Tante Mathilde
78 pages
Français

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Description

Mathilde à sa naissance hérite du prénom de sa grand-tante. Un jour, elle apprend son décès et part en Normandie pour ses obsèques. C'est alors que le notaire l'informe que celle-ci lui lègue tous ses biens. Mais il y a une clause « ne pas vendre cette maison mais y habiter ». Mathilde doit prendre une décision…

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 15
EAN13 9782312024110
Langue Français

Extrait

Tante Mathilde

Aliya Mary
Tante Mathilde














LES ÉDITIONS DU NET 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
Du même auteur



Jamais de la Vie , Paris, LEN, 2013.



















© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-02411-0
L’enveloppe porte le cachet du Notaire. Lorsqu’elle ouvre la lettre qu’elle vient de recevoir, Mathilde est surprise. Elle lui annonce le décès de sa grand-tante « Mathilde ». Ses parents à sa naissance lui ont octroyé son prénom, c’est la coutume dans la famille : « porter le prénom d’une aïeule que ce soit pour les filles ou les garçons ». Elle a ainsi hérité du prénom de Mathilde.

– Mais que me veut-il ?

Ses parents sont décédés depuis quelques années, elle a oublié jusqu’à l’existence de cette grand-tante qu’elle n’a pas revue depuis leurs décès.

Cette dernière habite dans un petit village perdu en Basse-Normandie du nom de « Marygny ». Surprenant….. !

Quand elle appelle la secrétaire du Notaire, celle-ci lui communique l’adresse et un rendez-vous pour le samedi. Cela lui permet de prendre ses dispositions et de demander une journée d’absence à son employeur.

Étant éloignée de trois cents kilomètres, Mathilde a demandé à être reçu au début de l’après-midi. Ainsi elle a le week-end de disponible pour l’organisation dont elle devra s’occuper. Les enterrements sont pour elle très douloureux du souvenir de ceux de ses parents, trop tôt décédés, à cause d’un accident de voiture. Mais elle verra sur place et jugera si elle doit ou non prolonger son séjour en Normandie.

Mathilde appelle l’hôtel du village, pour réserver une chambre pour la nuit. On lui propose une pension complète. C’est le seul endroit où elle peut dormir.

Son patron accepte son congé, elle prépare ses affaires dans un petit sac de voyage avec le nécessaire de toilette et ses papiers d’identité.
Son rendez-vous étant à quatorze heures ; elle part tôt le matin, environ quatre heures de route lui a-t-on dit, en respectant les limitations de vitesse. De plus, en campagne les routes sont sinueuses et il faut être plus prudent.

Tout au long de la route, elle se pose de multiples questions.

– Depuis quand sa grand-tante est-elle décédée ?

Sans doute très peu de temps. Il faut probablement préparer les dispositions pour les obsèques, elle n’aime pas cela mais elle lui doit.

Cette grand-tante, elle ne la connait pas beaucoup, mais depuis sa naissance, à chaque Noël ou à son anniversaire, elle lui envoyait des cadeaux.

Depuis quelques années et surtout après le décès de ses parents, les cadeaux étaient différents. Ainsi Mathilde reçut une année, un trousseau de jeune fille avec du linge de maison à ses initiales « M ». Le paquet énorme comportait des draps de toute beauté brodés et agrémentés de dentelles pour certains et pour d’autres des bordures de satin, des parures de lit pour une chambre élégante et romantique. Des serviettes de bains douces et soyeuses avec son initiale « M », de magnifiques parures éponges aux motifs aquarellés, ainsi qu’un peignoir de bain assorti. Des petits mots accompagnaient toujours les cadeaux :

– Tu verras cela pourra te servir !

L’année suivante ce fut un service de vaisselle complet, il y avait de la faïencerie de Limoges blanche avec un liserai doré et au milieu de chaque assiette la lettre « M », de l’initiale de son prénom. C’était remarquable de beauté. Il y avait le service complet emballé minutieusement. Elle avait reçu cet énorme paquet pour son anniversaire et elle avait remercié sa tante chaleureusement de tant de bonté. Elle lui avait répondu qu’il était préférable de recevoir des cadeaux utiles plutôt que des babioles qui ne servent à rien.

Jusqu’à présent cette magnifique vaisselle est restée dans les cartons. Mathilde est toutefois très contente et elle regrette de ne pas avoir l’occasion de s’en servir. L’année suivante, elle reçut pour son Noël et anniversaire des couverts en argent dans une ménagère. Le coffret comporte des tiroirs où tous les éléments y sont rangés par catégorie et il y a son initiale « M » incrusté sur le dos de chaque pièce. Mathilde est touchée par tant de générosité.

L’année dernière ce fut le service de verre en cristal Baccarat, des verres somptueux dont le travail est d’un maître verrier, ciselé à la main que sa tante lui a envoyé. Un carton immense où chaque verre est protégé par une séparation et enveloppé dans un papier de soie. Il y eut également un service de table avec nappes, une magnifique collection pour charmer les convives, serviettes et sets de tables assortis, mais aussi une quantité impressionnante de torchons fantaisie et essuie-mains avec des accessoires de table : tabliers, gants et maniques toujours brodés à son prénom « M ». C’est fabuleux !

Mathilde lui est reconnaissante de tous ces cadeaux même si pour le moment ils ne lui sont d’aucune utilité et prennent beaucoup de place dans son petit appartement en location.

– Oui, il est normal que je m’occupe de ses funérailles, pensa-t-elle ! Elle le mérite.

La Basse-Normandie est une vaste étendue de pays plat ou vallonné, découvert, où se trouvent les prairies, cultures, vergers, entourant les lieux d'habitation rurale, par opposition aux forêts, à la montagne, à la mer. De toutes parts l'on ne voit que champs cultivés, chemins fréquentés, habitations éloignées. La campagne est déserte et morne.

De là, on découvre de lointaines contrées, tantôt unies et divisées par d'innombrables clôtures, tantôt couvertes de bois et sillonnées par le cours d’eau. De loin en loin quelques clochers marquent la place des hameaux, et, plus près de nous, les troupeaux épars paissent dans les champs.

La campagne normande en cette saison est reposante et surprenante de beauté. Les petites montagnes et vallons dentelant leurs crêtes inégales et la grande prairie qui les sépare en se répandant au milieu.

Il pleut beaucoup et il lui faut ralentir, la route est encombrée de camions et tracteurs, il est difficile de doubler. La campagne est humide, les labours détrempés, où du soleil ruisselle par moment au creux des sillons.

Mathilde admire tout en conduisant le paysage qui s’offre à ses yeux et regrette de n’avoir pas rendu une visite à sa grand-tante. Maintenant, il est trop tard pour s’apitoyer, hélas !

Elle s’arrête sur une aire de repos pour prendre un café et téléphone au cabinet notarial, Mathilde apprend que le Notaire aura un peu de retard, environ une demi-heure.

Elle va prendre son temps.

On est en Automne, les arbres commencent à perdre leurs feuilles. C’est l'une des quatre saisons des zones tempérées. Cette saison, qui se situe entre l'été et l'hiver, correspond aux mois de septembre, octobre, novembre et décembre dans l'hémisphère nord.
Ses pensées vont bon train et elle se demande comment elle va réagir en la revoyant dans son cercueil. Ce sont des moments difficiles dès que l’on doit affronter le décès d’une personne.
– Allait-elle la reconnaître ? Quel âge avait-elle ? Quatre-vingt-quinze ans, d’après ses calculs.
Lorsqu’enfin Mathilde arrive dans le village, il est facile de trouver l’étude notariale, une grande plaque signalétique fixée sur le mur, si bien qu’elle ne peut pas se tromper.
Constatant qu’elle a un peu d’avance, Mathilde se dirige vers son hôtel situé sur la place et gare sa voiture.
Elle regarde autour d’elle, la place du bourg où trône une jolie fontaine de pierre surélevée d’une tête de lion sculptée en granit avec applique en laiton où l’eau s’écoule, des bancs où quelques personnes discutent, quelques arbres au milieu de la place. Cet endroit calme est reposant.
Elle reste admirative de la beauté de ce village et pousse la porte de « L’Auberge Normande ».
– Bonjour, j’ai réservé une chambre ! Pouvez-vous me donner ma clé, s’il vous plait ?
– Je vais vous montrer votre chambre ! m’indique la f

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