The sound of your heart

Marie Sorel

Description

"Dans le premier tome de la série Senses, The taste of your lips, Allan et Sofia ont aiguisé vos papilles. Écoutez maintenant l’histoire poignante de leur amie Béa..."

Difficile de se reconstruire après une rupture douloureuse. Abandonnée par son amour de jeunesse, Béatrice ne vit plus que pour le fruit de cette relation : Ben, un adorable petit garçon.

Et si Jay faisait un retour fracassant dans le quotidien de la jeune femme ? Il suffit d’un contrat, d’une tournée pour que le musicien soit confronté à ses erreurs passées.

Il ne sera pas le seul à lutter contre ses démons... Et si la vie ne tenait qu’à un battement de coeur ?

Sujets

• Littérature
• Amour
• Fiction
• Désir
• Romance
• Passion
• Époque contemporaine
• Rock Star
• Pasión (película de 1982)

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 05 août 2019
• Nombre de lectures: 33
• EAN13: 9782376522010
• Langue: Français

Extrait

Romance
Marie Sorel
The sound of your heart



ISBN : 978-2-37652-217-1
Titre de l'édition originale : The sound of your heart
Copyright © Butterfly Editions 2019

Couverture © iStock + Mademoiselle e. + Butterfly Editions 2019
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.

Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-217-1
Dépôt Légal : juin 2019
160719-2000
Internet : www.butterfly-editions.com

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Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument.
La peur ne se fuit pas, elle se surmonte.
L'amour ne se crie pas, il se prouve.
Simone Veil
- Prologue -




– Écoutez, Mademoiselle, c’est difficile à expliquer. De ce que nous savons, il s’agit d’une personnalité complexe. Il est, comment dire… reprend le gendarme qui se trouve devant moi. Pour résumer, il y a ce jeune homme un peu torturé, charmant, que vous avez découvert, auquel vous vous êtes attachée, et puis… celui qui grandit au travers de lui. Celui qui ne peut plus se passer de la femme qu’il pense avoir conquise. Quand cette autre personne est arrivée, il a eu peur, il a pensé revivre ce qu’il avait connu par le passé. Il s’est cru abandonné, rejeté. Son espoir s’est étiolé jusqu’à ne plus exister. C’est ce vide qui vient allumer la flamme et réveiller le monstre qui dort en lui. Celui capable du pire, même par accident. Il ne le contrôle pas…
– Comme quand il a tué cette femme ? coupé-je d’une voix tremblante.
– Oui, effectivement, mais…
– Mais quoi ? Vous voulez m’expliquer qu’il détient mon fils ? Que cet homme à qui j’ai donné ma confiance, que j’ai laissé entrer dans sa vie, cet homme que je croyais connaître, peut-être même pouvoir aimer, qu’il est celui qui peut à tout moment déboulonner et faire du mal à mon bébé ? C’est ça que vous essayez de me dire ? Et vous foutez quoi au lieu de le chercher ? hurlé-je à pleins poumons.
– Nous le cherchons, nous les cherchons activement. Comprenez, c’est comme si vous aviez devant vous deux personnes distinctes. Celui dont on parle maintenant est un être blessé, d’une très grande fragilité, à l’égo détruit. Depuis son retour en France, il a arrêté son traitement. Au départ, il a pu se maintenir, vous lui avez offert un cadre rassurant, une sécurité, une existence. Il s’est senti aimé. Très vite, il a vu qu’il n’était pas seul. Il avait un rival. C’est un être qui souffre au plus profond de lui. Il pensait trouver en vous son équilibre, persuadé qu’il est celui que vous devez choisir, que vous avez toujours été à lui, qu’il est le seul capable de vous rendre heureuse. Il vous veut au point de prendre ce qui vous appartient, ce qui vous constitue, s’il vous sent vous éloigner. En l’occurrence, la chose la plus importante, c’est votre fils. Nous sommes sur ses traces et nous allons le retrouver.
– Depuis le départ, il est derrière ces messages ? Les photos ? C’est lui qui a tenté de m’effrayer ? C’est moi qui l’ai laissé s’approcher de mon enfant, c’est moi qui ai permis cette complicité, c’est à cause de moi si mon bébé s’est senti en confiance auprès de ce monstre. J’ai cru qu’il pouvait enfin être…
– Ne culpabilisez pas, vous ne pouviez pas savoir. Sa première mission était de vous protéger, de devenir un homme indispensable, le seul vers qui vous iriez en cas de danger. Il devait être le plus important pour vous. Sa quête affective est telle qu’il… physiquement, vous ressemblez exactement au modèle de ses fantasmes les plus profonds. Vous représentez son passé et donc son seul avenir possible.
Je sens les murs se resserrer autour de moi. J’étouffe. Je dois sortir, quitter cette maison et repartir à la recherche de mon fils. Je jure sur ce que j’ai de plus cher au monde que s’il a touché ne serait-ce qu’à un de ses cheveux, je le tuerai de mes propres mains. Je n’aurai plus rien à perdre. Je suis son passé ? Je serai son pire cauchemar, je le ferai souffrir autant que je souffre en ce moment. Il n’y a rien de plus fort que la colère d’une mère.
Le commissaire est un homme d’une grande douceur. Son regard se veut rassurant ; j’y décèle tout de même son inquiétude. La disparition d’un enfant reste une épreuve qu’il faut gérer au plus vite, les premières heures sont primordiales. Ces premières heures d’ailleurs s’écoulent alors que nous parlons.
– Trouvez mon fils, crié-je en me levant, trouvez-le et vite !
La main de celui qui m’accompagne, qui tente de me soutenir, se pose sur mon bras. Une décharge électrique me foudroie.
– Calme-toi, il faut…
– Que je me calme ? Comment veux-tu que j’y arrive ? je hurle à m’en briser les cordes vocales.
Comment ose-t-il me dire cela, lui qui a déserté si longtemps nos vies, lui qui ne s’est jamais soucié de nous, lui qui a volé mon cœur et mon âme ? Je lui faisais confiance. J’étais aveuglée. Je refuse de replonger, je dois rester vigilante. Il est responsable de tout ça. Je voudrais me jeter sur lui, lui asséner ses quatre vérités, mais j’en suis incapable. Ma seule certitude, c’est que je dois retrouver mon fils. Le reste n’a plus d’importance.

♪♪♪

(Pendant ce temps, perdu quelque part…)

Quand il parle, ça me fait peur ; je comprends pas bien, c’est bizarre comment il dit les mots, on dirait qu’il prononce pas toutes les lettres. Non, en réalité, c’est lui tout entier qui est bizarre.
– Tiens, prends et avale.
J’attrape le verre qu’il me donne et bois. Beurk ! C’est pas bon, les médicaments. Maman, elle dit toujours que c’est pas fait pour être bon, que ça sert pour soigner. Mais quand même, c’est meilleur quand c’est le rose qui a le goût de fraise. Et puis, je préfère quand c’est ma maman qui me le donne.
Dès que j’ai fini, il pose le plateau sur une table, dans un coin de la chambre.
– Je dois partir. Je ne veux pas que tu fasses de bruit, regarde la télévision et dors.
– Elle est où ma maman ?
– Si elle est pas stupide et qu’elle comprend bien, elle viendra te chercher demain.
Il dit n’importe quoi ; ma maman, elle est pas stupide. Avant de sortir, il allume la télé. Chouette, c’est mon film préféré. Je vais chercher le plateau et le mets sur le lit. Je mange en regardant l’écran. C’est Superman, il est trop fort, Superman. Je mets des miettes partout, mais c’est pas grave. Ma mère, elle se fâchera pas, c’est même pas mon lit.

Le film est fini et elle n’est toujours pas venue. Il fait très noir dehors et il y a plein de bruits qui me font peur. Ça grince, ça craque, ça siffle. J’ai mal à la tête, encore. Le petit point sur mon bras est rouge et ça fait un peu mal. Peut-être que c’est comme dans les films et que bientôt un super-héros va venir me sauver. Et peut-être qu’on volera dans le ciel jusqu’à retrouver maman.
J’ai envie de rentrer à la maison. J’ai peur ici, c’est tout sale. Maman, elle aimerait pas que je sois dans une chambre toute sale comme ça.
Pourquoi elle vient pas me chercher ? Je veux dormir dans mon lit et qu’elle me raconte une histoire. Je veux qu’elle dépose un bisou sur ma joue, puis sur mon front et qu’elle frotte son nez contre le mien en rigolant comme tous les soirs. Je veux qu’elle me dise que je suis son petit héros, je veux qu’elle dise que c’est moi qu’elle aime plus que la planète, et que, moi, je lui dise que c’est plus que deux planètes. Et ensuite, qu’on rigole et qu’on promette qu’on s’aime plus que toutes les planètes de l’univers entier.
Je veux ma maman.
Je veux pas que le monsieur il revienne.
Je me lève pour aller à la porte. Elle est toujours fermée