Un été au beurre salé
241 pages
Français

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Un été au beurre salé , livre ebook

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Description

Moi, Erwann, gentil poissonnier de 37 ans, désespère de rencontrer la femme de ma vie. Entre ma famille, mon boulot qui m’accapare et ma mère qui me fout la pression... Et si je décidais de m’octroyer un peu de bon temps, cet été ?



Moi, Rozen, 37 ans, comptable par erreur, file enfin le parfait amour avec l’homme de ma vie. Tout serait idyllique si je pouvais devenir maman, ce qui doit arriver bientôt ! Cet été, je vais devoir jongler avec l’ouverture de la nouvelle boutique à La Baule et l’arrivée imminente de mon futur enfant.



Entre les excentricités de mamie caca, mes personnalités multiples et les imprévus, vous pensez qu’on va réussir à s’en sortir ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493499240
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ELISHA LOWANN
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Crédits
 
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie
Correction et relecture par @Farida Oreilly-Derouiche
Mise en page réalisée par @ Belfanti-Gentil Elodie
(EBGcréation)  
Édité par : Évasion Éditions
 
 
 
 
 
ISBN ebook : 978-2-493499-24-0
Dépôt légal : 06/2022
 
 
 
 
 
 
 
 
 
©Évasion Éditions
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
À mes enfants Erwann et Lorick,
mes diablotins d’amour.
 
 
Erwann - 1
 
– Voilà, Madame Tallec, votre merlu bien frais pêché de ce matin, enfin, de cette nuit !
– Merci, Erwann, je suis contente d’être venue aussi tôt au marché pour avoir l’honneur de goûter la première à ces petites merveilles !
– Au plaisir, Madame Tallec !
Après avoir salué ma première cliente de la journée, je finis de déballer la pêche d’Alan. La mer s’est montrée généreuse, il y en a pour tou tes l es envies   : des soles, des bars, des tourteaux, des langoustines et bien sûr, du merlu. Je ne pensais pas qu’on aurait d u monde à cette heure-ci, mais c’était sans compter la motivation de m adame Tallec, une des plus fidèles habituées de la poissonnerie. Elle accueille ses petits-enfants pour les vacances, alors cela lui donne de l’inspiration pour cuisiner et de l’énergie à revendre de bon matin.
Je suis seul sur le pont encore pour quelques minutes. J’attends Soizic, ma patronne, qui me rejoint en général aux alentours de huit heures quarante-cinq du matin. Avant, elle gère l’intendance de son abondante famille et dépose sa petite tribu à l’école. Ce matin est le dernier jour de classe pour ses chères têtes blondes. Après, ils pourront profiter de leurs deux mois d’été en se défoulant sur les plages du littoral. Ce ne sont pas les distractions qui manquent par ici, aussi bien pour les adultes que pour leur progéniture. Manèges, clubs de loisirs, restaurants, sans compter les événements estivaux en tout genre ; de quoi contenter toute la famille. Je suis bien placé pour le savoir, non seulement parce que je suis natif de la presqu’île, mais aussi parce que j’ai bossé plusieurs étés à l’office du tourisme du Pouliguen quand j’étais plus jeune. Les festivités et autres curiosités de la région n’ont aucun secret pour moi.
J’habite en effet l’une des plus belles stations balnéaires de la C ôte d’ A mour. Non, je ne suis pas chauvin, juste réaliste.
Cela fait maintenant dix ans que je travaille pour Soizic et huit ans qu’elle me confie la boutique en son absence, alors je m’efforce de ne pas la décevoir.
 
Elle m’a tendu la main lorsque j’en avais le plus besoin, à cette même période. À l’époque, j’étais paumé, je venais de me faire virer d’une formation en mécanique qui ne m e plaisait pas et je ne savais pas ce que je voulais faire de ma peau. Aussi, j’ai saisi avec intérêt la proposition de Soizic de l’épauler dans son commerce. De plus, revenir sur ma terre natale du Pouliguen était nécessaire pour moi. C’était même vital. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point je dépérissais loin du pays blanc. Je ne m ’étais pas si éloigné , à Nantes, mais c’était déjà trop.
J’ai besoin de calquer mon souffle sur le flux et le reflux de la marée, loin de la ville et de sa pollution.
Comme mon prénom l’indique, je suis un pur produit breton. Ma grand-mère vous expliquerait par A plus B pourquoi ma région fait partie de la Bretagne si vous osiez émettre le moindre doute à ce sujet. C’est qu’elle ne plaisante pas, ma mamie Fanchon avec nos origines ! Fanchon, de son véritable prénom Françoise, a le cœur qui bat au rythme d u pays salé depuis quatre-vingts printemps. Loin d’être une mamie gâteau comme les autres, elle a certains penchants atypiques pour une femme de son âge. Non pas qu’elle soit mauvaise cuisinière, c’est d’ailleurs tout le contraire. En revanche, je ne connais pas d’autre grand-mère qui multiplie les amants à ce rythme ! Bon, là elle s’est un peu calmée, car elle a une relation monogame avec Jocelyn depuis bientôt quatre ans, mais jusqu’à présent, on ne peut pas dire qu’elle chômait, côté mecs. Et surtout, elle les aime beaucoup plus jeunes qu’elle ! Après tout, elle aurait tort de se gêner, mais c’est quand même dingue que mon aïeule ait une vie sentimentale (et sexuelle, il faut dire ce qui est) plus active que la mienne.
Pourtant, je ne pense pas être désagréable à regarder, c’est ce que me répète d’ailleurs ma sœur Rozen, enfin, ma demi-sœur. Je n’en ai pas d’autres, alors pour moi elle est ma sœur à part entière et ce, même si l’on s’est retrouvés il y a peu de temps. C’est une longue histoire.
Pour revenir à moi, Erwann Plouarnec né Le Goff, j’ai un certain charme, si vous aimez les grands blonds vénitiens un peu maladroits. Mes yeux verts et mes fossettes en ont fait succomber plus d’une. Je suis plutôt bien gaulé, d’allure athlétique, forcément, à force de porter les cageots de poiscailles, et je ne parle pas des filles ! Je ne me le permettrais pas, je les respecte trop. Il faut que vous sachiez un truc à propos de moi et de ma famille en général : on fait beaucoup de blagues pourraves, la plupart du temps en lien avec la pêche. Dans un souci de pure tradition piscivore, je ne saurais déroger à la règle. Je m’excuse à l’avance pour les dommages intellectuels occasionnés. Je n’attein s cependant pas le niveau de ma sœur et de son mec, Yann, qui blaguent comme ils respirent, mais je ne rechigne pas devant un bon jeu de mots sympathique de temps à autre.
 
Je dresse les crustacés sur la glace afin de les rendre les plus appétissants possibles, voilà Soizic qui débarque, tout échevelée et à bout de souffle.
– Ah, ma sauveuse ! je m’écrie, pas mécontent de voir arriver du renfort avant l’afflux de la matinée.
– M’en parle pas ! Bordel, Erwann, c’est quoi votre problème, les mecs ?
– Laisse-moi deviner : Alan ne t’a pas souhaité une bonne journée ? Il a oublié le spectacle de fin d’année des enfants ? je blague, habitué aux reproches de ma patronne sur l’espèce mâle.
– C’est pas drôle ! s’exclame-t-elle en me bousculant. Non, je ne rigole pas. Cette fois, y’a un truc qui tourne pas rond, je te le dis, je le sens.
 
Je délaisse mes étrilles pour regarder Soizic. C’est vrai qu’elle n’a pas l’air dans son assiette (de fruits de mer). Après la naissance de leur quatrième enfant, le couple qu’elle forme avec Alan a traversé une crise. La petite dernière n’était en effet pas prévue et ils peinaient déjà à joindre les deux bouts. La pêche, ça permet de nourrir correctement sa famille, en revanche, on ne fait pas fortune grâce aux trésors marins. Sauf si l’on tombe sur un coffre de pièces d’or, mais ça n’arrive jamais. Alors, une bouche baveuse de plus, ça change tout, surtout lorsque les temps sont durs ! Et ils le sont, ces dernières années.
Alan a cru que Soizic l’avait fait exprès, mais c’est mal la connaître ! Elle a été dévastée lorsqu’elle a appris sa grossesse, et je sais de quoi je parle. Car je suis plus qu’un simple employé, je fais aussi office de confident auprès d’elle. La vie de famille de ma patronne n’a plus aucun secret pour moi, ou presque ! De loin, on pourrait croire que Soizic est une femme sûre d’elle, une matrone à qui rien ne fait peur. Sous sa carapace, elle est en réalité très sensible et doute souvent de ses décisions, et parfois d’Alan. Lui, je l’aime bien, je le considère comme l’un de mes cousins, à la limite un oncle. Il a en effet dix ans de plus que nous. Je dis « nous » parce qu’avec Soizic, on a le même âge, trente-sept ans. Du coup, la complicité est plus forte parce que plus ancienne. Après tout, je la connais depuis la maternelle. Attention, je n’éprouve aucune attirance pour elle. Elle est super sympa, mais c’est tout . Dire que Rozen la déteste ! Or, elle ne la pratique pas comme moi et elle s’est arrêtée aux années 80, lorsqu’on était tous ensemble à l’école et je ne parle pas de style vestimentaire ! Non, ça ne risque pas, Rozen a toujours eu très bon goût en matière de fringues. Moi un peu moins, du moment que j’ai un truc sur le dos, je m’en fous de la couleur ou de la forme. Rozen aime bien me chambrer là-dessus, elle me répète que ce n’est pas en enfilant mes vieux sacs à patates que je trouverai une fille qui s’intéresse à moi ! Eh bien, je pense au contraire que si une poulette flashe sur la marque de mon jean, c’est qu’on n’a rien à faire ensemble !
Lorsqu’on évoque nos souvenirs d’enfance avec Yann et Rozen, ou avec Soizic, j’ai parfois l’impression qu’il s’agit de ceux d’autres personnes. Il s’en est passé des choses depuis la primaire, pas toujours des belles, d’ailleurs. Ma sœur et son mec , eux, adorent ressasser leurs anecdotes d’antan. Moi, ça dépend lesquelles. Certaines me rendent trop triste. Rozen a un peu de mal à le compren dre parce qu’on a beau avoir eu le même père, nos relations n’étaient pas du tout les mêmes. Avec mon demi-frère Pierrick, ils étaient tous les deux les enfants « officiels » , et moi j’étais le fils caché, celui que l’on ne montre pas parce qu ’ adultérin. Un bâtard, en gros. Rien que d’entendre ce mot, ça me fout en l’air. Bien sûr, je m’en suis remis depuis le temps et je n’en conserv e aucune rancœur, ni à Rozen, ni à Pierrick, parce qu’ils ne connaissaient pas la vérité et que nous étions tous des enfants. S’il y en a un que je peux blâmer en revanche, c’est mon père, mais comme il est mort en mer quand j’avais dix ans, je ne peux plus rien faire. Aussi, je garde mes ruminations pour moi lorsqu’elles se rappellent à mon bon souvenir. Je refus

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