Complainte des damnés et des amants du monde

Frédéric Gayoso

Description

« Avance ! Vil baudet poussif ! Enfoiré de mulet geignard ! Vaincus, nous nous abattions, avachis, devant cette icône mouvante, lumineuse et païenne, devant cette vestale électronique, gardienne de chaque foyer microscope et microcosme dans les cités et hameaux perdus de la ceinture planétaire : “La Télé !!!...” » D'une écriture ne ménageant pas le lecteur, Frédéric Gayoso dépeint le triste tableau de l'Homme moderne qui court sans cesse sombrement après l'argent, s'abrutit avec des écrans, au point de perdre sommeil et sens de la communication. Maniant néologisme et franchise avec virtuosité, l'auteur décrit les défauts qui mènent notre société à sa déchéance. Dans cet ouvrage au ton mordant, Frédéric Gayoso ne liste pas des fléaux de civilisations pour critiquer gratuitement ce qui le révolte. Loin de là, il invite, non pas à « trouver » mais, à disposer de notre temps afin de réapprendre à communiquer et à créer intelligemment.

Sujets

• Poésie satirique
• Decadence
• Société
• Critique
• Modernité
• Poésie

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 06 novembre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342168297
• Langue: Français

Extrait

Complainte des damnés et des amants du monde
Frédéric Gayoso
Société des écrivains

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Complainte des damnés et des amants du monde

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Pour Soraya, ma femme, envers et contre tout.
Pour Maman Monique si douce et patiente malgré tout.
Pour Salvador, mon frère au-delà.
Pour Paulo Coelho.
Pour Bernard Werber.
Pour Claude Nougaro.
Pour mon père, qui m’a transmis, bien malgré lui, la rage de survivre.
Pour Soledad, ma sœur bien aimée.
Que l’existence te mène vers de tendres jardins.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nota : les pages annotées au stylo doivent rester telles qu’elles. Les pages vierges numérotées doivent rester vierges.

 
F. G.
 
Chapitre un
Ne nous demandez plus, Amis,
De nous plier aux normes,
Aux lois stupides des fausses républiques
De matière brute et idiotement musculeuses
Et plastiques.
Notre plastique est faite du bois sacré et
Millénaire des séquoias fiers et altiers
Mais pas pourtant et pour autant arrogants.
 
Ainsi, toi le Tout-Puissant qui guides
Sages et béotiens, tout autant,
Alors même qu’ils n’en sont conscients
 
Sur les pavés brûlants des enfers quotidiens
Et communs de ce monde et d’autres,
Toi l’Ultime, sans baptême ni onction aucune
 
Et d’aucun horizon autre, nous t’avons reconnu Totalement
En ces colosses têtus, à la crinière verdoyante éternelle.
Chaque seconde qui plane au-delà, nous marchons à tes côtés
En compagnons, en amis de longue date.
Tu as été et es un poète pataud. Tu as écrit sur les pages vierges
Des confins comme un enfant maladroit et balbutiant.
Nous avons suivi et avons toujours su ta trace car si Tu as écrit,
Tu es nous et nous sommes Toi – vous êtes, nous sommes.
… Lui
 
Ainsi, amis, humains ou tout autre… pourquoi fracasser
Mutuellement vos idoles ?…
Toutes ces statues de glaise tremblantes pour un seul, l’Unique :
Lui, l’impulsion motrice première…
L’étincelle qui nous anime…
N’est-ce pas clair comme l’eau des roches transalpines
Ou afghanes et toujours « rocheuses ?… »
 
Ne nous demandez pas de ne pas rugir.
 
Le souffle de notre haleine pestilentielle parfumée
Aux pâquerettes à crinières blanches secoue quelque peu
Les fondations tutélaires des temples mièvres et frileux
Et frissonnants où dorment des cadavres consacrés et oints
De palmes orthodoxement académiques…
 
Nous vous en prions : poétisons à coups de marteau,
Faisons tournoyer sauvagement nos masses d’armes verbales.
 
Vois-tu, nous sommes des bouffons, des idiots totaux
Des épileptiques furieux.
Nous faisons tinter dinguement nos grelots...