Trois résolutions | Roman lesbien

Diane Margot, Homoromance Éditions

Description

Ecrire est peut-être la plus belle chose qui me soit arrivée, un projet de vie, une nécessité. Peut-on réaliser l’irréalisable ?

Oui, parce qu’il faut croire en ses rêves, parce que rien n’est impossible. Nos rêves sont parfois si forts qu’ils ne peuvent que s’accomplir. Je le veux, je le peux, je le fais. Trois résolutions sont racontées, décortiquées au fil des évènements qui se dévoilent (une psychanalyse, l’écriture et l’édition de deux livres, la sexualité).

Sujets

• LGBTQ+
• Homosexuality
• Lesbian
• Homosexualité
• Romance
• Lesbienne
• Fiction
• Sexe

Informations

• Publié par: Homoromance Éditions
• Date de parution: 09 février 2018
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9780244061760
• Langue: Français

Extrait

Trois résolutions
 
 
Diane Margot
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Copyright © 2018 Homoromance éditions
ISBN-13: 978-1983679711 ISBN-10: 1983679712
 
 
DEDICATION
 
(…) vomir son passé non digéré ; mais ne pas pouvoir vomir ce passé est encore pire. »
     Fritz Zorn
Accès a ux chapitres
 
1. Fin 2016      3
2. 2017      5
3. JANVIER 2017      6
4. FEVRIER 2017      17
5. MARS 2017      22
6. AVRIL 2017      35
7. FIN AVRIL 2017      42

 
 
note d'intention
 
A mes parents
 
 
 
1. Fin 2016
 
 
 
Ce mardi 13 décembre fût pour moi une journée des plus épouvantables : un réveil qui ne sonnait pas, une envie de rester au chaud, un temps exécrable à l’extérieur… tout était voué à l’échec ! Je me décidai néanmoins à aller travailler l’air de rien, ne prêtant surtout pas attention à tous ces signes du matin. Après un petit déjeuner des plus rapides, une douche pour me réveiller et un bisou à mes enfants, je partis pleine de courage, en prenant bien conscience que l’on ne fait pas toujours ce que l’on a envie.
J’arrive à l’école, je prends mon service à 8h20 et la journée se passe comme à son habitude. À 9h30, tandis que je fais la dictée en passant dans les rangs de ma classe, je me prends le pied dans un sac et tombe violemment au sol sur les genoux. Un bruit étrange résonne. Je me retrouve clouée au sol, l’air bête, avec ma jambe devenue instantanément inutilisable. La douleur est extrême. Après plusieurs minutes de questionnements sur le devenir de ma journée, je me résous à me faire emmener aux urgences.
Arrivée à l’hôpital, je suis appelée très rapidement par un médecin des plus désagréables. Celui-ci m’ausculte, me fait faire une radio et m’annonce que ma rotule est cassée. Je ris, ne croyant pas le médecin. Il me regarde avec colère et me fait comprendre que ce n’est pas une plaisanterie.
Je rentre chez moi, un peu désemparée et totalement handicapée, avec ma jambe qui me fait mal.
Une question m’obsède alors : que vais-je faire de tout ce temps ? Se prendre les pieds dans un sac, trébucher et terminer aux urgences était inattendu pour moi. Aujourd’hui, nous sommes le « 13 ». Toutes les personnes superstitieuses m’auraient prédit ce qui allait m’arriver, mais ne croyant pas beaucoup à toutes ces choses, je ne pouvais envisager un tel événement. Comment pouvais-je y penser ne serait-ce qu’une seconde ?
Je suis écœurée de ce qui m’arrive et m’en veux terriblement de ne pas avoir fait attention. Mes vacances de Noël qui commencent dans trois jours vont être gâchées.
Je prends mon téléphone, annule immédiatement ma réservation à l’hôtel de Saint Tropez que j’ai réservée il y a peu. J’avais prévu d’y emmener ma famille pendant les vacances pour changer d’air et penser à autre chose que le travail. J’avais terriblement envie d’y aller pour flâner dans les rues de ce si joli petit village provençal. Au téléphone, la responsable de l’hôtel est des plus charmantes. Elle est désolée pour moi. Je préviens mes proches de cette annulation. Ils sont terriblement déçus que je ne puisse pas les accompagner, mais ils comprennent la situation.
Les jours passent et les vacances arrivent enfin. Je me décide à regarder le bon côté des choses et à apprécier de me retrouver en famille pour célébrer ces fêtes de fin d’année. Cette année, nous ne sommes que six, mes parents, mon mari, mon fils, ma fille et moi-même. Il n’y a pas d’autres enfants pour jouer avec les miens, mais la fête de Noël est des plus agréables. Mes parents nous accueillent avec joie. Ils nous honorent d’un repas gastronomique comme nous a toujours habitué ma mère. Nous profitons donc des vacances et les apprécions néanmoins malgré mon accident qui ne prévoyait rien de bon. Nous nous promenons sur Bandol, allons acheter des santons et des produits de Noël dans les différents marchés de la région. Nous mangeons au restaurant, invitons des amis, nous régalons régulièrement de délicieux repas de fêtes tous plus extraordinaires les uns que les autres, chapon farci, foie gras, homard….
Les jours passent, différents les uns des autres. Mes vacances, que j’avais imaginées gâchées par anticipation, se révèlent être meilleures que prévu. Au bout d’une dizaine de jours, le mercredi 28 décembre, j’ai rendez-vous à l’hôpital avec un spécialiste chirurgien orthopédiste pour vérifier l’état de ma rotule. Avant de partir, j’allume mon ordinateur par habitude et consulte mes messages. Je découvre avec stupéfaction une réponse d’un éditeur à qui j’avais envoyé Mature, mon premier manuscrit écrit dans la douleur et la dépression en cinq semaines après une rupture amoureuse.
 
Bonjour,
J’ai le plaisir de vous informer que votre manuscrit a retenu l’attention de notre comité de lecture.
De fait, nous sommes disposés à vous proposer un contrat d’édition à compte d’éditeur incluant la distribution de votre livre en format numérique et papier sur nos réseaux traditionnels en France, au Québec et le reste de la francophonie.
Merci de me faire savoir si vous souhaitez recevoir notre contrat d’édition ou si vous avez d’ores et déjà signé la publication de votre œuvre avec un autre éditeur.
Nous attendons votre réponse pour préparer le contrat et enclencher le processus de correction et d’illustration.
Cordialement,
Directrice des publications 
 
Après la lecture de ce message que je n’attendais plus, je me sens mal au point de vaciller. Mon livre a été lu. Il est passé en comité de lecture. Ils ont sûrement débattu sur le sujet pour finalement l’accepter et me proposer un contrat d’édition. Toutes ces heures passées à écrire dans la douleur sont enfin récompensées. Le plaisir procuré par cette nouvelle est incommensurable. Dans un état de fébrilité extrême, j'appelle Mathieu, mon conjoint, pour le prévenir de cette merveilleuse nouvelle. Il faut que je l’appelle, que je lui dise parce qu’il m'a soutenu dès le début de mon travail d’écriture. Mathieu était convaincu que le livre serait retenu par un éditeur le trouvant de belle facture et d’une grande intensité.
Cet éditeur, en acceptant de me lire et de m’éditer, me faisait le plus grand bien, ce dont j’avais besoin aujourd’hui avec cette rotule cassée. Au téléphone, Mathieu m’écoute, surpris par ma voix fébrile. Il me demande si je me sens bien, ou s’il y a un problème avec ma jambe ou les enfants. Je lui annonce la bonne nouvelle. Sa réaction est extraordinaire : il se réjouit pour moi et est ému au point d’avoir la voix pleine de larmes. Mathieu me dit que l’on va fêter ça et qu’il va acheter du champagne pour ce soir. Je ne veux pas. Mathieu achète quand même le champagne. Le soir même, nous célébrons cet heureux événement. L’annonce de ce contrat à venir me réjouit au possible, je vais pouvoir écrire à nouveau. L’absence de réponse des éditeurs bloquait ma créativité et mon envie d’écrire, m’empêchant d’écrire une seule ligne.
L’écriture de Mature m’avait fait du bien. Cela m’a permis de sortir de ma déprime et m’a grandement aidé à faire le deuil de la relation homosexuelle que j’avais eue en parallèle de mon mariage. Seule l’écriture, à ce moment de ma vie, m’a apaisée et m’a aidée à continuer à vivre sans penser au pire. J’étais tellement mal à cette période de ma vie que rien ni personne ne pouvait m’aider à remonter la pente. L’écriture, seule, m’aura permis de le faire.
Avec cette proposition de contrat, mon envie d’écrire renaît tout naturell ement et réapparaît aussi vite qu’elle s’était envolée quelques mois auparavant. J'ai à nouveau besoin de rester des heures durant, assise à mon bureau, tapant de façon mécanique sur le clavier de mon ordinateur. Je retrouve mes habitudes perdues et redéc ouvre ce plaisir qui m’avait manqué sans même que je m’en rende compte. Par l’écriture, un apaisement reprend place et un bien-être s’installe durablement.
On met du temps et des années à trouver sa voie, à comprendre ce qui nous convient, ce qui nous satisfait au point d’avoir le sentiment de réussir sa vie. Comment savoir quelle est notre voie, notre destin ? On sait ce qui nous plaît et ce qui nous déplaît. On connaît les situations qui nous font du mal et celles qui nous apaisent. Je sais qu’à ces différentes questions, beaucoup de personnes ne se sentent pas concernées. Elles ont eu la chance de se trouver rapidement. Je ne fais malheureusement pas partie de ces gens qui ont su très tôt s’orienter vers des destins qui les épanouissaient.
Après cette proposition de contrat, que je réceptionne et lis le plus attentivement possible pour comprendre toutes les clauses, j'accepte avec le plus grand des plaisirs de le signer. En le renvoyant à l’éditeur, je joins à mon courrier toutes les pièces nécessaires a u contrat et quelques documents utiles. Un dossier va être ouvert au nom de Diane Margot, je grossis les rangs des auteurs. Je remercie l'éditeur affectueusement pour le crédit qu’il peut apporter à mon ouvrage et à sa volonté de le faire partager au plus grand nombre.
Mathieu est ravi de ce qui m’arrive, et croit de plus en plus en notre volonté commune de trouver notre voie et de nous y plaire pleinement. Il s’accomplit dans la décoration, et est félicité pour son travail et son bon goût par ces nombreux clients. Moi, je signe ce contrat en guise de reconnaissance de mon travail d’écrivain. Sans trop savoir où je vais, je me lance tout naturellement dans la création d’un nouvel ouvrage en faisant confiance à ma capacité d’écrire et mon envie retrouvée. Ma rotule étant cassée, mon handicap temporaire tombe à pic pour l’écriture de ce second livre. Je pense à nouveau à tous ces signes du destin qui nous arrivent, qui paraissent au premier abord totalement insignifiants, et qui nous permettent de réaliser de grandes choses dans notre vie quand on veut bien y prêter attention. C’est ce que je me décide à faire en cette fin d’année 2016, faire attention et être à l’écoute de tous ces