Physique
258 pages
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Physique , livre ebook

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Extrait : "Or il n'en est pas dans la nature de plus certain ni de plus évident que le mouvement sous toutes ses formes ; et voilà comment la Physique d'Aristote n'est au fond qu'une théorie du mouvement. C'est une étude sur le principe le plus général et le plus important de la nature ; car sans ce principe, ainsi qu'Aristote l'a dit bien des fois, la nature n'existe pas ; elle s'identifie en quelque sorte avec lui."

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Nombre de lectures 94
EAN13 9782335016772
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335016772

 
©Ligaran 2015

Préface

À LA PHYSIQUE D’ARISTOTE.

Idée générale de la Physique d’Aristote : c’est une théorie du mouvement. – Antécédents de la Physique  ; théories de Platon sur le mouvement. – Analyse de la Physique d’Aristote. Méthode exposée trop brièvement ; théorie des principes de l’être, et définition de la nature, rattachées à la théorie du mouvement ; réfutation du système du hasard dans la nature. Définition du mouvement ; théories de l’infini, de l’espace et du temps, notions que le mouvement suppose. – Théorie du mouvement ; diverses espèces de mouvement ; unité du mouvement ; opposition et contrariété des mouvements ; du repos ; du mouvement et du repos naturels et forcés ; divisibilité indéfinie du mouvement ; mesure du mouvement ; réfutation des paradoxes de Zénon d’Élée contre le mouvement ; comparaison et proportionnalité des mouvements ; quelques lois du mouvement. Éternité du mouvement circulaire ; théorie du premier moteur immobile. – Du style de la Physique d’Aristote. – Histoire des théories sur le mouvement ; les écoles de l’antiquité ; le Moyen-Âge, Albert et saint Thomas ; la Renaissance ; analyse des théories de Descartes, de Newton et de Laplace comparées à celles d’Aristote. – Appréciation résumée de la Physique d’Aristote.
La physique, telle que l’a comprise Aristote, ne répond pas du tout à l’idée que nous nous en faisons aujourd’hui ; il n’y est question d’aucun des phénomènes dont pour nous cette science est nécessairement composée. Aristote ne parle ni d’optique, ni d’acoustique, ni de calorique, ni d’électricité, ni de magnétisme. Non pas que quelques-uns de ces phénomènes n’eussent été observés aussi par les anciens ; mais la science de la nature ne s’étendait pas alors à ces détails ; et l’analyse n’avait pas été poussée aussi loin. On s’en tenait aux généralités les plus étendues ; et comme il arrive toujours quand la science débute, elle s’arrêtait aux faits les plus frappants et les plus palpables. Or il n’en est pas dans la nature de plus certain ni de plus évident que le mouvement sous toutes ses formes ; et voilà comment la Physique d’Aristote n’est au fond qu’une théorie du mouvement. C’est une étude sur le principe le plus général et le plus important de la nature ; car sans ce principe, ainsi qu’Aristote l’a dit bien des fois, la nature n’existe pas ; elle s’identifie en quelque sorte avec lui.
Il ne faut donc pas trop s’étonner si dans l’ouvrage du philosophe on trouve de la métaphysique, et non de la physique au sens où nous l’entendons. Il faut nous dire que le mouvement est dans l’ordre des idées le premier fait que doit constater la science de la nature et dont elle doit se rendre compte, sous peine de ne pas se bien comprendre elle-même. Mais par le progrès de l’analyse, et par l’importance du sujet, la théorie du mouvement est sortie du domaine propre de la physique ; et sous le nom de mécanique, de dynamique et de statique, elle forme une science à part, dont la physique ne s’occupe plus, mais qu’elle suppose, parce que sans une telle science la physique ne serait pas logiquement possible. La théorie du mouvement est si bien l’antécédent obligé de la physique, que, quand à la fin du XVII e siècle, Newton pose les principes mathématiques de la philosophie naturelle, en expliquant le système du monde, il ne fait dans son livre immortel qu’une théorie du mouvement . Descartes, dans les Principes de la Philosophie , avait également placé l’étude du mouvement en tête de la science de la nature. Ainsi, deux mille ans passés avant Descartes et Newton, Aristote a procédé tout comme eux ; et si l’on veut considérer équitablement son œuvre, on verra qu’elle est de la même famille, et qu’à plus d’un égard, elle n’a rien à redouter de la comparaison.
Mon admiration sincère pour le génie d’Aristote ne ma jamais aveuglé, et surtout elle ne m’a jamais empêché de combattre ce que je regardais comme ses erreurs. J’ai dû, quoiqu’à regret, le réfuter bien souvent. Mais je n’hésite pas à déclarer pour la Physique qu’elle est une de ses œuvres les plus vraies et les plus considérables. Comme elle n’a point encore été traduite en notre langue, elle n’est pas aussi connue parmi nous qu’elle devrait l’être ; et par les difficultés qu’elle présente, elle a peut-être rebuté les philosophes eux-mêmes. Mais je me flatte que, mieux appréciée en devenant plus accessible, elle nous paraîtra désormais dans toute sa grandeur ; et quelle que soit la gloire d’Aristote, il n’est pas impossible que la connaissance plus approfondie de ce monument y ajoute encore quelque chose. Pour ma part, j’avoue que c’est l’impression que j’en ai ressentie. L’auteur de tant d’œuvres prodigieuses n’est pas estimé à toute sa valeur, si à la Logique, à la Métaphysique, à l’Histoire des Animaux, à la Météorologie, à la Politique, à la Rhétorique, à la Morale, à la Poétique, on ne joint pas la Physique , qui les égale, si même elle ne les surpasse.
Sans doute la Physique d’Aristote, même dans les limites où elle se renferme, n’est pas sans défauts ; et je ne m’abstiendrai pas de signaler ceux qu’y peut reconnaître une critique impartiale et respectueuse. Mais dans son ensemble, elle est une des compositions les plus achevées qu’ait enfantées ce puissant génie. L’idée générale en est simple ; l’ordonnance, sauf quelques taches, qui consistent surtout en des répétitions et des longueurs, est d’une régularité irréprochable ; une parfaite unité y éclate, malgré ce qu’on a pu en dire sur la foi de quelques doutes traditionnels, trop peu justifiés ; et je ne vois guère que le Traité de l’âme , qui, sur tous ces points, puisse rivaliser avec celui-ci. Je ne parle pas de l’authenticité, qui n’a jamais été suspecte, et qui en effet ne peut l’être en aucune façon pour ceux qui ont vécu d’un peu près avec le philosophe, et qui se sont familiarisés avec son style et sa pensée .
Pour bien apprécier tout le mérite de la Physique , il ne faut pas seulement rapprocher Aristote de Descartes et de Newton ; il faut le comparer aussi à ses prédécesseurs et à ses contemporains. Il est vrai que ce n’est pas chose facile que de se faire quelque idée précise des études physiques en Grèce quatre ou cinq siècles avant l’ère chrétienne. Mais heureusement, parmi tant d’ouvrages qui ont péri, ceux de Platon sont arrivés tout entiers jusqu’à nous, comme le plus précieux de tous les trésors de l’intelligence hellénique ; et Platon ayant été vingt ans le maître d’Aristote, c’est là surtout qu’il faut chercher la source des principales opinions du disciple, non sans qu’il ne fût possible de remonter encore plus haut. L’élève a fréquemment réfuté et combattu le système de celui qui avait instruit sa jeunesse et formé son esprit. Mais tout en s’éloignant de lui, il lui doit beaucoup ; et les emprunts qu’il lui fait involontairement vont bien plus loin que lui-même ne s’en doute. Il faut donc d’abord interroger Platon, et surprendre dans les détours de ses dialogues l’idée qu’il se fait de l’étude de la nature, et particulièrement du rôle du mouvement dans le monde.
Dans le Phédon , Socrate, sur le point de mourir, passe en revue les occupations principales de sa vie ; et il rappelle que dans sa jeunesse il avait aimé passionnément la physique ; il s’y était porté d’une ardeur sans pareille ; et en se mettant sous la conduite des Physiciens, « il s’était imaginé, qu’il allait savoir tout d’un coup les causes de chaque chose, ce qui la fait naître, ce qui la fait mourir, ce qui « la fait exister . » Mais Socrate était bientôt revenu de sa curiosité juvénile et de sa naïveté trop crédule. Les explications des Naturalistes ne l’avaient pas convaincu, et le peu qu’il en avait tiré lui semblait fort mal répondre à ta

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