Ni mémé, ni soumise , livre ebook

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A soixante-quinze ans, veuve pour la quatrième fois, Blanche lutte contre les années qui la voutent irrémédiablement, mais s’en sort plutôt bien. Très alerte, grande et fine, refaite à la Frankenstein, les cicatrices en moins, toujours impeccablement maquillée, coiffée, manucurée, "la rebelle" tient à sa fierté, quitte à en rajouter des tonnes et éclabousser la face du monde de son dédain et de son arrogance. Autour de son blog "Ni mémé, ni soumise", elle prend la tête d’une tribu de grand-mères actives. Leur chemin croisera celui d’une bande d’écorchés vifs, jeunesse perdue en marge de la société, réfugiée dans l’alcool et la drogue… Autour d’une Tatie Danielle version snob et étonnamment humaine, aussi irritante qu’attachante, Manuella Celerier sonde le fossé entre les générations, scrute le crépuscule qui nous guette et le vide qui nous entoure. Fantaisiste et grave à la fois, Ni mémé, ni soumise ironise et plombe l’ambiance tour à tour. Confrontant une vieillesse au passé envolé et une jeunesse sans avenir, une très belle histoire de perte et de sacrifice, saupoudrée de miettes d’espoir et d’éclats de rire. Un arrière-goût amer mais finalement meilleur et plus durable.
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Nombre de lectures

26

EAN13

9782748354348

Langue

Français

Ni mémé, ni soumise
Manuella Celerier Ni mémé, ni soumise
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0115148.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010
Le printemps pointait son nez et le soleil dardait déjà généreusement ses rayons au travers des vitraux de la pe-tite église d’Ortay, charmante bourgade de Haute Provence. Les habitants réunis pour accompagner Paul, l’un des leurs, dans sa dernière demeure, avaient revêtu bien mal-gré eux, la sombre tenue de circonstance, et seule la veuve Blanche, "la rebelle", arborait un pimpant tailleur bleu marine qui intensifiait intelligemment le bleu de ses yeux. Son regard trop pétillant, malgré cette triste journée, courrouçait les bien-pensants du village et l’on murmurait avec désapprobation sur son passage. Dédaigneuse, elle s’avançait avec son arrogance habituelle. Soixante-quinze ans, très alerte, grande fine, toujours impeccablement maquillée, coiffée, manucurée, elle luttait contre les années qui la voûtaient irrémédiablement. A force de yoga et de sophrologie, elle ne s’en sortait pas si mal à son goût. Son énergie, son humour, sa hardiesse attiraient encore bien des compliments masculins pour son plus grand plaisir. Les femmes ne l’aimaient guère, elle ne cherchait d’ailleurs pas leur amitié. Parfois, guettant les marques du temps chez les autres, elle oubliait que la chirurgie esthéti-que lui venait en aide bien souvent depuis ces vingt dernières années, mais au grand jamais elle ne l’aurait avoué ouvertement. D’ailleurs, aucun de ses maris ne l’avait jamais su. Elle adorait les félicitations sur son éternelle jeunesse et savourait l’agacement des autres femelles, mais comble de
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malchance pour ses supposées rivales, la nature l’avait favorisée, alliant l’intelligence au charme. Pour l’heure, avec un certain sérieux très inhabituel, el-le fixait le cercueil de son défunt, froidement détachée de la réalité. Triste au fond, bien sûr, mais quelque chose de très joyeux et d’incontrôlable, se réveillait en elle : l’excitation de l’inconnu, d’un avenir encore possible, l’envie une nouvelle fois de larguer les amarres. Depuis toute petite, la même rage de vivre l’habitait. Les soupers d’antan résonnaient de ses frasques enfanti-nes. Ses oncles et tantes se gaussaient de ses retours déculottés dont elle détenait le secret : l’enterrement de ses culottes geôlières dans le jardin familial au grand dam de ses parents impuissants, inquiets de son goût pour le nu-disme. Elle souriait en évoquant son enfance si peu convenue, comme toute sa vie d’ailleurs, et se remémorait malicieu-sement le nombre irraisonnable de ses amours. Ses trois précédents époux lui avaient apporté une ai-sance matérielle qui, plus que par le passé, lui permettait aujourd’hui de vivre comme bon lui semblait. Elle n’avait que faire des sourires entendus et des commérages que déclenchaient ses nouvelles tenues et la conduite sportive de ses voitures, toujours décapotables et rouges. Elle roulait comme elle avait toujours vécu, arborant sur les chapeaux de roues les virages difficiles, maîtrisant toujours avec brio les dangers de la route et de sa vie. Il lui arrivait de conduire sans destination précise, pour le plaisir d’être seule, libre.
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