Matahari , livre ebook

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Je ne sais pourquoi mon coeur s'emballa. Je la contournais pour voir son visage. On se regarda quelques secondes, incrédules, et je criai presque: “Lucille!” Elle me répondit aussitôt: “Christophe”. Elle n'avait pas oublié mon prénom. Elle gardait encore le visage poupin de l'enfance comme celui de la madone de Raphaël qui me servait de marque-page dans mon missel. Seul un sourire épanoui nous relia. Pas de main tendue, pas d'embrassade. En attendant d'être servis tous les deux, nous bavardâmes de choses et d'autres, mais surtout d'Aurigny et de ses habitants, mais pas du tout de nos courtes promenades sur le chemin de l'école. Un récit de vie écrit avec la plume d'un esthète. De voyages en voyages, les tribulations de ce journaliste, de ses amis, leurs quêtes, leurs relations, prennent la forme d'un texte dont l'ambiance moite et iodée nous plonge au coeur d'une aventure humaine sans pareille. La prose soignée et chatoyante de A. Boyer nous berce tel le roulis apaisé d'une mer du lointain archipel de la Sonde, après la tempête. Un délice de lecture pour un été entre terre et océan.
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Publié par

Date de parution

01 août 2013

Nombre de lectures

15

EAN13

9782342010220

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Matahari
André Boyer Matahari
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118773.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
Chapitre I
Robye était un homme qui venait à peine de franchir le sommet de sa courbe terrestre, vivant éloigné des fourmille-ments de ses congénères dans un grand bois, limité d’un côté par une route dont il ne percevait l’existence et sa circulation trépidante que lorsqu’il ouvrait son portail et de l’autre, par la mer, vivante mais indifférente à ses monologues naissants vo-lontiers en regardant ce ciel, le jour, chargé de nuages aventureux aux formes et aux couleurs changeantes et d’oiseaux de mer glissant sur un support invisible, la nuit, dévoilant ce scintillement qui évoque une métropole inconnue où vivent les morts ou des êtres inaccessibles à notre entendement. Son esprit vagabond ne se lassait pas de se poser des questions de ce genre qui excitaient sa curiosité insatisfaite et boursouflait son an-goisse. Pourtant il aurait dû être serein. Chargé d’une culture convenable, il avait été élevé avec des principes pleins de bons sens, respectueux de soi-même et de son prochain, ce qui le mettait à l’abri des remords et de bien des déboires. Son gros problème était que son interlocuteur habituel n’était que lui-même. Il venait de perdre son épouse deux ans plus tôt suite à un accident de voiture. Dès la conclusion du mariage, le couple avait affronté la vie avec de bonnes cartes en mains. Leurs acti-vités professionnelles étaient contraignantes mais lucratives. Ils se comprenaient à demi-mot et leurs goûts étaient compatibles. Ils avaient deux beaux enfants qui ne leur donnaient pas trop de soucis. En un mot ils s’aimaient et étaient heureux jusqu’au jour où vint la catastrophe causée par un chauffard aviné qui avait grillé un feu rouge et détruit un corps gonflé d’espérance. Pen-dant un an Robye, noyé dans son chagrin, vécut en ermite ne sachant plus très bien comment il allait refaire surface, aborder le monde ami dans lequel il s’était épanoui avec bonheur. Il savait qu’il devait s’investir à nouveau mais sous un autre angle
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avec des projets différents. La gestion de ses biens et l’entretien de sa propriété ne l’occupaient que très partiellement. Un ami journaliste, le connaissant assez bien, lui demanda, pour le sor-tir de son ornière et reprendre contact avec le monde, de rédiger de temps en temps un éditorial ou un article dans le quotidien régional. Sans se faire trop prier il envoya quelques papiers. La direction apprécia le ton et la nouveauté. La radio, la télévision et des magazines le plongeaient dans une immédiateté dont il savait en extraire l’essentiel. Ce matin-là, après une nuit agitée durant laquelle l’éveil se battait contre l’insomnie, ses pensées étaient confuses. Il se sentait incapable de retrouver le fil directeur de l’article qu’il était en train d’écrire. Il quitta sa chaise pour se dégourdir les jambes en allant faire un tour dans le bosquet. Il ne connaissait pas de meilleur moyen pour éclaircir le cerveau. En prenant de grandes inspirations dans l’odeur indéfinissable des sous-bois accrochant de nombreux petits souvenirs agréables qu’il avait partagés avec son épouse, il saisissait à chaque pas une idée volage pour l’épingler sur un tableau imaginaire. Au bout d’un moment son pied heurta un obstacle. C’était un splendide cèpe qui avait percé la pierraille. Aussitôt l’œil inquisiteur arrêta net sa gymnastique corporelle. En quelques minutes il repéra une bonne douzaine de cryptogames qui montaient une haie d’honneur le long du chemin. Son cœur s’accéléra comme celui d’un chasseur-cueilleur affamé du néolithique. Il revint à la maison prendre un couteau et un grand panier qui se retrouva rempli au bout de dix minutes. Qu’allait-il faire d’une telle ré-colte, lui qui était seul ? Il y en avait pour servir une grande tablée. S’il n’avait pas été poussé par cette pulsion débridée il aurait laissé une partie des cèpes sur place avec son mycélium reproducteur. Sa raison aurait dû freiner son plaisir en pensant au foie qui ne supportait pas les excès avec ce type de nourri-ture. Il ne pouvait replanter ces adorables chapeaux bronzés, la nature ne reprend pas ce type de marchandise. En réfléchissant il pensa à un couple amis qui n’habitait pas très loin. Il déposa dans un autre panier sept ou huit champignons parmi les plus beaux qu’il irait leur porter dans l’après-midi. Revenu à la cuisine, il prépara une poêlée de cèpes qui se mit à pétiller et à laisser s’échapper une délicate odeur qui cha-touilla ses narines. Il avait prévu pour son repas une côtelette
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