Valentin le conquérant
452 pages
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Valentin le conquérant , livre ebook

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Description


Ne pouvant pas accepter la mort de Marie-Antoinette en 1793, Valentin émigre avec 21 de ses camarades et s’enrôle chez les chasseurs de Trèves, puis rejoint en 1796 l’armée émigrée du prince de Condé. Rattachés aux forces autrichiennes, les Condéens doivent surveiller les bords du Rhin de Kehl à Fribourg. Mais abandonné par l’empereur François II d’Autriche, qui signait la paix avec Napoléon, Condé doit chercher asile auprès du Tsar Paul 1er de Russie en 1798.


Un an et demi plus tard, en 1800, le Romanov les envoie guerroyer en Italie contre Bonaparte. L’imprévisible tsar ne soldant plus les émigrés, ils se placent sous la protection des Anglais qui projettent de les envoyer en Égypte contre les forces de Bonaparte. La majorité des Condéens refusent. L’armée condéenne est dissoute en 1801. Valentin est alors contraint de rester au pays de Bade jusqu’à la chute de Napoléon en 1815. Enfin marié à la très désirable Catharina, ils reviendront en Lorraine, à Siersthal, où il s’éteindra en 1822. Mais, pourquoi Siersthal ? Une part de l'énigme consiste en ce lien secret qui le lié avec duc d’Enghien alors qu'il était maréchal des logis dans son régiment des dragons. Le récit de son extraordinaire aventure réserve d’incroyables rebondissements pour un non initié. Un suspens où l’humour et le tragique et l'amour fou animent une vraie vie.Valentin devient républicain.Un roman vrai.


Publié avec le soutien du Ministère de la culture



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9791091590457
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© La Valette-Éditeur 2020
ISBN : 979-10-91590-45-7
Mes remerciements à I. R. et C.J.
T ABLE DES MATIÈRES
Page de titre
Page de copyright
Dédicace
Chapitre 1 - 1793 : l'émigration
Chapitre 2 - 1793 : la découverte de Trèves
Chapitre 3 - 1793 : les chasseurs de Trèves
Chapitre 4 - 1795 : le fin de l'électorat
Chapitre 5 - 1796 : l'engagement chez Condé
Chapitre 6 - 1796 : à Riegel
Chapitre 7 - 1796 : le départ de Louis XVIII
Chapitre 8 - 1797 : escarmouches sur le Rhin
Chapitre 9 - 1797 : le départ pour la Russie
Chapitre 10 - 1798 : en Volhynie
Chapitre 11 - 1798 : sous l'uniforme russe
Chapitre 12 - 1799 : le retour de Volhynie
Chapitre 13 - 1799 : la bataille de Constance
Chapitre 14 - 1800 : la bataille de Rosenheim
Chapitre 15 - 1801 : la dissolution du Corps de Condé
Chapitre 16 - 1801 : l'installation à Constance
Chapitre 17 - 1801 : le voyage à Siersthal
Chapitre 18 - 1803 : le carnaval de Villingen
Chapitre 19 - 1804 : l'arrestation du duc d'Enghien
Chapitre 20 - 1804 : Catharina à Wollmatingen
Chapitre 21 - 1809 : le duel
Chapitre 22 - 1812 : Balthazar
Chapitre 23 - 1815 : l'invasion de la France
Chapitre 24 - 1815 : les Cent-jours
Chapitre 25 - 1815 : l'installation à Siersthal
Chapitre 26 - 1815 : la visite au curé Pister
Chapitre 27 - 1816 : l'accueil à Wiesviller
Chapitre 28 - 1817 : la vie à Siersthal
Chapitre 29 - 1818 : la fin de Valentin
Du même auteur
Aux éditions La Valette
CHAPITRE 1
1793 : l’émigration

Depuis deux mois déjà, il avait émigré. Le souvenir de Marie-Antoinette hantait toujours l’esprit de Valentin. Que de fois ne l’avait-il pas imaginée gravir les marches de l’échafaud, avec un pied déchaussé et la nuque dégagée, puis basculer sur la planche, les bras noués dans le dos. Un 16 octobre 1793. À 12 h 15. Exactement un mois et 10 jours avant de quitter les Lauzun avec son frère Pierre et 20 de ses camarades, décidés plus que jamais à poursuivre la lutte contre les ennemis du roi et de la reine.
À Prisches, à quatre lieues au nord de Leschelle, ils rencontrèrent un premier avant-poste autrichien. Se croyant en sécurité, ils mirent pied à terre. Valentin commença à parlementer avec le commandant quand, soudain, ils aperçurent une masse de houzards fondre sur eux. C’était leur intrépide chef de brigade, François Marie Joseph Ruin qui les rattrapait. Il avait été informé de leur défection. Les fugitifs sautèrent aussitôt sur leurs chevaux et filèrent sur Cartignies, à une lieue et demie à l’est de Prisches. Là, une compagnie de hussards de Blankenstein les intercepta. Valentin les reconnut. Il avait combattu contre eux à Wattignies, les 15 et 16 octobre. Au terme d’une longue attente, le commandant du camp se présenta. Il s’approcha de Valentin resté à la tête de sa section, et s’assura que les fugitifs voulaient bien déposer les armes. Valentin le lui jura. Ils furent alors dirigés sur Avesnes-sur-Help à deux lieues à l’est de Cartignies.
Quand l’officier du camp, un colonel, se posta devant les Lauzun groupés sur trois rangées, il leur jeta d’abord un regard suspicieux. Puis, fixant, froidement, le maréchal des logis-chef, il l’interpella d’une voix décidée, habituée à donner des ordres sans appel :
—  Herr Wachtmeister ! Bour guelle rézon dézerdez-vous ?
Surpris d’être désigné par son grade, Valentin se redressa et se tint aussi raide que lui dans ses bottes. Puis, à son tour, déclina le rang de l’officier :
—  Herr Oberst…
S’arrêtant une fraction de seconde, il reprit :
—  Herr Oberst, ein scheusslicher Tod eines österreicher Prinzessin kan nicht von einem Soldaten der die Heimat ehren will angenommen werden (la mort ignominieuse d’une princesse autrichienne ne peut être acceptée par un soldat qui veut honorer la patrie).
L’officier fut ébahi d’entendre de la bouche d’un sous-officier français une telle réponse, dans un allemand aussi impeccable. Voyant que Valentin mentionnait la princesse Marie-Antoinette, le colonel se détendit et donna l’impression qu’il n’était pas insensible au sort tragique de celle que les révolutionnaires stigmatisaient d’ Autrichienne . Il sembla même comblé d’entendre que Valentin aimait beaucoup l’Autriche. Or, la patrie à laquelle Valentin faisait allusion n’était pas celle de la reine assassinée, mais la France, celle pour laquelle il s’était engagé en 1784, du temps où elle était gouvernée par un roi et non par des criminels qui, jour après jour, faisaient couler plus intensément le sang de centaines et de milliers d’innocents. Valentin laissa l’officier à son bonheur. Peu à peu, libéré de sa raideur, l’ Oberst sembla presque désolé d’avoir à désarmer le groupe.
On ramassa les sabres, les mousquetons et même les sabretaches de chaque houzard. Puis, on réquisitionna les montures. Elles furent déharnachées et parquées au bout du camp dans un enclos où piaffaient déjà d’autres chevaux. On conduisit ensuite les hommes dans un bureau. Un greffier-fourrier entouré de plusieurs soldats se leva et fit savoir au groupe qu’à partir de ce jour, chacun s’engageait à ne plus prendre les armes contre les forces de la coalition, et ce, durant un an complet. Il les fit défiler devant lui, demanda à chacun son nom, son lieu d’origine, son grade et sa date d’incorporation et transcrivit les informations dans un grand registre. Puis, chaque houzard signa sa déclaration.
Ils étaient désormais libres de quitter le camp et de partir où ils voulaient. Le fourrier précisa, néanmoins, que ceux qui avaient l’intention de s’engager dans une unité de la coalition pouvaient le faire et même passer la nuit au camp pour souscrire aux démarches dès le lendemain matin.
Quand le fourrier en eut fini avec les formalités, Valentin lui demanda la possibilité de s’adresser une dernière fois à ses hommes. La question qui se posait à tous était très simple. Partir ou signer un nouvel engagement ! Chez les Autrichiens ou chez les Prussiens. Valentin leur rappela d’emblée que plus personne n’avait désormais à obéir à personne. Chacun faisait le choix qu’il souhaitait. Plus de la moitié du groupe, surtout les plus jeunes, décidèrent, sans aucune hésitation, de ne plus s’embaucher. Ils en avaient assez bavé de la guerre. Ce furent Bernard Bose d’Oberbrunn, engagé depuis huit mois seulement ; Brandenburger Nicolas de Roussy-le-Bourg et Habermann Simon de Sarreguemines, qui avaient à peine un an de service ; toute la promotion de 1791 : Lauck Joseph de Hirsingue, Hermann Thiebaut de la région d’Altkirch, Heberlé Élias de Munster, Dormois Xavier et Walter François d’Ensisheim, Pagy François de Nidersheim, Gensbütel Jacob des Vosges et Dietrich Joseph de Waltembourg. En revanche, les anciens, rescapés de nombreuses batailles, hésitèrent davantage.
— Qu’est ce que je vais bien foutre maintenant si je quitte l’armée ? se lamenta Humbert Georges de Hatten. Ça fait six ans déjà que j’y suis !
— Ma décision, moi, je l’ai prise, jura Nick André d’Ernestviller, engagé en 1784, la même année que Valentin.
— Laquelle ? l’interrogea Georges.
— Celle que prendra Valentin !
— Dans ce cas, moi aussi, garantit Bohn André de Schalbach, un des rares à s’être engagé en 1789.
— Et toi ? lança soudain Georges en se tournant vers Pierre, le frère de Valentin. Tu quittes ton frère, toi ?
— Il faudrait d’abord que je sache où va mon frère, répondit-il calmement. S’il va au bon endroit, je le suis… s’il va au mauvais endroit, je… je…
Pierre se mit à balbutier. Le silence enveloppa le groupe. Tous, intrigués, attendirent la fin de sa phrase :
— Je… le suivrai quand m

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