Eclats d une poétique de l inaccompli
178 pages
Français

Eclats d'une poétique de l'inaccompli , livre ebook

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178 pages
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Description

Ce livre est né d'un désir. Le désir d'un guerrier, mais d'un guerrier victorieux - invincible, en lutte permanente contre tout ce qui contraint les forces de l'esprit. Ce qui stérilise la vie, fossilise le vivant du corps, contre les barrières qui séparent l'esprit et la matière, l'invisible du visible et l'inaccompli de l'accompli.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296481466
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A ÉC TS L D’UNE POÉTIQUE DE L’INACCOMPLI
Poètes des Cinq Continents En hommage à Geneviève Clancy qui l’a dirigée de 1995 à 2005. La collection est actuellement dirigée par Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan  La collectionPoètes des Cinq Continentsnon seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an. jàparus 546 - Françoise et Sonia DELMAS,Pages Marges Visages, 2011. 545 – KÂLIDÂSA,Pour la naissance de Kumâra, 2011. 544 – Nicolas BELLISARIO,Haïkus, 2011. 543 – Jean GILLIBERT,La mort à vif, 2011. 542 – Jacques GUIGOU,La mer, presque, 2011. 541 – Henriette SAINT-RENAN,Yianniné, 2011. 540 – Philippe TANCELIN,L’Ivre traversée de clair et d’ombre,suivie deLes camps oubliés,2011. 539 – Luisa BALLESTEROS ROSAS,De l’autre côté du rêve, 2011.538 – Anne DE COMMINES et Claude-Alain PLANCHON,L’An nuit des rois, 2011. 537 – Hélène ISNARD,Figures de guerre, 2011. 536 – Hayat AIT-BOUJOUNOUI,Dans la chair, 2011. 535 – Yvette BALANA,Quand la veuve danse sur la tombe de la patrie, 2011. 534 – Jean-Luc POULIQUEN,La terre du premier regard,2011. 533 – Fernando CABRITA,Douze poèmes de Saudade, 2011. 532 – Jo AITNANU,Les yeux sauvages, 2011. 531- Rodhlann JORNOD,Matière et contingence, 2011. 530 – Serge VENTURINI,Avant tout et en dépit de tout, 2010. 529 – Abdoulaye MAMANI,Œuvres poétiques, 2010. 528 – Olexiï DOVGYÏ,Le Calice de roses, éd. bilingue, 2010. 527 – Michel POMMIER LE PARC,Socle tremblé, 2010.
Serge VENTURINIA ÉCL TS D’UNE POÉTIQUE DE L’INACCOMPLI LIVRE V (2009-2012)
Préface dePAULVANMELLE
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55628-7 EAN : 9782296556287
ÉCLATS D’UNE POÉTIQUE DE L’INACCOMPLI DE SERGE VENTURINI * Préface de PAUL VAN MELLE
* Lorsque j’ai fait la découverte de ce poète et traducteur, je ne connaissais de lui que son premier volume desÉclAts, et déjà j’avais compris la curiosité universelle qui l’animait. Les volumes suivants n’ont fait que confirmer et approfondir cette première impression. Voici le cinquième volume de cesÉclAts(notons au passage les majuscules réservées aux seules voyelles, à l’inverse de la tradition hébraïque!), toujours aussi inattendu sauf l’irrépressible rappel de tant d’autres auteurs de confidences et de chroniques, sinon de journaux, intimes ou non. Mais ne confondonspas: ilnes’agit pas ici, plus que dans les volumes ou les recueils et traductions de l’arménien qui complètent 1 une œuvre rare et originale, de révélations personnelles, mais de réflexions et parfois de poèmes à part entière. Montaigne déjà se livrait ainsi par la bande, comme Marc-Aurèle, Socrate, Léon Bloy, Jacques Rivière ou les autres mémorialistes,del’antiquité classique à nos jours électronisés et internetisés.
1 (et je cite les numéros de ma revue où je les ai recensés, excusez l’audace :  – Inédit 184, 208, 224, 249)
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Ce cinquantenaire parisien,professeurdelettres,est passionné des civilisations rencontrées au cours de séjours au Liban pendant la guerre, au Maroc du roi Hassan II avec ses geôles et ses émeutes de la faim, en URSS pendant son écroulement, et en Arménie (la seule restée indépendante après tant de réductions, par la Turquie et ses cousins azéris, ainsi que par les Soviétiques), ou dans la Pologne si souvent détruite et toujours renaissante des ruines. Et sans doute, dans le même souci, s’y joignent artistes et victimes de régimes effrayants, 2 Mandelstamm ou Tsvétaïéva, quand un Artaud n’y révèle 3 son génie. 4 Commençons par Ossip Mandelstamm :« Tout messianisme déclare[…]:noussommesseulsdupain,vousêtessimplement du grain, indignes d’être moulu, mais nous pouvons faire en sorte que vous aussi vous deveniez du pain. »Claire indication que tout absolu se fait tyran. Comme disait Picasso très justement :«Terminée, une œuvre ?? Achever un tableau Quelle bêtise ! »On est là déjà en plein inaccompli. Et Mandelstamm continue :« Dans le monde, les mots sont des hôtes tout aussi étrangers que des choses, et l’on ne sait pas encore qui est arrivé en premier. »:Venturini va plus loin «… la poésie, — qui est commeune autre languedans la langue, est aussi une langue étrangère transnationale. »D’où le questionnement constant des poètes. De son côté Antonin Artaud esr évoqué comme« une des e 5 plus hautesfiguresduXX siècle»et siVenturini en parle ici, c’estquel’œuvreesteneffetinaccomplie malgré son immense valeur et la résistance de ce poète aux moqueries et incompréhensions. Venturini reprend le flambeau en écrivant
2 Orthographe de Paul Celan ;cf.Paul Celan et le « tronc d’amandier », dans Le Méridien et autres proses, Le Seuil, 2002, p. 91. (Note de l’éditeur) 3 (p. 120) 4 (p. 18 en note) 5 (p. 120)
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« Comment sortir de cet enfer où nous survivons, comme des morts-vivants, cela demeure l’essentielle question. » 6 Mais il a trouvé la réponse dans ses cinq volumes, et j’attends le suivant, car ceséclatspeuvent se terminer ne vraiment, puisque le temps nous bride toujours dans notre recherche d’absolu. Il vaut la peine de citer quelques passages pour éviter l’écueil de résumer cette réflexion sans fin, tellement féconde qu’elle ne pourra s’arrêter qu’à la fin des temps ou du penseur. Par 7 exemple pour définir ce titre étrange au départ:« S’il y avait aujourd’hui une représentation symbolique de l’inaccompli à donner,jedésigneraisvolontierslavague.Mais pas n’importe quelle vague, celle de Hokusaï le maudit… »Et Venturini précise le sens qu’il donne à l’estampe :« Entre l’accompli et l’inaccompli, l’impermanence humaine éclate en ce chef-8 d’œuvre de 1830. »Plus loin, l’auteur de préciser :« Je rêve d’une écriture où l’accomplines’opposerait plus à l’inaccompli », « …difficile àtrouver,carlesrepèresspatio-temporels sont figés, rigides. »9 Une définition encore :« La parole qui devient poème est une pierre dressée sur un chemin sans fin, où le futur passant déchiffrera un autre destin que celui de l’homme dont la voix s’est perdue dans les sables. »:Et pour mieux comprendre «Seulela bouteille à la merpoème voyagera vers du 10 l’inaccompli. Un pur babil, un follet murmure… »Par ailleurs, il n’hésite pas à qualifier Tsvétaïéva de« Marina 11 l’inaccomplie »: Une belle idée s’ajoute « Nous sommes parvenus en un temps où domine l’êtreséparé,l’êtredivisé; 6 (Inédit 144, 214, 234, 241 pour les quatre premiers) 7 (p. 22) 8 (p. 28)9 (p. 34)10 (p. 35) 11 (p. 37)
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nous sommes passés de la recherche de l’homme total à 12 l’être parcellaire de l’individu unidimensionnel. » « Comment vivre dans un monde où le mensonge est organisé en permanence par les pouvoirs […] ?L’inaccompli demeure unearmeredoutablecontrecespouvoirsà l’échelle planétaire […] sa puissance ne déploie son énergie que dans l’inexprimé des signes, il ne se révèle qu’entre les mots, 13 parmi les blancs de la page. » « La poétique de l’inaccompli brûle comme une plaie vive. — Des bombes au phosphore lancées sur des déshérités 14 n’arrêteront pas un peuple dans ses luttes. » Au moment des printemps arabes, cette phrase prémonitoire prend tout son sens. 15 «Questiond’inaccompli»estunvéritable poème, annonçant une nouvelle littérature :« Entre ceux qui pensent :Ǝnous sommes les derniersƎet ceux de latabula rasa, —ildemeure un interstice, — un espace à claire-voie qui s’ouvre à la lumière. » Plus loin dans le volume, l’auteur retrouve sa passion de l’arménien et propose une fois de plus un poème, plus inattendu peut-être, témoin des difficultés de la poésie en cet Orient,luiaussiintersticeentre l’Europe et l’Asie, entre Dante et Moussavi d’AhwƗz, entre leney persan et la dictature iranienned’aujourd’hui.Une manière de prise de position que j’ai fréquemment découverte au fil de ma lecture, parfois 16 entre les lignes, souvent dans une formulation très claire. Par exemple lorsqu’il prend la suite de Rimbaud :Nous ne sommes pasNÉSencore à la vraie vie. Nos vies s’étiolent à 12 (p. 42)13 (p. 46)14 (p. 49)15 (p. 54)16 (p. 76)
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