L Espagne en 1810
206 pages
Français

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L'Espagne en 1810 , livre ebook

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Description

Le journal de route d’un officier supérieur anglais, lord Blayney, fait prisonnier en Andalousie, alors qu’il mène des opérations de harcèlement contre les troupes françaises donne une vision inédite de la guerre d’Espagne. Un lord anglais, qui plus est, prisonnier des Français (qui le rapatrient de Malaga vers Irun) est particulièrement intéressante. Fort imbu de son importance, de sa supériorité anglo-saxonne sur les Espagnols et les Français ; mais, au-delà du cliché, il nous révèle finalement beaucoup, grâce à cette “distanciation”, de ce que fut réellement cette guerre et les mentalités des différents belligérants.


Lord Blayney, né en 1770 en Irlande , mort à Dublin en 1834, a participé à de nombreuses campagnes militaires : en Egypte, en Sicile, aux Indes, en Afrique et Amérique du Sud et enfin en Espagne. Il restera prisonnier de guerre en France, de 1811 à 1814.

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Informations

Publié par
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EAN13 9782824050362
Langue Français
Poids de l'ouvrage 33 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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LORD YNEY
LORD BLAYNEY
L’ESPAGNE
EN 1810 SOUVENIRS D’UN PRISONNIER DE GUERRE ANGLAIS
L’ESPAGNE EN 1810 ARR 110-B
Même auteur, même éditeur :
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain Pour la présente édition : © EDR/EDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2010/2014 EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.0251.4 Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique,outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
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ANDREW-THOMAS BLAYNEY
L’ESPAGNE EN 1810
SOUVENIRS D’UN PRISONNIER DE GUERRE ANGLAIS
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PRÉFACE àléditionde 1909
e tableau de l’Espagne en 1810, retracé par un L prisonnier anglais, protestant et à ce titre mal dis-posé pour les catholiques Espagnols, anti-napoléonien et dès lors très hostile au conquérant, nous a paru assez piquant pour mériter d’être mis sous les yeux du lecteur e du XX siècle. Lord Blayney a traversé toute l’Espagne depuis Malaga jusqu’à Irun, prisonnier bien traité, mais malade et mé-content de la fortune et des hommes. Il a les qualités d’observateur de la race, mais en même temps, cet égotisme, ce dédain des fils des autres pays, cette vanité souvent cocasse qui caractérisent l’Anglais qui a passé la Manche. Il sait peu de choses de l’Espagne qu’il ne se soucie guère de comprendre, peu de choses de la France et des Français qu’il prétend aussi regarder de haut, en esprit supérieur, certain qu’on ne peut qu’admirer ses moindres actes. De ces dispositions d’esprit de l’auteur de ce journal de route, il résulte, pour le lecteur, des effets comiques que le noble lord n’avait pas prévus, mais qui souvent n’en éveillent pas moins un sourire amusé. La part faite à la fantaisie, il convient de ne pas oublier, cependant, que lord Blayney a vu bien des choses que nos officiers et nos soldats ne pouvaient noter pour notre édification et que les observateurs espagnols ont négligées comme secondaires [...].
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LORD BLAYNEY ’Auteur de ces pages , Andrew-Thomas Blayney, L officier anglais appar tenant à une vieille famille originaire du pays de Galles, établie en Irlande au temps d’Elisabeth, était né au château de Blayney dans le comté de Monaghan le 30 novembre 1770. Son père, le neuvième lord Blayney, avait exercé les fonctions de colo-e nel du 38 régiment et de lieutenant général de l’armée anglaise. Cadet de famille, Andrew-Thomas reçut, comme Wellington, une éducation française, mais en 1784, la mort de son frère aîné fit de lui le onzième pair de cette riche famille qui, depuis 1621, tenait de la faveur royale son titre et d’immenses domaines. e En 1789, lord Andrew-Thomas Blayney débutait au 32 régiment avec le grade d’enseigne. Deux ans plus tard, il e e était lieutenant au 41 et en 1792, il servait au 38 avec le e grade de capitaine. En 1794, il appartenait au 89 régiment, alors recruté en Irlande, en qualité de major, débarquait avec lord Moira à Ostende, rejoignait l’armée du duc d’York et prenait part, sous ses ordres, à la fameuse retraite de Hol-lande, durant l’hiver 1794-1795. Lord Blayney se distingua tout particulièrement à l’affaire de Boxtel. Après cette terrible épreuve , son régiment fut expédié aux Indes sous les ordres du général Abercromby, mais une tempête qui dispersa les transports empêcha l’expédition d’aboutir. Lord Blayney revint en Angleterre avec son régiment. L’année suivante, il était mis en demi-solde avec le grade de lieutenant-colonel. Il épousa alors lady Mabella Alexander, fille du premier comte de Caledon. En 1798, il achetait une commission de lieutenant-colonel e du 89 et le commandait en Irlande. Lord Carhampton, qui commandait en chef, le chargea de la direction d’un de ces
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camps volants qui étaient destinés à terrifier les Irlandais et à les maintenir en la plus stricte obéissance. Dans cette mission difficile, lord Blayney sut concilier ses devoirs rigou-reux avec les droits de l’humanité et les paysans irlandais, les plus rebelles à l’action des loyalistes, éprouvèrent une e certaine sympathie pour le jeune officier. En 1799, le 89 régiment fut désigné pour faire par tie de la garnison de Minorque qui venait de tomber au pouvoir de Charles Stuart, mais il ne devait pas séjourner aux Baléares, Lord Nelson réclamait des secours pour la Sicile que menaçait l’armée de Championnet. Lord Blayney y fut envoyé à la tête des e e 89 et 90 régiments. Il prit part à la campagne de Malte sous les ordres de Sir Alexander Ball, puis il suivit l’armée de Souvarow et retourna à Malte au moment de la prise de Ricasoli. Au moment de l’expédition d’Egypte, lord Blayney y ac-compagna sir Ralph Abercromby. Lors de la capitulation du Caire, il fut désigné pour en commander la garnison formée e e par les 30 et 89 régiments. Dans la cour te période de repos qui suivit la paix d’Amiens, lord Blayney fut un des nombreux Anglais qui visitèrent la France. Mais la rupture le retrouva à la tête de son régiment et, depuis, il prit part à diverses expéditions aux Indes occidentales, au cap de Bonne Espérance, en Hanovre et enfin, il suivit le général Whitelocke dans sa malheureuse expédition contre Buenos-Ayres. e Au lendemain de la capitulation, le 89 et son colonel furent envoyés au cap de Bonne-Espérance. Mais les transpor ts durent aborder la côte d’Afrique à une grande distance de Cape-Town que les troupes anglaises gagnèrent par une marche difficile à travers une contrée aride où beaucoup de soldats moururent de la soif et de la faim. Lord Blayney, peu de temps après son arrivée au Cap, réclama un congé et, rentré en Angleterre, obtint de prendre du service en
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Espagne. Il fut donc envoyé à Cadix en juillet 1810 avec le grade de major général. Il a raconté de même comment dans sa première rencontre avec un détachement du corps de Sébastiani, il tomba au pouvoir des troupes françaises. Il a raconté de même, — et c’est le sujet des pages qui vont suivre, — comment il traversa l’Espagne. Prisonnier en France de 1811 à 1814, il se voua à améliorer la situation de ses compagnons de captivité et il publia son journal dès son retour enpublication obtintAngleterre. Cette un succès considérable pour l’époque. Sa santé profondément altérée ne lui permit d’ailleurs plus de reprendre du service actif. Il fut cependant promu lieutenant général en 1819. Il mourut subitement à Dublin, le 8 avril 1834, ne laissant qu’un fils, Cadwallader-Davis Blayney, douzième lord Blayney, avec lequel la pairie s’est éteinte en 1874.
Albert SAvine (éditio nde 1909)
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Les déilés de Pancorbo.
— I — Débuts de Captivité. adix était investi et serré de près par l’armée C du duc de Bellune. On jugea, d’après la position géographique du pays, que le moyen le plus efficace de gêner les opérations du siège serait d’envoyer des détachements sur différents points de la côte d’Espagne, afin de diviser l’attention de l’ennemi et de le contraindre d’affaiblir l’armée assiégeante pour secourir les points menacés. Il était, d’ailleurs, de la plus grande importance d’entretenir le ressentiment des habitants des campagnes et de leur offrir toute l’assistance possible, sans quoi leurs efforts se seraient peu à peu ralentis et peut-être même, acca-blés par le désespoir, auraient-ils fini par se soumettre. D’ailleurs, l’armée française devant Cadix tirant presque toutes ses provisions de Séville, il était surtout urgent d’encourager lesSeranos ou montagnards de la Sierra de Xérès et de la chaîne qui s’étend de Ronda à Xérès, dans la direction du sud-est, par Mijas et Fuengirola, à agir vigoureusement et à intercepter les convois de l’ennemi. Il faut ajouter à ces motifs que, vers le com-mencement d’octobre, des avis parvenus à Gibraltar de divers endroits et qui se confirmaient entre eux, nous apprirent la force de l’ennemi à Ronda. Elle n’était que
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de 900 hommes, savoir une compagnie de grenadiers, une autre de voltigeurs et 80 dragons ; en tout, 200 Français. Les autres 660 hommes étaient des Allemands, (1) des Polonais, etc., sur lesquels on ne pouvait se fier . Les mêmes nouvelles disaient qu’il n’y avait à Fuengirola que 200 hommes, 40 à Mijas et 100 à Ronda la Vieja, la plupart des dragons, tandis que d’un autre côté, on nous assurait que le pays environnant était occupé par un corps de montagnards bien armés qui, seuls, étaient presque en état de tenir les Français en échec, les ayant déjà forcés d’abandonner San Roque et Algésiras avec
(1) Allemands et polonais furent, tout au contraire, au nombre des meilleures troupes de l’armée du roi Joseph. (2) Le soulèvement des montagnards eût été très dangereux pour les troupes françaises si les insurgés avaient été appuyés par un corps anglais. Rocca, qui e servait alors au 2 de hussards rapporte ainsi l’arrivée d’un parlementaire des montagnards de la Sierra de Ronda : « Nous entendions sonner à plusieurs reprises, depuis une demi-heure, un cornet à bouquin, dont le bruit paraissait partir d’entre les oliviers, qui étaient au-dessus de nous, dans une petite vallée, au dehors de la vieille ville (Ronda). Nous faisions mille plaisanteries sur ces sons informes sans pouvoir deviner quel en était l’objet, lorsqu’un hussard d’un de nos ports avancés vint au galop dire au colonel qu’un parlementaire des ennemis demandait à être reçu dans la place. Le colonel donna l’ordre de l’introduire et le brigadier l’amena bientôt après, les yeux bandés. Le parlementaire nous dit qu’il venait nous proposer de nous rendre, que le général des montagnards occupait avec 15.000 hommes toutes les issues par lesquelles nous pourrions essayer de nous échapper, qu’il avait pris, quelques jours auparavant, un convoi de 50.000 cartouches qui nous était destiné et qu’il savait que nous ne pourrions pas nous défendre longtemps dans la place, parce que nous n’avions presque plus de munitions. Cela était vrai. Les soldats de l’infanterie de la garnison n’avaient plus que trois cartouches chacun. Nos hussards ne pouvaient pas faire usage de leurs sabres dans les rochers où leurs chevaux les embarrasseraient le plus souvent sans leur être d’aucune utilité. Le colonel répondit au parlementaire que nous allions préalablement nous mettre à table, et il me ït signe de conduire le nouvel arrivant dans la chambre où le repas était préparé, me recommandant d’en prendre soin. Le parlementaire était un jeune homme d’une assez jolie ïgure. Il portait un chapeau rond à l’andalouse et une veste courte de drap foncé, bordée d’un passepoil bleu de ciel. Sa seule marque distinctive était une écharpe à la mode du pays, dont l’extrémité était entremêlée de quelques ïls d’argent. Il avait, au lieu de sabre, une longue épée droite à l’antique. Il fut au premier instant étonné de se voir dans un modeste équipage au milieu d’un cercle d’ofïciers couverts de broderies, et quand nous mîmes tous à la fois la main à nos sabres pour les détacher, avant de nous asseoir auprès de la table, il montra quelque inquiétude, ignorant la cause de ce mouvement subit. Il lui vint, à ce que je crois, dans la pensée que nous pourrions bien le tuer en représailles de ce que
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