L Évangile de la Nature
99 pages
Français

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L'Évangile de la Nature , livre ebook

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Description

Ce recueil de poésie ne prétend pas sauver la Nature.
Seulement contribuer à défendre le Paradis Terrestre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 novembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312087214
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Évangile de la Nature
Johnny Boyer
L’Évangile de la Nature
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-08721-4
À ma mère Annielle
: L’Oiseau-Comète
L’ OISEAU - COMÈTE
À cinquante ans déjà une petite case ici
Sur la route en serpent de Salazie
Avec un arbre pas trop haut
Au moins pour Véga
Ma grosse chatte blanche qui louche
Au milieu des cressons un ployant filaos
De majestueuses falaises recouvertes
D’arborescentes fougères vertes
De chayottes en lianes sur un tapis d’affouches
De sempiternelles cascades
Un ULM sur l’horizon
Pour voler entre deux ségas
Oiseau-comète entre les bourrades
D’un vent frais de mousson
S ALAZIE
La pluie tombe
Sur les feuilles des colocases
Sur les feuilles en cœur
Comme autrefois
Au pied de ma petite case
Encerclée par le feu mouillé
Des célosies
La pluie tombe
De mes yeux malades
Déperlant son collier de pleurs
Comme jadis
Devant la cascade
Mon cœur caléfié
Dans le cirque de Salazie
R ÉVEIL
Rêvant encore au roucoulis des tourterelles
Je me réveille dans la maison d’azur
À la fenêtre de laquelle ma mère
Précédée du coq
Vient de glisser son chant étrange
M’appelant dès l’aurore par le prénom de l’enfance
À peine ai-je ouvert les nacos
Que l’immense cœur de sel recommence à battre
À grands coups de claques et de galets bleus
L’envoûtement a vite eu raison de mes chaînes
Je sors
Mon bâton un trident pour ouvrir le chemin
Aux tourbillons des lourds embruns
Entre les serres des falaises noires
Où nichent des arbres antédiluviens
Leurs syncarpes radiés
Gisent de gros œufs abandonnés
Par quelques gigantesques endormis
Crénelés d’écume
Aux nids des branches chues
Qui jonchent déchiquetés
Face aux lames aiguisées de sable
De retour, les cheveux et les yeux éclatés d’astres
Je rejoins les palmes claires des artocarpus
Où sous le ricanement amical du margouillat
Pour oublier le calice du souffle et du passé
Ma mère calme m’offre d’un loriot l’or
V INCENDO
Langevin à la saison des pluies
Au-bas des mornes sauvages
Efflanqués de ravines
J’ai longé le chemin
Qui s’achève à Vincendo
Emprunté après la croix de jade
L’allée des dragonniers d’ombre
Qui descend vers l’océan
Jusqu’au portail au grand badamier
C’est là Josian que tu reposes
En ton berceau de mousse et d’écume
Au bord des falaises de vacoas
Minuscule cimetière marin
Enchâssé aux pitons des filaos
En l’écrin argenté des fleurs de cannes
Je suis entré en relevant mes yeux
Vers le liseré d’azur de l’horizon
Deux phaétons de lumière virevoltaient sous l’alizé
Se fondant aux flocons du large
J’ai attendu au soupir du granit rouge
Mon ombre semer sur ta tombe
En ces graines de conflor
Tes prunelles de jadis
Et puis je suis ressorti sans pleurs
Devant, sur un arbre du voyageur
Pour étancher sa gorge
S’était posé un cardinal
G RAND - MÈRE
Je ne sais quand je reviendrais grand-mère
Pour voir encore
Ton simple sourire d’enfant
Je naquis déjà sans celui de grand-père
Le jardin s’ouvrait sans lui derrière les nacos
Où juché dans le litchi un vieux coq
Au long cou rouge, de son chant déchiré
Annonçait avant l’aube l’éveil de la basse-cour
Sitôt, sous la couronne blanche des mornes endormis
Enveloppée de parfums de grègue noire
Et parmi les étoiles en sueur des vanilliers
Tu t’enfonçais dans la forêt sonore
Une aurore, j’ai voulu emprunter
Le sentier creusé par tes pas séculaires
Et les couloirs du labyrinthe m’ont conduit
Au pied d’un oranger sauvage
Où jubilaient d’étranges oiseaux jaunes
Trop jeune pour grimper au tronc hérissé d’épines
Je n’ai pu te rapporter leurs fruits mirifiques
Aujourd’hui ton fils aussi
S’en est retourné au royaume de l’enfance
Et la foisonnante forêt n’est plus
Mais déferlent encore
Sous mes tempes blanchies
Ces mornes souvenirs
Que j’espère partager avec toi
Dès mon dernier retour
M ALOYA
J’avais une maison, une simple case en tôle
Juchée sur la colline
Sur son toit vermillon
Où l’alizé agitait les palmes caressantes
L’on entendait à chaque éveil
L’aubade des martins-tristes
Sitôt, soulevant le fragile épart
Perspirant de lumière
Je plongeais mon premier regard
Dans le mascarin plus proche
Des paille-en-queue jaillissaient de l’écume
Astres dérobés à la nuit, crépitaient sur l’océan
J’avais une cour de terre rouge
Ma maison parmi les grands arbres y somnolait
Au pied des manguiers, des avocatiers
Des coqs picoraient les étoiles
Chues dans l’or de la poussière
Et devant les crêtes pourpres, les constellations de fleurs
Un chien jaune égrenait ses hoquets de rêves
Rêvait-il aux gros fruits tièdes
Que l’été viendrait inonder de cétoines ?
Rêvait-il aux parfums que la pluie folle
Lorsqu’elle danse sur l’ondulation vermeille
Répand dans l’oubli profond ?
Ou alors était-ce moi, dans la grotte
Derrière la cascade, qui dormait encore
Comme un enfant parmi les bêtes ?
D ANS L ’ ŒIL DU CYCLONE
Il renaîtra peut-être dans le nombril du silence
Sous l’horizon où de grands yeux épousent les étoiles
L’enfant de l’Île, l’enfant du miracle
Exposé aux tourbillons du fleuve
Il regagnera peut-être l’oasis
Entrouvrira pour son peuple
Un chemin au ventre de l’océan
Quittant la procession, descendant de l’arbre
Et de la falaise
Il nagera longtemps vers ces alcôves froides
Où reluisent les perles des bénitiers
Pétrifié, enchâssé par les vagues
Son cœur goûtera longtemps aussi
À l’amertume des vents, aux éponges de la nuit
Mais seul en lui s’épanouira l’œil du cyclone
Peut-être qu’une aube, pourfendant les nuages
Le ravissant à son sommeil
Il entendra le chant des anges
La louange d’oiseaux immaculés
Que même oublié l’avènement du premier œuf
Un éclat fulminera en son regard
Diamant coruscant de l’éclipse
Le sacre tant espéré
Et qu’alors, devant son front serti de l’ove
En une large déhiscence
Déroulera une lave noire, embrasée d’obsidiennes
Sous son aile reconquise un isthme sur l’infini
L’ OISEAU - MIEL
Je réveillerai l’oiseau-indicateur
Ayant bu au calice débordant de miel
Je redescendrai l’immense chemin de lave
Pour enivrer mes yeux
Pour renaître
Par le lit des ravines
Où croissent les crosses d’or
L’oiseau me conduira dans l’entrelacs obscur
Des arbres tortueux, des ronces inextricables
Par le lit des ravines
Par les pierres d’aggravée
Quelquefois des fleurs tomberont des branches
Comme des étoiles pour venir troubler
À la surface des bassins en sommeil

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