Au festin de l araignée
68 pages
Français

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Au festin de l'araignée , livre ebook

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Description

Au festin de l’araignée


Un cœur s’exprime ici.


Il ressent, écoute et communie avec les fleurs, les oiseaux, la nature entière, en des vagabondages qui nous conduisent de Paris à Alger, Bahrein, Saint Rémy de Provence, Deauville...


Sur les pas de l’homme aux semelles de vent, nous explorons nos destinées, ainsi que le fit Rimbaud. Une réelle connivence avec ce peintre de l’émotion inspire à l’auteure des réflexions inédites, où l’humour pointe parfois.


Comme lui, elle a mal à la Terre.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 décembre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9791093275802
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Geneviève Buono
 
 
Au festin de l’araignée
 
 
Balafres poétiques
 
 
 
 
Préface de Hamma Meliani
 
 
 
 
 
Collection Pourquoi pas la nuit
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Éditions Tangerine nights
46 Domaine du vert coteau
14800 Touques
Isbn : 979-10-93275-79-6
Ean : 9791093275796
Isbn numérique : 979-10-93275-80-2
Ean numérique : 9791093275802
 
 
Préface
 
J’ai lu d’un trait Au festin de l’araignée de Geneviève Buono. J’aime ce recueil. Il est plaisant et touchant. C’est un chant du cœur avec des battements où tendresse et fureur, joie et chagrin, nous émeuvent jusqu’au rire. Les thèmes abordés et les images poétiques qui les illustrent nous captent et nous parlent.
Plus que Fou d’Eluard , ce recueil ressemble à Geneviève Buono. Il est plein de poésie et d'évocation de poètes. C'est le cœur qui s'adresse à nous, le cœur qui ressent, écoute et parle avec les fleurs, les oiseaux, la nature entière. Ses poèmes nous font vagabonder de Paris l'étouffante à l'air pur de la campagne, d’Alger à Deauville.
Ses vers sont frais, limpides, évoquant les récits touchants de l'enfance et d'autres histoires courtes où la poésie aux accents généreux et humanistes nous fait vibrer.
Un langage poétique beau et sensé, chant d’amour accessible à tous.
 
Hamma Meliani.
 
– Hamma Meliani est auteur dramatique, directeur de théâtre, metteur en scène et réalisateur.
Il a obtenu en 2001 le Premier Prix d’écriture théâtrale et le Prix Amnesty International Écrire contre l’oubli.
 
 
 
 
Paysan sans terre
 
Araignée, quel beau métier, à tisser !
Tissons la terre
Tissons le ciel bleu sur nos jours
Hissons hautes complaintes d’amour.
 
Poétique des quatre vents,
Tu tresses les plaisirs du monde,
Nos balafres sur la terre,
Arthur et les jeux interdits.
 
 
 
Un peuple
 
Un peuple vivait en moi
Intense et gai à la tâche
Porteur de fruits, de blé, de fleurs.
Van Gogh me tendait son soleil, Victor Hugo ses arcs-en-ciel, Delacroix la république,
Et ce jeune fou de Picasso galopait autour de nous,
Enlaçant Calypso lorsqu’elle le voulait bien.
 
Alors j'ai fermé la maison, coupé l'eau, débranché le chauffe-eau
Et je suis sortie sous le ciel d’été
Je suis partie sans mémoire
Les poches pleines de rêves
Je voulais ne plus arriver
 
La maison familiale embaume la cannelle
Ma mère ouvre ses bras immenses
Bonjour, comme tu es belle,
J'aime la couleur de tes cheveux !
Moi qui avais tout oublié
Voilà, je me suis retrouvée.
 
 
L’ogre et les gens
 
Un ogre très honnête et très intelligent
Se demandait un jour à quoi servaient les gens.
Il était, pensait-il, personnage honorable,
Ce bel ogre ventru, joufflu et confortable,
 
Mais que dire des autres, tout ce menu fretin
Qu'il voyait s'agiter très tôt dès le matin.
À quoi s’activait-elle, la triste populace,
Dont la mine grincheuse n’était qu’une grimace ?
 
S'ils couraient sans arrêt en toutes directions,
C'est qu'ils avaient sans doute de très bonnes raisons.
Mais sillonner le vent, cela n’est point résoudre !
Quels idiots ces bonshommes, il valait mieux les moudre.
 
La sottise du peuple est vraiment sans égal,
Ils ne sont pas heureux, j’en ferai mon régal.
Tout ira beaucoup mieux après ce bon repas,
Je serai philanthrope avec ce débarras,
 
Mettant à cet ouvrage d’autant plus de plaisir
Qu’ainsi je leur évite la douleur de survivre.
S’ils sont arrivés là, c'est bien pour se faire tondre,
Et quant aux mécontents, ils n’ont qu’à faire fronde !
 
Ainsi tourne manège, il monte et redescend.
Les humains vont devant, bercés par le courant,
Envoûtés par le chant d’un ogre très honnête
Qui, très intelligent, a su faire leur conquête.
 
Le geai des chênes
 
Mon œil se régalait du geai à l’aile bleue
Qui navigue souvent au centre de mes cieux.
Il se pose parfois au coin de mon balcon,
Me faisant cet honneur d'apprécier ma maison,
M’offrant sa compagnie en échange du pain
Que j'émiette pour lui un peu chaque matin.
Une dame passait alors sur le trottoir
Avec une fillette jeune encore et curieuse
« Regarde, dit la mère, ce magnifique oiseau
Il fuse d’arbre en arbre, ô mon Dieu que c'est haut ! »
Surprenant ces propos, je vais à la fenêtre
Pensant que cette femme, je la connais peut-être :
 
« Oui Madame, il est beau, et c’est un geai des chênes.
Par é de reflets bleus sur ses plumes d’ébène
Il vient cette saison pour la première fois
Pour faire mon bonheur dès que je l’aperçois. »
La mère était ravie de la conversation
Et la petite aussi, faisant cette station.
Avant de s’en aller vaquer à ses affaires
Je l'entends proférer cette chose singulière :
« Il doit appartenir à cette maison-ci... »
« Mais non, madame, dis-je, car cet oiseau est libre,
Il n'est donc à personne, pas plus à vous qu'à moi,
Disons qu’il est à lui.
Et, seul en son royaume, il est son propre roi ! »
 
 
 
La passante passa, m’abandonnant à moi-
Même, toute livrée à cet émoi :
Mais pourquoi ce besoin d’une propriété ?
Les ailes de l’oiseau sont notre vérité.
 
Notre esprit est pareil à l’oiseau merveilleux
Qui aime le ciel pur et les jeux mystérieux.
Habitant de l’espace, il s’agite et s’enfuit
Car, libre enfant du monde, il n'appartient qu’à lui.
 
 
Elle et nous
 
Pourquoi faudrait-il à tout prix
Claquemurer dans une cage
Un noble animal sauvage
S’il ne demande que la vie ?
 
Sachez bien qu’il est indomptable
Ce monde, pourtant si beau
Que nous croyons inépuisable,
Mais qui se révolte aussitôt
 
Tel qui domine la nature,
Bête sauvage et sans souci.
Un jour, payera la facture,
Il s'attaque à plus fort que lui !
 
Ali, le charmeur de serpent
S’imaginait invulnérable
Jouant de la flûte, confiant
Face à sa vipère redoutable,
 
Un beau matin, sans prévenir,
Elle lui saute à la figure,
Le pauvre ne vit rien venir
Il avait omis la nature.
 
 
Rien qu’un peu de fumée
 
Elle est chaude, elle me rassure
Mince et si fine, ah quelle allure !
Et son odeur, cendre et poussière,
M'entraîne au chemin d'hier.
 
Monde incertain de mon enfance
Au creux de mes journées d'errance
Grand-mère saisissait le briquet,
Tirant une sèche du paquet.
 
Petits matins de carton
Flotte, danse, grand-mère coton
Cernée par ce petit nuage
Qui m’emporte dans son sillage.
 
Sans elle je me sens bizarre
Il est trop tôt, il est trop tard
Quel est ce poignard qui m'assaille
Déchirant ma côte de mailles
 
Viens par ici, toi, ma petite,
Viens me conter toutes ces choses
Et te rouler, te dérouler,
Refermer tes bras sur mon nez
 
Dans ce flou bleuté qui s'étire,
Tu me rends ma libre pensée.
Je réintègre mon panache.
Vogue, valse en tourbillon gris,
Je suis la reine de ma vie.
 
Ce qui s'appelle écrire
 
...

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