Un roman à l eau de rose nanane
110 pages
Français

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Un roman à l'eau de rose nanane , livre ebook

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Description


Lucie, jeune femme romanesque, rêve de l'amour idéal, tel que véhiculé par les romans légers de la toute puissante maison d'édition Baldaquin. Ce massif conglomérat littéraire produit industriellement des romans-savonnettes parfumés qui permettent à son lectorat en transes de s'évader. Lucie, comme des milliers d'autres, s'en délecte. Mais elle veut aller plus loin : lorsqu'elle décide de prendre son imaginaire à bras-le-corps, son expertise littéraire et sa vaste expérience de consommatrice Baldaquin lui seront indispensables pour rédiger un roman de son cru qui, naturellement, sera bien supérieur à la moyenne.




Elle se rendra bientôt compte qu'il n'est pas si facile d'écrire selon les règles strictes de l'éditeur sans s'enfoncer dans le piège de la guimauve mouvante. Entre ses tentatives d'écriture, ses fantasmes personnels et sa banale réalité qu'elle tente maladroitement de faire entre dans le moule Baldaquin, on est entraîné dans un tourbillon aux bouffées bonbons parfaitement irrésistible.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782924550564
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un roman à l'eau de rose nanane
Roman

MARIE-ANDRÉE MONGEAU

© ÉLP éditeur, 2020 www.elpediteur.com ecrirelirepenser@gmail.com
ISBN : 978-2-924550-49-6

Conception graphique : Allan E. Berger
Image de la couverture : Marie-Philippe Bélanger & Alexandre Hébert, 2020
Avis de l'éditeur
Cet ouvrage d’ÉLP éditeur est pourvu d’un dispositif de protection par filigrane appelé aussi tatouage ( watermark en anglais) et, par conséquent, n’est pas verrouillé par un DRM ( Digital Right Management ), verrou de protection nécessitant l’ouverture d’un compte Adobe. Cela signifie que vous en êtes propriétaire et que vous pouvez en disposer sans limite de temps ou sur autant d’appareils (liseuses, tablettes, smartphones) que vous voulez.
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ÉLP éditeur est une maison d’édition 100% numérique fondée au printemps 2010. Immatriculée au Québec (Canada), ÉLP a toutefois une vocation transatlantique : ses auteurs comme les membres de son comité éditorial proviennent de toute la Francophonie. Pour toute question ou commentaire concernant cet ouvrage, n’hésitez pas à écrire à : ecrirelirepenser@gmail.com
Lemot nanane fait référence, au Québec, à un bonbon à lasaveur douceâtre et à la couleur rosâtre. La couleur rosenanane évoque un rose un peu mièvre.
Prologue
Aujourd’huice sera le grand jour, Lucie en a ainsi décidé ! Elle alongtemps hésité, longtemps repoussé ce moment. Lucie a fêtéhier ses quinze ans. La jeune fille est d’avis qu’elle est entréedans le monde des adultes et son premier défi prendra formeaujourd’hui.
Avecdétermination, elle échafaude son plan dans sa tête : elleirait à la librairie en tentant de se donner une allure désinvolteet adulte, s’assurerait qu’il n’y aurait pas trop de clientspour la juger, prendrait le livre tant convoité, irait négligemmentle payer à la caisse et tout serait dit.
Celasemble si facile. Pourtant, comment s’empêcher d’avoir un nœuddans l’estomac alors qu’elle s’apprête à acheter un de cesbouquins que l’on se passe sous le manteau, en ricanant ?Elle, qui a toujours clamé haut et fort que ses principesl’empêcheraient de lire ce genre de « littérature ».Quelle honte pour elle si quelqu’un qu’elle connaissait la voyaitfaire !
Ellea choisi sa librairie avec soin. Ce sera celle de la gare centrale,au centre-ville de Montréal. Elle lui semble tout ce qu’il y a deplus anonyme. Ce sera parfait pour ses noirs desseins. Son plan estsimple et, jusqu’à présent, tout se déroule comme prévu. Lucieest maintenant assise sur un banc dans le hall de la gare, comme sielle attendait son train. En se promenant nonchalamment, elle arepéré l’employée de la boutique : une vieille dame tout cequ’il y a de plus respectable. Elle tente encore de se convaincre :au fond, que lui importe ce qu’une vendeuse peut bien penser ?Si elle tient boutique pour ce genre de livres, elle doit biens’attendre à ce qu’ils soient achetés, non ? Il est encoretemps de changer d’idée. Mais Lucie sait que si elle laisse passercette occasion, elle ne se le pardonnera pas.
Décidée,elle se lève et se dirige vers la librairie d’un pas ferme, malgréla sueur qui lui coule sur le front. Elle ne va pas flanchermaintenant ! Déjà, au travers de la vitrine, elle distingue lepetit kiosque réservé à ce type de livres. Elle rougit à l’idéed’aller seulement se planter devant ce kiosque. Mais le magasin estpresque désert.
Elleentre. Tremblant légèrement, les mains moites, elle se campe devantle rayon de la science-fiction, non loin du kiosque maudit. Du coinde l’œil, tout en feignant s’intéresser à Asimov, elle tentede repérer le plus rapidement possible une page couverturealléchante. Elle en trouve une qu’elle juge à son goût, ouplutôt conforme à ce qu’elle recherche. Effectuant un bond sur lecôté, Lucie s’empare du livre en question et se rend avec un airdégagé vers la caisse, tout en tentant maladroitement d’en cacherle titre et la couleur rose un peu trop soutenue.
Ellele dépose sur le comptoir, à l’envers. La dame le prend, levisage impassible, et en poinçonne le prix sur sa caisseenregistreuse sans rien laisser paraître de ses sentiments. Lucielui donne un billet de dix dollars sans oser la regarder dans lesyeux de peur d’y voir une lueur goguenarde. Lorsque le livre luiest enfin remis, dans un sac – ô horreur ! –transparent, Lucie se dépêche de l’engouffrer dans sa sacochetandis qu’un jeune homme arrive juste à ce moment à la caissepour payer son Garçonnière Magazine. Elle serait morte dehonte s’il pouvait voir à quel genre de lecture elle s’adonne !Qui sait, peut-être sera-t-elle destinée à le rencontrer denouveau, peut-être que...
Lucieprend sa monnaie sur le comptoir et sort de la librairie. Le livreest en sécurité dans sa sacoche. Elle peut à présent prendre sontemps et savourer sa victoire. Elle en est là dans ses réflexionslorsqu’elle se fait violemment bousculer.
Unemain brutale s’abat sur sa bouche, ce qui étouffe son cri. « Pasun son, sinon tu n’es pas mieux que morte ! » La voixrauque résonne désagréablement à son oreille. « Donne-moiton sac, tout de suite ! » Un bandit ! Lucie estattaquée par un bandit ! Prise de panique, elle tente de sedégager. Aussitôt, un couteau se plaque contre sa gorge. Lucie sentque sa dernière heure est venue. Son cœur bat la chamade. Queva-t-elle devenir ?
C’estalors qu’elle se sent soudainement libérée. Un jeune homme,qu’elle reconnaît comme le client de la librairie, est maintenantaux prises avec son agresseur. La lutte est chaude mais très vite lejeune homme prend le dessus. Il est grand et fort, et il est sibeau ! Il ne peut faire autrement que de vaincre le gredin quil’a attaquée. Bientôt, le vilain demande grâce et est remisentre les mains de la Police.
Lucieest restée figée sur place. Le jeune homme se tourne alors verselle, la prend dans ses bras et lui murmure d’une voix apaisante :
— Iln’y a plus rien à craindre, maintenant.
— Heureusementque vous étiez là ! Je ne sais pas ce que je serais devenuesans vous !
— Vousaviez capté mon attention à la librairie. Quelque chose en vousm’attirait. Je n’ai pu faire autrement que de vous suivre pourtenter de résoudre ce mystère... Les sentiments que vousm’inspirez...
— Excusez-moi...la demoiselle a laissé tomber ceci...
Unétranger les interrompt alors et tend à Lucie le sac transparentqui contient son livre, malencontreusement éjecté de sa sacochedurant l’agression. L’étranger semble se retenir de rire àgrand peine. Le jeune homme considère un moment le livre, puiséclate d’un rire tonitruant, bientôt repris en écho par toute lafoule qui s’est rassemblée autour d’eux et qui, maintenant, lapointe du doigt...
Ah,non ! Ça ne devrait pas se passer ainsi ! Lucie se secoueet ramasse fébrilement sa monnaie sur le comptoir. Consciente de lafragilité du destin, elle sort de la librairie en courant et se perdrapidement dans la foule de la gare avec son acquisition, comme sielle pouvait s’effacer de la mémoire des murs mêmes de lalibrairie...
Lavieille dame, de son comptoir, la regarde partir en haussant lessourcils. Elle en a pourtant vu d’autres...Oui, au cours de salongue carrière, elle a vu bien pire qu’une jeune fille achetantson premier roman àl’eau de rose en cachette...
I Le vol de nuit s’en va Judithétait enceinte ! C’était donc ça qui expliquait les nauséesmatinales qu’elle ressentait depuis quelques jours ! Elleétait consternée ! Il ne fallait à aucun prix que Craigl’apprenne. Elle allait partir là où il ne la trouverait jamais. Résolument,ravalant ses larmes, elle fit ses bagages et se rendit à l’aéroport.Elle partirait par le premier avion dans lequel il y aurait de laplace. Craig ne saurait jamais rien. D’ailleurs, prendrait-il lapeine de la chercher ? Qu’était-elle pour lui ?

Luciepose le livre sur ses genoux, le temps d’essuyer ses yeux. Commec’est romantique ! Bien sûr, elle ne s’inquiète pas pourJudith : tôt ou ta

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