Une saison de Neige
230 pages
Français

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Une saison de Neige , livre ebook

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Description

Une histoire d'amour malgré tout... Quel homme peut prétendre connaître vraiment sa compagne? Moi, je ne sais rien, sinon que nos corps ne mentaient pas. J'ai tout le temps maintenant, avec les toits enneigés de Montmartre sous ma fenêtre, de me demander pourquoi je suis tombé amoureux d'une mendiante station Strasbourg Saint-Denis. Pourquoi j'ai accepté qu'elle vienne vivre chez moi avec son ami Marley, pourquoi j'ai accepté ce couple à trois et à problèmes alors que je vivais peinardement ma vie de prof dans un collège du Marais. Je ne saurai jamais rien d'elle, sinon qu'elle aimait les chats, qu'elle parlait à Dieu, que pendant une saison elle a été ma femme. C'est une histoire d'amour malgré tout parce qu'aujourd'hui je suis triste et que ma drôle d'amoureuse, ma drôle de menteuse me manque... Avec pour toile de fond Paris, le récit de la relation amoureuse étrange et magique, évidente et obsédante, entre Neige, Marley et Myloup, qui évoluent en un pas de trois passionnel et magnétique, pétri de non-dits et de silences, de moments éblouissants ou mélancoliques. Une saison de Neige où l'amour se vit dans la fulgurance et la brièveté, mais gagnant en immortalité en dépit des tragédies qui ne peuvent s'éviter. Un roman qui inscrit enfin C. Wacrenier au tableau des auteurs à l'écriture subtile, lumineuse, épidermique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2012
Nombre de lectures 83
EAN13 9782748390636
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0094€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une saison de Neige
Christian Wacrenier Une saison de Neige
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0117643.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012
Samedi 3 janvier
I
Neige a été transportée à la maison de soins palliatifs. Elle est arrivée sur une chaise de jardin portée par deux brancardiers en blouse blanche. Elle est passée dans le couloir comme une mariée juive qu’on promène au-dessus des convives. Je lui ai fait un signe de la main. Elle a tenté de tourner la tête vers moi. Elle a grimacé de douleur. J’ai laissé retomber la main tandis qu’elle s’éloignait dans le couloir. Elle a été déposée dans une chambre, au fond à droite. Devant la porte, une infirmière m’a demandé de patienter quelques minutes. J’ai attendu un quart d’heure avant qu’on ne m’autorise à entrer. En pénétrant dans la pièce, c’est le jardin que j’ai vu. Un jardin blanc, d’une intensité surprenante, à en cligner les yeux comme en plein soleil. Sa voix m’a détourné de la fenêtre : — Myloup ! Je me sens mieux ! Comme c’est bien d’être à Paris ! Il y avait sur le sol une ligne nette entre ombre et lu-mière. La pièce était divisée en deux comme si une cloison invisible retenait la clarté d’un seul côté. Le lit était dans la partie sombre. Neige était posée sur le lit, la tête à demi enfoncée dans un oreiller large et profond. — Comme c’est bien d’être à Paris ! Elle l’a redit alors que mes yeux rejoignaient les siens et s’y accoutumaient. Je me suis approché. J’ai posé la main sur sa joue. Impossible de me réjouir avec elle de ce retour à Paris. La maison de soins palliatifs c’est au maximum deux semaines de survie. Et encore ce n’est
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qu’une moyenne. Les huit derniers jours Neige n’était pas à Paris, elle était loin de sa base, comme elle disait, loin, très loin, à Sarcelles, à l’hôpital Nord-Parisien. Des an-nées-lumière de la capitale cette banlieue-là. Des rues sans rues, des murs sans fenêtres. Une chambre minuscule en sous-sol. Il y avait en hauteur un rectangle de verre, comme un aquarium, d’où provenait tant bien que mal un jour vaseux. On apercevait à peine à l’extérieur un talus surmonté d’un grillage. Impossible de voir le ciel. Impos-sible de savoir s’il était gris, s’il était bleu. Il n’y avait pas de ciel. Neige avait passé huit jours dans cette chambre où tant d’autres avaient attendu avant elle. Que peut-on faire d’autre dans une chambre d’hôpital à Sarcelles ? Attendre. Un infirmier, un docteur, un sourire. Attendre. Un plateau-repas, un jus de fruit, la fin du jour, une visite. La seule visite c’était moi. Je venais après une galère de transport et je m’asseyais près d’elle. Je l’embrassais, je passais la main dans ses cheveux. Elle n’a jamais perdu ses cheveux. Pas un seul. On n’a même pas tenté de lui faire une chi-mio. Elle a gardé ses cheveux noirs, serrés, coupés court avec une frange art déco, un petit air Louise Brooks. J’aime les ratisser avec les doigts. — Tu as un poil de rat, de petit rat des villes. Elle ne se vexe pas. Elle aime les rats. Ils sont intelli-gents. Ils sont fidèles. Ils sont beaux. Elle a eu un rat quand elle était petite, à Sofia. Sofia c’est en Bulgarie. C’est même la capitale de la Bulgarie. Ses parents ne sa-vaient pas qu’elle avait ce rat. Ils n’auraient pas accepté. Ils l’auraient tué. C’est ce qu’elle m’a raconté quelques jours après notre rencontre. Dans la cave de son immeu-ble, une barre grise entre des barres grises, les brigades de dératiseurs disposaient des pièges et semaient des graines rouges au bas des murs. Son rat, Boris, elle l’avait ramassé au milieu d’une tripotée de ratons crevés. Il était sur le dos comme ses petits frères mais ses pattes roses remuaient encore. Elle l’avait caché dans le placard de sa chambre,
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