Cri de libération

Thierry Arnaud Lonla

Description

Le livre « Cri de libération » est un recueil de 35 poèmes, dans lequel j’exprime ce que je n’ai pas toujours eu la force de dire ou de le dire à grande portée, excepté à quelques proches. Ce Cri longtemps jugulé est polysémique. D’abord, il reflète l’expression d’une détresse dans un pays où la mauvaise gouvernance, la misère sociale, le repli identitaire et le marasme économique gangrènent les populations qui sont en majorité de classe défavorisée. Ensuite, c’est une alerte à la perte des valeurs africaines ancestrales, un appel à une prise de conscience de ces dernières. En outre, c’est un hymne d’amour, une invitation à l’unité, à la solidarité et au vivre ensemble malgré nos différences ethniques, raciales et transfrontalières. Enfin, ce cri est un chant d’espoir qui appel à la confiance en soi et à la croyance en ses potentialités malgré les difficultés de la vie ; un espoir de vivre un jour dans un monde dépourvu de toute injustice.

Sujets

• Littérature Camerounaise
• Afrique
• Poésie
• Livre

Informations

• Publié par: Arnaud Lonla
• Date de parution: 15 juillet 2021
• Nombre de lectures: 226
• Langue: Français

Extrait

LONLA THIERRY ARNAUD

CRI DE LIBERATION

Année 2021

1

POUR UNE MEILLEURE NATION

2

Freedom Cameroon

Freedom ! Freedom ! Freedom !

Chantait-on àl’époque coloniale

Puis ils nous ont affranchis,

Et vous nous avez séquestrés.

Aujourd’hui je chante liberté pour mon pays

Aujourd’hui je crie liberté pour mon peuple.

Je dis liberté ! Etl’espoir pointe à l’horizon!

Malgré la durée du crépuscule,

Les chaînes de la tyrannie se briseront,

Et mon peuple dansera

Au rythme de la liberté.

Sur les cendres de la tyrannie

Nous bâtirons des buildings d’or.

L’eau potable pour tous

Et non le champagne pour quelques-uns.

Tel est le sens de notre combat.

Je dis Freedom !

Et l’écho de ma voix retentit

Jusqu’aux confins des monts Mandara.

3

La nuit tire à sa fin

Et le jour arrive tel un nouveau-né.

Les voies de la maternité sont difficiles,

Mais la joie de la naissance efface toutes les peines.

Même par césarienne,

Notre enfant de la liberté naîtra,

Et nous le baptiserons New Cameroon.

Il sera notre force

Pour tous les défis qui nous attendent.

Freedom ! Freedom ! Freedom !

4

Mon pays en cendre

La Paix ne viendra pas sur toi ô Cameroun !

Car les colonies de colombes

Dans tes airs ont cessé de voler,

Et le chant mélodieux des oiseaux au matin

N’est plus que désolation,

L’éclat du soleil à midi s’est assombri,

Et les coqs de ta basse-cour se sont tus.

La Paix ne viendra pas sur toi ô Cameroun !

Quand tes femmes, lame à la main,

S’éventreront devant tes hôpitaux pour donner la vie,

Quand tes routes s’assouviront

Du sang innocent des fils de tes tribus,

Quand dans tes fleuves seront engloutis les émissaires de Dieu,

Et la voix de la vérité sans cesse étouffée,

Quand ta robe de paix immaculée sera tachée de sang.

La paix ne viendra pas sur toi ô Cameroun !

Lorsque la voie du canon sera la voie de la vérité,

Que les cris assourdissants

De tes milliers de fils seront ignorés,

5

Qu’àdessein ton peuple sera plongé dans l’obscurantisme,

Que la corruption sera

L’oxygène de tes administrateurs,

Que tes geôles seront les refuges des justes,

Et que l’injustice triomphera en grand maître.

La Paix ne viendra pas sur toi ô Cameroun !

Lorsque la gérontocratie paralysera sans cesse tes branches,

Tes immenses branches si verdoyantes de jeunesse,

Lorsque la duperie s’érigera en vertu

Devant l’honnêteté,

Et que l’avarisme et l’individualisme

S’accapareront de tes trésors,

Tes trésors dilapidés et déportés.

La paix ne viendra pas sur toi ô Cameroun !

Quand les poissons de l’Atlantique

Se nourriront de la chair de ta jeunesse,

Cette jeunesse désespérée et dispersée,

Qui sur tous les cieux cherche la terre promise.

La Paix ne viendra pas sur toi ô Cameroun !

Sans la bénédiction matutinale,

6

Des dieux des monts Fako et Oku,

Sans le chant mélodieux

Des esprits du Wum et du Barombi Mbo,

Sans le sol et le sous-sol

Du Fako et de la Mezam,

Sans le cri joyeux des enfants

De Muyuka, de Lébialem,

De Manfé et de Bafut.

La Paix ne viendra pas sur toi ô Cameroun !

Sans l’huile de palme sur le crâne de tes ancêtres,

Sans la calebasse de vin,

Et le sel apaisant les mânes,

Sans le rameau de paix

Sur la table de tes dix régions,

Sans la voix de ton peuple

Chantant à l’unisson la chanson de tes martyrs.

Sans la voie de la prière,

Sans ta Paix-Travail-Patrie.

7

Le trône sucré

Àla capitale il y avait un trône d’or,

Offrant assurance et confort

À son Roi intrépide et fort.

C’étaitun piédestal multicolore

Aux couleurs vives de l’arc-en-ciel

Aux senteurs agréables des parfumsd’encens

C’était le philtre, l’élixirenvoûtant son occupant.

C’était le fauteuil où jutais un miel

Succulent, enchantant et enivrant,

Où jaillissaient des rayons scintillants

Comme la lumière du soleil au zénith.

À la capitale il y avait un Roi,

Sur sa tête, une couronne d’or fin,

Le sceptre infernal à la main,

Maladroit, il régnait sans effroi.

Ce n’était pas le redoutable Roi Soleil,

Ni le terrifiant Amin DADA,

8

C’était l’homme lion,

C’était l’homme dieu,

C’était Dieu sur la terre de nos pères,

Source de nos supplices,

Maître de nos destins compromis.

Àla capitale il y avait un trône d’or,

Il y avait un Roi,

Zeus du haut de l’Olympe,

L’inapprochable !

L’intouchable!

L’insensible!

Des cimes de son palais,

Il régnait décennie après décennie,

Et le temps sous son trône passait

Comme s’envolaient nos rêves perdus,

Et le temps sous sa couronne passait

Comme son peuple hypnotisé et dormant.

À la capitale il y avait un Roi,

MARBRE, il était le silence

Face à nos cœurs saignants,

9