Une improbable rencontre
37 pages
Français

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Une improbable rencontre , livre ebook

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Description


Conter ses maux mais également ses joies, c’est offrir aux autres le témoignage de son existence, une trace humaine que seul le temps effacera dans son immensité...




L’auteur retrace le parcours d’une femme qui se revendique « gilet jaune » : ses joies ses peines et surtout sa difficulté à joindre les deux bouts à trouver des solutions pour prendre soin de ses enfants.


Bien qu’ayant la chance d’être instruite, elle glisse inexorablement dans la précarité. Elle est à l’image de ces mères « seules avec enfants » dont la peur du lendemain est omniprésente. Le contexte socio-politique du moment sert de véritable révélateur pour venir frapper la conscience collective.


Saura-t-elle rebondir grâce à son courage et à sa pugnacité voire avec un coup de pouce du destin ?



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 janvier 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9782381539270
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Uneimprobable rencontre Audétour d’un rond-point
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Jean-JacquesMaurel Uneimprobable rencontre Audétour d’un rond-point
À tous ceuxque j’ai rencontrés sur les ronds-points, à mafamille, à mes amis mais aussi à Gilles et John ;je vous dis merci. Merci pour ce que vous symbolisez dans un combatplus que légitime dans une société de liberté,de fraternité, de libre expression et qui doit de le rester.
INTRODUCTION
Je m’appelleLaurence. Mon âge : trente-cinq ans. Je suis native desCévennes. J’ai deux enfants. Séparéedepuis deux années j’assume seule les tâches duquotidien. Ma destinée je la croyais toute tracée. Desévénements inattendus en ont décidéautrement. Mon quotidien je vous le révèle àtravers cet écrit. Il est le témoignage de millierd’entre nous, dont les espaces de vie côtoientl’indifférence, l’isolement, la déconsidérationjusqu’à l’oubli.
Quel outil magiqueet merveilleux que celui de la gronderie et de la revendicationactive dans un seul but de réveiller les consciences pour unmonde meilleur.


Sept heures. Déjàune heure que je suis levée. J’allume la télésur le canal 27, France Info. Un flash : le prix del’essence vient encore de s’envoler. Priscillia Ludovskyinitiatrice d’une pétition est pour moi un événementmajeur en cette fin d’année 2018. Trop c’esttrop…où allons-nous ? Ryan et Chloé doiventse lever et prendre leur petit déjeuner. Je n’ai pas letemps d’écouter plus avant ce qui se dit sur lesconséquences de ses revendications.
Je grommelle. Merde,c’est toujours les mêmes qui trinquent. Où celava-t-il nous mener ? Ras la casquette. Je sais ce que me coûteun plein d’essence et je commence à sérieusementpaniquer sur ma capacité financière à pouvoirgérer ma vie, celle de mes enfants, mon travail avec unsalaire de 1250 euros net mensuel. Mon ex ne verse rien. C’estdire la réalité à laquelle je suis confrontée.
Le déjeunerpris, j’accompagne mes enfants à l’école.Il est huit heures. Je ferme la porte à clef, les enfantss’engouffrent dans la voiture. Ryan est en CP Chloé enpremière section de maternelle. Ma vieille Clio, quinze ansd’âge est mon unique moyen de locomotion. L’écoleest à l’autre bout du village de St Privas des vieux.Distance à effectuer : cinq kilomètres. Un quartd’heure plus tard, je me gare devant l’école puisdonne les dernières recommandations à mes« petits citoyens ». N’oubliez pasde vous laver correctement les mains avant le repas ! Écoutezbien les consignes des maîtres ! Ryan, pas de dispute avectes camarades ! Nous quittons la voiture, passons par l’entréede la cour. Les multiples bonjours se succèdent entre parentset enfants. Les sourires d’hier ont disparu, l’ambiance achangé. Pourquoi ? J’ai la réponse d’unefaçon quasi instantanée. J’entends des remarquesteintées d’insatisfactions : « il nousprend pour des vaches à lait ». Le sujet del’augmentation du tarif des carburants est bien le sujet dujour. Au revoir mes enfants, à ce soir dix-huit heures. Passezune bonne journée !
Maintenant,direction le boulot, la clinique. Il me faut traverser la ville àl’heure de pointe, pare-chocs contre pare-chocs. La distancen’est pas énorme mais à ce rythme ma patiencecommence à s’émousser. Huit heures quarante-cinq,j’attaque ma journée de travail. Je troque mes vêtementsde ville contre la blouse d’aide de santé hospitalière.Dehors si le froid est vif la chaleur des locaux rend le port de monuniforme confortable et pour le moins particulièrement léger.Les ordres se succèdent. Les tâches quotidiennes meramènent au rituel répétitif de la parfaiteexécutante à qui on demande d’agir sans réfléchiret sans rien dire ; la posture de la complète abrutie. Jeroumègue à l’idée d’avoir àfaire cela durant toute mon existence. En effet, je passe de chambreen chambre pour vider les poubelles, passer la serpillère,nettoyer les toilettes. Je sers les repas. Je cours. Enfin la pause,tant attendue pour souffler un peu, est la bienvenue. Aprèsavoir ingurgité un sandwich et bu un café, c’estreparti pour un tour. Je discute peu avec les patients :bonjour, bon soir, comment allez-vous ? Le temps, toujours letemps et pour finir, pas le temps. Seize heures sonnent àl’église adjacente. Dans une demi-heure, je repartirai àcontre sens rechercher ma marmaille. La routine familiale reprend soncours. Direction l’école. Et puis dans la fouléece seront les devoirs, la cuisine, le souper, le bain, le brossagedes dents, vous connaissez la suite. Ce soir, au retour de l’écoleRyan m’annonce qu’il a eu une bonne note pour le devoirrédigé ce week-end à la maison. Cette petitesatisfaction partagée est synonyme de rayon de soleil. Voilàquelque chose de positif. Chloé, elle, a faim et pleure, lafatigue de la journée aidant. Dix-neuf heures trente tout lemonde à table. Ce soir le menu se résume à uneassiette de soupe et un yaourt. Après avoir vérifiéque Ryan a fini ses devoirs à l’étude, brossagedes dents et au lit. La lecture du soir clôt la journéeet sonne l’extinction des feux.
Enfin un moment àmoi. Bien que fatiguée j’allume la télé etme voilà plongée de nouveau dans les actualitésnationales : les gilets jaunes. Je réalise que bon nombrede gens issus de tous les milieux commencent à se rassemblersur des ronds-points dans le but de porter haut et fort un certainnombre de revendications. Au fil des jours la liste s’étoffe.Un souffle de contestation balaye les espaces publics et la colèregronde. Le président de la République est montrédu doigt et jugé pleinement responsable de la tournure de cequi se passe aujourd’hui. Cette protestation qui monte c’estle cri de douleur et de désespoir des laissés pourcompte. Qui sont-ils ?
Ce vendredi en find’après-midi ma mère nous rejoint à lasortie de l’école. Nos chemins se séparent. Mesenfants et leur grand-mère prennent le chemin de la maison.Quant à moi je rejoins non sans un sentiment d’impatiencele rond-point situé le plus à proximité de mondomicile.
LEROND-POINT
Je me gare et memêle au collectif. Le gag c’est que je ne suis pasidentifiable comme étant un gilet jaune car je ne retrouve pasdans ma voiture la tenue ad hoc. Où l’ai-je mise Ce n’est pas grave. L’accueil est chaleureux malgréle froid. Un petit réconfortant nous attend : une liqueurde châtaigne laissée par un passant acquis ànotre cause. L’ambiance est festive. Je fais la connaissanced’Hervé, Alphonse, Henri, Jonathan, Louise, Patrice,Jean-Baptiste et bien d’autres. Bérengère elle,deviendra mon amie. Elle est enseignante et atteste que le mouvementest déjà une semonce en direction du gouvernement.
D’aprèselle, tout va à vau-l’eau dans notre sociétéet cela ne date pas d’hier. La réduction des effectifsdans l’Education Nationale et la volonté affichéed’embaucher ou de remplacer les professeurs par des personnels,recrutés par annonce à Pôle Emploi et trèssouvent non formés, interrogent sur la considération etle respect accordés par nos gouvernements àl’enseignement, à ses acteurs et aux bénéficiairescensés être au cœur du dispositif.
Quelle France, quelsprojets pour demain ? Notre grand timonier n’a qu’uneidée en tête : réformer pour réformer.Il s’évertue à dire et à répéterque lui va devoir entreprendre les réformes que sesprédécesseurs ont refusé de conduire pendant desdécennies. Il se prend pour le sauveur de la France.D’ailleurs comble d’ironie, n’a-t-il pas saluéet invité les concitoyens à honorer la mémoirede Pétain, celui-là même qui a incarnél’alliance avec le diable ?
...

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