Un souffle de liberté

Céline B.

Description

Amy a eu une enfance difficile. Elle n’a pas reçu tout l’amour et la protection que l’on attend de sa propre famille, et pense qu’elle en est la seule responsable. Au fil des années, elle est devenue une jeune femme qui manque cruellement de confiance en elle, mais aussi dans les autres.

William a eu une enfance heureuse. Il s’est épanoui au sein d’une famille aimante et unie. C’est un homme sûr de lui, qui use et abuse de ses charmes auprès des femmes, mais il ne laisse personne entrer dans sa vie de façon permanente. Les seules personnes à avoir ce privilège sont son meilleur ami, Tom, et sa fille Sarah.

Ni l’un ni l’autre ne croit en l’amour. La rencontre de ces deux opposés risque de les changer.

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Informations

• Publié par: Evidence Editions
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9791034821822
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Un souffle de liberté

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Céline B
 
 
Un souffle de liberté
 
 
Couverture : Marie
 
 
Publié dans la Collection Aime
 
 

 
 
© Evidence Editions  2022

 
Mot de l’éditeur
 
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Le passé ne nous définit pas,
Seul le présent le peut.
 
 
 
 
Prologue

 
 
 
À seize ans, on a la vie devant soi, des rêves plein la tête et une envie de la croquer à pleines dents. Pour moi, c’était différent.
Mon père n’était plus là, mon frère était très jeune et la relation que j’avais avec ma mère était compliquée. Alors, quand cet homme, en qui nous avions tous confiance, a tenté de me briser, personne ne m’a protégée.
Je sens encore ses mains sur moi, son souffle dans mon cou…
J’entends encore ses mots m’accusant d’être la seule responsable de tout, ma mère me dire que je ne suis qu’une menteuse, alors que je cherchais du réconfort auprès d’elle. Je voulais qu’elle me console, qu’elle me rassure, au lieu de cela, je l’ai fuie afin de me protéger.
Depuis, j’essaie de ne pas attirer l’attention de quelque manière que ce soit, même si cela signifie ne pas être moi.
 
 
 
 
Chapitre 1

Amy
 
 
 
Aujourd’hui, la journée a été plutôt sympa, tout s’est déroulé dans la bonne humeur et on a même dansé le rock’n’roll des gallinacés devant des parents. Certains pourraient penser que c’est la honte, mais, quand on est directrice adjointe dans une crèche, rien ne nous fait peur.
Une fois la danse terminée, M. Lévêque, le père de la petite Sarah, me rejoint, un sourire aux lèvres.
Ça fait maintenant un certain temps qu’il nous confie sa fille, en fait, depuis qu’elle a six mois environ. Nous avons eu la chance de la voir grandir et, malgré le départ de sa mère, c’est une enfant adorable, blonde aux yeux bleus, qui déborde de joie de vivre.
— Bonjour, comment allez-vous ?
Il semble plus fatigué que les autres soirs.
— Bien… enfin, non.
Je le sens hésitant et l’incite à poursuivre.
— Je cherche une baby-sitter pour garder Sarah, samedi soir. J’ai une réunion importante qu’il m’est impossible de décaler, mais je ne trouve personne et Sarah a énormément de difficultés à faire confiance aux inconnus. Et je ne peux pas demander à son parrain puisque le rendez-vous le concerne aussi.
À travers sa tirade, je peux ressentir tout le mal-être et l’angoisse qu’il vit. Je sais aussi qu’il préfère dire que c’est sa fille qui a du mal avec les inconnus plutôt que de reconnaître qu’il est très protecteur envers elle.
— Avez-vous essayé les sites de garde à domicile ? Il en existe beaucoup, vous devriez trouver la bonne personne.
— J’ai fait le tour, je pense, mais le délai est trop court pour la plupart.
Il soupire sa dernière phrase.
— J’en parlerai avec l’équipe demain afin de savoir si l’une de nous serait disponible, si vous ne trouvez vraiment personne.
— Merci, Amy.
Je lui réponds d’un simple sourire avant de lui parler de la journée de Sarah. Cette dernière arrive au même moment et nous échangeons encore quelques mots tous les trois avant qu’ils ne quittent la structure.
Le lendemain, lors de notre réunion, j’expose le problème du père de Sarah ; malheureusement, aucune de mes collègues n’est disponible. Alors, le soir même, j’annonce à M. Lévêque que c’est moi qui viendrai garder la petite le samedi.
Le reste de ma semaine est épuisant. Les enfants sont fatigués à cause du temps extérieur, nous devons gérer des soucis techniques, comme la panne de la machine à laver et, comme si ça ne suffisait pas, ma future séance de baby-sitting me stresse un peu. Même si ce n’est qu’un soir, et seulement en dépannage, je ne cesse de me demander si j’ai bien fait de me proposer, parce que nous allons sortir du cadre professionnel, et ça me gêne. Pourtant, une part de moi a hâte, car j’apprécie beaucoup cette petite.
Ma semaine est longue et épuisante, un peu à l’image de ces dernières semaines.
Le samedi soir, j’enfile un jean et un top classique, rien de trop décolleté, mais à l’opposé de mes tenues de boulot, qui sont amples et décontractées, voire pleines de taches de peinture, censée partir à l’eau.
Une fois prête, je prends mes clés et monte dans ma voiture.
À dix-huit heures, je sonne à la porte de M. Lévêque et, lorsqu’il m’ouvre, il paraît stupéfait.
— Bonsoir, dis-je d’une voix mal assurée.
— Bonsoir, Amy. Vous êtes différente, habillée ainsi. En tout cas, merci de venir garder Sarah et, s’il vous plaît, appelez-moi Tom.
— Euh… D’accord.
Ce n’est pas dans mes habitudes d’appeler les parents par leur prénom, même si certains, à la crèche, le demandent. Pour moi, la barrière du vouvoiement et de leur nom est importante.
— Entrez, Sarah est dans sa chambre. Je m’apprêtais à lui donner sa douche, m’indique-t-il. En revanche, il y a un petit changement pour ce soir. Mon partenaire William vient de m’appeler pour m’informer que la réunion aurait lieu ici. Nous nous installerons dans mon bureau, et je comprendrais si vous préféreriez partir, mais j’ai encore des dossiers à préparer, alors pouvez-vous rester au moins jusqu’à ce que Sarah soit couchée ?
— Il n’y a pas de soucis.
— Merci, Amy. Allons voir ma princesse !
On retrouve la petite fille en train d’installer ses poupées, elle adore jouer avec. Lorsqu’elle me voit, elle s’écrie :
— T’es trop belle !
En grandissant, Sarah a eu une période un peu difficile, où elle refusait de parler et nous ne savions pas comment l’aider. Nous avions conseillé à son père de réaliser un bilan orthophoniste et psychomoteur, ce qu’il a fait, sans avoir eu de véritables réponses ; Sarah parlerait quand elle serait prête. Très rassurant d’un point de vue parental !
Puis, un jour, alors que je m’étais habillée avec un pull sur lequel il y a un chat portant un bonnet, Sarah l’a pointé du doigt et a dit « chat », ce fut le déclic. Depuis, elle adore ce haut, alors, de temps en temps, je le mets exprès pour elle.
Elle me montre son pyjama licorne, celui qu’elle veut mettre ce soir, et me demande si je peux l’aider à prendre sa douche. Après un regard à son père, afin d’avoir son accord qu’il me donne d’un hochement de tête, nous partons toutes les deux dans la salle de bains où je laisse la petite se débrouiller pour se laver et l’aide à se rincer.
Une fois prêtes, nous retournons dans la cuisine afin de préparer le dîner.
— Tu veux manger quoi ? lui demandé-je.
— Des pâtes !
Le repas préféré des enfants. Sa réponse me tire un sourire et je m’exécute immédiatement.
Une fois rassasiée, les dents lavées et un gros câlin à son père, Sarah s’installe dans son lit pour que je lui raconte une histoire.
 
 
 
 
Chapitre 2

William
 
 
 
J’ai passé la journée au bureau afin de finaliser la réunion de ce soir. Le potentiel client avec qui nous sommes en négociations n’arrête pas de changer d’avis sur ses envies, le lieu de nos rendez-vous, les horaires, comme si nous étions à sa disposition. Je sens bien que Tom est à deux doigts de laisser tomber le deal. En même temps, je peux le comprendre, avec Sarah à gérer, c’est compliqué pour lui, tous ces changements. Après avoir passé deux heures à la salle de sport pour décompresser, je m’apprête à monter dans ma voiture quand mon portable sonne. Je décroche sans vérifier qui m’appelle.
— Allô ?
— Monsieur Devaux ?
— Lui-même !
— Bonsoir, je suis l’assistant de M. Chang. Il m’a demandé de vous prévenir qu’il a un empêchement, ce soir, il ne pourra pas se rendre dans vos bureaux. À la place, il vous propose une vidéoconférence afin de maintenir les négociations.
Encore un changement, ce type est soit vraiment débordé, soit il nous prend pour des buses.
— À quelle heure ? Il faut que je m’organise avec mon associé.
— Vingt heures trente ?
— C’est parfait. Merci.
— Au revoir, monsieur Devaux.
Je raccroche et envoie un message à Tom.
L’assistant de M. Chang vient de m’appeler, changement de programme : visioconférence chez toi à 20 h 30. W.
Pourquoi ce changement ? T.
Je t’expliquerai en arrivant. Je serai chez toi vers 20 h. W.
Je range mon téléphone et prends la route de chez moi. Pendant le trajet, je repense à mon ami et nos débuts. À cette époque, notre vie était différente, j’enchaînais les conquêtes pendant que Tom filait le parfait amour avec l’autre pétasse.
Il m’est aujourd’hui impossible de penser à elle sans avoir des envies de meurtre. Cette garce a brisé le cœur et les rêves de mon ami. Émeline nous a tous bluffés. Elle voulait juste trouver une proie