the Exchange
99 pages
Français

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Description


Afin de faire subsister sa famille, Monsieur Patterson souhaite conclure un contrat avec l'homme le plus riche des États-Unis, Andrew Wood.



Celui-ci lui propose d’échanger l'une de ses filles contre la somme d'argent nécessaire à leur survie, mais face aux sentiments que la jeune femme lui inspirent ne finira-t-il pas par se prendre à son propre piège ?

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Nombre de lectures 345
EAN13 9782374473826
Langue Français

Extrait

THE EXCHANGE Romance
Erika ARRIBARD
THE EXCHANGE Romance
ISBN version papier978-2-37447-383-3 ISBN version Numérique 978-2-37447-3882-6 Novembre 2018o–Editions © Erat Imprimé en France - Tous droits réservés Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales
Prologue
I l était une fois… Chaque jour d’hiver et de froid est une épreuve supplémentaire pour les familles les plus pauvres de Manhattan. Les traites à régler au gouverneur Hamilton restent considérables, et il n’hésite pas à bannir les habitants de la ville qui ne le règlent pas. La journée sera différente pour Monsieur Patterson. Aujourd’hui, il ne rentrera pas avec une ration de pain et de bouillon qu’il aurait gagnées avec difficulté pour ses filles. Après des mois d’attente, le grand jour est arrivé : celui de son entretien dans les locaux de l’empire Wood avec l’un des hommes le plus riche des États-Unis. Monsieur Wood est l’homme d’affaires par excellence. À seulement vingt-sept ans, il possède déjà la plus grande chaîne d’hôtels et de casinos du pays. Son arme la plus redoutable est son art de la négoc iation. Il trouve toujours quelque chose à acquérir en chaque individu. C’est pour cela qu’il ne refuse aucun rendez-vous. Monsieur Patterson attend patiemment dans le long couloir qui lui semble bien trop luxueux. Les mains rendues tremblantes par l’anxiété et le manqu e de nicotine, il ronge nerveusement le peu d’ongles qu’il lui reste. Quand la porte s’ouvre, il découvre un homme, qui aurait l’âge d’être son fils, se diriger vers lui pour l’accueillir. Son costume est coupé à la perfe ction, tandis que le pauvre homme a dû se contenter de porter l’une des seules chemises qu’il possède repassées par sa fille Rose. Elle est l’aînée de la famille et, bien qu’il ne l’admette jamais, elle est aussi sa préférée. — Monsieur Patterson, c’est bien ça ? — Oui, enchanté de faire votre connaissance, Monsieur Wood. — Entrez, je vous prie. Des chaises de cuir noir trônent dans l’immense bureau du jeune homme. Elles contrastent avec le grand bureau de verre et les murs blancs. La pièce compte aussi une bibliothèque, adossée à l’un des murs, face au bureau d’Andrew Wood. Monsieur Patterson la balaye rapidement du regard, quand un des livres sur les rayonnages attire son attention. — Vous lisez ? lui demande Wood d’un ton légèrement froid, avant de s’installer confortablement dans sa chaise de bureau. D’un geste théâtral, il l’invite à en faire autant. — Euh, pas moi, bégaye le vieil homme. C’est ma fille aînée, Rose. Je reconnais certaines de ses lectures et celui-ci est son préféré, dit-il en pointant l’ouvrage du doigt. — Jane Austen. Excellent choix. Écoutez, je n’ai pas énormément de temps à vous accorder, alors j’aimerais que vous m’expliquiez ce que vous attendez de moi. — La saison est très dure, Monsieur. J’ai quatre fi lles et malgré mes efforts, nous ne nous en sortons plus. Je suis prêt à vous donner absolument tout ce que vous voudrez en échange d’un revenu. — Et que me proposez-vous ? — Je pourrais travailler pour vous. Je serais le meilleur employé que vous n’aurez jamais eu. — Vous ? Non. Nous allons procéder à un échange : u ne de vos filles, et votre famille et vous recevrez de quoi survivre en contrepartie. Tant qu’elle sera à mon service, vous percevrez une somme d’argent mensuelle. Vous avez ma parole d’honneur qu’elle sera bien traitée, nourrie et logée dans ma demeure. Il s’agit d’un contrat purement professionnel qui pourra être rompu à n’importe quel moment.
L’homme le regarde, abasourdi. Comment cet homme peut-il lui prendre ce qui compte le plus pour lui ? — S’il vous plaît, prenez-moi à sa place, je ferai bien meilleur employé. Elles sont tout ce que j’ai. — C’est justement la règle, Monsieur Patterson. Vou s n’avez rien d’autre et vous commencez à vous faire vieux. C’est un échange de bons procédés. Ce que vous avez de plus cher contre ce dont vous avez besoin. C’est ce qui préserve mes contrats. Alors, soit vous l’acceptez soit vous le refusez, cependant je ne ferai pas d’autre offre. L’homme acquiesce à contrecœur, ses mains de plus en plus moites. Il doit faire le bon choix pour sa famille. C’est ce que sa femme aurait voulu. Il fait sautiller sa jambe durant quelques secondes, puis déglutit avant de répondre : — J’accepte le contrat.
Chapitre 1
« Le sacrifice de soi est une chose qui devrait être condamnée par les lois. Cela démoralise les gens pour lesquels on se sacrifie. » Oscar Wilde. L’eau fraîche sur ma peau me raidit le corps tout entier. Je sors le plus rapidement possible de la douche. Il faudra vraiment que je songe à ne plus y aller la dernière. J’attache rapidement ma longue tignasse châtain, qu i ondule davantage avec l’humidité, avant de rejoindre mes sœurs dans notre salle à manger des plus vétustes. Nos chaises en bois grincent à chacun de nos mouvements. Nous avons très peu d’éléments décoratifs, mis à part quelques photos sur les murs, dont un portrait de ma mère, plus jeune, avant qu’elle ne tombe malade. Du haut de mes vingt et un ans, je suis l’aînée des filles ; viennent ensuite Anna, d’Hélène et de notre benjamine, Arya. Toutes les trois attendent le retour de notre père. L’anxiété et le stress sont palpables. De par nos caractères, nous gérons ce moment chacune de manière totalement différente. Anna, la plus fragile, se ronge les ongles jusqu’au sang, tandis qu’Hélène râle pour un rien. Ma petite sœur adorée, elle, n’arrête pas de parler. Quand elle me voit, elle me demande en se lamentant : — Tu penses que papa va bientôt rentrer ? Je l’embrasse sur le front : — Oui, ma puce, et je suis sûre qu’il va revenir avec de bonnes nouvelles. Elle me sourit : — Si tout s’arrange pour nous, tu n’auras peut-être plus besoin de travailler en plus de tes cours. J’essaie de prendre un air optimiste. J’ai un énorme pincement au cœur, je n’ai pas trouvé le courage de leur dire que j’ai sûrement raté mon année et que je ne serai probablement plus boursière à la rentrée prochaine. Le nombre incalculable de cours manqués pour essayer d’aider mon père en est la cause. Il mise tout notre avenir sur cet entretien. Hélène me sort de mes pensées : — Je vais enfin rencontrer les parents d’Aaron demain soir, je pourrais te piquer ton chemisier noir, Rose ? — Oui, bien sûr. — Si tu vas chez Aaron, pique-lui des biscuits, ajoute Arya, affamée. Nous nous esclaffons toutes les quatre d’un rire co ntagieux. À cet instant, le cliquettement de la clé dans la serrure nous interpelle. Notre père fait irruption. Il a les traits tirés et contrariés. Mon ventre se noue aussitôt. Nous, nous levons toutes. Hélène demande la première : — Alors, papa, comment s’est passé ton entretien ? — Les filles asseyez-vous, il faut qu’on parle. Son intonation est plus grave qu’à son habitude. Il prend quelques minutes, qui, pour nous, semblent des heures, avant de reprendre : — Il m’a proposé un pacte pour nous en sortir. Je s ais qu’il ne va pas vous plaire, mais c’est la seule solution que nous avons à l’heure actuelle et je ne suis pas sûr que nous tiendrons l’hiver sans
celui-ci. Il est prêt à nous verser un salaire décent à condition qu’une d’entre vous le rejoigne pour travailler pour lui. J’ai le contrat avec moi. Évidemment, ça ne sera pas Arya, qui est trop jeune, mais une de vous trois. Mon père regarde Anna, puis Hélène et pose enfin so n regard sur moi. Nous restons toutes abasourdies, ma tête tourne et plus aucun son ne veut sortir de ma bouche. Hélène prend la parole, furieuse : — Tu te rends compte de ce que tu nous dis ? Alors voilà, tu nous vends, papa !! Je n’irai pas ! Je suis avec Aaron, maintenant, et il est hors de question que tu me prostitues à un homme. — Hélène, il ne s’agit pas de ce genre de travail ! tranche mon père. — Mais tu n’en sais absolument rien ! Cet homme est riche et puissant. Quel autre type de pacte a-t-il bien pu conclure ? ! Il est hors de question que j’aille vivre chez lui. Anna surenchérit auprès d’Hélène : — Donc, tu n’iras pas ? Comme d’habitude, tu ne penses qu’à ta petite personne ! Tu ne fais rien ici pour nous aider. — Pardon ? Oui, je n’irai pas, car j’ai bien plus à perdre que toi. — Dans quelque temps, Aaron se fichera de toi et tu te rendras bien compte que tu n’as plus rien ! Je regarde ma famille se déchirer. J’ai des vertiges et mon creux dans l’estomac diminue petit à petit. Je n’ai plus faim. J’essaie de respirer plus lentement afin de reprendre mes esprits. — Maman aurait honte de ce que tu nous infliges, papa ! hurle Hélène, en larmes. Ses yeux sont gonflés et ses joues sont rosies par la fureur. Ses mots sont suivis d’un long silence. Elle a été trop loin et vient de planter une lame en plein cœur de chacun d’entre nous. J’interviens, furieuse : — Ça suffit ! C’est moi qui irai. Fin de la discussion. Le regard rempli d’émotion de mon père me fixe longuement, tandis qu’Anna et Hélène retrouvent leur calme, sûrement grâce au choc de mon intervention. — Merci, Rose. — Je pars quand ? — Une voiture viendra te chercher demain matin, murmure mon père. Je sens mon cœur se briser. Je pars demain. Je dégl utis, puis essaye de me remettre les idées en place. — Tu sais quand je pourrai revenir vous voir ? — Ça n’est pas prévu pour le moment, dit mon père les larmes aux yeux. Arya, en pleurs, se jette sur moi : — Non, non, Rose, je ne veux pas que tu partes. Pit ié, reste. Papa, on peut mourir de faim, mais tous ensemble. Elle est désormais en sanglots. Je la serre fort dans mes bras et la calme du mieux que je peux. — Chut, mon petit lapin. Je serai toujours là quelque part avec toi. Une nouvelle vie t’attend et je veux que tu me jures que tu ne baisseras jamais les bras. — Je te le jure, Rose. Je me retiens de toutes mes forces pour ne pas pleu rer. Je serre les dents pour qu’aucune larme ne cède. Il m’est douloureux de comprendre que chacune de nos petites habitudes sont les dernières ce soir. C’est notre dernier souper en famille. La dernière histoire que je lis à Arya, parlant d’amour et de prince. Mes rêves tombent en miettes, pour de bon. Ils n’ont pas leur place chez les Wood. La nuit me semble longue et courte à la fois. Je regarde les heures passer, comme si elles étaient les dernières de ma vie, avant de m’effondrer dans mon lit. Le visage dans l’oreiller pour étouffer mes sanglots, je me laisse aller à pleurer à chaudes larmes. Il faut que je me libère de ce poids.
Je suis d’abord furieuse. Furieuse contre ce monde. Il m’a pris ma mère pour finir par m’enlever les miens. Puis je suis terrifiée. J’ai peur de ne pas réussir à trouver suffisamment de force cette fois-ci. Au petit matin, la maison est bien plus silencieuse qu’à son habitude. Il n’y a ni dispute, ni cris, ni rire. Je suis épuisée d’avoir pleuré toute la nuit et mon reflet me fait peur. Mes yeux sont boursouflés et mes joues rosies. Quand on frappe à notre porte, nous nous tenons déj à tous prêts, de l’autre côté. Ma gorge est serrée et mon ventre pris de crampes, j’essaie de rester calme. Un chauffeur se tient devant nous, légèrement gêné : — Mesdemoiselles, Monsieur, comme convenu je viens de la part de monsieur Wood récupérer sa nouvelle employée. — Oui, c’est moi, dis-je d’une toute petite voix. Vous permettez que je dise au revoir à ma famille ? L’homme acquiesce : — Vous avez cinq minutes. J’embrasse fort mes sœurs et mon père. Il me murmure doucement : — Je t’aime, Rose, le contrat est résiliable à tout moment, je veux que tu le saches. — Ça va aller, papa, je vous aime fort aussi. J’embrasse une dernière fois Arya et quitte la petite maison de mon enfance, sans me retourner.
Chapitre2
«Il est des êtres dont c’est le destin de se croiser. Où qu’ils soient. Où qu’ils aillent. Un jour ils se rencontrent. » Claudie Gallay. Le front collé contre la vitre de la voiture, je regarde le paysage défiler. Par moments, quelques larmes m’échappent et j’essaie de cacher mon visage pour que le chauffeur ne les remarque pas. Il doit avoir une quarantaine d’années, ses traits commencent à se marquer légèrement. Je pense qu’il s’occupe également de la sécurité de Wood, vu sa carrure. Ses cheveux blonds et ses yeux bleus adoucissent son air légèrement renfrogné. Quand je renifle un peu plus fort que prévu, il prononce doucement : — Monsieur Wood n’est pas méchant, juste un peu froid. Je ne réponds rien. J’ai l’impression qu’on s’éloigne de plus en plus de la ville. J’aperçois de belles et grandes maisons blanches avec des jardins. Ce sont les quartiers riches ; je n’y suis jamais allée. Je les imaginais seulement parfois le soir, quand je racontais des histoires à Arya. En fait, elles sont même bien plus grandes que ce dont je pensais. Nous arrivons devant un grand portail noir qui s’ou vre sur un immense terrain et je comprends qu’il fait partie de la demeure d’Andrew Wood. Le jardin est rempli de roses rouges, mes fleurs pr éférées. Nous nous garons sur le parking où différentes voitures de luxe sont déjà garées. Je m’approche d’un des rosiers, prête à en arracher pour la sentir. L’homme de Wood m’attrape la main d’un geste vif et je sursaute : — Ne touchez surtout pas ces fleurs, vous risquez de mettre Monsieur dans une grande fureur. Je déglutis : — Merci. Une femme d’une cinquantaine d’années nous accueille à l’entrée. Elle porte une tenue noire avec un tablier blanc. Je suppose qu’elle est aussi une employée de la propriété. Ses lèvres sont pincées. Elle salue poliment le chauffeur avant de s’adresser à moi : — Bonjour, Mademoiselle Patterson, je suis Madame R ivera, la gouvernante de cette maison. Vous allez donc travailler sous ma direction. Quoi ? Je vais vraiment être employée de maison ? J e suis dans un premier temps rassurée de ne pas avoir été vendue, ni destinée à être violée puis terrifiée par cette vie que je n’ai pas choisie. D’une petite voix tremblante, je murmure : — Enchantée. Elle poursuit sur un ton autoritaire : — Je vais vous faire la visite de la demeure et vous mettre au fait de vos différentes missions. Une jeune fille de mon âge, toute souriante, fait son apparition dans le hall. Ses cheveux sont d’un roux flamboyant. Elle aussi porte une tenue noire et un tablier blanc. — Je vous présente Sasha, votre collègue. Vous êtes deux employées de maison, il faut toujours qu’une d’entre vous soit disponible. Mais vous n’avez pas d’inquiétude à avoir, c’est moi qui fais les plannings. — Salut, me dit Sasha avec sympathie. Elle m’a l’air bien plus agréable que Madame Rivera. Je lui rends son salut avec un pâle sourire,
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