la bouche d’Adel, cela redonne de la lumière à mon ombre bien que Spencer ait vendu la mèche pour me faire du tort. Sauf qu’il connaît mal son employée. Jamais elle n’ira fouiller sur internet pour fouiner dans mon passé. Et si elle jour elle le faisait, je n’aurais qu’à simplement disparaître.
Je glisse à l’extérieur de la couette sans réveiller la belle au bois dormant. Je me fais violence pour ne pas regarder sa peau nue. Lizzie est aussi mystérieuse qu’attirante. En temps normal, un homme doit fuir ce genre de femmes. Elle joue, utilise et jette à sa convenance. Combien de fois n’ai-je pas eu de nouvelles d’elle pour la retrouver un beau jour sur mon palier ?
Je n’ai jamais hésité à la faire entrer, mais que se serait-il passé si j’avais eu quelqu’un dans ma vie ?
Lizzie semble trouver cela impensable et je devrais en être vexé. Sauf qu’elle a raison.
Psychologiquement instable déclarerait la psychologue qu’Adel est obligée de voir. Quand elle me raconte qu’elle n’est pas assez équilibrée et solide selon la doctoresse, j’ai envie de rire. Que dirait-elle de moi ? Je n’aurais certainement aucune autorisation pour travailler dans quoi que ce soit.
Je penche la tête sur le côté en pensant qu’il est étrange que Spencer n’ait pas imaginé me faire passer ce genre de test.
Mais en réalité, tant qu’il n’a pas de remplaçant à mon poste, il n’a pas le choix. Même si Sacha revient aujourd’hui et qu’il paraît formidable selon l’objectivité incroyable de mon binôme, je ne pense pas qu’il puisse se passer de moi dans l’immédiat.
Tant mieux, il me faut ce job encore quelque temps. Et j’ai envie de savoir comment évolue Ad. Elle est tellement gauche en séduction qu’elle risque d’avoir besoin de moi pour conclure avec son bel inconnu, qui n’est plus si inconnu.
Une semaine qu’ils ont pris un petit déjeuner ensemble et elle ne peut s’empêcher de glousser à chaque message de sa part, une vraie adolescente.
J’adore la taquiner avec ça.
— Pourquoi tu souris bêtement ?
La voix de Lizzie me fait sursauter.
— Plutôt pour qui ? se reprend-elle sans cacher la possessivité dans sa question.
Je ne réponds rien. Cette femme ne souhaite pas me dire beaucoup de choses sur elle, cela doit être dans les deux sens. Je me lève pour aller sur la terrasse respirer un peu l’air. Elle ne me suit pas. Nous ne sommes pas un couple et nos discussions s’arrêtent souvent ainsi. L’intérêt qu’elle me porte n’est que charnel. Nous nous offrons mutuellement du plaisir et elle part dans un coup de vent avant d’imposer son retour, quand elle le désirera.
Est-ce de la faiblesse de lui céder ou de la facilité ? Je n’en ai aucune idée.
Je n’essaie pas de savoir. C’est éreintant et inutile à la fois.
Mon téléphone sonne et je laisse la sonnerie retentir, ce qui provoque un soupir chez la déesse renfrognée. Elle déteste se faire réveiller tôt, mais je n’ai pas le choix, je travaille maintenant comme tout le monde. Les journées ne sont plus des lendemains d’orgies et je ne célèbre plus aucune victoire de courses. Je suis rangé. Sain.
Je souris face à l’eau qui s’éclate contre les quelques roches parsemées sur la plage. Me déclarer sain est globalement exagéré. Je suis une version moins négative que la précédente. Et j’aime ça.
Être ambulancier est un rêve d’enfant et je peux enfin l’assouvir même si ce n’est pas pour longtemps.
— C’est qui Adel ?
La voix de Lizzie et surtout sa question déclenche une onde désagréable dans mon corps. Les pulsions violentes que je réprime reviennent parfois de temps en temps. Surtout quand on fait quelque chose qui m’insupporte et j’ai horreur qu’on fouille dans mon téléphone portable.
Les puristes de la jalousie diront que regarder un écran n’est pas fouiller, je ne suis pas d’accord. Jeter un coup d’œil sur un appareil qui n’est pas le sien est un acte d’espionnage. Et je déteste qu’on se mêle de mes affaires.
Je rentre dans la pièce et lui arrache le téléphone des mains avant de riposter :
— Ma collègue.
Ma réponse ne paraît pas suffisante pour la brune qui se redresse vivement. Son attitude est identique à la mienne, elle ne supporte pas qu’on lui résiste et je ne lâcherais rien de plus que ce que je viens de dévoiler.
Lizzie m’a connu avant et je n’ai aucune confiance en ses dires quand elle m’assure n’avoir plus aucun contact avec nos anciennes connaissances. Personne ne sait ce que je fais dorénavant et je compte bien garder cela secret encore un moment.
Je ne suis pas prêt à fuir une nouvelle fois. Il me faut plus de temps.
— Tu travailles où ?
Je reste silencieux et fais mon sac. Heureusement que ma paranoïa avait prévu qu’elle débarque un jour à l’improviste et que ma tenue est cachée dans le fond de mon coffre et non devant ses yeux. La plupart des gens auraient ôté leurs vêtements dans leur chambre, posés sur une chaise. Moi je sais qu’il faut être plus prudent. Je ne ramène rien de ma vie ici. J’y dors, c’est tout.
Les seuls bibelots qui ornent mon appartement viennent de chez Ad. Je ne sais pas si elle souhaitera un jour les récupérer, mais je n’ai pas eu à cœur de les jeter. Ils signifiaient pour elle des choses précieuses et elle pourrait un jour regretter de s’en être débarrassée.
— Tu fais quoi ? Garage ? Casse ?
J’ai envie de rire. Lizzie a définitivement une piètre opinion de moi. Pour elle, si j’étais l’as de la conduite des courses illégales de nuit, je n’ai pu que me recycler dans le milieu. Ont-ils conscience qu’aucun des coureurs et coureuses n’avait le même métier ? Nous avions des casquettes si différentes. Leurs idées reçues ne marchent pas dans ce milieu. Nous étions des oiseaux de nuit qui s’offraient une deuxième vie au coucher du soleil.
Mais qu’elle ne sache pas ce que je peux faire m’arrange. M’imaginer ambulancier doit lui être impossible.
— Tu es sérieux ? Tu veux qu’on la joue comme ça ?
— Je ne joue pas. On ne se promet rien, Lizzie. C’est comme ça depuis le début.
Elle se met à rire et je le sens mal. Une femme qui rit d’un air diabolique a toujours de la rancœur cachée, une sorte de facette vicieuse et dangereuse qui pourrait nous sauter au visage.
— Alors je n’ai même pas le droit de savoir ce que tu fais dans ta vie ?
— Non.
J’envoie un rapide texto à Adel pour lui dire que je pars avant d’éteindre mon téléphone.
— Je vais prendre une douche. Tu fais ce que tu veux de ton côté.
Lizzie plisse les yeux pour essayer

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