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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 juin 2010 |
Nombre de lectures | 53 |
EAN13 | 9782296699472 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
CORPS DE MÉMOIRE
Du même auteur
Métamorphoses , portfolio numéroté, Empreinte, 1983, poèmes, accompagnés de dessins, gravures, lithographies de l’auteur.
Le ciel en désordre , L’Harmattan, 1996, poèmes, a reçu le Prix Maïse Ploquin-Caunan de l’Académie française en 1997.
Encre nocturne, mille et une , L’Harmattan, 1998, poèmes.
© L’Harmattan, 2009
5-7, me de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11928-4
EAN : 9782296119284
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Myriam Tangi
CORPS DE MÉMOIRE
Aquarelles de l’auteur
à maman ,
Les hommes sont des vases de lumière… et ces vases sont des
lettres
Patrick Lévy pour Rabbi Isaac
"Le Kabbaliste "
Prélude
I
Une bouche dans la roche un cratère
dans la chair
tel est le lieu en toi
d’où s’échappe le silence
Tes lèvres psalmodient une tempête
riche d’épaves pliées
méconnaissables
par le plaisir observé de loin
Cet orifice où passe le temps est le réceptacle
de ta semence avec laquelle tu franchis
les spirales de ton histoire
Un œil puis l’autre observent les ténèbres
Il suffit de si peu pour qu’
entre la lumière
II
Ce mouvement rare de l’index révèle une fièvre
proche de la nuit proche d’une
interrogation Que tu suspends inquiet
d’entendre une réponse
A tous les âges il s’agissait de nuées et de labeur
Tu l’as su Trouve un véhicule circule
parmi tes nerfs ébréchés
Si ton front résiste à l’obscurité chaque jour
qui finit mange ton éternité Tu déploies
ton énergie tu ne penses qu’à cela
Le vent disperse toutes sortes de folies sous les
paupières Ce qui reste est guerre et paix
indifférenciées La vie est séparer
1 – corps
Frontière ultime tentative du signe.
2 – peau
La nudité est l’extrémité d’un chemin
Où l’espace n’est que frémissement d’orage.
3 – pore
Les fluides que tu contiens passent à travers
A la dérive si tu perds ton silence et
Si tu confonds transpiration et métaphore.
4 – poil
Le lisse aime le luxe aime les langueurs. Est-ce
Loin de la barbarie assurance d’éthique.
A chaque arrachement du glisses tu t’éloignes.
La lenteur de ton retour crève chaque rêve.
5 – ride
Impatiemment cachées preuves de survie preuves
D’endurance des jours gagnés. Vois-tu mes rires
En joli maquillage pour tout l’or du temps
Perdu en vicissitudes – Amant chéris
Ces lents poignards du temps. Ils sont indéchiffrables.
6 – veine
Par une brèche un écoulement lance un signe
Dessinant une alarme une résurrection.
Comment pourquoi saisir la chance des tourments.
Il devient urgent au bord de la chute d’être
Délivré de la peur. Aimer l’amour volcan.
Insouciants les enfants sautent les barrages.
7 – sang
De partout coule le rouge pour appeler
Même si l’oiseau gazouille. Seigneur vers où
Vers quelle étincelle quelle lamentation.
De quelle couleur suinte la sauvagerie.
De la lisière muette des cicatrices
La vie naturellement forge la probable
Inégalité. Demeure l’écoulement.
8 – cellule
Un trop-plein d’inquiétudes a fait déborder
Le regard dans le néant et la peur dedans.
Ce qui va devenir opère des batailles,
Flaques en coulisse du mieux si loin du bien.
Mortes minuscules pour gagner plus de vie.
Pour agrandir les rêves sans cérémonie.
La jeunesse se gave d’odeurs immortelles
Le labeur est infini à tous les étages.
9 – os
A force de refus traversant tous les temps
De rafles, pillages et mortifications
Résistant à la poussière au-delà du feu
A force de ronger l’amertume des mots
A la façon dont nous déployons d’autres mondes
Par les amoncellements impurs des silences,
Les sacrilèges séduiront par des mensonges.
Sans revenir jamais nous nous demanderons
Que reste-t-il des cendres et des alibis.
10 – muscle
Voiles des navires ailes miraculeuses
Dociles meneuses, hissez ferme, risquez
Partagez la besogne, endurez les limites.
Branle-bas pour atteindre l’extrémité, l’autre.
Narguer les vagues scélérates. Rôder. Suivre.
Les mouvements sûrs du vaisseau rallient les vents.
Rôder en hélant souvent. Gagner les brisants
Bander l’aspiration proche de la brisure,
Du repos permanent assujetti aux songes
Dont les fibres sont les fibres de leurs faisceaux.
11 – plante du pied
Ah ! fouler la fange dans l’entre-deux des mondes
Affleurer le sable grain à grain effacé.
L’ignorant traverse la durée sans danger
Malgré le chuintement du malheur errant
Malgré l’incertitude des fondations.
Il sait ce qu’il sait de la pente qui bascule
De la moisissure acide de ce qu’il sait.
Ici la carte détaille le paysage
Relie le taire à la résonance précise
Premier contact sur le limon premier opium.
Paraphe rejeté en forme d’épigraphe.
12 – pied
Fuir quand il est temps encore d’aimer l’oubli.
On largue tant d’énigmes dans la boue des pas
Ouvrant une voie identique et différente.
Parfois rôder remplirait la même fonction
Ou se contenter de rire aussi seulement.
Avançant je m’enfonce portée on ne sait.
La rivière est profonde le fond se dérobe.
Je sais nager je voudrais marcher sans douleur.
Lors, chaque pas, le tien comme le mien, les traces
Ephémères cicatrices sur le béton,
Hésitations pour de tendres fondations,
Tracent l’inépuisable chemin du regret.
13 – cheville
Séquelle d’enfance de l’écrin maternel.
La douleur mande les soins et n’est que cela.
Dans l’élan brisé la foulure soudain hurle
Tremblante solitaire au-dessus de la foudre.